jeudi 22 décembre 2022

"Donne-nous aujourd'hui notre pain substantiel" (Matthieu 6,11)


Apprenons, frères, à nous tourner chaque jour vers le Seigneur et à venir à Lui pour tous nos besoins, pas à pas, sans regarder devant nous et sans nous préoccuper d'avance de ce qui nous attend demain. " Chaque jour a son lot d'ennuis " (Mt 6, 34). 

Lorsque nous cédons à l'inquiétude de l'avenir, nous gaspillons l'énergie qui nous est donnée en ce moment-là dans un but précis. En s'inquiétant du lendemain, un pauvre qui n'a pas de pain ne peut s'aider d'aucune manière aujourd'hui. Le Seigneur veut en effet que, en nous appuyant sur Lui, nous recevions de Ses mains ce qu'Il nous donne chaque jour, sans nous soucier de l'avenir. 

Demandons-lui donc de nous nourrir chaque jour de Son pain de patience, de résilience et de désintéressement, et essayons de repousser les soucis qui nous accablent jusqu'à ce que vienne l'heure de les apporter au Seigneur, et demandons-Lui de s'en occuper comme Il l'entend.

Le Seigneur, bien sûr, ne nous laissera pas affamés. Il nous nourrira chaque jour de nourriture spirituelle, nous soutiendra d'un rayon de lumière céleste et nous enverra des paroles de réconfort et d'encouragement au moment où, fatigués et épuisés, nous nous tournerons vers Lui avec une foi totale. 

Et puis nous devons être des enfants, soumis à notre Père céleste ; un enfant vit dans le présent, il ne s'inquiète pas de l'avenir. De même, nous, qui nous donnons et offrons tout ce que nous avons au Père céleste, tournons-nous vers Lui chaque jour, sans douter de Sa miséricorde et de Son aide opportune.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Meditation on Scripture: Matt 6:11 "Our Daily Bread"
Excerpt from the Russian book "Day by Day" 
Russian Orthodox Cathedral
of St John the Baptist i
Washington, DC
USA

mercredi 21 décembre 2022

Qui est à l'origine de l'interdiction de la vénération des icônes pendant le Covid ?

Ce qui suit est extrait du livre "Le Pré Spirituel" de saint Jean Moschos, section 45.

L'un des anciens nous a raconté que Abba [le staretz] Théodore l'Aéliote a dit qu'il y avait un certain reclus sur le Mont des Oliviers, un grand guerrier contre lequel le démon du désir sexuel livrait bataille.

Un jour que le démon attaquait avec férocité, le staretz commença à se désespérer et à dire au démon : "Quand vas-tu enfin me laisser tranquille ? Cesse de vieillir avec moi !"

Le démon lui apparut sous une forme visible et lui dit : "Promets-moi que tu ne révéleras jamais à personne ce que je vais te dire et je ne te ferai plus la guerre".

Le staretz promit : "Par Celui qui habite dans les Cieux, je ne révélerai à personne ce que tu dis".

Le démon lui dit : "Cesse de vénérer cette icône ici et je cesserai ma guerre contre toi." 

L'icône représentait Notre Souveraine la Vierge Marie, la sainte Mère de Dieu, portant notre Seigneur Jésus-Christ.

Le reclus dit au démon : "Laisse-moi partir et réfléchir."

Le lendemain, il envoya chercher Abba Théodore l'Aéliote (celui qui nous a raconté cette histoire) car à cette époque, il résidait à la Laure de Pharon. Quand Abba Théodore arriva, le reclus lui dit tout ce qu'il y avait à dire et reçut cette réponse : " En fait, abba, après avoir promis, tu es devenu captif [du démon]. Mais tu as bien raison de parler. Il aurait mieux valu que tu entres dans toutes les maison de tolérance de la ville plutôt que de diminuer ta révérence pour notre Seigneur Jésus-Christ et pour Sa Mère." Abba Théodore fortifia et réconforta le reclus par de nombreuses paroles, puis il retourna chez lui.

Le démon réapparut au reclus et lui dit : "Qu'est-ce que c'est donc, méchant vieillard ? Ne m'as-tu pas promis que tu ne le dirais à personne ? Pourquoi donc as-tu tout révélé à l'homme qui est venu te voir ? Je te le dis, méchant vieillard, tu seras jugé comme un briseur de serment au jour du jugement."

Le reclus répondit : " Je sais que j'ai fait mon serment et que je l'ai rompu, mais c'est à mon Seigneur et Créateur que j'ai rompu ma promesse ; à toi je n'obéirai pas. En tant qu'initiateur du mauvais conseil et de la rupture du serment, c'est toi qui devras faire face aux conséquences inéluctables des méfaits que tu as provoqués."


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après




mardi 20 décembre 2022

LA VIE EN PRÉSENCE DE DIEU

 


Article publié [en russe] à propos de la parution d'un livre de Père Aimilianos.  Il pourrait s'appliquer à tous ses livres et à tout son enseignement.

Beaucoup d'entre nous ont vu des photos de cet ascète. Le sourire doux et le regard céleste de l'Archimandrite Aimilianos laissent une profonde impression. On a  vraiment envie de parler à ce  sage staretz, lui demander quelque chose de très important. Avec la publication de la collection de ses textes "Vivre en présence de Dieu", cela devient possible. Vous y trouverez les réponses du staretz à une variété de questions - sur la famille et le monachisme, la prière et la dévotion, la Providence divine et la liberté de la volonté humaine, les péchés et les vertus.

Ascète étonnant de nos jours, qui s'est consacré à la renaissance de la vie monastique en Grèce, l'archimandrite Aimilianosn a cherché à nous rapprocher de l'héritage séculaire des saints pères de l'Église. Llivre  commence par ces mots"Tout le monde est appelé à la sainteté". Le staretz nous appelle sans compromis à des sommets spirituels. La tension dans la vie intérieure et la croissance spirituelle - destin non seulement des moines, mais aussi des gens du monde - les propos du père Aimilianos s'adressent à tous sans exception.

Le staretz accorde une attention particulière à la façon de nouer de bonnes relations avec les autres afin de ne pas se blesser mutuellement : "Si nous voulons aimer Dieu un jour, nous devons oublier notre sensibilité, nous oublier nous-mêmes. Mais le prochain, au contraire, devrait être traité avec beaucoup de sensibilité. Nous tolérerons nous-mêmes l'oppression, mais nous réchaufferons la vie de notre prochain par notre amour et notre intervention."

Et, bien sûr, rien n'est plus important que la prière dont le staretz parle avec tant d'amour, appelant chacun de nous à faire cette œuvre si importante.

La parole vivante et expressive du staretz renforce et donne de l'inspiration pour la poursuite du chemin spirituel, nous apprend à chercher Dieu partout et en tout : "Je regarde les nuages du ciel, les sommets des montagnes, les étendues de l'horizon, j'entre dans le crépuscule de ma cellule, je regarde dans les profondeurs de mon cœur et je suis conscient de mes passions...  Toute la création est sonvêtement, les signes de Sa Présence sont dispersés partout..."

Nous espérons que ce nouveau livre avec un titre parlant - "La vie en présence de Dieu" aidera à acquérir une telle expérience.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Pravoslavie.ru

La plupart des œuvres de l'Archimandrite Aimilianos de bienheureuse mémoire, sont disponibles à la librairie en ligne du Monastère Orthodoxe de la Transfiguration, à l'adresse suivante:

https://www.librairie-monastere.fr/14-oeuvre-de-l-archimandrite-aimilianos

lundi 19 décembre 2022

NOUS SERONS GÊNÉS AU NIVEAU INTERNATIONAL SI NOUS INTERDISONS L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE [CANONIQUE], DÉCLARE LE CHEF DE LA COMMISSION DU PARLEMENT

Photo : news.church.ua     

Si l'Ukraine devait interdire l'Église orthodoxe ukrainienne, cela n'apporterait que des problèmes juridiques et deviendrait un embarras international pour l'État, estime un député et chef de comité de la Verkhovna Rada [Parlement ukrainien], rapporte le département de l'information et de l'éducation de l'Église orthodoxe ukrainienne.

Nikita Poturaev, chef du Comité humanitaire de la Rada, a déclaré lors d'un récent téléthon :

L'idée est répandue dans la société : « Interdisons une certaine Église ». En tant que pays européen, en particulier en tant que pays qui veut entamer des négociations sur l'adhésion à l'UE l'année prochaine, nous ne pouvons pas le faire. Cela signifierait que nous serions poursuivis devant la Cour européenne des droits de l'homme. Nous sommes assurés de perdre cette affaire, et ce serait dommage pour nous en tant qu'État et société.

En fait, le Comité humanitaire a récemment approuvé le projet de loi présenté par le Parti européen de la solidarité de Porochenko, mais, selon Poturaev, son adoption par la Rada ne signifierait pas en fait une interdiction de l'UOC [canonique].

Le projet de loi donné, selon le chef du comité, interdirait toute organisation religieuse qui fait partie d'une institution religieuse en Russie, mais "Selon la profonde conviction de la majorité des membres du comité, il n'y a pas une telle Église ou d'organisation religieuse en Ukraine aujourd'hui", a déclaré Poturaev.

Cependant, comme le souligne le média ukrainien Strana, le projet de loi interdit en fait les activités de toute Église orthodoxe en Ukraine, à l'exception de l'OCU [schismatique, créée par Constantinople avec des clercs défroqués].

En fait, la députée Evgenia Kravtchuk, du même comité, fait valoir que l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique du Métropolite Onuphre] ne peut pas exister en Ukraine parce qu'elle est "en fait une division du FSB [Service fédéral de sécurité russe, id est nouveau KGB ]".

D'autre part, selon les conclusions d'experts du principal département scientifique-d'experts du Parlement, les projets de loi pertinents appelant à l'interdiction de l'Église contredisent en fait la constitution ukrainienne et pourraient très bien provoquer une scission dans la société.


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

ORTHOCHRISTIAN

dimanche 18 décembre 2022

27ème DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE

Saint Sabbas le Sanctifié

Aujourd'hui, le premier nom du calendrier des saints est le toujours mémorable Sabbas (Savva) le Sanctifié. Ses parents étaient Jean, un commandant militaire, et Sophia. Il naquit à Moutalaske, près de Césarée, en Cappadoce, en 439 et il passa la majeure partie de sa vie comme moine et prêtre en Palestine. Lorsqu'il avait cinq ans, son père fut envoyé à Alexandrie pour des missions militaires. Il fut confié à la garde de son oncle. À l'âge de huit ans, il alla vivre dans le monastère de l'évêque Flavien d'Antioche, où il reçut son éducation. Il étudia les Saintes Écritures et, l'âme enflammée par l'amour de Dieu, il fut tonsuré moine à l'âge de 17 ans. Malgré le désir de ses parents de le voir retourner dans le monde et se marier, il passa les dix années suivantes dans le monastère de l'évêque Flavien.

Sabbas reçut la bénédiction de faire un pèlerinage à Jérusalem. En Terre Sainte, il se rendit d'abord au monastère de saint Euthyme le Grand, mais Euthyme l'envoya chez Abba Theoctiste dont le monastère avait une règle cénobitique stricte. Sabbas y resta dans l'obéissance jusqu'à l'âge de trente ans. À la mort de l'higoumène, son successeur bénit Sabbas pour qu'il se retire dans la solitude d'une grotte. Il ne quittait cet ermitage que le week-end pour prier et manger avec ses frères de la communauté monastique. Finalement, il reçut la bénédiction de rester dans son ermitage en permanence, et il vécut ainsi  dans la solitude pendant cinq ans. Il resta cependant sous l'œil vigilant de l'higoumène Euthyme, qui encourageait l'ancienne coutume monastique consistant à se retirer dans la solitude du désert pendant le Grand Carême et à revenir pour le dimanche des Rameaux. À la mort d'Euthyme en 473, Sabbas s'installa dans une grotte près du monastère de saint Gerasime du Jourdain. Après un certain temps, d'autres personnes recherchant la vie monastique commencèrent à être attirées par le saint, ce qui donna naissance à la communauté connue aujourd'hui sous le nom de Mar Saba. La date traditionnelle de la fondation de ce grand monastère dans la vallée du Cédron, au sud de Jérusalem, est 484. À cette époque, certains moines estimaient qu'ils avaient besoin d'un prêtre comme higoumène. Sabbas se retira donc dans la Nouvelle Laure qu'il avait établie près de Thekoa. Il inspira la création de plusieurs autres monastères et des miracles sont attribués à la puissance de ses prières. 

Sabbas était un opposant notoire des monophysites, qui firent pression contre lui à Constantinople à deux reprises, d'abord auprès de l'empereur Anastase Ier en 511 et auprès de l'empereur Justinien Ier en 531. Le patriarche Salluste de Jérusalem ordonna Sabbas au sacerdoce en 491 et le nomma archimandrite, lui confiant la surveillance de tous les monastères de Palaestina Prima en 494. Saint Sabbas composa la première règle monastique pour les services religieux, connue sous le nom de Typikon de Jérusalem, pour guider tous les monastères byzantins. Il alla vers sa récompense éternelle en ce jour de l'année 532.

Un point d'intérêt local : L'archimandrite Vitaly (plus tard Métropolite de l'ERHF)  servit à Londres en tant que prêtre au début des années 1950. À cette époque, dans la chapelle de la Podvorie (maison du clergé), il y avait une vieille icône très sombre. Il était très difficile de distinguer les détails ou de lire les titres. On pensait que l'icône était celle de saint Savva de Serbie. Par miracle, cette icône devint lumineuse et on se rendit alors compte que le saint n'était pas Savva de Serbie, mais Sabbas le Sanctifié. Il existe une photo, prise dans la chapelle, du Père Vitaly tenant l'icône. 

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La lecture de l'Évangile de ce dimanche est Luc 17, 12-19, qui raconte le miracle de la guérison des dix lépreux. La lèpre est très contagieuse et, pour protéger la population, les malades devaient vivre isolés en dehors des villes. Il en fut ainsi pour ces dix personnes. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, le bienheureux Théophylacte, dans son commentaire, nous dit qu'ils représentent l'humanité. Or, à cause de la politique d'isolement, ils ne s'approchaient pas du Seigneur mais élevaient la voix vers Lui. Même en criant de loin, ils montraient du respect en s'adressant au Christ en tant que Maître, et en demandant la miséricorde, ce qui implique qu'ils savaient qu'ils s'adressaient à plus qu'un simple homme.

Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent avec vérité (Psaume 144:19). Le Seigneur n'a pas mentionné la maladie ou la foi évidente des hommes. Il a simplement donné un ordre, auquel les lépreux ont obéi. Il ne nous est pas dit qu'ils aient hésité ou mis en doute cet ordre. Pour pouvoir retourner dans la société normale, les hommes avaient besoin de l'autorisation des autorités pour prouver qu'ils n'étaient pas contagieux. Ainsi, au fur et à mesure, ils étaient purifiés. Maintenant, nous trouvons une distinction entre eux. Un seul d'entre eux fit demi-tour par reconnaissance et c'était un Samaritain. Il n'était pas un paria simplement parce qu'il avait contracté la maladie, mais il était déjà un étranger, un membre de la minorité méprisée. Nous lisons que le Samaritain glorifia Dieu et se prosterna à ses pieds, Lui rendant grâce. Cet homme, indépendamment de son origine ethnique, parvint à comprendre la Vérité. La réponse du Christ fut la suivante : "Lève-toi, va, ta foi t'a guéri.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après


in Mettingham. 

ENGLAND