dimanche 12 mars 2023

DEUXIÈME DIMANCHE DE GRAND CAREME


Ce dimanche, nous commémorons saint Grégoire Palamas (1296-1359), archevêque de Thessalonique. Dans les pages d'introduction du Triode, nous lisons ce qui suit : "Cette commémoration s'inscrit dans la continuité de la fête célébrée le dimanche précédent : La victoire de saint Grégoire sur Barlaam, Akindynos et d'autres hérétiques de son temps est considérée comme un nouveau triomphe de l'Orthodoxie. Cette année, le calendrier des saints nous offre une autre continuation de la fête de dimanche dernier en la personne de saint Procope, qui vécut au VIIIe siècle. 

Saint Procope le Décapolite


Originaire de Décapolis, à l'est de la Galilée, il consacra sa vie au service de Dieu dans l'état monastique, se parant d'une piété ascétique et d'une grande pureté d'âme. Il assista à la montée de l'hérésie iconoclaste sur ordre du malfaisant empereur Léon III (l'Isaurien) et fut déçu de voir que le clergé paroissial était docile, ne protestant guère contre cette attaque contre la Sainte Tradition. Les monastères furent les grands champions de la foi et ils furent inspirés par saint Procope, qui contesta ouvertement  le décret impérial et confirma la croyance orthodoxe traditionnelle concernant la vénération des icônes. Cela attira l'attention de l'empereur sur lui. Il fut arrêté et soumis à une série de tortures cruelles. Il languit en prison pendant de nombreuses années, mais finit par être libéré. Cela lui permit de retourner dans son monastère, mais il ne renia jamais un iota de la foi véritable. Il alla vers sa récompense éternelle vers l'an 750. Malheureusement, ce grand champion de l'Orthodoxie n'est pas aussi connu qu'il le mériterait.

Tropaire - Ton 1

Tu progressas dans l'ascèse, ô Père Procope, et tu t'affermis sans cesse dans la foi. En vénérant l'icône du Christ, tu partageas le sort des martyrs. Avec eux, intercède toujours pour ceux qui crient vers toi : Gloire à Celui qui t'a fortifié, gloire à Celui qui t'a couronné, gloire à Celui qui, par toi, opère pour tous des guérisons. 

Saint Grégoire Palamas


Grégoire naquit à Constantinople. Son père, Constantin, travaillait à la cour de l'empereur Andronique II Palaiologos, mais il mourut alors que Grégoire était encore jeune. L'empereur s'intéressa personnellement à l'éducation du jeune garçon et espèrait qu'il suivrait son père dans l'administration civile. Grégoire avait d'autres idées et il choisit la vie monastique sur le Mont Athos. Il est associé au rétablissement de l'Athos. La présence monastique avait commencé avec quelques ermites au IXe siècle, mais elle fut formellement établie au milieu du Xe siècle. L'Athos fut pillé par la tristement célèbre quatrième croisade en 1204 et attaquée à nouveau par les Catalans, un siècle plus tard, la laissant dans un état de quasi-désolation. 

Grâce aux efforts de saint Grégoire, la communauté monastique fut ranimée et placée directement sous l'omophor du patriarche. En tant qu'archevêque de Thessalonique, Grégoire devint un administrateur efficace et un théologien éminent. Dans le monachisme, il fut un ardent défenseur de la tradition hésychaste et, en tant que théologien, on se souvient de son enseignement concernant la lumière incréée de la Transfiguration et la distinction entre l'essence et les énergies de Dieu (c'est-à-dire la volonté divine, la grâce divine, etc).  

Le Prologue d'Ochrid rapporte ce qui suit : "La Très Sainte Mère de Dieu, saint Jean le Théologien, saint Dimitri, saint Antoine le Grand, saint Jean Chrysostome et des anges de Dieu lui sont tous apparus à des moments différents....  Ses reliques sont conservées à Thessalonique, où une belle église lui est dédiée".

Tropaire Ton 8

Lumière de l'Orthodoxie, pilier et docteur de l'Église, ornement des moines, champion invincible des théologiens, ô Grégoire le thaumaturge, louange de Thessalonique, prédicateur de la grâce, prie toujours pour que nos âmes soient sauvées. 

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La lecture liturgique de l'Évangile pour saint Grégoire (Jean 10, 9-16) concerne le Bon Pasteur. Plus tôt dans l'Évangile de saint Jean, nous trouvons les paroles du Christ rapportées : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; nul ne vient au Père que par Moi. Ce message est maintenant renforcé par le Seigneur qui dit : "Je suis la porte". 

La métaphore des brebis et des bergers est également familière. Nous pouvons tous nous approcher de Dieu le Père, mais seulement par ce moyen. Ainsi, le fait de dire que nous trouverons des pâturages nous indique que le Christ est le seul moyen d'accéder à la nourriture spirituelle. Le Seigneur poursuit en annonçant Sa crucifixion en disant qu'il donnera, c'est-à-dire qu'Il exposera, sa vie pour les brebis. Il ne dit pas "ma vie me sera enlevée", mais indique qu'il s'agit d'un acte volontaire. Le prédateur, le loup, est le Diable, pour lequel de nombreux euphémismes sont employés dans les Ecritures, tels que lion, scorpion ou serpent. 

Pour conclure, le Christ dit qu'il en a d'autres qui ne sont pas de cette bergerie. La bergerie implique la protection et la guidance de la loi. Les Juifs, au moins, avaient la Loi, bien qu'ils l'aient mal interprétée ou ignorée, mais les autres brebis, les païens des Gentils, n'avaient rien. Malgré cela, ils sont tous créées par Dieu et le Christ est venu sauver chaque âme.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND

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