Staretz Philarète
Enseignements
Après
avoir terminé sa prière ardente, il commença à nous enseigner l'illumination divine
et le sérieux des vertus. Il nous dit comment et de quelle manière nous pouvons
commencer à prier la prière du cœur, comment nous pouvons éviter les illusions
du Diable qui sème habilement l'ivresse de l'amour-propre et de l'orgueil dans
l'esprit et le cœur de ceux qui désirent lutter, grandir dans les vertus
spirituelles et se lancer dans le combat spirituel où ils devront se battre
contre lui face à face. Il nous dit qu'ils rencontreraient beaucoup de
difficultés, mais qu'ils ne devaient pas se décourager ; au contraire, ils
devaient tenir bon et dire sans cesse la prière : "Seigneur Jésus-Christ,
Fils de Dieu, aie pitié de moi !
Il
poursuivit :
"Mais,
mes enfants, écoutez mes paroles : prononcez toute cette prière et pas
seulement la moitié, comme certains s'y sont habitués par souci de brièveté.
Selon les Saints Pères, il s'agit d'une erreur inadmissible, car en omettant
" le Fils de Dieu ", nous annulons le sens théologique de cette
prière qui, bien que simple, est remplie de théologie car elle résume tout le
mystère d'économie de l'incarnation du Fils et Verbe de Dieu, comme le dit
saint Nicodème l'Hagiorite [1]. Vous devez savoir qu'à partir de ce moment
commence l'illusion du Diable pour ceux qui luttent pour acquérir la prière
divine et céleste (qui doit être en union avec notre respiration).
"
Lorsque nous nous mettrons à la prononcer correctement dès le début, notre
esprit sera purifié de toutes les souillures du monde. Puis l'esprit entrera
dans notre cœur, qui ressentira d'abord l'oppression, la douleur,
l'essoufflement et le chagrin. Mais si nous persévérons à prononcer toute la
prière (et non la moitié), alors les passions et les faiblesses humaines qui
trouvent constamment refuge dans notre cœur s'apaiseront. Si notre cœur est
finalement purifié, le flambeau de la lumière Divine s'allumera, c'est-à-dire
que les lumières célestes commenceront à briller et le trône de Dieu s'y
élèvera.
"
Une fois que toutes ces choses et bien d'autres (que vous acquerrez par vos
travaux) seront arrivées, des révélations et de mystérieuses victoires dans la
vie spirituelle suivront, et vous les verrez vous-mêmes si le Dieu très bon
vous le garantit, sous la direction de la grâce de l'Esprit Saint. Alors vous
avancerez sans crainte, en progressant et en croissant dans la vraie vie
spirituelle ; et les mystères Divins qui s'ouvrent devant nous et ne peuvent
être compris que par notre esprit mais ne peuvent être exprimés en paroles
humaines vous seront révélés.
Une
prophétie
Le
staretz dit ces choses et bien d'autres dont nous ne pouvons pas nous souvenir,
car il s'agissait de révélations et de significations nobles que nous ne
comprenions pas assez bien. Nous nous sommes émerveillés, en nous disant :
"Quel grand joyau spirituel est caché dans ce vase de terre !" Comme
l'a dit l'apôtre Paul : Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre (2
Corinthiens 4:7).
A
un moment donné, il nous dit
"Et
maintenant, mes enfants, je vous demande de chanter l'hymne athonite et l'hymne
à la Très Sainte Génitrice de Dieu "Il est digne en Vérité…"
Quand
nous avons chanté ces cantiques, il nous a embrassés, nous a donné le baiser de
la paix et a dit prophétiquement :
"Mes
frères et anges de la Dame Souveraine, je ne vous reverrai plus jamais avec mes
yeux physiques, car Dieu, par l'intercession de la Génitrice de Dieu et des
saints Athonites, me conduira dans Ses demeures célestes."
Après
cela, il nous accompagnés à la porte de sa kalyve. Le lendemain, quand nous
sommes venus le voir pour lui demander ses prières et sa bénédiction, nous
avons constaté qu'il avait quitté cette vie. Il était couché sur le lit en
bois, les mains croisées et les yeux fermés, comme s'il dormait, mais en
réalité son âme avait déjà atteint le Ciel. Il s'est enfoui dans son sommeil
éternel, le repos béni auquel son âme aspire..., et languit pour les parvis du
Seigneur (Psaume 83,3).
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Après
son repos en Christ, nous avons découvert qu'il y avait une grande souche
noueuse sous le lit en bois du staretz Philarète, sur laquelle il laissait son
corps se reposer un peu. Son lit était toujours fait, et le seul moment où il le
toucha fut à l'heure de sa mort. C'est ce que signifient " dormir sur la
terre nue " et " soumettre son corps " (cf. 1 Corinthiens 9,
27).
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
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