dimanche 1 novembre 2020

Père Michael GILLIS: Sur certaines idées fausses concernant les confesseurs

 

La confession prend différentes formes selon les circonstances et votre relation avec votre confesseur. Au minimum, elle consiste à se tenir devant l'icône du Christ, à dire une courte prière, à confesser son péché à Dieu en présence du prêtre, à recevoir les conseils du prêtre et à s'agenouiller pour recevoir l'absolution.

Cependant, la confession prend parfois la forme d'une conversation assise - ou du moins commence de cette façon, surtout si votre confesseur est plutôt un père spirituel pour vous. Parfois, les deux rôles de confesseur et de père spirituel sont confondus, mais un confesseur est tout prêtre (ayant l'autorité épiscopale pour le faire) qui entend la confession et absout le péché. 

Un père spirituel peut être ou ne pas être un prêtre, mais c'est quelqu'un qui vous guide spirituellement. En Amérique du Nord, il y a si peu de moines et de prêtres que c'est généralement le prêtre de votre paroisse qui remplit les deux rôles. Dieu est fidèle, et généralement un prêtre de paroisse suffit pour les deux rôles. Il arrive parfois que quelqu'un ne s'entende pas bien avec son prêtre et qu'il doive chercher un père spirituel ailleurs, bien qu'il puisse se confesser et recevoir l'absolution de son prêtre, même si cela peut être gênant (les confessions sont souvent gênantes, quelle que soit votre relation avec votre confesseur - c'est juste une question à régler).

Certaines personnes ont l'idée fausse qu'un moine est un meilleur confesseur qu'un prêtre de paroisse. Les moines et les moniales sont des personnes qui luttent pour le salut, tout comme vous et moi. Seuls quelques moines deviennent des pères (ou des mères) spirituels. 

Il faut être très prudent lorsqu'on cherche et reçoit des conseils spirituels. D'une part, nous avons tous besoin d'être guidés ; mais d'autre part, des conseils inappropriés peuvent être très destructeurs (tant dans votre propre vie que dans celle de ceux qui vous entourent). 

Le mieux est de commencer par le prêtre de votre paroisse et de rester avec lui en tant que père spirituel et confesseur pendant au moins quelques années. Si vous n'arrivez pas à vous entendre avec votre prêtre cela aussi doit être une question de confession. Si vous rencontrez d'autres personnes dont vous pensez qu'elles peuvent avoir de la sagesse pour vous, vous pouvez aussi leur parler (mais pas pour comparer des conseils ou vous plaindre de votre prêtre). 

Si vous trouvez les conseils de quelqu'un utiles, et que cette personne n'est pas un prêtre ayant autorité pour entendre la confession et absoudre les péchés, vous pouvez continuer à obtenir des conseils de cette personne, mais vous devez dire à votre prêtre, qui vous confessera quand même, que vous obtenez des conseils spirituels de quelqu'un d'autre (dites à votre prêtre qui est cette personne - l'honnêteté est essentielle). 

Si votre père spirituel est un prêtre qui entend la confession, vous devez alors dire à votre prêtre que vous voulez aller vous confesser à cet autre prêtre. Il est essentiel que votre prêtre sache que vous vous confessez régulièrement, car c'est lui qui est chargé de vous donner la Sainte Communion.

Il y a une sorte d'orgueil subtil que j'ai moi-même éprouvé et que je soupçonne être commun. Il s'agit d'un orgueil qui pense que seul un staretz, quelqu'un de clairvoyant et de très avancé spirituellement, peut m'aider à surmonter mes péchés et mes passions. Cette attitude d'orgueil suppose que si seulement je pouvais entendre les bons conseils, je les suivrais certainement et serais ainsi sauvé de mes péchés et de mes passions. C'est une illusion. 

Mon expérience m'a montré que si je ne peux pas accepter et suivre les conseils que je reçois du prêtre de ma paroisse, je ne pourrai certainement pas suivre les conseils d'un staretz théophore. Nous devons nous humilier et croire que Dieu nous a donné le confesseur/père spirituel dont nous avons besoin, et que Dieu amènera quelqu'un d'autre au moment opportun si cela est vraiment nécessaire.

Cela ne veut pas dire que chaque conseil de notre confesseur/père spirituel est toujours le bon pour nous. Les prêtres ne sont pas des magiciens. Votre relation avec votre prêtre n'est que cela : une relation. Vous devez communiquer. Vous devez dire ce qui fonctionne bien pour vous et ce qui ne fonctionne pas. Vous devez essayer de suivre ses conseils, mais vous devez aussi être honnête sur vos faiblesses. L'humilité est la clé.

La confession et la paternité spirituelle sont des dons de Dieu pour nous aider sur le chemin du Salut. C'est un chemin qui implique une lutte. Il n'y a pas de raccourcis ni de passages secrets. Il n'y a que la repentance, la confession et le pardon qui produisent la douceur, l'humilité et la maîtrise de soi. Ce sont les outils que Dieu nous a donnés pour notre salut : pour nous rendre semblables à Lui.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

PRAVMIR

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