vendredi 10 septembre 2021

Extrait du "Chemin du salut", Saint Théophane le Reclus.

 

Tout péché qui pèse sur notre conscience doit être évacué par la repentance, sans attendre le temps réglé pour prendre soin de notre âme. Il n'est pas bon de le garder dans son âme, même pas un seul jour ou une seule heure, car le péché fait disparaître la grâce et nous prive de l'audace dans la prière ; plus il reste dans notre âme, plus il endurcit notre cœur et le pétrifie. Une fois éloigné par le repentir, il laisse une rosée salvatrice de larmes de repentir.

Chaque jour, avant de vous endormir, faites une confession spéciale au Seigneur en disant tous vos péchés. Les pensées passionnées, les souhaits, les sentiments et les mouvements de l'âme ainsi que tout ce qui souille nos actes, même les bons, doivent être confessés au Seigneur. Même si nous avons péché d'une manière ou d'une autre contre notre propre volonté, le péché vit toujours en nous, nous rendant sales et misérables devant Dieu et devant notre propre désir de nous purifier et de nous perfectionner.

Aller au lit, c'est comme si nous allions vers le monde de l'au-delà. La confession nous prépare à ce voyage, pendant le sommeil tout ce que nous avons acquis pendant la journée devient une partie de notre nature. C'est pourquoi nous devons nettoyer tout ce que nous avons accumulé pendant la journée et retirer par la contrition toutes les impudeurs et les saletés. De cette façon, nous deviendrons purs.

Confessez-vous à chaque instant, c'est-à-dire que chaque pensée, souhait, sentiment et mouvement honteux et condamnable doit être confessé à Dieu, Qui voit tout, avec repentir et dans un esprit d'humilité, immédiatement après que vous en ayez pris conscience ; et demandez-Lui le pardon pour ces actes et le pouvoir de les éviter à l'avenir. 

Demandez-Lui de vous purifier à ce moment-là de toute souillure. Ce travail est très constructif - c'est comme si nous pleurions sans cesse lorsque nous marchons contre la poussière - et cela exige une surveillance sévère des mouvements de notre cœur. Celui qui n'est pas dissipé est toujours diligent et plein de zèle, tandis que celui qui n'éloigne pas les mauvaises pensées et les mauvais désirs par le repentir et la contrition laisse une plaie ouverte dans son cœur. Combien de blessures nous avons et combien de flèches nous recevons sans nous en rendre compte ! Il n'est pas étonnant que nous devenions froids et que nous soyons vaincus.

Une pensée en amène une autre et d'elles naît le désir. Un désir et un autre cèdent la place au consentement et ensuite s'engage la débauche intérieure et de cette façon nous chutons. Celui qui se repent sans cesse se purifie de tout cela et aplanit son chemin.

Révélez toute perplexité, tout trouble ou toute nouvelle compréhension à une autre personne qui est dans le même esprit que vous ou à votre confesseur spirituel afin que ce soit lui qui absolve les péchés ou évalue leur valeur et prononce une sentence. De cette façon, on évite toute déviation ou tout arrêt du chemin.

Laissez de côté l'habitude de tout décider seul et vous gagnerez le temps perdu parfois par la rêverie stérile les yeux ouverts. La confession de nos pensées est avant tout un mur invincible de vigilance, un garde-fou contre les dangers, une conviction ferme et constante qui augmente la force de notre volonté et la fermeté de notre travail [spirituel].

Par tous ces travaux spirituels, la confession devient incessante. L'esprit est maintenu dans un état de contrition, d'humilité et d'humble prière - ce qui signifie qu'il est vivant. De tous les travaux spirituels, c'est le plus approprié pour conserver l'esprit de zèle et l'ardeur de notre diligence ; beaucoup limitent leur travail spirituel pour eux-mêmes et pour les autres à une seule chose : se repentir et pleurer les péchés à chaque instant.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

The Athonite Testimony

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