vendredi 2 septembre 2022

Rencontre de Dostoïevski avec le starets Ambroise d'Optino


« Je crois qu'il n'y a rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus rationnel, de plus viril et de plus parfait que le Sauveur ; je me dis avec un amour jaloux que non seulement il n'y a personne d'autre comme Lui, mais qu'il ne pouvait y avoir personne comme Lui. Je dirais même plus : si quelqu'un pouvait me prouver que le Christ est en dehors de la vérité, et si la vérité excluait vraiment le Christ, je préférerais rester avec Christ et non avec la vérité ».[ 1]

pemptousie

Ce grand penseur ne pouvait manquer d'être attiré par la majesté d'Optino. Il était très intéressé à suivre l'institution spirituelle des startsy et à se familiariser avec le staretz éclairé, Ambroise. Et en juin 1878, il lui rendit visite et y resta deux jours. Naturellement, nous ne savons pas ce dont ils ont discuté dans leur conversation privée. Le père Ambroise apprécia Dostoïevski et dit de lui : « C'est un homme qui se repent ».

Le staretz Ambroise, était une figure qui résonnait profondément dans l'âme de Dostoïevski, tout comme son œuvre. Il est présenté de manière réaliste dans les premiers chapitres des Frères Karamazov, que Dostoïevski commençait tout juste à écrire. 

Cette œuvre majestueuse, chef-d'œuvre de la composition d'un roman, présente en camaïeu la vie, l'activité et l'enseignement du staretz Zossima. 

Toute la description extérieure du lieu, la cellule, les salles du monastère, et même certains des détails les plus fins, parlent tous d'Optino. Certaines des caractéristiques de la personne de staretz Zossima peuvent être attribuées directement au Père Ambroise. Ils trahissent certainement les impressions personnelles de l'auteur. Il a écrit que « la toute première fois que le staretz regardait quelqu'un qu'il n'avait pas rencontré auparavant, il savait pourquoi elle était venue, ce dont elle avait besoin et, très souvent, ce qui troublait sa conscience. 

La personne qui se repentait était étonnée, souvent terrifiée même, sentant que son âme avait été ouverte avant même d'avoir dit un mot. 

Beaucoup de ceux qui venaient pour la première fois lui parler en privé entraient dans sa cellule avec crainte et tremblement. Par la suite, presque tous en sortaient radieux».


Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PEMPTOUSIA

Source: Ο Στάρετς Αμβρόσιος, p. 186, Saint Monastère du Paraclet, Oropos, Athènes

[1]Lettre à Mme. N. D. Fonvisin (1854), dans Lettres de Fiodor Michaïlovitch Dostoïevski à sa famille et à ses amis (1914), Lettre XXI, p. 71.

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