lundi 25 mai 2020

Prêtre André Tchijenko: QUE FAIRE SI UN PÉCHÉ CONFESSÉ CONTINUE DE DÉRANGER VOTRE CONSCIENCE

Andrei Nikolaevich Mironov. Conscience
Andrei Nikolaevich Mironov. Conscience

Un péché est confessé, mais il continue à déranger votre conscience. Que faut-il faire ? Faut-il le confesser une deuxième fois ? Le père André Tchijenko examine la question.
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Les saints Pères comparent le péché à une mauvaise herbe dans un jardin, et le jardin, en conséquence, au cœur. Ils ont parlé de la façon dont le combat contre le péché continue jusqu'à la mort. Tout comme un jardin a besoin d'être constamment désherbé, nous devons lutter contre nos péchés, tout d'abord par une confession fréquente.

Ici, chers frères et sœurs, je voudrais dire que dans la pratique sacerdotale, vous êtes souvent confrontés au fait que dans l'esprit des paroissiens, le sacrement de la Confession est souvent inséparable du sacrement de la Communion. Ils pensent qu'ils doivent se préparer à la Confession aussi strictement qu'à la communion des Saints Mystères du Christ, c'est-à-dire au jeûne, à la lecture des canons, etc.

Bien sûr, ce n'est pas vrai. Tout cela doit être fait pour préparer le sacrement de la communion, et le sacrement de la confession est inclus dans cette préparation. Mais si vous voulez vous confesser sans communier, alors il suffit de vous rappeler les péchés qui tourmentent votre âme, et sans aucune préparation de jeûne et de prière, il suffit de venir à l'église et de demander au prêtre de vous confesser. Il est souhaitable de se confesser souvent - autant que nécessaire. Après tout, nous aussi nous péchons souvent !

La pratique monastique habituelle, par exemple, est de se confesser au moins une fois par semaine, et plus souvent si nécessaire.

En général, les saints Pères comparaient l'âme d'un homme qui se confesse fréquemment à une source qui coule, où l'eau est toujours fraîche et propre ; et l'âme d'un homme qui ne se confesse pas à un marécage moisi avec de l'eau stagnante et éventée.

Maintenant, parlons des péchés. Nous avons vu que les saints Pères comparaient le péché à l'herbe. Bien sûr, il y a des péchés qu'un homme commet, il se brûle, et ne les répète plus jamais. Par exemple, la fornication, l'avortement, les tentatives de suicide, les combats violents et d'autres péchés graves. Il se brûle, confesse ce péché, et par la prière d'absolution du prêtre, le Seigneur lui retire ces péchés. S'il ne les répète pas, alors il n'a plus besoin de confesser ces péchés. Ne manquons pas de foi ; nous devons avoir confiance en la miséricorde de Dieu et en Son pardon.

Mais, par exemple, si un homme n'a pas commis d'adultère mais (il sent) que la passion de la luxure est encore forte en lui, alors, bien sûr, cela doit être confessé. Cela signifie que la racine du péché est restée dans son cœur. Et tant qu'elle trouble l'âme, elle doit être confessée. Ou, par exemple, un homme n'a tué personne mais a régulièrement condamné et est devenu irrité et en colère - après tout, ces passions sont aussi une violation du commandement : "Tu ne tueras point". Malheureusement, nous les vivons presque tous les jours.

Nous devons confesser non seulement ces péchés d'action, mais aussi nos paroles et nos pensées, de manière à déraciner un péché déjà dans la phase embryonnaire, lorsqu'il s'est attaché à nos pensées ou à nos sentiments. Qu'est-ce qui est écrit dans le 136e psaume, connu sous le nom des " fleuves de Babylone" et souvent utilisé dans les services divins des semaines préparatoires du Grand Carême ? Versets 8 et 9 : "Fille de Babylone, misérable, bienheureux celui qui te revaudra les maux que tu nous valus. Bienheureux qui siasira tes petits enfants, et la brisera contre la Pierre !

Ces versets du Psaume sont un appel à la Confession. La fille de Babylone est notre nature passionnée, déchue, pleine de vice, désolant l'âme ; et aussi les attaques démoniaques contre nous. Les "petits" de la fille de Babylone sont des provocations hostiles et diaboliques, semées dans nos cœurs par Satan, et aussi nos sentiments et pensées personnels, qui sont apparentés à ces provocations et commencent à grandir dans nos cœurs d'abord comme des bébés, puis comme des bêtes géantes. Les passions doivent donc être étouffées dans l'œuf. Elles doivent être écrasées contre une pierre.

Quelle est cette pierre ? C'est le Christ. Et lorsque nous tombons devant Lui dans le sacrement de la confession et que nous brisons les bourgeons de nos péchés contre cette pierre sacrée par des larmes de repentance, nous recevons du Seigneur le pardon et la guérison de nos passions. Nous recevons la béatitude, c'est-à-dire la plus grande joie du repos en Dieu.

Souvenons-nous, chers frères et sœurs, que si nous sentons qu'un péché continue à nous blesser mentalement et sensuellement, alors, bien sûr, il est préférable de le confesser à nouveau. Souvenons-nous également que cette lutte se poursuivra jusqu'à notre mort. Mais la récompense est grande ! Ce sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées au coeur de l'homme, des choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment. (1 Corinthiens 2:9).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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