samedi 15 février 2020

Sur le blog de Maxime: MANIFESTE ANTICLÉRICAL (sic)


Au nom de tous les pécheurs dont je suis le premier, qui aiment et vénèrent notre Sainte Église, Corps du Christ, et qui ont besoin d'avoir, en toute confiance et abandon, recours à elle pour être soignés, guéris et sauvés de tous leurs péchés, leurs maux et leurs afflictions spirituels, douloureusement et profondément blessés par tout ce qui se passe chez ceux qui sont censés transmettre fidèlement et par l'exemple de leur propre vie, la vivifiante Tradition orthodoxe et guider le peuple des fidèles sur le chemin du salut, voici quelques questions : 

Qu’avons-nous à faire, nous Orthodoxes, d’une institution avec un chef appelé Patriarche ? 

Quel peut être l’objectif d’une institution si ce n’est de se perpétuer elle-même ? 

Le Seigneur, a-t-Il créé une institution ? Quel est ce mensonge ? Ses apôtres, avaient-ils formé une hiérarchie avec « un Primus inter pares », ou pire un « Primus sine paribus », (Lui qui s’est voulu le serviteur de tous) un bureau, des employés, des secrétaires, des ambassadeurs etc. ? C’était, c’est, et ce sera toujours le Christ Lui-même, notre Seigneur et Maître, le seul chef de l’Église. Inutile de se revêtir d’habits prestigieux aussi riches soient-ils matériellement que symboliquement, à l’instar des prêtres du Temple de Jérusalem et de procéder à des liturgies épiscopales qui finissent par devenir « pontificales » sur le modèle romain. Qu’ont-elles de supérieur à une Divine Liturgie célébrée par un saint prêtre si ce n’est une pompe superflue pour impressionner les fidèles ? 

Faut-il conserver le statut d’évêque ? Avons-nous besoin d’évêques quand ils ne sont que des apparatchiks d’un système bureaucratique à vocation administrative, oppressive de surcroît. Dieu a-t-Il besoin d’une administration ? Qu’est-ce qu’on administre d’ailleurs ? 

Nous avons besoin de Pères spirituels et disons-le carrément quand un évêque est un spirituel, ce n’est pas son statut d’évêque qui impose notre respect, c’est sa spiritualité. 

Qu’avons-nous à faire qu’il nous « représente » paraît-il dans les instances officielles, les organisations mondaines, les régimes politiques. Ont-ils besoin d’un statut reconnu pour enseigner ? Les Orthodoxes n’ont pas l’habitude d’attendre qu’un Pape fût-il oriental leur désigne officiellement, après procès, un saint homme pour les autoriser à le fréquenter, le consulter, le vénérer et en demander l’intercession ? 

Qu’est-ce qui est profitable pour nous pieux fidèles : la sainteté d’un saint évêque ou son statut d’évêque qui n’apporte rien de plus à sa sainteté ? Sa capacité à administrer ou sa capacité à transmettre la voie du salut ? 

Disons-le clairement ; ce que nous aimons, respectons et vénérons chez un saint évêque ce n’est pas qu’il ait de beaux habits et qu’il parle la langue de bois religieuse et diplomatique au mieux moraliste du « politiquement correct ». D’ailleurs au lieu de le surcharger en tâches bureaucratiques qui risquent de lui faire perdre son âme, ne devrait-on pas favoriser, directement nous-mêmes, fidèles désirant de tout notre être le chemin du salut, l’exercice de maître spirituel ? Que nous importe que l’Église orthodoxe soit « visible » ? Que nous importe les visites plus ou moins rares d’un hiérarque condescendant accompagné d’un plus ou moins imposant équipage ? Que nous importe qu’il rassemble le clergé local et par une table réservée au dit clergé qu’il fasse bien comprendre aux simples fidèles qu’ils appartiennent à une caste fermée ? On est bien loin des noces de Cana ? Quelle misère ! 

Les religions connaissent leurs dernières heures et cela pourrait être bien comme ça. Jusqu’à présent je n’étais pas amateur de différence entre spiritualité et religion mais quand une religion devient une institution, elle relève plus du politique que de la transmission spirituelle. Les derniers exploits du « Patriarche œcuménique » – excusez du peu – ont provoqué tellement de malheurs, de contre-témoignages, de divisions et de déchirures… alors on va le prendre au mot puisqu’il s’intitule le « primus sine paribus » et qu’il est soi-disant le chef suprême de l’Église orthodoxe ; c'est ainsi qu'il transforme, par le moyen de toutes sortes de manœuvres politiciennes, par le fait même, toute la Tradition orthodoxe en simple institution religieuse mondiale qui n’offre plus le moindre intérêt pour qui a le souci de son salut. Il ne nous fait plus prendre « des vessies pour des lanternes » et comme il n’a aucunement l’intention de regretter ses méfaits et encore moins de démissionner en suivant l’exemple d’un récent ex-pape romain ou de convoquer un concile panorthodoxe authentique, il a, aux yeux du monde qui s’intéresse encore à ce genre d’activité et de croyance, définitivement rangé l’Orthodoxie avec sa cohorte de carriéristes sans scrupules sur les étagères des institutions totalitaires à éviter (l’exercice particulièrement autoritaire de son prétendu pouvoir ne saurait le contredire) dont plus personne ne veut, pour ne pas dire qu’il a jeté l’Orthodoxie dans les poubelles de l’Histoire. 

Bel ouvrage en vérité ! 

Même si l’obéissance à une hiérarchie inique a tracé le chemin de sainteté à des St Nectaire d’Égine, il ne faudrait pas confondre l’obéissance à un apparatchik malveillant avec l’obéissance monastique à un père spirituel expérimenté et avéré comme guide sûr sur le chemin du salut. L’obéissance aveugle à un hiérarque de l’administration ecclésiastique est plutôt une perversion de la vertu d’obéissance à un starets qui mène à la vraie liberté, comme c’est une perversion de transformer des conseils spirituels de mise en garde, par les Saints Pères comme Évagre, des passions à combattre, en péchés capitaux par le juridisme de l’Église romaine. 

Qui osera dire qu’il s’agit alors de l’intervention de l’Esprit saint ? 

Mais il nous reste le Christ et les amoureux du Christ, ceux qui l’ont goûté, l’ont expérimenté, ceux qui marchent au rythme de leur cœur ardent, les yeux à la fois baissés sur leur condition de pécheur et le regard intérieur orienté vers la beauté de leur Seigneur et Maître, ceux que nous appelons les saints. Nous laisserons l’amour mondain des éphèbes aux clergés célibataires carriéristes qui veulent montrer à leur maman comme ils ont réussi dans la vie en gravissant par tous les moyens (voire en utilisant « la promotion canapé ») les échelons de la hiérarchie ecclésiastique. À suivre ? 

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