lundi 30 novembre 2020

Chancelier Antoine Pakanitch ( Eglise orthodoxe canonique d'Ukraine): Il ne s'agit pas d'être pour les Slaves ou les Grecs mais pour le Christ ou contre Lui.

Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary. Photo : screenshot/youtube.com/Pershy Kozatsky

Le Métropolite Antoine (Pakanitch) a commenté la situation après la décision unilatérale du chef de l'Eglise orthodoxe de Chypre, l'archevêque Chrysostomos, de reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique.

La vie de l'Eglise ne consiste pas à opposer les nationalités et les traditions nationales, et la plupart des évêques chypriotes, qui se basent sur la structure canonique de l'Eglise, ne sont pas enclins à abandonner ces positions, a déclaré le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, le Métropolite Antoine (Pakantich) de Boryspil et Brovary, dans un commentaire pour la chaîne First Cossack.

Le Métropolite a noté que l'ère dans laquelle nous sommes entrés est défavorable au christianisme en général "et  en particulier à l'Orthodoxie, qui adhère à la tradition apostolique et donne une évaluation correcte, grâce à Dieu, des nombreux phénomènes négatifs qui s'imposent actuellement dans les sociétés de tous les continents".

"Bien sûr, les architectes du nouvel ordre mondial ne s'en contentent pas, et ils feront tout leur possible pour affaiblir l'unité conciliaire du monde orthodoxe et pour créer des projets spéciaux tenant compte des nuances de chaque Église locale", a déclaré le Chancelier de Eglise orthodoxe canonique d'Ukraine. "Ils seront mis en œuvre, mais ce que nous avons réellement pour le moment montre qu'en général, rien n'a fonctionné comme prévu, même en ce qui concerne l'église orthodoxe ukrainienne schismatique".

Il a souligné que lorsqu'il s'agit de la reconnaissance de l'église orthodoxe ukrainienne schismatique par certaines Eglises locales, nous devons clairement comprendre qu'il ne s'agit pas de la reconnaissance par une Eglise locale, mais de la reconnaissance uniquement par un chef spécifique d'une Eglise particulière.

"Après tout, aucune des Églises - Alexandrie, Grèce et maintenant Chypre - n'a pris de décisions de manière conciliante", a rappelé le Métropolite Antoine. "La décision n'a pas été prise au Synode, et encore moins au Concile des évêques. Elle a été prise par des personnes spécifiques, les chefs de ces Églises, bien que la plupart des évêques de ces Églises déclarent publiquement leur désaccord avec cette décision. Il y a ceux qui se taisent, y compris ceux du patriarcat de Constantinople, qui nous font clairement savoir qu'ils ne sont pas d'accord, mais qu'en raison de certaines circonstances, ils ne peuvent malheureusement pas le faire ouvertement".

Selon le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique, beaucoup de hiérarques sont inquiets mais cherchent un moyen de sortir de la situation actuelle. Le processus est considéré comme douloureux, "mais il est nécessaire de tout nommer clairement par son nom propre : ce qui est vrai - ce qui est faux, où est la vraie foi - où est l'hérésie, où il y a une structure canonique et où il y a une tentative de réorganisation radicale de l'Eglise".

Le Métropolite a noté avec regret que le primat de l'Église orthodoxe de Chypre avait changé ses convictions, qu'il avait auparavant exprimées clairement et à plusieurs reprises dans sa rhétorique publique et dans des lettres officielles.

"Il (l'archevêque Chrysostomos) était un opposant sans équivoque aux actions que le patriarche Bartholomée a menées en 2018, mais soudain quelque chose s'est produit et il a radicalement changé de position", a ajouté le Chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique. "Laissons le au ciel, mais le plus important est qu'il a essayé de présenter sa décision comme celle de toute l'Eglise orthodoxe de Chypre. Et nous savons que l'écrasante majorité (des hiérarques) y est fermement attachée à l'ordre canonique. Ils ne sont pas enclins à abandonner ces positions, qui ne sont ni pro-russes ni pro-ukrainiennes, mais apparaissent comme le fondement de la vie de l'Eglise".

Selon lui, il y a maintenant une sorte d'impasse entre les mondes grec et slave, les Russes et les Ukrainiens, les Grecs et les Russes, mais ce sont "des prémisses fausses et erronées".

"La vie de l'Eglise ne consiste pas à opposer les nationalités et les traditions nationales. Il s'agit de protéger les fondements de l'Eglise. Quelle que soit notre nationalité, nous devons décider si nous sommes avec le Christ ou contre le Christ ; soit nous sommes dans l'Église, soit nous essayons de détruire les fondations et la maison qui est notre abri commun. Nous savons que la première réunion (du Synode) s'est tenue hier à Chypre ; elle a été difficile, mais les défenseurs de la canonicité orthodoxe ont préparé une justification dogmatique très sérieuse de leur position. En conséquence, demain, pour autant que nous le sachions, cette question sera à nouveau soulevée et, peut-être, il y aura déjà quelques décisions officielles du Synode de l'Église orthodoxe chypriote", a résumé le Métropolite Antoine de Boryspil et Brovary.

[le 25 novembre une majorité de hiérarques a suivi le patriarche de Chypre dans son errance canonique]

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

UNION DES JOURNALISTES ORTHODOXES 

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