samedi 5 octobre 2019

Jad Ganem : Les nouveaux bourreaux du Christ.

La flagellation du Christ/ Mont Athos

Lors de la visite qu'il a effectuée en tant que chef d'une délégation de son diocèse au Phanar, l'évêque du Patriarcat œcuménique d'Australie, Mgr Macaire, a déclaré : "Aujourd'hui, nous vivons une période sombre dans l'histoire de notre Église, où un certain nombre de nos frères croyants contestent notre patriarcat parce que l'existence de manifestations dans l'Église orthodoxe ne leur convient pas". Il a indiqué que tous les problèmes qui se sont posés sont "à cause de cette conception erronée des protos dans l'Église orthodoxe". Ils proposent la tenue d'un synode panorthodoxe pour résoudre les problèmes que le patriarcat œcuménique a connus au cours des siècles."

Il n'est pas caché que ces paroles de Son Éminence traitent de la crise ukrainienne et de ses répercussions, qui ont conduit à une rupture de communion entre l'Église de Moscou et l'Eglise de Constantinople après que cette dernière eut entrepris de changer les frontières de l'Église russe et annulé, d'un trait de plume, trois siècles d'histoire, ignorant l'existence de l'Église légitime et accordant - en un acte sans précédent dans l'histoire de l'Église - une autocéphalie aux schismatiques qui ne possèdent aucune succession apostolique. Il critique également la position de la plupart des Eglises locales qui ont appelé à la tenue d'un Synode panorthodoxe pour trouver une solution à cette question et des Eglises qui ont rejeté la théorie de la primauté " sans égaux " et acceptent la primauté du patriarche de Constantinople comme premier parmi ses pairs.

Par conséquent, la meilleure réponse à Son Éminence est peut-être ce que le Métropolite Kallistos (Ware) a cité dans la section sur le Grand Schisme de son livre L'Église orthodoxe d'un auteur orthodoxe du XIIe siècle, Nicétas, archevêque de Nicomédie, où il a exprimé la position orthodoxe concernant la papauté d'une manière magnifique :

"Mon très cher frère, nous ne refusons pas à l'Église romaine la primauté parmi les cinq Patriarcats frères, et nous reconnaissons son droit au siège le plus honorable dans un Concile œcuménique. Mais elle s'est séparée de nous par ses propres actes, alors que par orgueil elle a assumé une monarchie qui n'appartient pas à son office... Comment accepterons-nous des décrets d'elle qui ont été émis sans nous consulter et même à notre insu ? Si le Souverain Pontife romain, assis sur le haut trône de sa gloire, veut faire résonner sur nous le tonnerre et, pour ainsi dire, nous lancer ses mandats d'en haut, et s'il veut nous juger et nous gouverner, nous et nos Églises, non en prenant conseil avec nous mais de par son propre plaisir arbitraire, quelle sorte de fraternité, ou même quel genre de parentalité cela peut être ? Nous devrions être les esclaves, et non les fils, d'une telle église, et le Siège romain ne serait pas la pieuse mère des fils, mais une maîtresse dure et impérieuse des esclaves."

Son Eminence se rend-il compte que le problème du monde orthodoxe n'est pas avec la primauté du Patriarche de Constantinople, mais avec la compréhension déformée qu'en a Constantinople et avec la fierté, l'arrogance, la cruauté, l'arrogance et l'ignorance des autres - tous les autres - qui sont devenus les caractéristiques de la pratique de Constantinople ? Pense-t-il vraiment que la primauté s'exerce à travers les firmans sultaniques qui sont lancés sur les églises d'en haut et rendus publics par les médias ? Pense-t-il vraiment que la primauté s'exerce en dehors de la conciliarité, par une minorité sur la majorité ?

Le temps n'est-il pas venu pour lui et pour ceux qui, comme lui, de s'abstenir de théoriser l'autoritarisme rigide et l'auto-importance des trônes au nom de l'histoire et des prérogatives spéciales ? Le moment n'est-il pas venu de s'abstenir de diviser les fidèles et d'alimenter les rivalités ethniques entre eux pour soutenir l'une ou l'autre Église ? L'histoire n'aura aucune pitié pour ceux qui, au nom de l'autorité ou sous le prétexte de la supériorité numérique, alimenteront les flammes du schisme et de l'aliénation mutuelle, après être devenus la honte de l'orthodoxie et les nouveaux bourreaux du Christ.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Original en langue arabe 

vendredi 4 octobre 2019

Vassili Mirianin: L'approbation de la "primauté" de Constantinople est nécessaire pour la remise de l'Orthodoxie à Rome




On trouve assez souvent des chrétiens orthodoxes qui soutiennent fanatiquement les idées papistes.

Bartholomée cherche à "restaurer" l'unité avec les catholiques romains en détruisant complètement la doctrine orthodoxe de la collégialité. Le principal "théologien" du Phanar - Jean Zizioulas a longtemps préparé un schéma sophistiqué menteur dans lequel la collégialité "tourne à l'envers" et se transforme en son contraire - la soumission à un centre.

J'ai déjà écrit maintes fois que l'affirmation de la "primauté" de Constantinople n'est nécessaire que comme une étape intermédiaire sur la voie de la soumission de l'Orthodoxie à Rome. Affirmer dans l'esprit des orthodoxes l'idée de la primauté dans l'Église est une chose nécessaire.

Malheureusement, j'ai constaté qu'il y avait souvent assez d'orthodoxes qui soutenaient fanatiquement les idées papistes. Bien entendu, parmi eux se trouvent des représentants de "l'église (sic) orthodoxe autocéphale ukrainienne [création de Bartholomée].

Au moins, ils s'uniront maintenant aux uniates et reconnaîtront l'autorité du pape. Les postulats religieux sont pour eux - une phrase vide. Et nous voyons comment ils sont passés de la théorie à la pratique et vont fusionner avec les catholiques uniates dans une extase œcuménique.

Version française Claude Lopez-Ginisty

d'après

Le "patriarche " Bartholomée décoré par "l'archevéquesse" de l'église suédoise


Le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a reçu un prix - la plaque commémorative de saint Eric - pour son engagement en faveur de la liberté religieuse, des droits de l'homme et de la sauvegarde de la création.

"Maseigneure" [1] Antje Jackelén a remis le prix le 1er octobre 2019 au patriarche Bartholomée lors de la visite du leader orthodoxe à l'église luthérienne pour son engagement en faveur de la liberté religieuse [2], des droits humains et de la sauvegarde de la création. Ceci est rapporté par la Fédération luthérienne mondiale.

Le patriarche œcuménique est le 25e récipiendaire de la plaque commémorative de saint Eric, honoré "pour ses efforts en faveur de la liberté religieuse et des droits de l'homme (voir plus haut [2]), pour avoir attiré l'attention du monde entier sur les besoins des réfugiés et pour avoir montré à travers le monde que le souci de la création est une responsabilité œcuménique et spirituelle". Les récipiendaires précédents comprennent des représentants des églises anglicane, luthérienne et catholique.

Rappelons que l'église de Suède est la plus grande dénomination chrétienne du pays, la plus grande Église luthérienne de la Fédération luthérienne mondiale et dans le monde. Environ 6 millions de personnes, soit 59,3% de la population suédoise, sont membres de l'église, mais seulement 2% assistent aux offices religieux chaque semaine. La primate de l'église est Maseigneure Antje Jackelén, première archevéquesse féminine de Suède. Elle est mariée à Heinz Jackelén, prêtre à la retraite.

En 2007, l'église de Suède a commencé à bénir le mariage homosexuel et a permis l'ordination des gays et lesbiennes. Le 1er novembre 2009, l'Église a commencé à enregistrer les mariages homosexuels, devenant ainsi l'une des premières "églises" au monde à s'éloigner du concept traditionnel du mariage hétérosexuel.

Le 8 novembre 2009, une lesbienne déclarée, Eva Brunne, 55 ans, a été ordonnée évéquesse de Stockholm dans l'Église de Suède. Brunne, qui vivait dans un mariage homosexuel avec Gunilla Linden (également prêtresse luthérienne), est devenue la cinquième femme évéquesse en Suède et la première lesbienne déclarée à prendre le poste d'évéquesse dans l'église luthérienne.

En 2018, une écolière suédoise et militante écologiste Greta Thunberg a été proclamée " successeur " de Jésus Christ dans l'une des paroisses de l'église. Une déclaration pertinente a été faite sur Twitter fin 2018, mais après le discours de la jeune fille le 23 septembre 2019, à New York, au Sommet des Nations Unies sur le climat, elle a fait l'objet d'une nouvelle discussion approfondie.

Comme l'a rapporté l'Union des Journalistes Orthodoxes, l'église de Suède avait précédemment demandé au clergé d'utiliser un langage non sexiste pour désigner la divinité suprême, de ne pas utiliser le mot "Seigneur" et de recommander l'option moins spécifique de "Dieu".

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES:

[1] J'ai hésité à utiliser le terme d'épiscopette

[2] Cela ne fait pas allusion, on l'espère, à la persécution de l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique à cause des actions délétères dudit "patriarche"

jeudi 3 octobre 2019

Un bel exemple d'intolérable racisme ecclésial/ UN HIÉRARQUE GREC DECLARE: NOUS SOMMES DE LA MÊME RACE QUE CONSTANTINOPLE, NOUS DEVONS NOUS RANGER DU CÔTÉ DU PATRIARCAT

Birds of a feather... flock together! disent les britanniques
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Zanthe 1er Octobre 2019
Récemment, plusieurs hiérarques et membres du clergé du Patriarcat de Moscou se sont rendus en pèlerinage dans les îles Ioniennes grecques, où ils ont eu l'occasion de rencontrer les dirigeants grecs de Zanthe et Dodoni et de discuter des événements orthodoxes actuels.

Au cours de la conversation, Son Éminence le Métropolite Chrysostome de Dodoni s'est exprimé sur la question ukrainienne, révélant l'influence de la conception particulière du Patriarcat de Constantinople sur certaines hiérarques de l'Église grecque.

Le dimanche 15 septembre, Son Eminence le Métropolite Isidore de Smolensk et Sa Grâce l'Evêque Séraphim de Bobruisk de l'Exarchat biélorusse et deux prêtres accompagnateurs ont été chaleureusement accueillis au Monastère des Strofades et de Saint Denys de Zanthe par Son Eminence le Métropolite Denys II et par Son Eminence Chrysostome de Dodoni, précédemment hiérarque de Zanthe, rapporte nyxthimeron.com.

Après avoir visité l'église sépulcrale de Saint Denys, les invités ont visité le musée ecclésiastique, échangé des cadeaux et se sont vu servir un riche repas au cours duquel ils ont rencontré Chrysostome, évêque depuis 1976, qui a exprimé son amour nostalgique pour les deux anciens patriarches de Moscou, avec lesquels il avait des liens étroits, ainsi que pour plusieurs autres figures historiques de l'Église russe.

Cependant, le Métropolite a révélé une autre attitude envers l'Église russe lorsque les invités ont abordé le sujet de la crise ukrainienne en cours. "Avec l'audace qui le distingue,[il] a souligné que tout problème aurait pu être soulevé et résolu au Saint et Grand Conseil de Crète (2016) si le Patriarcat de Moscou n'avait pas refusé, sous diverses excuses, d'y assister, sabotant ainsi l'unanimité et l'unité, et même contraignant les autres Églises. C'est parce que la Russie a toujours l'ambition d'être la " Troisième Rome ", rapporte nyxthimeron.com.

Si le Métropolite Chrysostome est simplement devenu vague sur les détails dans les années qui ont suivi le Concile ou s'il déformait intentionnellement le calendrier n'est pas clair.

L'Église orthodoxe bulgare a annoncé le 1er juin 2016 qu'elle n'assisterait pas au Concile ; l'Église antiochienne a annoncé le 6 juin qu'elle n'y assisterait pas ; et l'Église orthodoxe géorgienne a annoncé le 10 juin qu'elle ne le ferait pas. Ce n'est qu'après le retrait de ces trois Églises que l'Église russe a annoncé qu'elle ne pouvait y assister.

De plus, les Églises ne se sont pas simplement retirées, mais ont plutôt demandé que le Concile soit reporté afin que leurs questions respectives puissent être traitées. Le Patriarcat de Moscou a spécifiquement proposé de tenir une session préconciliaire d'urgence à cette fin, mais le Patriarche Bartholomée a refusé de le faire, choisissant plutôt de faire avancer le Concile sans unité panorthodoxe complète.

Alors que le Patriarcat de Constantinople reproche à l'Eglise russe d'avoir influencé les autres Eglises à se retirer, cela est toujours resté une spéculation sans fondement, tout comme les craintes paranoïaques d'une ecclésiologie de "Troisième Rome". Une position de respect pour les autres Églises locales leur permet de parler pour elles-mêmes, et chacune des Églises a exprimé ses propres raisons sérieuses de se retirer du Concile.

Et malgré ce qu’en dit le Métropolite Chrysostome, la question ukrainienne n'aurait pas été abordée en Crète, même si l'Église russe y avait assisté, comme l'a dit le Patriarche. En janvier 2016, Bartholomée avait déjà reconnu publiquement qu'il n'était pas à l'ordre du jour. L'ordre du jour officiel du Concile de Crète a été publié le 28 janvier, et n'incluait pas non plus le sujet de l'autocéphalie et comment l'accorder.

Le patriarche Bartholomée a fait référence au fait que l'autocéphalie n'a pas été traitée en Crète pour justifier sa revendication du droit d'accorder l'autocéphalie à n'importe qui, n'importe où.

Lors d'une rencontre avec les hiérarques russes, le Métropolite de Dodoni a également déclaré que chaque nation a le droit à l'autodétermination et à l'autocéphalie de l'Église. Rappelons, cependant, que le Patriarcat de Constantinople revendique pour lui-même de grandes parties de la Grèce, il y a donc deux Églises locales opérant dans une même nation.

Le Métropolite Chrysostome a également noté que l'autocéphalie est généralement donnée par le Patriarcat de Constantinople, comme ce fut le cas avec la Russie, la Grèce, la Serbie, la Roumanie et la Bulgarie. Il convient toutefois de noter que ces territoires relevaient de la juridiction du Patriarcat de Constantinople avant l'autocéphalie, alors que l'Ukraine ne fait plus partie de Constantinople depuis plus de 300 ans. De plus, l'Église géorgienne a reçu son ancienne autocéphalie du Patriarcat d'Antioche.

En ce qui concerne l'inquiétude des clercs russes au sujet du "patriarche" Philarète Denissenko, le Métropolite Chrysostome a de nouveau insisté sur le fait que tout aurait pu être réglé sans les efforts de l'Église russe pour "torpiller" tout concile panorthodoxe. Rappelons que Sa Béatitude le Patriarche Jean X d'Antioche, et beaucoup d'autres primats, hiérarques et synodes, ont spécifiquement fait appel au patriarche Bartholomée pour convoquer un concile panorthodoxe pour traiter de la question ukrainienne, et le patriarche Bartholomée refusa catégoriquement, invoquant l'échec du concile de Crète.

Le hiérarque grec a également critiqué l'Église russe pour avoir cessé la communion eucharistique avec le patriarcat de Constantinople, bien que les rapports ne mentionnent pas s'il a précisé comment, selon lui, une Église devrait répondre à une autre Église locale qui envahit son territoire de manière non canonique et érige des schismatiques en nouvelle Église.

Le métropolite Chrysostome conclut par une remarque très révélatrice, notant que l'Église de Grèce est de la même ethnie et de la même race que le patriarcat de Constantinople, et qu'il est donc inconcevable pour elle de ne pas s'aligner sur Constantinople.

Le métropolite grec fait écho au sentiment du patriarche Bartholomée et du patriarcat de Constantinople avec de telles remarques. Certains médias grecs et ukrainiens ont à plusieurs reprises qualifié la question ukrainienne de "Russie contre l'Ukraine" ou de "Russie contre Constantinople", plutôt que de la considérer sous l'angle de l'Orthodoxie.

En octobre de l'année dernière, le patriarche Bartholomée lui-même déclarait que "nos frères slaves ne peuvent tolérer la primauté du patriarcat œcuménique et de notre nation dans l'Orthodoxie" et que "que nos frères russes le veuillent ou non, tôt ou tard, ils suivront les décisions du patriarche œcuménique, car ils n'auront d'autre choix".

Une attitude similaire s'est manifestée récemment lorsque le Métropolite Ephraïm d'Hydra, Spetai et Égine a menacé de punir canoniquement trois clercs qui avaient écrit une lettre de soutien à Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et d'Ukraine. Considérant la question comme une question d'inimitié ethnique plutôt qu'une question de Sainte Orthodoxie, le métropolite a interprété leur soutien au Métropolite Onuphre comme une déclaration de loyauté au Patriarcat de Moscou, plutôt que comme la déclaration de loyauté envers les canons sacrés qu’ils mentionnaient.

Une telle attitude contraste fortement avec celle de beaucoup d'autres hiérarques, dont Sa Sainteté le Patriarche Irinée de l'Église orthodoxe serbe, qui a récemment dit que l'Église serbe est autocéphale et égale à toutes les autres Églises autocéphales, car la supériorité raciale ou ethnique n'a aucune place dans l'Église du Christ.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

Taras Rebikov: Le « métropolite » Philarète et le patriarche Bartholomée : l'histoire se répète-t-elle ?

Les deux [mauvais]larrons
Фото : СПЖ


Les Eglises locales décideront-elles de convoquer un Concile panorthodoxe et qu'est-ce que cela impliquera pour Le Phanar et l'Ukraine ? 


Neuf mois se sont écoulés depuis le jour où Le Phanar a reconnu les schismatiques ukrainiens. Au cours de cette période, plusieurs choses sont devenues évidentes. Premièrement, non seulement le Tomos n'a pas réussi à guérir la scission en Ukraine, mais il l’a exacerbée encore davantage. Deuxièmement, il a provoqué une scission au sein de la sécession existante. Troisièmement, le Tomos peut maintenant être considéré comme l'une des principales raisons d'une hypothétique scission panorthodoxe (en plus du patriarche Bartholomée, avide de pouvoir, et du Phanar en général). 

La situation en Ukraine reste déplorable. Les saisies de temples, les violences physiques et morales contre les paroissiens de l'Église canonique se poursuivent. Les idées nationalistes et chauvines sont renforcées dans les rangs de “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique]. Ses créateurs parlent encore plus explicitement de l'unification avec les Uniates. De leur côté, Constantinople et le Vatican négocient avec une vigueur renouvelée la pleine communion des deux Églises - orthodoxe et catholique romaine. 

D'autre part, aucune Église locale orthodoxe n'a encore reconnu le Tomos pour “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique]. Les représentants et les chefs des Églises réitèrent que les schismatiques ukrainiens ne peuvent être reconnus - à la fois à cause du manque de succession apostolique et de consécrations canoniques, et à cause de l'intervention anti-canonique du Patriarcat de Constantinople dans une juridiction étrangère. 

Le Phanar chérit l'espoir qu'en octobre, le Concile des évêques de l'Église orthodoxe grecque sera le premier à reconnaître “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique]. Cependant, au Saint Synode de l'Eglise de Grèce en août dernier, de très sérieuses objections ont été soulevées contre une telle reconnaissance. Elles étaient si sérieuses que ni le Synode ni le Primat n'ont pris la responsabilité de la ratification du Tomos émis par le Phanar pour “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique]. 

Les primats d'autres Églises orthodoxes, des théologiens éminents et des dirigeants d'Églises ont dit à maintes reprises que, pour résoudre cette question, il est nécessaire de convoquer un Concile panorthodoxe. 

Seul le Constantinople officiel est silencieux. 

Cependant, on peut supposer que le Phanar est engagé dans la discussion sur le sujet du prochain Concile et s'est rendu compte qu'il ne peut être évité dans aucun scénario. C'est pourquoi les sympathisants du patriarcat de Constantinople ont récemment essayé de simuler le prochain Concile et de préparer le résultat le plus favorable pour Le Phanar. 

A quoi peut ressembler ce Concile panorthodoxe ? Qui peut le convoquer et quelles questions peuvent être inscrites à l'ordre du jour ? 

Ce que dit la tradition 

Il était de coutume que les autorités laïques soient à l'origine des conciles œcuméniques, notamment pour l'empereur de l'Empire byzantin. La raison n'est pas dans certaines prérogatives du Patriarche de Constantinople, mais seulement dans des questions pratiques. 

Voici ce que Serge Boulgakov, compilateur du Manuel pour le clergé a écrit à cette occasion : Pendant les neuf premiers siècles, les conciles œcuméniques ont été appelés conciles, qui, avec l'aide de l'autorité séculière (impériale), étaient composés d'évêques de l'Église chrétienne de diverses parties de l'Empire gréco-romain - "oikumens" (grec. οἰκουμένη, lat. orbis terrariim) et des pays dits barbares pour juger des objets dogmatiques et canoniques. L'empereur, en tant que gardien de la foi et de l'Église, convoquait le Concile, affectait les dépenses, choisissait le lieu de ses réunions, les transférait d'une ville à l'autre, y assistait personnellement et exerçait une présidence d'honneur, ou nommait ses fonctionnaires pour assurer l'ordre, destituait le Concile et, sur proposition du Concile, scellait les actes de ce dernier par sa signature ". 

Dans la capitale de l'Empire byzantin, la convocation d'un Concile était plus facile, car le pouvoir assurait l'arrivée des évêques (voitures, gardes, etc.). Tout cela était fait avec le consentement de l'évêque de Constantinople, c'est-à-dire du Patriarcat de Constantinople. Mais pas un seul Concile œcuménique n'a jamais établi que seul le "Premier Hiérarque de Constantinople" avait le droit exclusif de convoquer ce même Concile. 

Comment cette situation est perçue par Le Phanar 

L'Empire byzantin disparut, de même que les empereurs orthodoxes, "gardiens de la foi", mais le Phanar continue obstinément à croire que seul le Patriarche de Constantinople est habilité à convoquer le prochain Concile œcuménique. 

C'est pourquoi le Concile panorthodoxe sur la "question ukrainienne" n'aura, à leurs yeux, aucune légitimité s'il n'est initié par le patriarche Bartholomée. 

Cependant, la situation semble complètement absurde, car en fait, elle implique l'impunité totale du Patriarcat de Constantinople. En effet, si le patriarche ne peut être jugé que par le Concile panorthodoxe ou œcuménique, et que le chef de l'Église de Constantinople, qui ne convoquera pas le Concile, apparaît contre le patriarche, alors qui le condamnera ? 

Les Phanariotes font allusion à la 9e règle du Concile d'Antioche et à la 28e règle du 4e Concile œcuménique. Mais seule une conscience dogmatique et canonique pervertie peut déduire de ces règles le postulat de certaines prérogatives du Patriarcat de Constantinople concernant la convocation du Concile œcuménique. 

Si le patriarche ne peut être jugé que par le Concile panorthodoxe ou œcuménique, et que ce patriarche est le chef de l'Église de Constantinople, qui ne convoquera pas le Concile, alors qui le condamnera ?

Les Canons 9 et 17 du IVe Concile œcuménique ont légitimé la pratique qui existait depuis l'époque de saint Nectaire et de saint Jean Chrysostome de demander l'aide de l'évêque de la capitale lorsque des disputes et des confusions surgissaient dans les diocèses des églises autocéphales de Constantinople - Thrace, Asie et Pont. Avec le canon 28 du Quatrième Concile Œcuménique, ces Églises furent soumises au Patriarche de Constantinople et ainsi les frontières territoriales de l'Église de Constantinople furent définies, tandis que son Primat se vit accorder les mêmes droits que l'Évêque de Rome ainsi que tous les autres Patriarches - c'est-à-dire Alexandrie, Antioche et Jérusalem - afin que celui-ci ait juridiction sur les provinces métropolitaines qui à leur tour leur étaient rattachées. 

Le 28e canon est donc la clé pour comprendre les pouvoirs qui sont accordés par les 9e et 17e canons précités. Le texte du 28e canon est tout à fait catégorique - le Patriarche de Constantinople se voit accorder des droits EGAUX - ni plus ni moins que les droits de l'Evêque de Rome. Ainsi, si l'évêque de Rome n'avait pas le droit d'accepter les appels des évêques et des clercs de l'Église d'Afrique (et des autres Églises autocéphales), il est évident que ni le 9e ni le 17e canon n'accordent ces pouvoirs à l'évêque de Constantinople. 

Perspective contemporaine 

Les faits historiques attestent que la convocation du Concile œcuménique n'est pas la prérogative canonique et encore moins dogmatique du Patriarcat de Constantinople. Formellement, l'initiateur peut être tout patriarche ou primat de l'Église locale. 

Le célèbre théologien grec Paul Trocados écrit : "Tous les primats sont également "premiers" dans la réalité moderne avec de nombreux Etats et devraient également se soucier de la stabilité de l'Eglise. Ils sont donc conjointement responsables de la convocation du Concile panorthodoxe, puisque le Patriarche de Constantinople n'est qu'un des membres du Concile (comme le dit l'apôtre Pierre). Ou peut-être patriarche Bartholomée est-il maintenant supérieur à l'apôtre Pierre ?" 

Le vicaire du Patriarche Jean X d'Antioche, Mgr Qais (Sadek), évêque d'Erzurum, souligne que "toute Église orthodoxe a le droit de conclure un accord avec les autres Églises et de convoquer un Concile". 

Position des Églises locales 

C'est exactement ce que le Synode du Patriarcat d'Antioche a proposé quand, le 6 octobre 2018, il a appelé à convoquer une synthèse extraordinaire des Églises orthodoxes sur la question de l'autocéphalie en Ukraine. Selon les Synodes d'Antioche, une approche unilatérale de la situation ne sert pas l'unité orthodoxe, mais conduit à la sécession dans l'Église. 

Le 29 janvier 2019, le Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, Jean X, a déclaré qu'il n'était pas d'accord avec les tentatives de résoudre unilatéralement les problèmes ecclésiastiques conduisant à une division du monde orthodoxe dans son ensemble. "Nous avons appelé et continuons d'appeler le patriarche œcuménique et d'autres membres du clergé supérieur à résoudre les problèmes existants, y compris les problèmes auxquels notre fraternelle Église orthodoxe russe orthodoxe est actuellement confrontée, par le dialogue, par la négociation, par la conversation ordinaire", a-t-il déclaré. 

L'Eglise orthodoxe roumaine a proposé de résoudre la "question ukrainienne" par un dialogue entre les Patriarcats de Constantinople et de Moscou, et "s'ils échouent dans un dialogue bilatéral, il est nécessaire de convoquer une session des primats des Eglises orthodoxes pour résoudre ce problème actuel". 

L'Église orthodoxe chypriote a proposé de convoquer un Concile panorthodoxe. Ses hiérarques ont écrit sur les événements en Ukraine : "L'intention du patriarcat de Constantinople d'accorder l'autocéphalie à l'Ukraine était dictée par le désir de réconciliation et d'unité, mais cela n'a pas été réalisé. L'Église de Chypre appelle le Patriarcat de Constantinople à convoquer un Concile panorthodoxe ou une réunion des primats. Mais même dans ce cas, il est nécessaire de résoudre la question de l'invalidité des ordinations commises dans le schisme afin de " calmer la conscience des croyants ". Nous devons également parvenir à l'unité entre les orthodoxes en Ukraine." 

L'Église de Chypre elle-même s'est déclarée déterminée à jouer un rôle de médiateur dans cette question critique. Le Primat de l'Église, Mgr Chrysostome, a effectué plusieurs visites aux responsables des autres Églises afin de préparer le prochain Concile. Il a discuté de la "question ukrainienne" avec le Patriarche Théodore d'Alexandrie et de toute l'Afrique, le Patriarche Jean X d'Antioche et de tout l'Orient, rencontré le Patriarche Néophyte de Bulgarie, le Patriarche Irinée de Serbie, le Patriarche Théophile III de Jérusalem et le Primat de l'Eglise de Grèce Jérôme. Selon la conviction profonde de l'archevêque Chrysostome, "le problème religieux en Ukraine doit être résolu par toutes les Églises locales ensemble, mais pas par chacune unilatéralement".

"L'Église de Chypre appelle le Patriarcat de Constantinople à convoquer un concile orthodoxe ou une réunion des primats. Mais même dans ce cas, il est nécessaire de résoudre la question de l'invalidité des ordinations commises dans le schisme afin de " calmer la conscience des croyants ". Nous devons également parvenir à l'unité entre les orthodoxes en Ukraine." (Déclaration de l'Eglise de Chypre)

D'autres Églises locales ont un point de vue similaire. 

Cependant, comme on l'a appris lors de la dernière interview de l'archevêque Chrysostome, le patriarche Bartholomée s'est personnellement opposé à son initiative de médiation : "Nous avons essayé et même commencé à visiter plusieurs Églises locales, mais nous avons alors réalisé que le patriarche œcuménique ne le voulait pas". 

Auparavant, le chef de Le Phanar, dans une lettre au Patriarcat d'Antioche, avait appelé à la convocation du Concile panorthodoxe pour résoudre la " question ukrainienne " sans objet et renvoyait le refus du Primat d'Antioche de participer au Concile crétois en 2016, que Constantinople avait soigneusement et complètement préparé. 

Selon lui, après que les quatre Églises orthodoxes, d'un point de vue ecclésiastique et théologique, aient refusé de partager la cause du Saint Concile œcuménique sans raison, ce qui n'a aucune excuse, et votre ancienne Église en faisait partie, le patriarcat œcuménique a de bonnes raisons de s'abstenir d'une telle rencontre au niveau panorthodoxe, qui sera inutile, car elle ne conduira qu’à la formule "je suis d'accord/je ne suis pas d’accord" entre les participants à la manifestation. 

Les Phanariotes cherchent une raison quelconque de justifier leur position de refus pour participer au Concile panorthodoxe, l'absence de l'Eglise d'Antioche au Concile Crétois n'étant que l'une d'elles. 

Tout le monde le comprend : Le patriarche Bartholomée est contre le Concile, parce que la balance n'est pas en sa faveur et qu'il pourrait bien être tenu pour responsable de ses actes anti-canoniques - offrir aux uniates les Saints Dons, rétablir les défroqués dans leur rang sacerdotal, créer une hiérarchie en parallèle à celle qui existe, etc. Toutefois, à en juger par l'évolution de la situation, une discussion panorthodoxe sur la "question ukrainienne" ne peut plus être évitée. 

Que se passera-t-il au Concile ? 

Il est très difficile de prédire exactement quand aura lieu le Concile, car certaines conditions sont nécessaires à sa convocation. Mais le fait que cette question nécessite une résolution rapide est probablement comprise par les représentants de toutes les Eglises. 

Par exemple, le métropolite Nicéphore (Kykkotis) de Kykkos et Tillyria (Eglise orthodoxe chypriote) a déclaré que " la question de l'octroi de l'autocéphalie à l'Eglise orthodoxe d'Ukraine a causé de graves, graves effets secondaires qui ont empoisonné les relations interorthodoxes et endommagé le Corps de l'orthodoxie œcuménique. La situation de crise qui s'est produite se détériore rapidement et menace, si elle n'est pas résolue à temps, de créer un schisme qui affectera considérablement l'unité de l'Orthodoxie et aura des conséquences imprévisibles." 

Par conséquent, [la convocation du] Concile des Églises locales orthodoxes pour résoudre la "question ukrainienne" est une question de temps. Nous essaierons de prévoir deux options pour le résultat possible de ce Concile.


Option I. Canonique 

Supposons que le Concile adhère aux règles de l'Église et prenne des décisions fondées sur les pratiques canoniques établies. Dans ce cas, les participants au Concile considèrent que le patriarche Bartholomée et l'Église de Constantinople ont violé de nombreux canons de l'Église : 

a) suite à l'émission du Tomos, une nouvelle structure « d'église » a été créée en Ukraine, parallèle à l'Eglise canonique, qui n'est reconnue que par le Phanar ; 

b) Le Phanar a envahi les frontières canoniques de l'Église orthodoxe russe et a donné l'autocéphalie à une structure qui n'était pas dans sa juridiction ; 

c) presque toutes les Églises locales ont de sérieuses réserves quant à la canonicité et à la légitimité des ordinations épiscopales de la nouvelle "église", mais cela n'a pas empêché les Phanariotes et les évêques sympathisants de l'Église grecque de concélébrer avec les dissidents ukrainiens ; 

d) L'Église orthodoxe ukrainienne canonique (que le Patriarcat de Constantinople reconnaissait encore récemment comme telle) n'a pas demandé et n'a pas accepté l'autocéphalie. 

Tout ce qui précède peut servir de raison très substantielle pour la condamnation du patriarche Bartholomée par le Concile panorthodoxe. Si tout se passe selon les canons de l'Église, la proclamation d'autocéphalie pour “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique] est reconnue comme étant "sans force juridique", le Tomos sera rappelé et le Patriarche Bartholomée sera déposé. 

Un tel scénario est vraiment réalisable. Voici les paroles du vicaire du Patriarche Jean X d'Antioche, Mgr Qais (Sadek) d'Erzurum : "Nous reconnaissons le patriarche de Constantinople avec honneur, mais aujourd'hui le problème est que le patriarche de Constantinople fait une erreur. Et si toutes les Églises orthodoxes convoquent un Concile sans lui et décident de la déposition du primat de Constantinople, alors cela est possible." 

Option II. « Phanaresque » 

Nous avons déjà écrit que le métropolite Hiérothée (Vlachos), dans ses hypothèses sur le cours possible du Concile, procède du fait que la validité de l'attribution du Tomos pour “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique] est hors de question. Le hiérarque grec est certain que la commission préconciliaire devrait préparer une décision sur la question de l'octroi de l'autocéphalie, alors que le Concile panorthodoxe ne fera que la ratifier, "en gardant à l'esprit les privilèges canoniques et traditionnels du trône œcuménique". 

Selon lui, "ce Concile panorthodoxe doit déclarer qu'il y a aujourd'hui quatorze Églises ; affirmer la dignité et l'honneur patriarcaux de certains patriarcats ultérieurs afin que la situation non résolue puisse être résolue ; approuver la décision du patriarcat œcuménique d'accorder autocéphalie à « l'église » d'Ukraine, afin que quinze Églises puissent donner leur consentement". 

Très probablement, c'est le scénario auquel le Phanar va adhérer. Il est clair qu'il ne conviendra pas aux Églises qui prônent l'observance des canons et la préservation de la structure conciliaire de l'Église. Par conséquent, il est fort probable que la deuxième option n'aboutira tout simplement à rien et que la question de la déposition du patriarche Bartholomée ne fera que devenir plus urgente. 

Dans les deux cas (si le Concile panorthodoxe doit être tenu), les hiérarques des Églises orthodoxes locales ne pourront pas garder le silence sur la position du patriarche Bartholomée. Et très probablement, le chef du patriarcat de Constantinople sera déposé : dans la première option (canonique) - par tous les hiérarques de toutes les Églises, dans la seconde (L’option « Phanaresque ») - par presque toutes les Églises locales et la plupart de l'épiscopat des Églises qui sont en désaccord avec cette déposition. 

Il ne fait aucun doute que, quelle que soit l'option choisie, le patriarche Bartholomée créera un schisme qui continuera à soutenir les prérogatives "mystiques" du Patriarcat de Constantinople. 

La seule issue pour le Phanar qui pourrait convenir à tout le monde (à l'exception, peut-être, de “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique]) est de reconnaître une erreur avant même le Concile et de se repentir publiquement pour avoir accordé le Tomos aux schismatiques ukrainiens et d’avoir concélébré avec eux. 

Après le patriarche Bartholomée, les représentants de “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique] pourraient également se repentir. Ceux qui n'ont pas d'obstacles canoniques pourraient être ordonnés prêtres, tandis que les autres pourraient rejoindre les rangs des bons laïcs. 

C'est exactement la voie à choisir au départ. Parce que la guérison du schisme implique uniquement la repentance comme un changement d'avis, mais pas la légitimation du schisme comme un changement de statut. 

Cependant, les actions récentes du patriarcat de Constantinople indiquent qu'il peut difficilement se repentir de ses actions. La situation est très similaire à celle qui s'est développée en 1992 en Ukraine. 

Métropolite Philarète et Patriarche Bartholomée : l'histoire se répète-t-elle ? 

En 1992, le métropolite de Kiev Philarète (Denissenko) fut privé de sa dignité, et en 1997 il fut complètement excommunié. La raison de ces décisions si strictes est la création d'une division. Le désir de devenir patriarche incita Denissenko à détruire l'Église. 

Le patriarche Bartholomée agit aujourd'hui de la même manière. Lisez juste ces mots : "Son amour pour le pouvoir a conduit à de grandes tristesses en Ukraine, à des désaccords catastrophiques pour l'avenir non seulement de l'Ukraine et de tous les peuples slaves, mais en même temps de toute l'orthodoxie." Le métropolite Amphiloque (Radovitch) parlait du patriarche Bartholomée. Il faut avouer qu'on pourrait en dire autant de Philarète Denissenko. ¨

En effet, ces peuples sont unis non pas par le Christ, ni par l'Eglise, mais par le schisme - Philarète l'a créé et le patriarche Bartholomée l'a légalisé. Il est fort probable que le sort de ces personnes sera répété. 

Philarète ne reconnaissait pas son bannissement du sacerdoce, ni son anathème. Il n'y a aucun doute : Le patriarche Bartholomée ne reconnaîtra pas non plus son interdiction. 

Il ne fait aucun doute que, quelle que soit l'option choisie, le patriarche Bartholomée créera un schisme qui continuera à soutenir les prérogatives "mystiques" du Patriarcat de Constantinople. 

Très probablement, le chef du Patriarcat de Constantinople sera déposé : dans la première option (canonique) - toutes les hiérarchies de toutes les Églises, dans la seconde (Le Phanaresque) - presque toutes les Églises locales et la plupart de l'épiscopat des Églises qui sont en désaccord avec cette déposition. 

La seule issue pour Le Phanar qui pourrait convenir à tout le monde (à l'exception, peut-être, de “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique] ) est de reconnaître une erreur avant même le Concile et de se repentir publiquement pour avoir accordé Le Tomos aux schismatiques ukrainiens et concélébrer avec eux. 

Après le Patriarche Bartholomée, les représentants de l'OCU pourraient également se repentir. Ceux qui n'ont pas d'obstacles canoniques pourraient être ordonnés prêtres, tandis que les autres pourraient rejoindre les rangs des bons laïcs. 

C'est exactement la voie à choisir au départ. Parce que la guérison du schisme implique uniquement la repentance comme un changement d'avis, mais pas la légitimation du schisme comme un changement de statut. 

Cependant, les actions récentes du Patriarcat de Constantinople indiquent qu'il peut difficilement se repentir de ses actions. La situation est très similaire à celle qui s'est développée en 1992 en Ukraine. 

En 1992, le métropolite de Kiev Philarète (Denissenko) fut privé de sa dignité, et en 1997 il fut complètement excommunié. La raison de ces décisions si strictes est la création d'une division. Le désir de devenir patriarche incita Denissenko à détruire l'Église. 

Le patriarche Bartholomée agit aujourd'hui de la même manière. Lisez juste ces mots : "Son amour pour le pouvoir a conduit à de grandes tristesses en Ukraine, à des désaccords catastrophiques pour l'avenir non seulement de l'Ukraine et de tous les peuples slaves, mais en même temps de toute l'Orthodoxie." Le métropolite Amphiloque (Radovitch) parla ainsi du patriarche Bartholomée. Il faut avouer qu'on pourrait en dire autant de Philarète Denissenko. 

En effet, ces peuples sont unis non pas par le Christ, ni par l'Eglise, mais par le schisme - Philarète l'a créé et le Patriarche Bartholomée l'a légalisé. Il est fort probable que le sort de ces personnes sera répété. 

Philarète ne reconnaissait pas son bannissement du sacerdoce, ni son anathème. Il n'y a aucun doute : Le patriarche Bartholomée ne reconnaîtra pas non plus son interdiction. 

Philarète se considère comme un combattant pour l'indépendance de "l'Eglise ukrainienne", le Patriarche Bartholomée - un combattant pour l'influence mondiale de "l'Eglise Le Phanar". 

Tous deux sont des hommes fiers, frappés par la soif de pouvoir. 

Ce n'est probablement pas un hasard si le Patriarche Bartholomée exprime son amour et son respect pour Philarète. Le métropolite Amphiloque (Stergiu) d'Adrianople, que tous appellent le bras droit du patriarche de Constantinople, s'est approché de Philarète le 25 mai 2019 et a dit : « Je vous transmets le salut du patriarche œcuménique. Il vous respecte et vous aime beaucoup.» 

Certes, les deux schismatiques s’aiment et se respectent. De plus, ni le premier ni le second n'ont jamais laissé échapper un soupçon de repentir. Neuf mois après la création de “ l’église “ orthodoxe ukrainienne [schismatique], alors que l'on pouvait clairement voir les ravages de cette décision, le patriarche Bartholomée ne montre pas le moindre signe de regret ni, encore moins, de remords. 

Il en va de même pour Philarète, qui malgré le fait d’avoir tout perdu, continue son activité schismatique. 

Personne ne peut changer d'avis sans se repentir. 

Une fois de plus, nous sommes témoins d'une vérité simple, que les Pères de l'Église et les théologiens et les hiérarques modernes ont répétée : guérir le péché du schisme n'est possible que par la repentance. Non seulement par la reconnaissance de ses erreurs (même si c'est aussi une bonne chose), mais aussi par le "changement d'avis", une révision complète de sa vision du monde et de sa perception. 

Le patriarche Bartholomée doit comprendre qu'il est (encore)le premier parmi ses égaux, qu'il n'y a pas et qu'il ne peut y avoir de papisme dans l'Église, que l'Église a une structure centrée sur la catholicité plutôt que sur l'individu, et que la vie spirituelle commence et se termine avec la repentance. 

Si Le Phanar n'est pas capable de comprendre cette vérité, l'Église orthodoxe sera confrontée à un schisme semblable à celui de 1054. 

Le Christ a averti que dans les temps difficiles, la foi s'effacera et qu'il y aura très peu de chrétiens. Mais c'est à eux qu'Il a adressé ses paroles : "Ne crains pas, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume" (Luc 12,32). 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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SUR ORTHODOXIE.COM



2000 clercs et laïcs de l’Église orthodoxe de Grèce demandent à leurs évêques de ne pas reconnaître la nouvelle Église autocéphale ukrainienne


Un appel adressé à l’archevêque d’Athènes et aux membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Grèce, demandant que celle-ci s’abstienne de reconnaître la nouvelle Église d’Ukraine, a recueilli à ce jour 2000 signatures en Grèce, dont 100 prêtres, moines et moniales. Nous publions ci-dessous in extenso le texte intégral de cet appel.

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mercredi 2 octobre 2019

Métropolite Néophyte de Morfou : La Lumière Incréée.

Son Éminence le Métropolite Néophyte

*

Sur l'excellent blog 

Voici la traduction d’un court texte extrêmement surprenant. Le Métropolite Néophyte (Massouras) de Morfou partage le récit d’une conversation qu’il a tenue avec un moine contemporain qui décrit son expérience de la lumière incrée. Le texte russe, base de cette traduction, a été mis en ligne le 12 août 2019 sur le site du Monastère de la Sainte Rencontre à Moscou.

Il existe aujourd’hui des gens de Dieu, des gens saints. Ils sentent Dieu, ils voient Dieu, dans leur cœur, ils entendent la voix du Christ. Évidemment, seulement quand leur cœur est purifié par l’Esprit Saint. Par la grâce de Dieu, il m’a été donné de connaître plusieurs de ces saints, à chypre et en d’autres lieux. Je vais vous parler de l’un d’entre eux.



Il s’agit d’un moine. Un moine humble. Un moine crucifié. Je l’ai connu avant même que je devienne moi-même moine. Nous avons le même âge. Mais il fit preuve de zèle et atteignit la réussite sur le chemin spirituel. Je me suis élevé jusqu’au trône épiscopal pendant qu’il revêtait l’humilité de Jésus Christ. Il atteignit une humilité extrême. Et c’est bien sûr dans l’humilité seulement que Se révèle le Seigneur. Il me décrivit sa vision de la lumière incréée de la Sainte Trinité. Mais à l’époque, j’étais insensé et ne pouvais comprendre, c’est pourquoi il me disait :

Vladika, pour comprendre comment elle est, la lumière du Christ, imaginez des plongeurs dans l’eau, ou plutôt des nageurs spécialisés en plongée, quand ils descendent très profondément sous la surface de la mer. Ils sentent comme l’eau de ces profondeurs les étreint, les enserre, les enveloppe. Ils sentent qu’ils nagent dans l’immensité des eaux marines. La lumière de Dieu est quelque chose de semblable, quand un homme est trouvé digne d’y pénétrer. C’est une lumière immense, sans fin, ni commencement. Le Seigneur n’a ni commencement, ni fin, et il en va de même de Sa lumière. Lorsque l’homme pénètre dans celle-ci, il sent par tout son corps que la lumière l’enserre et l’enveloppe. La cognition de Dieu et la résidence en Sa lumière se déroulent progressivement, et ainsi, la croissance spirituelle est sans fin.

Mais comment est-il possible de nager dans cette lumière ? Comment peut-on y pénétrer et se déplacer en elle ?

Cette lumière est pleine d’informations. On peut lui poser différentes questions, et elle y répond. Elle répond aux questions concernant l’expérience de la vie, aux questions scientifiques, morales, religieuses et spirituelles. On est imprégné de ces réponses, mais celles-ci restent inaccessibles à la raison, et nos lèvres ne peuvent les prononcer. Progressivement, on les ressent, on les comprend et on les intègre dans le cœur.


J’étais impressionné par tout ce qu’il me racontait.

Et la connaissance de Dieu, ainsi que la vie en cette lumière se déroule progressivement. C’est pour cela que la croissance spirituelle n’a pas de fin, ni en cette vie, ni dans la vie après la mort. Voilà pourquoi on dit, dans le Symbole de Foi : «Et Son Règne n’aura pas de fin».

Traduit du russe

Le lieu de culte de l'unique monastère orthodoxe roumain de Suisse a été consacré




La chapelle dans laquelle le premier et l’unique monastère orthodoxe roumain de Suisse exerce une activité liturgique a été consacrée samedi par quatre hiérarques. 


La communauté des moniales du monastère "De la Protection de la Mère de Dieu" est installée dans une maison achetée dans la ville des Sciernes d'Albeuve, dans le canton de Fribourg. 

L'ensemble de la propriété a été aménagé pour ressembler à un lieu de prière par des artistes iconographes roumains. 

En quelques mois, avec l'aide de chrétiens roumains, mais aussi suisses, français, grecs ou russes, ils ont réussi à aménager dans le bâtiment une chapelle qui a été consacrée dimanche matin par le Métropolite Joseph de l'Eglise orthodoxe roumaine d’Europe occidentale et méridionale. 

Trois autres hiérarques ont été inclus dans le ministère: les évêques Ignace d’ Huși et Timothée d'Espagne et du Portugal et l'évêque vicaire de l'archevêché de l'Europe occidentale, Marc de Neamț.

La consécration du lieu de culte a été suivie de deux autres moments mémorables: la moniale Antonia [Peleanu] a été nommée higoumène du monastère et une personne de confession catholique a été reçue dans l’Orthodoxie par le sacrement de la chrismation.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après



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Pour assister aux offices ou aider le monastère

voir ci-dessous

(Extrait du site du monastère...)

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« L’homme du monde prie peu, mais le moine prie constamment. Grâce aux moines, la prière ne s’interrompt jamais sur la terre ; et cela est utile pour le monde entier, car le monde subsiste par la prière. » (Saint Silouane l’Athonite). 


COMMENCEMENTS…

Tout particulièrement dans les conditions de la diaspora, le monastère exerce un rôle spécifique dans la transmission de la foi. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, la communauté orthodoxe roumaine de Suisse souhaitait disposer d’un monastère pour compléter la vie spirituelle qui existait déjà dans les paroisses. En décembre 2009 une association a été créée dans ce sens : AMORS – Amis du Monastère Orthodoxe Roumain en Suisse, avec pour but la recherche d’un lieu propice à la fondation d’un Monastère. 


A PRÉSENT…

Avec la bénédiction de Mgr Joseph, Métropolite Orthodoxe Roumain d’Europe Occidentale et Méridionale (membre de l’Assemblée des Evêques Orthodoxes de Suisse), le 1er juillet 2013, en la fête de saint Jean de Shanghaï, le protecteur de la diaspora orthodoxe, est arrivée à Fribourg Mère Antonia, la première moniale de ce monastère. 

Actuellement, la communauté monastique formée de 4 moniales et un hiéromoine s’est installée provisoirement dans les locaux d’un ancien couvent catholique, situé à Grolley, au lieu-dit château de la Rosière, près de Fribourg. La communauté mène une vie de prière, les offices – en roumain et français – étant quotidiennement célébrés le matin et le soir. Des fidèles orthodoxes de différentes origines se réunissent autour du monastère à l’occasion des célébrations. 

La communauté est à la recherche d’un lieu destiné à son implantation durable, avant tout propice à la vie de prière, c’est-à-dire être situé dans un espace de silence, à l’écart d’une agglomération. Les bâtiments seront aptes à abriter la chapelle, un certain nombre de cellules monastiques, nos ateliers (traductions, couture d’ornements liturgiques, artisanat monastique), des chambres d’hôtes. En outre, le monastère devrait disposer d’un terrain attenant offrant ainsi un espace naturel inspirant le recueillement des hôtes, l’organisation des camps et l’exercice des activités agricoles. 

Face aux difficultés que nous rencontrons tant pour trouver un site, que pour financer notre projet, compte-tenu du coût de l’immobilier en Suisse, nous demandons votre aide dans la prière. 


Programme Liturgique – Pâques 2019


Jeudi, 25 avril

Vêpres unies à la Liturgie selon saint Basile le Grand – La Sainte Cène – à partir de 8h30


Jeudi, 25 avril

Vigile des douze évangiles, à partir de 18


Vendredi, 26 avril

Heures Royales et Vêpres à partir de 8h


Vendredi, 26 avril

Vigile de la mise au Tombeau, à partir de 18h


Samedi, 27 avril

Vêpres unies à la Liturgie selon saint Basile le Grand à partir de 8h30


Dimanche, 27-28 avril

L’office de la Résurrection, suivi des Matines de la Résurrection et de la Divine

Liturgie, à partir de 22h30


Dimanche, 28 avril

Vêpres de la Résurrection, la deuxième Résurrection, à partir de 16h


Lundi, 29 avril

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h30


Mardi, 30 avril

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h30


Mercredi, 1 mai

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h30


Vendredi, 3 mai

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h30


Samedi, 4 mai

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h


Dimanche, 5 mai

Matines suivies de la Divine Liturgie à partir de 8h45


Contact:

Moniale Antonia 
tél: 0041789565250 
e-mail: monastere.suisse@mitropolia.eu 
Adresse provisoire :

Monastère Protection-de-la-Mère-de-Dieu 

Route de la Gare nr. 39, 

1669 Les Sciernes d’Albeuve, 

SUISSE 

Aidez le monastère


Vous pouvez faire une donation dans les comptes du Monastère Protection-de-la-Mère-de-Dieu, Route de la Gare 39, 1669 Les Sciernes d’Albeuve, SUISSE :


– en CHF : IBAN CH10 8010 5000 0043 3013 7, SWIFT RAIFCH22

– en EUR : IBAN CH41 8010 5000 0043 3016 1, SWIFT RAIFCH22

Code banque: 80105

SWIFT : RAIFCH22

Adresse de la Banque :

Route du Chevalier 3, 1723 Marly

SUISSE 


Que Dieu vous bénisse !