samedi 12 octobre 2019

Jean-Claude LARCHET: Vient de paraître: Saint Syméon le Nouveau Théologien : sa Vie par Nicétas Stéthatos, son Office par saint Nicodème l’Hagiorite, des extraits de ses Hymnes lus par le métropolite Joseph sur un CD joint de 70 mn.




Saint Syméon le Nouveau Théologien Vie par Nicétas Stéthatos. Office par saint Nicodème l’Hagiorite, Éditions Apostolia (éditions de la Métropole roumaine d’Europe occidentale et méridionale), 2019, 217 p.

Ce volume propose premièrement la réédition de la Vie de saint Syméon le Nouveau Théologien, écrite par son disciple Nicéthas Stéthatos, dans la traduction du Père Irénée Hausherr, qui avait été publiée en 1928 à Rome dans la série « Orientalia christiana », vol. 12. 

La présente édition comporte une très brève introduction sur les relations de Nicétas Stéthatos avec saint Syméon et un sommaire de la Vie ; cette introduction est reprise de l’édition grecque récente de la Vie publiées par le métropolite de Néa-Smyrni Syméon Koutsas. Le texte a été en quelques points corrigé et annoté par le hiéromoine Macaire de Simonos Petra. Cette publication est utile, car il s’agit d’un texte sur l’itinéraire spirituel exceptionnel de saint Syméon, qui eut plusieurs fois la vision de la Lumière divine incréée, et fit l’expérience de ce que saint Grégoire Palamas théorisa trois siècles plus tard. 

En outre, la Vie permet de situer dans son contexte concret l’œuvre de saint Syméon, qui comprend des catéchèses, des traités et des hymnes (tous publiés en édition critique et en traduction dans la collection « Sources chrétiennes »), et qui est l’une des plus fortes et des plus élevées de la tradition spirituelle de l’Église orthodoxe.Le volume comporte en outre l’office liturgique complet à saint Syméon, écrit par saint Nicodème l’Hagiorite, dans la traduction du Père Denis Guillaume.

Un CD d’une durée de 70 mn joint au livre propose des extraits des Hymnes 1, 2, 9, 13, 15, 16, 24 et 47 de saint Syméon, lus par Mgr Joseph, archevêque de la Métropole orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale.

Jean-Claude Larchet

Source 

QUI EST MON PROCHAIN? Comment obéir au commandement d'aimer son prochain dans la vie quotidienne



Un jour, un certain docteur de la loi demanda au Seigneur: «Que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle?» C’est une question importante pour chaque chrétien, car nous voulons tous devenir dignes de notre vocation céleste. En réponse, le Seigneur a demanda au docteur de la loi comment il proposerait lui-même la réponse à sa question, car le docteur de la loi est une personne qui connaît les Écritures et, par conséquent, il a une idée de ce que Dieu attend de l'homme. Le docteur de la loi répondit au Seigneur: "Aime le Seigneur ton Dieu ... et ton prochain comme toi-même." «Tu as répondu correctement; Fais de même et tu vivras, répondit le Seigneur. «Et qui est mon prochain?» Demanda alors le docteur de la loi (voir: Luc 10: 25-29). 

Qui est mon prochain? 

Un natif d'Asie centrale m'emmène dans un autre district de Moscou pour 100 roubles. Qu'est-ce qu'il va acheter pour ces 100 roubles? Va-t-il en gagner au moins 1 000 aujourd'hui? En aura-t-il assez pour nourrir sa famille? 

Qui est mon prochain? 

Une femme au destin difficile me demande 10 roubles sur le seuil du temple. Qu'est-ce que ça fait de quémander: corrige ton estime de soi et rencontre chaque jour la cruauté et la dureté des passants? 

Qui est mon prochain? 

Le courrier a apporté un lourd colis au 5ème étage sans ascenseur. Le remercier en donnant 50 roubles, ou gagne-t-il assez pour ne pas avoir besoin de cette gratification? 

Qui est mon prochain? 

Un homme sur l'écran de télévision dit qu'il a tout perdu lors d'un incendie en Sibérie. Il a besoin de mon aide, même si je ne le connais pas. 

Qui est mon prochain? 

L’homme moderne est surchargé au-delà de ses forces: c’est à la fois le travail et les enfants, ce sont des querelles et des problèmes qui nous affluent des écrans de télévision et nous rendent fâchés et découragés. Sous une telle pression, il est parfois difficile de maintenir l'humanité, une attitude affectueuse et condescendante envers les gens, même les plus proches. 

Ne nous permettons pas de devenir une source d’irritation pour ceux qui nous entourent: si rien n’est bon à dire, il vaut mieux rester silencieux. 

Les membres de notre famille sont les premières personnes vis-à-vis desquelles nous sommes obligés d'accomplir le commandement de l'amour, et elles sont en même temps les premières personnes que nous négligeons souvent sans respecter ce commandement. Rappelez-vous quand nous avons dit à nos proches quelque chose de bon, de louangeur, que nous avons noté leurs mérites, et pas seulement leurs lacunes. 

Si les membres de notre famille nous tolèrent à peine, la raison en est souvent la nôtre. Il est très utile de se mettre à la place d'une autre personne et d'imaginer que nous recevons nous-mêmes l'attitude que nous lui démontrons. 

Est-ce qu'on aimerait cela, si on nous traitait comme ça, comment on se sent? Comment répondrions-nous aux paroles que nous nous disons si on nous les disait? 

La patience avec les défauts de son prochain et la condescendance sont le fondement sur lequel repose l'accomplissement du commandement de l'amour: quelque part, ne réagissez pas à une remarque aiguë et ne dites pas un mot insultant, quelque part, retenez-vous et ne faites pas des autres chez vous les otages votre mauvaise humeur. 

Les relations au sein de la famille sont comme une plante d’appartement qui nécessite des soins réguliers sous forme d'affection et d'attention. Si nous voulons qu’ils soient notre joie, alors nous devrions nous-mêmes essayer de devenir une source de joie et d’appui, comme l’a dit le Seigneur: « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux, car c'est la loi et les prophètes.» (Matt. 7 : 12). 

Regardons nos enfants. S'ils nous traitent sèchement et avec retenue, ne veulent pas partager avec nous leurs événements et ne parlent pas de leurs relations avec leurs amis et leurs pairs, la raison de cette méfiance réside tout d'abord dans la manière dont nous traitons nos enfants. 

Peut-être à un moment donné la connexion et la confiance en nous ont-elles été perdues, et maintenant vous devez travailler dur, faire preuve de patience et de bonne volonté, changer de ton avec votre équipe pour la mettre en confiance et essayer de devenir avec vos enfants, non seulement des mentors et des surveillants, mais aussi des amis avec qui vous pouvez partager quelque chose de personnel, ne craignant pas de recevoir des reproches et des avis moralisants en réponse. 

Quand nous rentrons du travail, disons quelques mots affectueux et approbateurs à nos enfants, nous trouverons de quoi les féliciter avant de les réprimander, et si vous devez les réprimander, nous expliquerons calmement ce qu’ils ont fait en parlant à l’enfant. Il est important de féliciter votre enfant, même pour des bagatelles, de célébrer ses exploits, de nouer des relations amicales et de confiance, de participer - nous réaliserons ainsi le commandement de l'amour envers nos enfants, car l'amour ne consiste pas seulement à habiller, nourrir et chausser, mais à dire une bonne parole. 

Beaucoup d'entre nous ont grandi dans un environnement où nous n'imaginions aucune autre langue de communication à l'exception des reproches et des plaintes, et nous ne parlons que des mauvais événements de notre vie ou de ceux qui nous entourent. Essayons de dire du bien et voyons comment notre vie va changer. Nous ne laisserons pas la négativité autour de nous ou sur les écrans de télévision nous combler. Oui, il y a beaucoup de mauvaises choses dans le monde, comme l'a dit l'apôtre Jean: «Le monde entier est sous la puissance du Malin» (1 Jean 5: 19), mais nous, chrétiens, sommes appelés à faire de ce monde un lieu meilleur, selon le Seigneur: «Vous êtes le sel de la terre» ( Matthieu 5: 13), “créé pour de bonnes œuvres” (Éphésiens 2: 10). 

Notre christianisme, tout d'abord, s'exprime dans les relations avec les autres. Si cette relation est pleine d’envie, de condamnation et d’irritation, nous ne vivons pas de manière chrétienne. En quels termes puissants l'apôtre Paul parle-t-il d'amour pour son prochain! «Si j'ai le don de prophétie et que je connais tous les secrets, et que j'ai tout le savoir et toute la foi, pour pouvoir réarranger les montagnes (!), Mais je n'ai pas d'amour, alors je ne suis rien. Et si je renonce à tous mes biens et que mon corps est brûlé (!), Si je n’ai pas d’amour, il ne m'est d'aucune utilité »(1 Cor. 13: 2–3). Par conséquent, il est important de comprendre que si nous observons tous les jeûnes et connaissons l’Évangile par cœur, mais n’avons pas d’amour ni même de condescendance envers les gens, cela ne nous servira à rien. 

"Rappelez-leur, dit l'apôtre Paul dans l'Epître à Tite, d'être soumis aux magistrats et aux autorités, d'obéir, d'être prêts à toute bonne oeuvre, de ne médire de personne, d'être pacifiques, modérés, pleins de douceur envers tous les hommes  (Tite 3: 1–2)." «Pour tous» signifie prochains, collègues de travail, étrangers dans les magasins et les transports en commun, ainsi que ceux qui font le mal à notre égard. Ils nous ont dit un mot insultant - gardez le silence, ne répondez pas, comme le dit l'apôtre Pierre: «ne payez pas le mal pour le mal et ne jurez pas devant une malédiction» (1 Pierre 3: 9). Il est préférable que nous trouvions la force en nous de répondre au mal par le bien, mais il s'agit d'une mesure du parfait qui comprend qu'une personne est fâchée non pas parce qu'elle veut être mauvaise, mais parce qu'il peut avoir une situation insupportable chez elle ou qu'elle a été victime d'injustice dans la vie, ou il a des problèmes de santé, et peut-être que depuis l'enfance, elle a grandi dans des conditions telles que vous ne souhaiteriez pas à votre pire ennemi et qu’elle ne connait que le langage de l'agression. Comme le disait Père Païssios: dans de tels cas, il est nécessaire d’inclure «la bonne intention». Passons à la bonne pensée, selon Père Païssios, et essayons de justifier la personne qui nous a causé des ennuis. 

Imaginez que cette personne soit un de nos proches et réfléchissez: comment réagirions-nous à son comportement dans ce cas? Peut-être pourrions-nous dire gentiment: «Ne vous inquiétez pas, tout ira bien, je vous aiderai dans la mesure de mes moyens» - ou: «Parlons-en. Peut-être que je vous ai offensé avec quelque chose pour que vous me traitiez comme ça. Découvrons-le et vivons en paix. " 

Ceci distingue un chrétien d'un non chrétien : une attitude aimable et patiente envers les gens et une aide pour ceux qui en ont besoin. 

Une personne peut ne pas demander, mais avoir besoin, et pas nécessairement d'argent. Chacun de nous a besoin d'un mot gentil, de soutien, d'affection et d'attention: un chauffeur de minibus, une jeune fille à la caisse, un employé du service téléphonique, un concierge, un coursier - tout le monde vit les difficultés de la vie, et si nous pouvions rendre la vie d'une autre personne un peu plus lumineuse par notre attitude, alors nous aurons déjà accompli le commandement du Sauveur au sujet de l’amour, selon l’apôtre Paul: «Portez le fardeau les uns des autres et accomplissez ainsi la loi du Christ» (Galates 6: 2). Telle est la prédication du christianisme que chacun de nous peut accomplir - prêcher non en paroles mais en actes.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 11 octobre 2019

Pèlerinage à Saint Honorat de Lérins.


Bien-aimés en Christ, chers pères,
Saint Honorat de Lérins

Pour la seconde fois, la paroisse des Saints Archanges de Cannes, (ERHF- NY) et la paroisse de la Troisième Invention du chef de Saint Jean Baptiste de Grasse (MOREOM),
avec la bénédiction de leurs évêques respectifs, les métropolites Hilarion et Joseph, et du père-abbé Vladimir,
  vous convient à un pèlerinage
 sur l'île de Saint-Honorat

le samedi 12 Octobre 2019.


Chapelle de la Trinité


Le programme sera le suivant :

09:00 - Bateau : RV un quart d'heure avant le départ.
  09:30 - Tierce et Sexte. Lecture du canon de Saint Honorat.
10:00 - Divine Liturgie dans la chapelle de la Trinité,
à l'est de l'île, après le Monastère.
12:00 - Repas tiré du sac.
13:00 - Acathiste à Saint Honorat devant ses reliques.
14:00 - Conférence.
14:45 - Concert de l'Ensemble vocal "Jérusalem".
17:00 - Dernier bateau.

Renseignements:  Tel:   06 47 36 09 34
                                     06 01 51 98 94

Traitement spirituel des addictions



Toute dépendance est une mauvaise habitude, une maladie de l'âme, un trouble du cerveau caractérisé par un engagement compulsif dans des stimuli enrichissants, dans les causes du péché, malgré les conséquences néfastes.

Dieu fait Sa part mais il n'écrase pas notre propre liberté. Nous devons prouver que nous voulons échapper à cette distorsion de nous-mêmes (la dépendance) dans laquelle nous nous sommes lancés.

Les plaisirs du monde qui mènent à la dépendance sont générés par des réactions chimiques. En d'autres termes, lorsque certaines substances chimiques sont augmentées dans notre corps, nous éprouvons du plaisir. L'une des substances les plus recherchées et les plus connues est la dopamine, mais ce n'est pas la seule. En fait, le composant le plus crucial est DeltaFosB, plus communément écrit ΔFosB, qui est une variante tronquée du gène FOSB.

Ce phénomène nous pose de gros problèmes :

1. Les réactions chimiques ne peuvent jamais combler la personne intérieure. Seul l'amour d'une autre personne, spécialement la communion parfaite avec des Personnes parfaites, c'est-à-dire avec la Sainte Trinité. C'est pourquoi il est crucial d'avoir une communication interhumaine dans la vie réelle et pas seulement par des voies technologiques et numériques.

2. Le plaisir n'est pas provoqué par la valeur absolue de ces substances mais par leur variation. Cela signifie que ce qui hier a pu causer un grand plaisir, aujourd'hui en causera un plus petit, et demain quelque chose de plus grand, quelque chose de plus fort sera nécessaire.

3. Le cerveau, dépouillé des substances nécessaires à la création du plaisir, souffre de divers désordres chimiques, entraînant un vide de toute joie ou plaisir. Cela nous amène encore plus fanatiquement vers ce que nous croyons apporter du plaisir : la dépendance.

La solution ici est de nous forcer à réduire la dépendance en limitant totalement l'exposition aux causes du péché, ou au moins à certaines périodes de la journée. Alors nous devons nous tourner vers notre âme et avec beaucoup de courage nous déciderons, "Je maîtriserai et j'éteindrai cette passion, la passion ne me maîtrisera pas"... "Même si je meurs, je ne céderai pas."

 Simultanément, nous devons toujours prier la prière de Jésus, ainsi qu'avec nos propres paroles, demandant l'aide de Dieu. Nous devons toujours nous rappeler deux choses : notre propre mort et le fait que nous sommes éternels. Nous devons nous concentrer sur le Christ et sur l'éternité, et non sur la détresse que provoque en nous l'attrait d'une certaine passion. Puisque la dépendance implique le plaisir mental, nous devons être patients par la douleur de l'absence, jusqu'à ce que nous rétablissions un équilibre.

L'objectif est à long terme, mais nous ne quitterons jamais la bataille avant la victoire finale, même si nous tombons parfois. Nous devons être constants et inébranlables dans cette guerre en demandant constamment de l'aide par la prière, les conseils de personnes bien informées et la confession. 

Nous devons écouter Dieu. Nous devons écouter les gens par l'intermédiaire desquels Dieu parle - cela inclut bien sûr le personnel médical - et prendre les bons médicaments comme un recours temporaire jusqu'à ce que nous puissions nous soumettre à un comportement correct.

Avec le temps, si les pensées essaient de nous pousser à retomber, nous n'écouterons pas. Nous trouverons une autre occupation : la prière, l'étude, le travail et le jeu dans le monde réel. 

Les activités qui génèrent du travail sont les meilleures pour limiter l'attachement au plaisir et les nouvelles dépendances. S'incliner jusques au sol avec des prosternations, aide comme un acte d'humilité, reconnaissant notre faiblesse, demandant l'aide de Dieu avec le corps et l'âme. Persévérer dans ces prières, ces prosternations et autres activités nous aide à sentir que nous avons accompli quelque chose, et finalement nous nous rendons compte que nous ne sommes pas inutiles.

Vivant dans la réalité virtuelle de nos pensées, renforcée par les médias électroniques d'aujourd'hui, nous nous préparons à un monde qui n'existe pas, un monde qui n'est pas naturel, un monde dans lequel les humains n'ont pas leur place. Ce phénomène nous amène à ces conséquences désastreuses : dépression, troubles cérébraux, troubles cognitifs et toute une gamme de maladies névrotiques. Le message du Christ que nous manquons est le suivant:


"Je suis la Vérité"

"Apprenez de moi car je suis doux et humble de coeur"


...et finalement nous réalisons : Je suis mon pire ennemi.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Le suicide le plus magistral




Quoi que nous préférions à Dieu, nous en faisons un dieu pour nous-mêmes.

Compte tenu de cela, ne menez pas votre lutte chrétienne avec des sermons et des arguments, mais avec le véritable amour.

Nous vivons dans le monde d'une nouvelle forme d'esclavage, dans lequel nous croyons au pouvoir de notre propre esprit et c'est pourquoi nous oublions d'aimer. 

Le Christ est amour, l'Amour est une personne et ceux qui veulent autre chose que le Christ ne savent pas ce qu'ils veulent.

Nous adorons notre esprit et, précisément par ce processus, nous détruisons les autres. 

N'oublions pas de réfléchir, de nous détendre, de voir la beauté des autres. Sinon, nous commettrons le suicide culturel le plus magistral de l'histoire de l'humanité.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 10 octobre 2019

Pèlerinage à saint Honorat de Lérins

Bien-aimés en Christ, chers pères,
Saint Honorat de Lérins

Pour la seconde fois, la paroisse des Saints Archanges de Cannes, (ERHF- NY) et la paroisse de la Troisième Invention du chef de Saint Jean Baptiste de Grasse (MOREOM),
avec la bénédiction de leurs évêques respectifs, les métropolites Hilarion et Joseph, et du père-abbé Vladimir,
  vous convient à un pèlerinage
 sur l'île de Saint-Honorat

le samedi 12 Octobre 2019.


Chapelle de la Trinité


Le programme sera le suivant :

09:00 - Bateau : RV un quart d'heure avant le départ.
  09:30 - Tierce et Sexte. Lecture du canon de Saint Honorat.
10:00 - Divine Liturgie dans la chapelle de la Trinité,
à l'est de l'île, après le Monastère.
12:00 - Repas tiré du sac.
13:00 - Acathiste à Saint Honorat devant ses reliques.
14:00 - Conférence.
14:45 - Concert de l'Ensemble vocal "Jérusalem".
17:00 - Dernier bateau.

Renseignements:  Tel:   06 47 36 09 34
                                     06 01 51 98 94

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Recension : Grégoire de Nysse, Trois oraisons funèbres et Sur les enfants morts prématurément.



Grégoire de Nysse, Trois oraisons funèbres et Sur les enfants morts prématurément. Texte grec d’A. Spira (GNO IX) et de H. Hörner (GNO III.2). Introduction, traduction et notes de Pierre Maraval, « Sources chrétiennes » n° 606, Paris, Éditions du Cerf, 2019, 211 p.




Ce volume réalisé avec compétence par Pierre Maraval, présentateur et traducteur déjà de plusieurs œuvres du même auteur parus dans la même collection, propose quatre œuvres courtes de saint Grégoire de Nysse ayant comme thème commun la mort.

Les trois discours funèbres ont été prononcés par Grégoire à Constantinople. Le premier est l’éloge funèbre prononcé lors des funérailles de l’évêque d’Antioche Mélèce, qui mourut à la fin du mois de mai 381 alors qu’il présidait le concile qui se tenait dans la capitale. Bien que Grégoire de Nysse n’occupât pas un siège important, sa renommée déjà établie comme théologien et le fait qu’il soit le frère du grand Basile de Césarée lui valurent d’être invité à parler par Grégoire de Nazianze qui était alors l’évêque de Constantinople, et peut-être par l’empereur lui-même qui l’appréciait beaucoup.

L’empereur Théodose lui demanda d’ailleurs quelques années plus tard de prononcer un discours funèbre – qui figure également dans ce volume – lors des funérailles de sa fille Pulchérie, décédée à l’âge de 6 ou 7 ans.

L’épouse de Théodose, Flacilla, mourut peu de temps après lors d’un voyage qui devait la conduire à la ville thermale de Skotoumis en Thrace, et c’est alors Nectaire, successeur de Grégoire de Nazianze comme évêque de Constantinople, qui l’invita à prononcer un discours (c’est le troisième éloge funèbre de ce volume).

Les trois discours obéissent à des règles conventionnelles de la rhétorique de l’époque et comportent des lieux communs propres à leur genre, mais comme le note un commentateur, Grégoire a su « élever sur le plan de la foi, aussi bien les motifs rhétoriques de louange que les arguments philosophiques de consolation ». Au delà des motifs de consolation que l’on trouve aussi dans la littérature païenne (il faut se réjouir plutôt que s’affliger de la mort, qui nous permet d’échapper aux désagréments de la chair, ceux surtout de la vieillesse), il met en particulier en valeur les vertus chrétiennes de Mélèce comme évêque, et celles de Flacilla et Pulchérie comme femmes qui contribuent positivement, chacune à sa place, au rayonnement de la maison impériale.

C’est dans l’éloge de Pulchérie que l’on trouve les considérations spirituelles les plus édifiantes, et des thèmes qui seront plus largement abordés dans le traité sur les enfants morts prématurément. À cette époque où l’espérance de vie était en moyenne de 25 ans, de nombreux enfants mouraient au moment de leur naissance ou dans les premières années de leur enfance. La mort de ces jeunes enfants et leur avenir dans l’au-delà suscitaient de nombreuses interrogations qui subsistent de nos jours quand de telles situations – heureusement beaucoup moins nombreuses mais à cause de cela beaucoup plus frappantes – se produisent.

Dans le traité Sur les enfants morts prématurément (environ 35 pages) Grégoire répond à ces questions d’un certain Hiérios : pourquoi les méchants vivent-ils parfois longtemps, alors que des innocents meurent à peine nés (autrement dit, comment justifier, dans l’économie divine, « l’inégalité des vies humaines ») ; quel est le sort des innocents dans la vie future (seront-ils soumis au Jugement divin, leur sort sera-t-il heureux) ? 

En réponse à la deuxième question, Grégoire considère que les petits enfants, n’ayant pu accomplir aucune action bonne ou mauvaise, ne sauraient être soumis à un quelconque Jugement et à une quelconque rétribution dans l’au-delà, et que donc « un sort heureux attend tout de suite ceux qui sont morts prématurément ». Cette position tranche avec celle qui sera, quelques décennies plus tard, celle de saint Augustin (affirmant que les enfants sont par nature, dès leur naissance, marqués par le péché originel, et sont donc voués aux peines de l'enfer s'ils n'ont pas été baptisés), et celle des Pères latins qui le suivront – par exemple Jérôme, Fulgence, Avit de Vienne et le pape Grégoire le Grand, lequel affirmera que « même les enfants qui n’ont jamais péché par leur propre volonté iront dans les tourments éternels ». 

En réponse à la première question, Grégoire de Nysse pense que, Dieu, dans sa prescience, préserve d’une vie mauvaise ceux dont il autorise la mort prématurée, tandis qu’il accorde à d’autres qui ont péché une vie longue pour leur offrir longuement la possibilité de se repentir et de se purifier. Grégoire parvient à cette réponse par le détour d’une réflexion, concernant tout le genre humain, sur la finalité de la vie humaine et sur le rôle de la vertu dans la participation à Dieu.

En réponse à la première question, Grégoire de Nysse pense que, Dieu, dans sa prescience, préserve d’une vie mauvaise ceux dont il autorise la mort prématurée, tandis qu’il accorde à d’autres qui ont péché une vie longue pour leur offrir longuement la possibilité de se repentir et de se purifier. Grégoire parvient à cette réponse par le détour d’une réflexion, concernant tout le genre humain, sur la finalité de la vie humaine et sur le rôle de la vertu dans la participation à Dieu. 

Dans sa conclusion de l’éloge de Pulchérie, Grégoire avait également élargi à l’ensemble des hommes sa réflexion en expliquant ainsi le sens positif de la mort : « Pour les hommes, la mort n'est rien d’autre qu’une purification de la disposition au mal. Parce que notre nature, au commencement, a été créée par le Dieu de toutes choses comme un vase capable de recevoir le bien, mais que l’ennemi de nos âmes, par ruse, a versé le mal en nous, le bien n’eut plus de place. À cause de cela, pour que le mal implanté en nous ne dure pas éternellement, par une providence meilleure, le vase est brisé un moment par la mort, pour que le genre humain, une fois le vice chassé, soit reconstitué et, pur de tout mal, soit rétabli dans son état originel. C’est cela la résurrection, le retour de notre âme dans son état d'origine. Si donc il n’est pas possible que la nature soit transformée en un état meilleur sans résurrection – or si la mort ne la précède pas, il ne peut y avoir de résurrection –, la mort est bonne, étant pour nous le commencement et le chemin de la transformation vers le bien. Donc, mes frères, rejetons la tristesse au sujet de ceux qui se sont endormis, que seuls éprouvent ceux qui n’ont pas d’espérance. »

Jean-Claude Larchet
*
(Orthodoxie.com)

mercredi 9 octobre 2019

Comment sacrifier nos corps par un culte raisonnable

Les vignerons de Vatopaidi (Mont Athos)
*

Saint Paul dit : "Je vous exhorte donc, frères, par la miséricorde de Dieu, à offrir vos corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est de votre part un culte raisonnable.".

On pourrait se demander : "Comment le corps doit-il devenir un sacrifice ?

Que l'œil ne regarde pas le mal, et c'est déjà devenu un sacrifice. Que la langue ne dise rien de sale, et c'est devenu une offrande. Que ta main ne fasse rien de mal, et c'est devenu un holocauste entier.

Mais même cela ne suffit pas, car nous devons aussi avoir de bonnes œuvres. La main doit faire l'aumône, la bouche doit bénir ceux qui la maudissent et les oreilles doivent trouver le temps d'écouter la lecture des Écritures. Le sacrifice ne permet aucune chose impure. C'est le premier fruit de toutes les autres actions.

Il ne suffit pas d'éviter le mal. Nous devons aussi faire le bien. Ne dites pas que vous n'avez pas le temps de faire le bien. Prenez le temps.

(D'après Romains 12:1, & Saint Jean Chrysostome)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 8 octobre 2019

Maladie physique ou spirituelle?

Mont Athos:Exaltation de la Croix
*

Tout d'abord, nous devons mentionner que nos maladies sont le résultat de la chute d'Adam. Au paradis, il n'y avait pas de maladies. Ainsi, l'énergie démoniaque est plus ou moins impliquée à des degrés divers et pour des causes diverses et dans des buts variés : pour payer pour un péché particulier, pour arrêter quelqu'un sur un mauvais chemin ou pour recevoir un degré plus élevé de connaissance spirituelle etc.

La réponse peut être beaucoup plus complexe, mais en quelques mots, on peut distinguer entre une condition médicale et une activité démoniaque si un prêtre, un moine ou quelqu'un d'autre bien informé peut tester le comportement des patients par rapport aux actes - par exemple la confession - ou aux choses qui ont la grâce en eux.

Saint Païssios du Mont Athos quand il avait quelqu'un qui était épileptique ou une autre maladie qui pouvait être en fait une attaque démoniaque d'une grande magnitude faisait une série de tests afin de s'en assurer :

Il donnait beaucoup de sucreries au suspect et le gardait dans un endroit chaud pour le forcer à boire de l'eau. Puis il apportait un verre rempli d'eau bénite. Si le suspect commençait à prendre le verre mais qu'il avait peur de le poser immédiatement après ou s'il voulait boire mais ne le pouvait pas, il était considéré comme ayant une influence démoniaque.

Il cachait aussi dans l'un de ses poings des reliques saintes - généralement de saint Arsène le Cappadoce. Si le suspect semblait constamment effrayé par son poing, cela était de nouveau considéré comme une activité démoniaque intense.

Cependant, le test standard est la vénération de la Sainte et Vraie Croix (en particulier un fragment du bois de la Sainte Croix) - si le suspect ne peut pas vénérer (embrasser) la Croix, ou qu'il évite la Croix tout en ayant en même temps les symptômes d'une sueur froide et d'une couleur claire sur son visage - alors ce sont tous des signes indiquant un degré élevé d'activité démoniaque. La même chose peut se produire avec d'autres reliques, bien sûr.

Parfois des sueurs froides et des couleurs pâles apparaissent aux lectures du Nouveau Testament. Il y a des cas concrets de gens qui étaient étudiants à la Faculté de théologie et qui n'avaient absolument aucun problème dans aucune classe, sauf dans la classe du Nouveau Testament. Ils étaient sous influence démoniaque - chose qui devenait claire quand le prêtre lisait les Exorcismes.

Nous devons toujours nous rappeler qu'il existe un monde spirituel invisible qui est très concret et actif, même si nos yeux ne peuvent normalement pas le voir.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
THE ASCETIC EXPERIENCE

lundi 7 octobre 2019

Sur le Blog de Laurence: L'Orthodoxie et la modernité

Quelqu’un m’a adressé cette information où, sans parler de l’apparence de jésuite propre sur lui du charmant conférencier, à elle seule assez parlante, je lis personnellement des tas de choses entre les lignes, les dernières, qui définissent le propos de la conférence..


« Ces difficultés (invasions, conquêtes, pouvoir soviétique) ont eu comme conséquence un certain isolement des orthodoxes,
Et une certaine méfiance envers les occidentaux. »

Là, il est tout de suite visible qu’on le déplore. On déplore et l’isolement, et la méfiance. Or moi, en tant qu’orthodoxe convertie, je considère qu’en fin de compte, tous ces événements ont été voulus par Dieu pour préserver les orthodoxes le plus longtemps possible de l’influence occidentale qui a, d’une part dénaturé en partie l’orthodoxie et d’autre part, introduit dans l’empire russe des idées regrettables qui ont conduit à la révolution. Quant à la méfiance, elle est bien naturelle, quand on considère le sac de Constantinople par les Croisés, la campagne des chevaliers teutons contre la Russie arrêtée par le saint prince Alexandre Nevski, lequel Alexandre Nevski, plutôt que de se soumettre au pape, a préféré les Tatars: il suffisait de leur payer tribut pour avoir la paix, pratiquer sa foi et conserver ses us et coutumes. Alors qu’en choisissant le pape, la Russie aurait perdu l’une et les autres. Ensuite, avec la conquête polonaise de la Petite Russie, on a vu arriver le cheval de Troie uniate, destiné à convertir les orthodoxes de force, et cette politique occidentale, comme l’a montré le théologien grec Théodore Zissis, est encore appliquée en Ukraine de nos jours, sous une autre forme, et avec la complicité enthousiaste du patriarche Bartholomée. Il y a encore les exactions hallucinantes de cruauté commises par les Croates catholiques contre les Serbes pendant la guerre. Donc des raisons d’être méfiants, les orthodoxes en ont eu de très sérieuses.

Pour en revenir à l’isolement, et en ce qui concerne la Russie, je dirais que grâce à cet isolement, dû aux Tatars, aux dimensions du pays, à sa nature inhospitalière, elle a développé une culture extrêmement originale avec des éléments d’une insondable antiquité, qu’à mon avis aucun peuple européen n’a pu conserver à ce point, culture qui fut par la suite ignorée et méprisée de la noblesse occidentalisée, béate d’admiration devant l’efficacité des protestants et « l’art » des catholiques, les idées des « Lumières » et la franc-maçonnerie, mentalité que l'on retrouve aujourd'hui chez les libéraux. Les pays orthodoxes ont échappé à la Renaissance, ce retour en arrière à un paganisme hellénistique décadent et à des antiquailleries que la vivacité et la spontanéité du moyen-âge chrétien avaient dépassées tout en les intégrant naturellement. La Renaissance qui vit surgir l’hérésie protestante de l’hérésie catholique, l’esprit bourgeois et capitaliste, ennemi de la communion chrétienne, de la société organique naturelle où tous les éléments sont reliés et complémentaires, comme dans une cathédrale, de la conception cosmique et traditionnelle du monde, du désintéressement, du don. Un esprit matérialiste, rationaliste, prométhéen, terriblement efficace, d’ailleurs, puisqu’il est la marque de ce monde, dont nous savons qui est le prince. Je ne vois pas comment on pourrait regretter d’avoir été tenu à l’écart de tout cela, sauf à être soi-même dénaturé, surtout quand on voit, et cela se voit maintenant d’une façon éclatante, quel gigantesque asile de fous totalitaire cette civilisation finit par mettre en place. Que pour survivre les peuples orthodoxes aient dû plus ou moins « se mettre au niveau » technologique de cette civilisation satanique et mortifère mais très puissante, était peut-être inévitable aux yeux de leurs dirigeants. Mais l’Eglise n’a pas à participer à cela, sauf à se renier, et nous en arrivons au deuxième point de la conférence annoncée :

Le modèle des Eglises autocéphales nationales a rendu aussi difficile le cheminement des Orthodoxes vers la modernité.
Là, ce qui me vient immédiatement à l’esprit, c’est pourquoi les orthodoxes doivent-ils cheminer vers la modernité ? Comment un prêtre peut-il envisager un cheminement orthodoxe vers la modernité ? Il me paraît clair que si l’Eglise a un chemin, c’est vers le Christ, son second avènement et l’Apocalypse, avec le souci d’y parvenir entière, intacte, en conservant le plus de brebis possibles à l’écart des gouffres de perdition. La modernité n’a absolument rien à voir là dedans, ou plutôt, elle est précisément LE gouffre de perdition number one, ce n’est plus un gouffre, d’ailleurs, c’est même un maelström ! Cela devrait être visible à tout chrétien authentique, ce l’était aux yeux de tous les grands saints orthodoxes du XX° siècle. Aucun ne nous a prêché de cheminement vers la modernité. Je vois ici le titre d’un livre de saint Païssios l’Athonite que j’ai sous la main : « Avec crainte et douleur pour le monde contemporain »… De toute évidence, saint Païssios ne cheminait pas vers la modernité. Moi non plus. Quand j’ai choisi l’Orthodoxie, je n’ai pas choisi la modernité, j’ai choisi la Tradition et l’Eternel Présent qui est l’écume d’un passé toujours vivant, ce que ne me donnait pas le catholicisme romain ni le monde dans lequel j’étais née, progressiste, effréné, superficiel, artificiel, égoïste, de plus en plus hideux et vulgaire. Si on tient à cheminer vers la modernité, ce n’est vraiment pas la peine de devenir orthodoxe ou de le rester, il suffit d’être protestant, ou catholique de gauche, il est vrai que le fin du fin, pour ceux-ci comme pour les orthodoxes sympathisants, serait de faire de l’orthodoxie quelque chose de comparable, avec quelques icônes et de jolis chants… «L’orthodoxie intelligente et occidentale » dont m’a cassé les oreilles un jour une adepte de cette dérive. La modernité est certes une donnée dont on est forcé de tenir compte, malheureusement, mais pour faire face aux problèmes qu’elle pose, car elle pose surtout des problèmes, il existe la fameuse « économie » qui fonctionne si bien dans l’orthodoxie. Ainsi aujourd’hui, les femmes font des icônes, ce qui ne leur était pas permis, sans doute à tort, au moyen âge. Mais ce genre d’aménagements survient, sans toucher à l’essentiel, sous la pression de l’histoire, de façon organique.

Ici je bute sur le premier élément de la phrase que j’avais laissé pour la fin : le modèle des Eglises autocéphales. C’est le modèle des Eglise autocéphales qui nuit au glorieux cheminement des Orthodoxes vers les lendemains qui chantent de la modernité. Ce modèle des Eglises autocéphales tellement mis à mal par le patriarche Bartholomée, qui s’affirme en tant que pape orthodoxe, dans l’affaire ukrainienne. C’est vrai que ces Eglises autocéphales de Serbes, Roumains et levantins arriérés, toutes ces structures défendues au fil des siècles par le sang des martyrs, des saints princes et guerriers locaux, contre les divers musulmans, tatars, ottomans, polonais, oustachis, croisés, chevaliers teutons, ça fait désordre, ce n’est pas compatible… avec quoi ? Je vous laisse vous poser la question et tirer vos conclusions, cela vaut vraiment la peine d’y réfléchir.

Pour moi, qui suis une arriérée assumée, la réponse est claire. Les Eglises autocéphales qui constituent l’Orthodoxie, la vraie, sont une fâcheuse persistance d’un état d’esprit archaïque normal dans un monde complètement perverti, abruti et confus que des oligarchies pas si occultes que ça sont en train d’organiser en société globale sous l’autorité d’un gouvernement mondial. Il ne paraît pas si difficile d’atomiser les plus petites d’entre elles, mais l’Eglise russe est un plus gros morceau, et c’est la seule qui n’est pas au pouvoir politique et militaire de l’OTAN, le gouvernement de son pays ne l’étant pas encore non plus. C’est là que l’infamie commise en Ukraine apparaît dans sa vraie perspective.

Aux foules de consommateurs et d’esclaves amnésiques ébahis sur lesquelles entend régner ce gouvernement mondial, il faut une religion syncrétique pour sous-hommes, projet décrit dans les années 80 par le père Séraphim Rose dans son livre « l’Orthodoxie et la religion du futur ».

S’il ne reste plus que deux papes en lice et que les Eglises locales « arriérées » sont soumises à celui de Constantinople, la « religion du futur », la communion arc-en-ciel dans l’extase œcuménique des confessions « intelligentes et occidentales » pourra commencer à se constituer.

Traitez moi de complotiste, si vous voulez. Je sais déjà que si par malheur le patriarcat de Moscou pliait devant ce projet, ce qu'à Dieu ne plaise, j’irais retrouver les vieux-croyants, ce serait pour moi la preuve éclatante qu’ils étaient dans le vrai, ce que je crois déjà à beaucoup d’égards. 




dimanche 6 octobre 2019

Saint Anatole [Potapov]: L'hérésie


Mes enfants, sachez qu'au cours des derniers jours, comme le dit l'Apôtre, des temps terribles adviendront. Ainsi, par manque de piété, des hérésies et des schismes apparaîtront dans les Eglises ; et, comme les saints Pères l'ont prédit, sur les trônes hiérarchiques et dans les monastères, il n'y aura pas de gens expérimentés et compétents en vie spirituelle. Pour cette raison, l'hérésie se répandra partout et en trompera plus d'un. 

L'ennemi de l'humanité agira avec ruse, afin qu'il puisse si possible attirer même les élus dans l'hérésie. Il ne reniera pas grossièrement le dogme de la Sainte Trinité, de la divinité de Jésus-Christ ou la Mère de Dieu, mais il déformera imperceptiblement la tradition des saints pères, qui vient de l'Esprit Saint - l'enseignement de l'Église elle-même.

La ruse de l'ennemi et ses règles ne seront remarquées que par un très petit nombre de ceux qui ont plus d'expérience dans la vie spirituelle. Les hérétiques usurperont l'autorité sur l'Église, placeront leurs serviteurs partout, et la piété sera tenue en mépris. 

Mais le Seigneur ne laissera pas Ses serviteurs sans protection et dans l'ignorance. Il dit : C'est par leurs fruits que vous les reconnaîtrez (Matt. 7:16). Ainsi vous devriez également vous efforcer de différencier les hérétiques des vrais pasteurs par leurs fruits. 

Ce sont des voleurs spirituels qui volent le troupeau spirituel et "n'entrent pas par la porte dans la bergerie, maisy  montent d'une autre manière" (cf. Jean 10, 1), comme dit le Seigneur ; c'est-à-dire qu'ils entrent illégalement, détruisant les statuts de Dieu par force. Le Seigneur les appelle des voleurs... 

Il y aura une grande répression par les hérétiques contre les moines, et la vie monastique sera considérée comme répréhensible. Les monastères se raréfieront, les moines diminueront en nombre et ceux qui resteront devront endurer la violence. 

Ceux qui haïssent la vie monastique, qui n'ont qu'une apparence de piété, essaieront de faire des moines leurs alliés, en leur promettant protection et avantages terrestres, tandis qu'ils menaceront d'expulsion les insoumis. Ces menaces seront une grande humiliation pour les coeurs sensibles.

Si tu vis jusqu'à ce temps-là, mon fils, réjouis-toi, car les fidèles qui n'ont pas récolté d'autres vertus auront des couronnes qui leur seront préparées pour être debout dans la foi, selon les paroles du Seigneur : Quiconque me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est dans les cieux (Mt 10,32)... 

Avec l'hérésie, un démon entrera dans le monastère, et alors ce ne sera plus un saint monastère mais de simples murs... 

Ne craignez pas les afflictions, mais craignez l'audace des hérétiques qui cherchent à séparer les hommes du Christ ; c'est pourquoi le Christ nous commande de les considérer comme des païens et des publicains. Ainsi, mon fils, fortifie-toi de la grâce de Jésus-Christ. Hâte-toi avec joie vers le podvig exploit spirituel] de la confession de foi et supporte la souffrance comme un bon soldat de Jésus-Christ, qui a dit, "sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai une couronne de vie" (Apocalypse 2:10). A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Amen. 
Saint Anatole le Jeune.
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Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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