lundi 23 novembre 2020


«Que savez-vous d'une vie sacerdotale vécue dans une vie humaine, dans un corps? Peut-être que chez le prêtre vous ne voyez qu'un homme qui ne se soucie pas du lendemain. Est-ce le cas vraiment? Ne souffre-t-il pas lorsque le pauvre lui demande de l'aide ou quelque chose à manger et qu’il se trouve impuissant? Ne pleurons-nous pas souvent le soir alors que nous savons que nous n'avons pas assez bien fait? Quand peut-être un homme est-il sorti de la porte de notre paroisse en pleurant parce que je ne trouvais pas toutes les réponses? Vous "étrangers" ne voyez que "ce qui est vu" et croyez qu'il n'y a rien au-delà.

Rien de plus que de l'évidence, rien de caché, rien de profond… comme si les prêtres n'étaient pas des êtres comme vous, des gens complexes… avec le bien et le mal. À quand remonte la dernière fois que vous avez demandé à un prêtre: «Comment vas-tu, Père?»… Quand vous êtes-vous assis à côté d'un prêtre pour lui, pas pour vous et vos besoins? Quand avez-vous eu la patience, l'intérêt de ressentir quels étaient ses besoins? Vous êtes-vous déjà tenu debout avec un prêtre la nuit de sa solitude pour le voir tenir la Sainte Croix dans ses mains ou regarder l'icône de la Vierge Marie… ne comprenant pas pourquoi il se sent si seul avec un Dieu si proche? 

Vous l'avez regardé pendant au moins un moment au milieu de la nuit se lever et dévorer les pages de l'Horologe ou d'un autre livre de prières, ou courir vers l'église ou la chapelle pour chercher Dieu, chercher quelque chose, quoi que ce soit pour qu'il ne soit plus seul? Avez-vous déjà été avec un prêtre alors qu'il était impuissant et sans voix face à une douleur partagée avec lui? 

Soyez à ses côtés quand les gens racontent leurs problèmes, quand les mères enterrent leurs enfants déchirés par le chagrin et lui demandent «Pourquoi? Pourquoi, père, pourquoi? Savez-vous ce que c'est que l’on vous demande des miracles et de ne pas pouvoir les faire? Mais dans le confessionnal, avez-vous déjà été? Avez-vous ressenti la peur de son impuissance et la fatigue lorsque l'homme en vient à abandonner ses péchés? Savez-vous combien de douleur et combien de questions restent dans le cœur d'un prêtre après une décharge d'âme? 

Avez-vous déjà transpiré sur la chaire en prêchant? Connaissez-vous les émotions avec lesquelles il ouvre la porte et entre dans l'église pour la Divine Liturgie, craignant Dieu pour l'indignité avec laquelle il s'approche et pour le fait qu'il y aura de moins en moins de personnes présentes? Connaissez-vous ses sentiments par rapport au Saint Sacrifice? Sa passion? Son amour? Son pouvoir? 

Savez-vous ce qui se passe vraiment là-bas et ensuite vous jugerez? Avez-vous une idée de ce que c'est de regarder un homme qui reçoit votre bénédiction sur son lit de mort et qui, bien que mourant, vous sourit tranquillement? Personne ne comprend le sourire de sa souffrance… sauf le prêtre.

Alors, qui est le prêtre? Qui ose dire qu'il sait tout de lui? Comme je l'ai dit, les paroles de la chanson sont pour ceux qui ne voient pas les apparences "au-delà", pour le superficiel. Mais pire encore, pour ceux qui jugent… convaincus d'avoir cette autorité. D'où? D'où tirez-vous votre légitimité? Qui est sans péché? Que le Seigneur nous pardonne et nous bénisse tous! »

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après





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