samedi 10 août 2019

PRIÈRES DEMANDÉES POUR LE STARETZ ATHONITE GABRIEL, DISCIPLE DE ST. PAÏSSIOS (+ VIDÉOS)

Staretz Gabriel
Photo : unian.net

Mont Athos, le 9 août 2019

Des prières sont demandées pour le staretz Gabriel du Mont Athos, disciple du grand saint Paisios.

Selon vimaorthodoxias.gr, le staretz souffre beaucoup de zona. Sa santé s'est détériorée au cours des quatre derniers mois et il a cessé de recevoir des visiteurs dans sa cellule.

Le staretz Gabriel est lui-même l'un des startsy modernes les plus aimés. Il a œuvré pendant de nombreuses années dans la cellule de Saint Christodoulos du monastère de Koutloumousiou, près de Karyes, la capitale du Mont Athos, où d'innombrables pèlerins venaient pour obtenir sa bénédiction et entendre une parole pour leur salut.

Le staretz Gabriel faisait partie des douze personnes qui se sont adressées à la communauté sacrée du Mont Athos pour défendre l'Église canonique ukrainienne, en protestation contre les actions anti-canoniques du Patriarcat de Constantinople dans cette communauté.


Version française Claude Lopez-Giniosty
d'après

Les vidéos ci-dessous offrent un bref aperçu du staretz Gabriel et de ses enseignements ( grec/roumain, avec sous-titres en anglais):



SOLIDARITE KOSOVO


Visite à deux héros et jeux d'enfants

Lundi 5 août, troisième jour de cette classe de mer 2019, se passa tranquillement. Baignade le matin, olympiades en début d'après-midi, baignade à nouveau. La journée se termine par des jeux à la tombée de la nuit, avant que chacun s'en aille dormir. Une journée tranquille... la dernière de ce séjour.

En effet, dès le lendemain matin, nous grimpons dans un bus qui entreprend l'ascension des montagnes qui entourent les baies de Tivat et de Kotor. Direction le mausolée de Petar Njegos, poète, philosophe, souverain serbe, prince-évêque du Monténégro de 1830 à 1851, au sommet du mont Lovcen, l'un des plus haut du Monténégro. Pour y arriver, le bus emprunte une route serpentant à flanc de montagne, connue pour être une des plus belles de la région. Et effectivement, elle est magnifique : à chaque virage, la baie de Kotor se dévoile un peu plus. Et ça dura environ deux heures : deux heures à grimper sans arrêt, deux heures à avoir l'impression d'escalader à la verticale au-dessus de la baie, deux heures à voir l'imposant navire de croisière au mouillage devant Kotor rétrécir jusqu'à devenir un tiret blanc perdu dans la flaque bleue de la baie enserrée au milieu de montagnes immenses. Deux heures de manœuvres acrobatiques réalisées nonchalamment par le chauffeur du bus, pendant que certains des passagers frémissaient à l'idée des centaines de mètres de vide défilant à quelques centimètres des roues du bus...


Peu à peu, à mesure que le bus s'élève à flanc de montagne, la magnifique baie de Kotor se dévoile. 
Puis on arriva sur une autre route, neuve et brillante et presque droite. Si on perdit la baie de Kotor de vue, les estomacs y gagnèrent en sérénité. Partis à 10 heures de l'hôtel, on atteignit le but à 13 heures. Enfin, presque : on atteignit le bas des escaliers gigantesques qui permettent de rejoindre le mausolée au prix d'une escalade interminable. Tous ces efforts furent largement récompensés une fois que tout le monde eu rejoint le sommet : après nous être recueillis sur la tombe de Petar Njegos, enchâssée dans la crypte – d'une fraîcheur appréciable ! – d'un mausolée monumental, nous avons pu profiter du panorama à 360 degrés permettant d'admirer une grande partie du Monténégro et d'apercevoir au loin de larges étendues de l'Adriatique.



L'ascension se poursuit à pieds, le long d'un escalier monumental qui traverse la montagne jusqu'au sommet, l'un des plus hauts du Monténégro. 

Sur le chemin du retour, le bus fit une halte à l'entrée d'un parc d'accrobranche. Dûment casqués et harnachés, tout ce joyeux petit monde se retrouva bien vite perché dans les arbres, marchant sur des sangles tendues dans le vide, se jetant le long de tyroliennes épousant la courbe du flanc de montagne, s'interpellant joyeusement, s'encourageant mutuellement devant certain obstacle plus délicat, se félicitant à chaque peur surmontée. L'équipe d'encadrement elle-même se prit au jeu et l'on vit bientôt ces adultes sérieux et responsables mêler leurs rires et leurs cris à ceux des enfants...
Enfin, on redescendit en zigzags vers Kotor et vers l'hôtel.

La tyrolienne apporte toujours son lot d'émotions fortes. 

Le lendemain, c'est à pieds que nous sommes allés rendre visite à un autre « héros » : c'est ainsi que se nomme le sous-marin qui trône à l'entrée du quartier de Porto Monténégro, à l'endroit où se tenait le chantier naval de Tivat où il vit le jour, à quelques centaines de mètres de notre hôtel. Après avoir visité le musée du chantier naval, avoir admiré ses moteurs gigantesques, ses scooters sous-marins et ses canons antiaériens, les enfants se dirigèrent vers le monstre de métal étendu au soleil. On entra par groupes d'une douzaine dans les entrailles de la bête. On s'y sentait à l'étroit ; on apprit que l'équipage se composait d'une trentaine d'hommes. On essaya de grimper dans les couchettes où ces hommes trouvaient le sommeil à deux pas des moteurs énormes. On regarda, incrédule, la cabine du capitaine : à peine trois mètres carrés d'intimité, couchette comprise, un luxe immense dans ce tube où chacun vivait en permanence en pouvant toucher au moins un de ses camarades juste en tendant le bras. On conclut ensemble que le nom du navire, « Héros », s'appliquait parfaitement aux hommes qui y travaillaient. Puis, à peine quinze minutes après être entrés, on sortit précipitamment pour, enfin, respirer librement...



Essayer de voir quelque-chose à travers le périscope : un moment fort de la visite du sous-marin "Héros", construit dans le chantier naval de Tivat. 
Puis on se rendit sur un terrain attenant, où nous attendaient plusieurs activités : tir à l'arc, jeu d'échecs géant, ping-pong, croquet, baby-foot, mini-golf... Pendant plusieurs heures, chacun pu s'essayer à l'un ou l'autre de ces jeux ou simplement s'asseoir à l'ombre et discuter de tout et de rien. Quelques enfants mirent leurs leçons d'anglais à l'épreuve pour discuter avec Louis, dont les rudiments de serbe ne suffisent pas à tenir une conversation. Une compétition acharnée se mis en place au tir à l'arc, on se provoqua au-dessus des tables de ping-pong. Un accompagnateur et un jeune, ignorant les cris et les rires de leurs camarades, s'affrontaient aux échecs devant un public épars.

Le soir venu, on réalisa qu'il ne restait déjà plus que deux jours avant le départ. Que bientôt il faudrait se séparer. On évacua cette idée et la soirée passa joyeusement.




Ce moment où tout peut encore arriver : la flèche touchera-t-elle le coeur de la cible ? 

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

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vendredi 9 août 2019

Le cheminement secret d'un chef amérindien Mohawk vers l'Orthodoxie


TSIDTODAGHSAWEN ne Logos* keaghne,
etho Tehovahne yekayendaghkwe ne Logos, ok
oni Logos ne naah Yehovah.

Prologue de l'Evangile de saint Jean
en langue indienne Mohawk
*


Samedi soir. Très peu de lumières étaient allumées. Dans la cathédrale russe de Saints Pierre et Paul, les vêpres venaient de commencer. Les silhouettes sombres de quelques fidèles qui assistaient au service étaient devenues plus distinctes car des cierges avaient été allumés, un à un, sur leurs supports. L'iconostase de l'autel était très imposant, il avait été sculpté par des artisans expérimentés, au début du siècle...

C'était la deuxième fois que je venais aux Vêpres, il y a de cela des années... Les paroles de la prière "Lumière joyeuse" en slavon donnaient une sensation de paix intérieure et de détente. Tout semblait être en prière à ce moment-là, dans ce jour qui était fini et ce jour qui devait venir. Après la folie de la journée, ce refuge de louange calmait effectivement les bêtes sauvages de l'esprit...

Dans la faible pénombre, je pouvais distinguer quelques-uns des profils de ceux qui étaient là: une vieille dame russe avec sa petite-fille, un homme grand et maigre d'âge moyen, une jeune fille de près de quinze ans, une jeune famille avec ses deux enfants... Et soudain, mon attention fut attirée par un personnage près de la grande fenêtre. Directement au-dessous, je distinguai une silhouette qui était complètement différente de toutes les autres. Il s'agissait d'un Indien de cinquante ans, vigoureux, aux traits caractéristiques, avec des cheveux longs attachés en queue de cheval qui atteignaient sa taille. Mon regard s'arrêta sur lui... Quel étrange personnage ! J'imaginai que c'était seulement un visiteur.

À la fin de l'office, je ne pus pas lutter contre l'envie de savoir. Je m'approchai de lui, désireux de le rencontrer.

-Yannis, lui ai-je dit en anglais. Bienvenue...

- Vladimir, répondit-il.

- Je suis grec. Et vous? Lui ai-je demandé.

- Moi aussi, répondit-il.

J'étais abasourdi... C'était la dernière chose que je m'attendais à entendre!

- Parlez-vous grec? Demandai-je.

Il fit une pause pour réfléchir un moment, puis il cita [le prologue de l'Evangile de saint Jean] en grec:

- "Au commencement était le Logos et le Logos était avec Dieu, et le Logos était Dieu."

En finissant cette phrase, il éclata de rire. Je ne savais quoi dire.

- Je suis indien, dit-il brusquement. Mais de toute façon, je me sens aussi russe et grec et serbe et roumain, parce que... je suis orthodoxe...

Une lueur apparut dans son œil, comme dans mon coeur ...

C'est ainsi que Vladimir et moi nous nous sommes rencontrés. Son vrai nom était Frank Natawe, avant de devenir orthodoxe et d'être baptisé sous le nom de Vladimir. Je mourrais d'envie d'entendre l'histoire de sa vie, à la fois par curiosité ainsi que par intérêt véritable...

Beaucoup plus tard, nous sommes devenus amis. Nous avons partagé de nombreuses conversations et promenades ensemble, en particulier dans son village indien. Il m'a montré des voies et des manières de faire totalement inconnues pour nous les blancs. Et toujours de manière simple et sans prétention. Sans aucune trace d'arrogance. Quand j'étais avec lui, j'ai toujours eu la forte sensation d'être à l'école, et chaque fois que j'ai admis cela devant lui, il m'a toujours dit que toutes les belles choses étaient à tous...

Cette première période est devenue inoubliable: quand j'étais emporté par mon enthousiasme juvénile et que je n'arrêtais pas de lui poser des questions difficiles, il répondait toujours calmement:

- Je ne sais pas - peux-tu me le dire?

Un jour, quand j'en eu assez d'entendre "Je ne sais pas", je le priai de me dire quelque chose, alors, il montra un peu de pitié et dit:

- Eh bien, si tu insistes, je vais te le dire, après que j'aie d'abord demandé à mon amie.

Il bondit et puis se coucha sur le sol, plaça son oreille contre la terre.

- Que fais-tu? Demandai-je.

- Je demande à la terre, dit-il, et avant que je puisse me remettre de ma surprise, il ajouta un peu hésitant:

- Comme Aliocha Karamazov.

Je n'ai jamais insisté à nouveau pour avoir des réponses. Je pense qu'avec lui, je vivais tout la surprise d'un éclair soudain qui donne naissance à une douce pluie qui nourrit la terre...

Cela fait quelque temps maintenant, que Vladimir nous a quittés. Son décès (ainsi que ses dernières volontés et son testament) m'a bouleversé. Maintenant que le sentiment de sa présence, loin de disparaître dans l'oubli, apparaît devant moi de temps en temps, j'ai pensé que je devrais mettre par écrit l'ensemble de ses incidents, images, souvenirs, paroles et expressions, pour esquisser un portrait de sa présence parmi nous... Espérons donc que mon oreille percevra aussi... le silence tumultueux de la terre mère de Vladimir, Karamazov pour moi...

Il est né dans la réserve indienne de Caughnawaga, juste à l'extérieur de Montréal, où il a vécu toute sa vie, jusques au jour de sa mort. Son village compte 5.000 Indiens aujourd'hui. Il a été construit par le gouvernement, à côté de la rivière, et abrite la plus grande partie des Indiens de cette région. Les Indiens, comme seuls vrais autochtones d'Amérique, avec les Esquimaux, jouissent de privilèges et de soins spéciaux, en raison du fait qu'ils ont cédé de vastes zones de leur "mère la terre", comme ils le disent, à leurs frères de race blanche.

Ces privilèges (comme le fait de n'avoir pas besoin d'un passeport tout en bénéficiant de l'Etat-providence) sont parfois interprétés comme une tentative intentionnelle des Blancs pour garder les Indiens sans instruction, ce qui peut-être observé sur une grande échelle. Le pourcentage d'alcoolisme est très élevé. La lutte pour la survie en tant que groupe, est leur souci quotidien, ainsi que la préservation de leurs traditions, dont ils sont très fiers. Ils sont régis d'une manière unique, qui aurait beaucoup à apprendre à la politique "civilisée" et aux structures sociales.

L'autorité suprême est la confédération de toutes les tribus indiennes. Il existe un respect envers toutes les tribus indiennes. Il existe un respect envers les chefs et les anciens, et les femmes âgées de chaque tribu, de génération en génération. Leur amour et leur respect pour l'autre est le fondement de la Confédération.

Dans le village de Caughnawaga il y a essentiellement trois tribus indiennes. La plupart sont cependant Mohawks. Le village existe depuis environ 1600 et abrite le centre principal de la tribu des Mohawks. Les dernières générations sont le plus souvent impliquées dans la construction métallique et le bâtiment.

"Notre" village, m'a dit Vladimir, "ainsi que d'autres réserves indiennes a été transformé de façon à former un protectorat catholique romain au 18ème siècle. Les missionnaires catholiques ont effectivement essayé par tous les moyens de convertir par la force notre communauté tout entière. Pas avec l'amour, mais avec un nœud coulant autour du cou. Ils ont foulé aux pieds les traditions séculaires et ils ont utilisé les autres comme autant de tremplins pour leurs propres desseins. Moi-même, à l'âge de 32 ans, j'étais resté sur ce chemin. Comme ma mère avait l'habitude de le dire (c'était un chef tribal des personnes âgées de notre tribu)"Pendant le jour, [sois] catholique romain aux yeux du monde et de nuit, [sois] Indien, pour les yeux de l'âme." Mais à cet âge de 32 ans, Je ne pouvais pas tolérer ce genre de restriction, ce nœud coulant que je portais autour du cou, aussi je me suis révolté à ma façon... J'ai fait des recherches sur nos racines, j'ai appris toutes nos langues maternelles, j'ai étudié dans les universités de l'homme blanc (ce qui, pour un Indien de ma génération, était une chose très inhabituelle). Pendant des années, ils m'ont eu comme maître de conférence itinérante de linguistique comparée. Assez souvent, j'ai été assez malhonnête de jouer au clown à leurs jeux universitaires, car pour eux, j'étais une espèce d'oiseau rare, exotique, avec un autre type de plumage. J'avais l'habitude de comparer nos mots avec leurs équivalents français ou anglais, nos habitudes avec les leurs. Il y avait des fois où je me sentais observé comme des archéologues observent des fossiles. Pour moi, cependant, ces réunions, ces rencontres culturelles quelle qu'en ait été l'issue, étaient à la fois joie et douleur. Ma révolution tonnait encore en moi, parce qu'elle était rendue muette, comme le pas d'un lapin... Ma mère, pilier de notre communauté, a été pour moi une source de sagesse et de douleur immense. Elle était mon ... staretz Zossime indien..."

(Il prit une respiration profonde et constante...)
"Mon chemin vers l'Église orthodoxe a été un cheminement "secret", comme on dit dans notre langue. Il vint un moment, que j'ai été pris dans son filet, et depuis lors, j'ai cheminé très discrètement, portant une croix très lourde. Ce passage s'est fait pour moi par la linguistique. Elle a toujours été le sujet qui m'a le plus impressionné. En prenant des cours de linguistique, j'ai été impressionné, et quand il m'est arrivé de lire la vie des Saints Cyrille and Méthode, qui sont connus comme Apôtres des Slaves, j'ai été particulièrement intrigué par l'alphabet cyrillique et par voie de conséquence, par la langue slavonne. J'ai demandé à mon professeur, s'il n'y avait une chance je puisse entendre parler le slavon. Il a suggéré que je me rende dans l'une des églises russes. J'ai appelé l'une d'elle, mais je n'ai entendu que le répondeur. J'ai téléphoné le lendemain, et une voix amicale m'a informé que les vêpres avaient lieu à 7 heures du soir, et que le le service du dimanche avait lieu à 10 heures du matin. J'ai demandé si je pouvais y assister. Il m'a répondu bien sûr que je pouvais le faire. Je lui ai dit que je n'étais ni russe, ni orthodoxe. Il m'a répondu que la Liturgie orthodoxe n'était pas seulement pour les Russes ou seulement pour les orthodoxes, mais pour tous les peuples. Alors, j'ai pris mon courage et je suis allé un samedi soir pour écouter le slavon parlé et rencontrer le prêtre, qui avait parlé si agréablement. C'était un hiéromoine du Monténégro en Serbie. Son nom était Père Antoine... Il mort maintenant... Eh bien, donc le premier samedi pendant lequel j'ai assisté aux vêpres orthodoxes dans la cathédrale des saints Pierre et Paul, j'ai ressenti quelque chose qui était sans précédent. En regardant les icônes, en écoutant les mélodies, en observant la enclins de pénitence et les prosternations, le parfum de l'encens qui flottait dans l'atmosphère, tout me rappelait que j'avais découvert "la Voie secrète... "


"Vous n'allez pas le croire, mais, de temps en temps, je peux percevoir des parallèles entre les traditions indiennes et la tradition orthodoxe. Quelque part en moi, cette découverte a rempli ma culture indienne et l'a complétée. Au début, je flottais sur les nuages. Au cours de ma première Liturgie, j'ai demandé si je pouvais rester, après les bénédictions pour les catéchumènes... Ils m'ont dit: vous pouvez rester. Alors je me suis assis comme un chien indien! Depuis lors, j'ai commencé à y aller plus fréquemment. Dans un premier temps, le dimanche seulement, puis le samedi, et plus tard, en semaine, quand il y avait des fêtes importantes. Ce n'est que peu de temps plus tard que j'ai remarqué que la confession avait lieu le soir, après les vêpres. C'était la période du Carême. A la fin, ils ont tous demandé pardon au prêtre. Il a placé son étole sur la tête et les a bénis avec le signe de la croix. J'étais dans la file, mais ils ont dit:

-Tu ne peux pas, tu n'es pas orthodoxe. Il s'agit d'un sacrement.

- Mais notre vie entière est un sacrement, ai-je dit.

Je réfléchis encore, et leur demandai:

- Alors, comment puis-je devenir orthodoxe?

- Parles-en avec le prêtre, ont-ils suggéré.

Peu de temps s'était écoulé, lorsque j'ai décidé que je voulais devenir orthodoxe. Le jour où cela devait avoir lieu, il y avait une tempête de neige qui ne me permit pas de quitter le village. Cela fut reporté à la fête de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu. Et voilà comment c'est finalement arrivé... On m'a donné le nom de Vladimir.

Beaucoup plus tard, quand je me souvins de mon entrée dans l'Eglise orthodoxe, je retrouvai dans mes souvenirs la figure imposante d'un prêtre serbe, qui avait visité notre village, quand j'étais jeune. Son apparence et son attitude avaient laissé une impression profonde en moi. Je me souviens de ma mère qui avait fait cette remarque:

-" Maintenant, voilà quelqu'un qui ne fait pas de propagande avec sa vérité..."


Takwaién:a karonhiá:ke tehsí:teron
Aiesahsén:naien
Aiesawenniióhstake
Aiesawennaráhkhwake nonhwentsiá:ke
Tsi ní:ioht né karoniá:ke tiesawennaráhkhwa
Takwá:nont né kenwénte
Niationnhéhkwen, nia'tewenhniserá:ke
Sasa'nikónr:hen né ionkwarihwané:ren
Tsi ní:ioht ní:'i tsonkwa'nikór:henhs
Bothé:nen ionkhi'nikonhrasksá:tha nón:kwe.
Nok tóhsa aionkwa'shén:ni né karihwané:ren
Akwé:kon é:ren shá:wiht né io'taksens
Asekenh í:se sáwenhk né io'taksens
Asekenh í:se sáwenhk né kanakeráhsera'
Ka'shatstenhsera, kaia'tanehrakwáhtshera
Tsi nienhén:we e'thó naiá:wen




Beaucoup de temps s'était écoulé, lorsque je décidai de lui rendre visite à nouveau. Cette fois, j'y suis allé avec deux de mes amis dans une petite voiture. Equipés de magnétophones et de microphones, nous sommes partis par un matin ensoleillé pour son village de Caughnawaga. Il avait suggéré que l'on se rencontre à la station de radio des Indiens car il était animateur à la radio depuis plusieurs années, et il nous avait promis des promenades et des conversations sur leur territoire.

Nous l'avons trouvé à la station de radio du village, avec des écouteurs sur les oreilles, faisant la lecture de la prière du matin dans chaque langue indienne. Puis en français et en anglais. Naturellement son auditoire n'a pas... pu détecter qu'il faisait le signe de croix orthodoxe.

Nous avons attendu avec respect qu'il ait fini... Il a enlevé son casque et s'est approché de nous ... Il était plus bavard que d'habitude, et plein d'entrain.

- Que voudriez-vous que je vous dise? A-t-il demandé chaleureusement. Et que pourriez-vous jamais avoir eu envie d'apprendre de moi?

- Dis-nous ce que tu veux, a répondu Gregory. Disons, par exemple, quelque chose sur ton peuple, tes fêtes, ta mission...

- Tu vas trop vite, interrompit-il. Une chose à la fois. Eh bien, mon peuple ...

Il lui a fallu un certain temps pour formuler sa réponse. Il était assis dans un fauteuil, mais a estimé qu'il n'était pas confortable pour lui... il l'a abandonné et s'est assis sur le porche avec nous... il préférait être sur le même plan que nous...

"Mon peuple est simple, comme sa nourriture. Le chef de la tribu est un homme, mais il est élu par le conseil des femmes âgées de la tribu. Tous nos rituels de groupe ont lieu dans la "longue maison". Elle a deux portes. Les hommes entrent par la porte de l'Est et les femmes par celle de l'Ouest. Il s'agit d'un édifice simple, comme le sont la plupart de nos rituels. Lors de nos mariages, la bénédiction des anciens fait partie intégrante du rituel. Au cours de nos funérailles, tant pour les hommes que pour les femmes, lorsqu'ils sont amenés dans la "longue maison" ils entrent par des portes distinctes, mais la tête du défunt fait toujours face à l'Est. Après neuf jours, nous préparons le repas de funérailles, mais sans sel... "

Tout à coup il se leva brusquement, parce que le disque qu'il avait choisi pour être joué à la radio était bloqué. Il a mis un autre disque, a fait une annonce, et il est revenu vers nous...

"De quoi parlait-on? Ah, oui! Les rituels. Je vais vous montrer la longue maison, avant qu'il ne fasse trop sombre... Alors, nos célébrations... L'année entière est une célébration (il éclate de rire). Nous avons la fête de la moitié de l'hiver (qui dure quatre jours), nous avons le Festival de la neige, le festival de la première floraison, de la première récolte, c'est-à-dire des baies, le festival de la moisson abondante (Thanksgiving), le festival du battage (4 jours), le festival du surplus, de la pluie et des semailles, et le cycle recommence... C'est quelque chose comme un calendrier ecclésiastique de notre terre sainte... "

Il prit une autre respiration profonde et continua:

"Nous ne parlons pas beaucoup, et nous ne mangeons pas beaucoup, nous ne vous fâchons pas souvent, nous aimons ce qui nous a été donné et nous remercions en permanence pour les dons généreux..."

- Est-ce que par hasard tu aurais du tabac? M'a-t-il demandé.

- Non, dis-je.

- Tu sais, nous mâchons notre tabac, en d'autres termes, nous le mangeons. Nous ne le fumons pas. Lorsqu'on le fume, il se transforme en air, tandis que si on le mange, il devient un avec nous, et l'on bénit la terre qui nous l'a donné... Maintenant, que m'as-tu demandé d'autre? Ah, oui! A propos de ma mission...

"Que puis-je dire? Mon peuple en a eu assez des missionnaires. Ils viennent ici depuis des années, principalement pour prendre plutôt que pour donner... Ils n'ont jamais montré aucun intérêt à ce que nous avons. Ils ont juste apporté leur rouleau compresseur, ils ont tout aplati, puis ils se sont embarqués pour faire leurs ... semis évangéliques.

Mais ce Serbe était différent. Il a effectivement donné quelque chose par sa présence... Il n'a rien pris de nous, sauf un morceau de notre cœur. C'est ce que j'ai aimé, quand j'ai lu plus tard, l'histoire de saint Germain d'Alaska et des missionnaires orthodoxes parmi les Eskimaux... il est impossible pour l'esprit de ne pas faire de comparaisons... quand bien même il essaierait de toutes ses forces de ne pas le faire.

Je me souviens encore de ce jésuite, qui m'a dit en face qu'on lui avait demandé d'enseigner la spiritualité. Quand il a quitté notre maison, ma mère a secoué la tête en signe de désapprobation, en disant: "Nous, mon enfant sommes un peuple spirituel, tandis que lui, même si son Christ venait à lui lui, il Le ferait s'asseoir pour lui prêcher..."

- Y a-t-il d'autres orthodoxes parmi les Indiens? A demandé à nouveau Gregory.

- J'ai rencontré un Esquimau orthodoxe à Plattsburg et un de plus - un très grand Mis Mac. Il y en a peut-être d'autres, je ne suis pas au courant. Mais à l'hôpital indien nous avons deux médecins serbes, les Moscovitch. Ces gens sont de véritables joyaux, ils ont un amour particulier pour notre monde, et ils offrent toute leur aide. "

Lesley le regarda droit dans les yeux.

- Parle-nous si tu le veux de cette histoire avec les masques indiens *. C'était dans tous les journaux et ils ont tous évoqué ton nom. Qu'est-il arrivé exactement?

Vladimir assis, les jambes croisées, et après avoir pris quelques minutes pour réfléchir, me répondit:

"Pour nous, ces masques sont sacrés. Nous les gardons toujours dans l'obscurité, et nous les protégeons avec un tissu de soie. Ils représentent... le personnage saint que nous recherchons. Nous le trouvons dans le silence, dans l'obscurité, où l'on trouve aussi la lumière de notre âme. Notre âme n'est jamais affichée dans des expositions, ou en éclairage artificiel... Ceux qui ont organisé l'exposition ont perdu tout sens de ce qui est sacré, et c'est pourquoi ils s'efforcent de "doucement" le supprimer de nos âmes aussi... Nous aimons la terre, parce qu'elle sait se taire et être fructueuse. Nous avons appris à l'aimer avec humilité, et à l'honorer... C'est quelque chose comme la Sainte Mère de l'Orthodoxie... puisque vous aimez les analogies. Mais, j' en ai trop dit... Levez-vous à présent, et je vais vous montrer mon village... "

Nous sommes montés dans la petite voiture, et je me suis assis à la place du chauffeur. Vladimir était copilote. Il a commencé à nous montrer tous les points de repère:

«Ici, dans le centre du village, vous pouvez voir l'église catholique. Elle est dédiée à Sainte Kateri Tekekwitha, une femme indienne que le prêtre a proclamé sainte. Nous gardons ses os dans cette église, ils accomplissent des miracles. Il s'agit d'un pèlerinage pour les laïcs. Sa vie est belle comme un conte de fées... Pour moi, c'était une folle-en-Christ... C'était une folle pleine de grâce... Elle se roulait dans la neige pour purifier son cœur... Mes compatriotes du village qui sont devenus catholiques ne sont pas particulièrement friands de la propagande catholique, mais ils montrent révérence à leur sainte, c'est leur pression sur le Vatican qui a amené sa béatification... A côté de l'église, il y a un petit musée. Là-dedans, vous trouverez une carte de la confédération, qui décrit en détail l'ensemble des tribus indiennes, les symboles, les chiffres, les endroits d'où ils proviennent, leur parcours historique, leurs langues... Tout est devenu une partie du... musée... Maintenant tourne à droite, ici... c'est notre Centre Culturel. Au-dessus, il y a la station de radio où nous nous sommes rencontrés... C'est de là que j'émets... Maintenant, pendant la période du Triode, et ensuite, pendant le Carême, je joue beaucoup de musique spirituelle de l'Occident et, peu à peu, j'inclus certaines parties orthodoxes, mais tout juste assez pour ne pas être provocateur. La musique spirituelle indienne n'est pas autorisée à la radio. Ce n'est que pour la "longue maison". Le centre culturel est soutenu financièrement par le gouvernement blanc. Les puissances extérieures, du monde "civilisé", veulent nous aider, mais uniquement sur le papier, en réalité, ils veulent nous noyer, nous humilier, nous épuiser, pas tellement nous, mais nos âmes et tout ce que nous portons. Ils veulent faire de nous des masques pour les musées, des clowns lors de fêtes, de la recherche pour les archéologues... Ils n'ont pas pris une bouffée de notre tabac, et ils ne se savent quel genre de... tabac nous préférons. "

Il éclata de rire. Je perdis presque le contrôle du volant... je continuai à rouler en suivant ses instructions - gauche-droite - tout droit etc... Jusqu'à ce que, dans un virage de la route, nous ayons vu une structure moderne mais de forme très inhabituelle...

«C'est notre école, école élémentaire et secondaire. Elle a un bon programme, je l'aime. Elle est vraiment indienne. Outre les sujets classiques de l'éducation de "blanc", nous avons beaucoup d'autres matières qui sont probablement inconnues des Blancs. Nous ne les appelons pas "coutumes" ou "culture", mais les manières "Indiennes", "les voies indiennes" (les sons de la terre), les danses indiennes, les chants et les cris indiens (comme un drame antique), la loi indienne, et d'autres choses. Les terrains qui entourent l'école sont sacrés. Nous avons aussi une "chambre noire", mais pas pour les photos... c'est pour la fabrication du... masque à l'intérieur de nous "

- Va maintenant tout droit, vers l'Est. Continue, jusqu'à ce que tu trouves la route. A deux-trois kilomètres d'ici...

"Voici notre hôpital. C'est un bâtiment neuf et c'est une idée nouvelle pour nous. Quelque chose de salutaire, je l'espère. Il a été construit en 1985. Avant cela, nous avions nos propres hommes-médecine, ou nous avions recours à des hôpitaux de l'homme blanc. Mais... ils étaient difficiles... La plupart de leur personnel n'était pas habitué à nos manières, il était difficile pour eux de s'occuper de nos vieux. Ils doivent être à notre place, afin d'essayer de comprendre... Beaucoup d'entre eux essaient de le faire. D'ailleurs, on peut dire qui aime vraiment et qui peut être discerné parmi les professionnels habituels..."

Vladimir Natawe était le chef de sa tribu, il était leur chef spirituel. C'est lui qui récitait les textes à leurs funérailles et à leurs mariages, il était quelque chose comme un prêtre pour eux. Dans la soirée, il restait assis les jambes croisées dans la "longue maison", à l'écoute des problèmes de son peuple, pour les résoudre avec les conseils qu'il offrait. Il avait le rôle d'un juge, ce qui était l'une des traditions les plus puissantes. C'était un poète et un traducteur, mais aussi un philosophe. Il connaissait leurs problèmes mieux que quiconque, il connaissait aussi les lois strictes qui régissaient leurs tribus. Ceux qui reniaient leurs principes ancestraux et devenaient chrétiens étaient autorisés à rester dans le village, mais on ne leur donnait aucune position. Ils devaient quitter le Conseil des sages, des vieillards, ils "perdaient leur destin", comme on l'a décrit à leur manière spéciale, ils étaient désavoués. Tout cela pouvait ne pas être d'une grande signification pour un Indien ordinaire, mais pour un chef...

Personne dans le village n'a jamais su, jusques en ce jour où il est mort, que leur chef était chrétien orthodoxe. Et Vladimir, qui était Frank pour eux, a vécu et travaillé avec eux, pour eux, avec la crainte toujours présente qu'ils pourraient le découvrir. Il a dû être perpétuellement modéré, attentif, flexible, sinon son image aurait été brisée en eux. Il était en charge de la station de radio pendant des années, et il a également travaillé à leur centre culturel. Il était considéré comme une autorité sur les sujets concernant la tradition, et il était incroyablement touché, chaque fois qu'il trouvait des "parallèles", comme il les appelait, dans la tradition orthodoxe. Il partagea beaucoup de ses expériences avec nous, parce qu'il ne pouvait pas les partager avec son propre peuple. Quelle lourde croix à porter...

Chaque fois que je le voyais sortir du sanctuaire de la petite église orthodoxe de la Mère de Dieu, qui avait des offices en anglais et en français, habillé en servant et tenant un cierge devant les prêtres et les évêques, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander quel genre de cœur ce vieux loup indien avait en lui, qui lui disait en permanence: "Dieu le sait". Et il se prosternait toujours sur le sol, afin que Dieu lui donne l'illumination de gouverner son peuple à travers les tempêtes et les épreuves, et lui donne la force de tenir la lourde charge qui lui avait été donnée, jusques à la fin.

Les années passèrent. Chaque ami qui nous rendait visite à Montréal devait faire le voyage obligatoire vers ce village indien pour rencontrer Vladimir. Et beaucoup d'entre eux m'ont dit qu'ils avaient mis sur le papier leurs propres expériences là-bas.

Un matin, j'ai reçu un appel téléphonique à Montréal, me disant que Vladimir était décédé dans son village. La question qui surgit dans mon esprit était: qui va l'enterrer, que va-t-il advenir de lui? Il avait toutefois laissé des instructions, écrites et précises pour tous les rituels à faire dans la tradition indienne dans la "longue maison" et pour qu'un prêtre orthodoxe lise des bénédictions sur son corps. Naturellement, les Indiens n'avaient aucune idée de ce qu'il entendait par "un prêtre orthodoxe", mais il avait laissé quelques numéros de téléphone aussi.

Ils ont effectivement téléphoné, et un prêtre orthodoxe est venu réciter le service funèbre avant qu'ils ne portent Vladimir dans la longue maison.

Malheureusement je n'ai pas eu l'occasion d'assister au rituel dans la longue maison, mais un ami commun qui ont assisté à l'enterrement m'a transmis les détails.

Deux jours après les funérailles, ce même ami, Michael, m'a apporté les nouvelles, et un paquet. Il m'a dit qu'il avait assisté à tout le rituel. C'était vraiment impressionnant. Quand ils vont à la longue maison, les Indiens mettent des vêtements qui correspondent à leur rang dans le village. Le rituel, qui était bien sûr dans leurs propres langues, avait une forme particulière, un peu comme l'ancien type byzantin. À la fin, le testament du chef de tribu a été donné en lecture à haute voix, devant toute la tribu. Dans son testament, il a mentionné où il laissait chacun de ses biens. Vladimir avait 75 ans tout au au plus. Il avait des enfants, des petits-enfants et des arrière petits-enfants. Il laissa quelque chose à chacun des membres de sa famille. À un moment, l'indien qui donnait lecture du testament a éprouvé quelques difficultés à lire un nom qui n'était pas indien et, après avoir grimacé un peu, il a mis ses lunettes et a prononcé le nom, d'une manière déformée de la façon suivante: "Ya-nis Ha-dji-ni-ko-la-ou ". Mon ami Michael leva la main et on lui donna le paquet, qu'à son tour il m'a donné.

Quand j'ai ouvert le paquet, j'ai vu ce qui était à l'intérieur: c'était un livre, "La Divine Liturgie", en grec et en anglais, que je lui avais donné il y a de nombreuses années. A l'intérieur, sur la première page, il y avait écrit: "Pour Yanni", et en dessous, en grec: ""Καλή αντάμωση"(A nos retrouvailles!/ Au revoir!)- Vladimir Natawe". J'ai pris cela comme un geste très aimable de sa part, il avait en effet inséré ces mots avant son départ définitif, peut-être parce qu'il avait senti que sa mort était proche. Il avait écrit en grec les mots pour dire "au revoir". Bien entendu, la surprise ne s'arrêtait pas là: il y avait encore autre chose. Lorsque j'ai feuilleté le livre, j'ai été stupéfait, bouche bée... Il avait traduit l'intégralité du texte de la Liturgie en langue mohawk, au-dessus des lignes du texte anglais! Bien sûr, je ne peux pas lire le mohawk, mais je tiens à ce livre comme à un souvenir, cette Liturgie orthodoxe traduite par Vladimir en langue indienne, toute la Liturgie de Saint Jean Chrysostome... Si Dieu m'accorde cet honneur, peut-être que je la publierai une jour...

Des histoires contemporaines comme celle-ci peuvent sembler être comme un conte de fées, parce que notre vie semble également fugitive. Et pourtant, ces histoires sont remplies d'une lumière sans déclin, elles sont les témoignages modernes de cette bienheureuse "folie", de cette levure qui fait lever toute la pâte, de la petite église au sommet d'un îlot de la mer Egée, aux lointaines réserves indiennes du Canada.

Au revoir Vladimir... Karamazov...

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


NOTES
* Pour l'information du lecteur, je vais brièvement signaler les événements. Le gouvernement canadien avait décidé d'ouvrir un nouveau musée dans l'Ouest canadien, dans la ville de Calgary, où seraient exposés entre autres un certain nombre de masques indiens, qu'il avait empruntés de manière "peu orthodoxes" d'une maison longue, comme objets folkloriques... Ceci a provoqué l'indignation des Indiens, qui ont demandé à Vladimir de se pencher sur la question, de visiter l'exposition aux frais du gouvernement et de donner son avis à son peuple ainsi qu'au gouvernement...

Sur Parlons d'Orthodoxie: Le président Vladimir Zelensky a refusé de cosigner avec le patriarche Bartolomée un texte commun


Le Président ukrainien a refusé de signer une déclaration commune suite à des pourparlers menés en Turquie avec le patriarche Bartholomée.

De nombreux évêques de l'Eglise de Constantinople, en particulier le métropolite Emmanuel de France, ont assisté à la rencontre qui a eu lieu à la résidence du patriarche.

Les médias rappellent que le président Zelensky a souligné que l'Etat ukrainien ne s'ingère pas dans les affaires de l'Eglise. Il se dit que la partie écologique du projet de texte a paru inacceptable au Président ukrainien.


Le projet ne contenait pas d'assertions politiques susceptibles d'être mises en cause. Cependant l'équipe du président ukrainien a considéré non recevable une partie de ce texte élaboré au Phanar conjointement avec le Ministère des affaires étrangères d'Ukraine.

jeudi 8 août 2019

Serge Komarov: Du nationalisme au schisme : le chemin des anciens ecclésiastiques de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]



Les métropolites Siméon (Chostatski) et Alexandre (Drabinko), les archiprêtres Andreï Dudchenko et George Kovalenko sont maintenant dans la même équipe que les organisateurs du schisme ukrainien. Photo : UOJ
Comment les Métropolites Siméon (Chostatski) et Alexandre (Drabinko), les prêtres Andreï Dudchenko et George Kovalenko sont arrivés au schisme.
L'Ukraine souffre d'un schisme ecclésial. Il est semblable au poison qui, une fois dans le corps, cause de graves douleurs. On dirait une tumeur qui draine les sucs vitaux du corps. C'est comme un enfant à naître mort qui se décompose et détruit la chair de la mère. Le schisme est le principal problème de l'Ukraine, donnant lieu à une nouvelle chaîne de désordre dans l'ordre social et politique.
Mais l'effet le plus dangereux du schisme n'est même pas l'impact destructeur sur la vie de l'État dans son ensemble, mais le changement de personnalité qui suit inévitablement leur passage dans la fausse Église. Mais le plus horrible est ce qui se passe dans un schisme avec un homme, avec son âme.
Il n'est pas nécessaire d'inventer des fables et des histoires d'horreur. Nous en avons des exemples devant nous. Nous parlerons des membres célèbres du clergé qui sont passés de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] à l'église schismatique du tomos . Ce qu'ils font, disent et écrivent maintenant laisse une impression déprimante. Et vous vous demandez involontairement : à quel point l'Église a raison de dire qu'elle a toujours considéré le schisme comme le péché le plus grave et n'a vu qu'une seule façon de résoudre ce problème : par la repentance des schismatiques.
Fugitif du "monde russe"
Ex-Métropolite Siméon (Chostatski), ancien métropolite de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], maintenant clerc de l'église schismatique. Il est diplômé du séminaire de Moscou, a été tonsuré moine au monastère Danilov. Au siège épiscopal à Vinnitsa s'est montré comme un bon gestionnaire, a été respecté par les gens de l'église. Peu de temps avant le "Conseil d'unification" de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], il a piégé le troupeau, promettant de ne pas y participer, mais il est finalement apparu au "concile". A partir de ce moment, une autre histoire du métropolitain a commencé - l'histoire des mensonges, de la trahison, de la ruse jésuite, de la confusion de l'esprit.
Siméon a commencé son chemin vers l'église schismatique avec la prise de la cathédrale de Vinnitsa. En tant que chef de la communauté, le métropolite a présenté à l'avance au dix légal, qui détermine le sort de la communauté, son peuple. Le jour du "Concile d'unification", le temple était occupé par des durs à cuire d'une construction sportive qui, avec les employés de la SBU [KGB ukrainien], ont mis des "gardes" et pris les clés de la cathédrale.
Le transfert de la communauté de la cathédrale à l'église schismatique a été "unanime" - dix personnes plus Siméon ont voté pour changer la juridiction. Et 300 paroissiens, la moitié du chœur, tout le chœur d'enfants, presque tous les prêtres ont été obligés de partir.
Peu après avoir quitté l'Église canonique, Siméon déclara qu'il n'y avait pas d'amour dans l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] et qu'il avait lui-même trompé les gens pendant de nombreuses années, prêchant les idées du "monde russe". La remarque de l'ex-métropolite selon laquelle on offrait de l'argent au clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] pour qu'il n'aille pas à l'église schismatique (Siméon n'en a donné aucune preuve factuelle) a reçu une large publicité.
Le 28 décembre 2018, le Métropolite Siméon a intenté une action en justice devant le tribunal de la ville de Vinnitsa en demandant l'annulation du décret de Sa Béatitude le Métropolite Onuphre de Kiev et de toute l'Ukraine du 17 décembre, qui le libère de l'administration de l'éparchie Vinnitsa et lui interdit la prêtrise. Le tribunal a rejeté la demande.
La remarque de l'ex-métropolite Siméon selon laquelle le clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] s'est vu offrir de l'argent pour qu'il n'aille pas à l'église schismatique a reçu une large publicité.
Craignant que les croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] n'offrent des prières près de la cathédrale de Vinnitsa, Siméon a dit qu'ils " veulent prendre la cathédrale à l'église orthodoxe d'Ukraine  [schismatique] pour que la langue ukrainienne ne soit pas entendue dans la cathédrale de la Transfiguration, pour que ceux d'entre vous qui désirent l'église Ukrainienne soient maudits à la 10e génération ex-cathédrale, afin que l'idéologie du "monde russe" plutôt que la foi chrétienne soient prêchée" dans cette dernière.
Aujourd'hui, l'ancien métropolite reste dans une structure schismatique, continuant à dire du mal des frères et associés d'hier. Évidemment, il souffre d'un échec du "Concile d'unification", où il n'a pas été élu à la direction de «l’église » nouvellement formée. Il est également tourmenté par l'échec du projet de l’église schismatique à Vinnitsa et par la perte de la plupart des paroisses de Siméon. En même temps, la hiérarchie des transfuges ne peut pas s'humilier pour se repentir et revenir à l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
A cet égard, les paroles du Métropolite Luc de Zaporojiye viennent à l'esprit : "Si nous nous tournons vers les histoires personnelles des dirigeants actuels de l'église schismatique, nous remarquons immédiatement le fait inesthétique qu'ils sont unis par une passion pécheresse spécifique - l'impardonnabilité. La rancune en tant que qualité est la tendance d'une personne à manifester des souvenirs persistants et obsessionnels de ressentiment, d'insulte, d'injustice, de " mal et de mal ". De plus, une personne malveillante n'a aucun désir sincère de pardonner et veut souvent se venger."
L'accusateur d'hier du schisme passé!
Ex-Métropolite Alexandre (Drabinko), ancien métropolite de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], aujourd'hui "métropolite" de l'église orthodoxe ukrainienne [shismatique]. Il est diplômé du Séminaire théologique de Moscou, puis de l'Académie théologique de Kiev. En 2002, il a soutenu sa thèse "L'Orthodoxie dans l'Ukraine post-totalitaire (Jalons de l'histoire)", dans laquelle il a critiqué l’église ukrainienne du patriarcat de Kiev, celle de Macaire et le patriarcat de Constantinople, dont il a qualifié directement les actions en Estonie d'anti-canonique. La brochure d'Alexandre (Drabinko) "Pourquoi les groupes schismatiques en Ukraine sont qualifiés de non canoniques" a été rééditée trois fois. Il a été scénariste du film "Anatomie du schisme" (2003), où une position sans équivoque sur les schismes autocéphales ukrainiens a été exprimée : le schisme est un péché qui ne peut être guéri que par le repentir de ceux qui y sont tombés et leur retour ultérieur.
Mais à mesure que Drabinko s'engageait dans des relations à différents niveaux avec des membres de groupes autocéphales, son point de vue commença à changer. Sa vie changea également.
Le 21 février 2012, le Synode des COE a démis Drabinko de ses fonctions de président du Département des relations extérieures de l'Église de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]et de rédacteur en chef de son site officiel et l'a retiré en tant que membre permanent du Saint Synode de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]. La référence au journal n° 23 de la réunion synodale dit ce qui suit :
"Ses actions destructrices (celles du Métropolite Alexandre - Ed.) et son mauvais comportement, ses intrigues et son style de vie sèment la confusion et la suspicion parmi l'épiscopat et le clergé, causent un grand embarras chez les croyants.
Commentant cette décision du Synode, Mgr Mitrophane (Yourtchouk), alors chancelier de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], a déclaré que l'archevêque Alexandre avait fait part de ses réflexions pour l'opinion du métropolite Vladimir, primat de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique].
"Ses actions destructrices et sa mauvaise conduite, ses intrigues et son style de vie sèment la confusion et la suspicion parmi l'épiscopat et le clergé, causent un grand embarras parmi les croyants."
Extrait de la Résolution du Saint Synode de l'UOC
En juin 2013, dans de nombreuses publications médiatiques et dans la blogosphère, le nom de l'archevêque Alexandre s'est avéré lié à l'histoire de l'enlèvement de deux religieuses - l'higoumène et l'une des habitantes du monastère de Kiev du Pokrov [Protection de la Mère de Dieu]. L'archevêque a été impliqué dans une affaire criminelle en tant que témoin.
Le 25 mai 2018, le Saint Synode de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] a résolu : "De demander au métropolite Alexandre de Pereyaslav-Khmelnitsky et Vishnevoye de ne pas diffamer la mitre qu'il porte avec son comportement indécent et sa vie, et aussi de s'abstenir de tout discours et déclaration publics qui provoquent l'indignation parmi l'épiscopat, le clergé et le laïcat de l'Église orthodoxe ukrainienne et embarrassent le cœur des croyants. Si cet avertissement fraternel est ignoré, le Saint Synode devra prendre une autre décision disciplinaire canonique."
Alors qu'il était encore métropolite canonique, Drabinko n'hésita pas à calomnier l'Église, qui est sa mère spirituelle et dans laquelle il reçut tout : tonsure monastique, sacerdoce, office religieux, éducation, etc.
" l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] est devenue une île de l'identité russe en Ukraine. l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]est vraiment la plus grande "île russe" des "eaux" publiques ukrainiennes.
En même temps, le hiérarque a admis qu'il est... le principal idéologue du "monde russe" : "Savez-vous que la théorie du "monde russe" m'appartient ? Donc, si nous avons un seul espace slave, alors il n'y a pas de problème pour le Patriarche de Kiev et de toute la Rus' d'être à Kiev" (d'après une interview avec le journal "Segodnya" du 16 juillet 2010).
Sa Béatitude Onuphre eut pitié de Vladyka Alexandre jusqu'à sa chute dans le schisme. Alors que le clergé de Kiev était scandalisé par les actions et les déclarations de l'odieux métropolite, Sa Béatitude pria pour lui et ne prit aucune mesure canonique.
Le Métropolite Alexandre remboursa Sa Béatitude pour son indulgence et son amour fraternel très particulier. Après la trahison de son Église natale et le transfert au patriarcat de Constantinople, puis à l’église schismatique, Drabinko poursuivit le Métropolite Onuphre. Le document contenait la description suivante : "pour la protection de l'honneur, de la dignité, de la réputation et la réparation du préjudice moral."
Les déclarations ultérieures de Drabinko peuvent être rassemblées dans un livre d'aphorismes. Il est difficile de dire ce qu'il y a de plus exagéré - mensonges ou fabrications, hérésies ou analphabétisme, doubles standards ou manipulation délibérée des faits.
Par exemple, dans une récente interview, il a dit : "Nous avons l'église orthodoxe d'Ukraine, qui a pris sa place dans le diptyque des églises locales orthodoxes, et elle n'ira nulle part. Ceux qui n'y croient pas croient que Poutine viendra avec des tanks et que nous n'aurons pas l'Ukraine."
L'ex-métropolite a dit à propos de Vladyka Gideon (Kharon) qu'au Sénat américain " il se plaignait d'une certaine oppression, de persécution, que l'Eglise orthodoxe ukrainienne aurait subie récemment de la part du pouvoir politique actuel en Ukraine.
Après que l'Eglise orthodoxe chypriote ait commencé à recueillir des signatures pour défendre les droits des croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme, Drabinko a qualifié cela de "provocation".
Commentant le retour du prêtre Nikolaï Brega et de la communauté du schisme à l'Église canonique, le hiérarque interdit du sacerdoce a noté que le père Nikolaï "se repent comme des poules de la "basse-cour" d'Orwell", et a appelé le repentir "tomber à genoux devant le khan dans un chapeau blanc", "esclave et asiatique", et la manifestation de la "machine totalitaire propagande de l’orthodoxie du type moscovite."
D'ailleurs, Drabinko a immédiatement "congédié" le Père Nikolai Brega du poste de recteur et lui a ordonné de fermer son temple. Voici une belle "démocratie européenne".
Peut-être que seule la prière peut aider ici. Tomber dans le schisme a vraiment embrouillé l'esprit de l'ancien hiérarque. Une conscience malsaine cause un esprit malsain. Mais c'est un homme instruit et relativement jeune. Comme on dit, il avait autrefois beaucoup de bonnes qualités humaines. Où est passé tout ça ? En vérité, quand Dieu veut punir une personne, il lui enlève son esprit.
Moderniste moderne
L'archiprêtre Andrei Dudchenko. Un ancien clerc du temple où je suis allé pendant huit ans. Un homme ouvert d'esprit, un bon publiciste dans le passé jusqu'à ce qu'il s'emporte avec les idées de l'autocéphalie et entre en communication avec les schismatiques. Ce qu'il a commencé à écrire et à dire plus tard a dépassé les limites du modernisme le plus moderne. Il n'est pas surprenant qu'aux tout premiers jours de l'existence de l'église schismatique, Doudtchenko était déjà là.
"L'Église de Dieu en Christ est plus large, plus profonde et plus grande que ma propre étroitesse confessionnelle... L'Église de Dieu existe - et elle se compose de tous ceux qui sont fidèles à Dieu et à Son Christ. Où qu'ils soient, où qu'ils se trouvent, quels que soient les territoires terrestres dispersés et divisés dans lesquels ils se trouvent."
Ce n'est pas écrit par un protestant - c'est écrit par un prêtre orthodoxe (alors prêtre de l'Église canonique). Pour lui, l'Église est généralement toute croyant en Christ, sans différences confessionnelles. Croyez comme vous voulez, priez avec qui vous voulez et comme vous voulez... Il n'y a aucun motif de division du tout !
Une citation d'un autre article de Doudtchenko : " Parmi toutes les formulations théologiques affinées, nous répétons la confession de foi dans l'Église : " une, sainte, catholique et apostolique ". Mais où est cette église une? Vous pouvez répéter le Symbole de Foi mémorisé et vous calmer, mais il suffit d'ouvrir les yeux et de vous assurer que l'Église n'est clairement pas une avec nous. Nous sommes divisés en orthodoxes et catholiques, gréco-catholiques [uniates] et diverses juridictions orthodoxes qui ne se reconnaissent pas mutuellement. Mais y a-t-il une raison à cette division ?"
En effet, y a-t-il une raison à la division entre orthodoxes et catholiques, orthodoxes et protestants, orthodoxes et protestants, orthodoxes et uniates ? Qu'est-ce que ça change ? Pour Doudtchenko - aucune différence. Évidemment, la question des frontières de l'Église ne présente aucune difficulté dogmatique pour lui. Il n'y en a pas, et c'est tout. Croyez ce que vous voulez.
Certes, pour l'archiprêtre banni du sacerdoce, les anciens canons de l'Église ne font pas autorité. Mais depuis que nous avons commencé cette conversation, il vaut la peine de rappeler certains des canons qui se rapportent au schisme.
10e canon des Saints Apôtres : "Si quelqu'un prie en compagnie d'un excommunié, il sera excommunié lui-même."
45ème Canon des Saints Apôtres : "Que tout évêque, ou presbytre, ou diacre, qui ne fait que prier avec des hérétiques, soit suspendu, mais s'il leur a permis d'accomplir un service quelconque comme clercs, qu'il soit déposé. (de son office)"
65ème Canon des Saints Apôtres : "Si un ecclésiastique, ou un laïc, entre dans une synagogue de Juifs ou d'hérétiques pour prier, qu'il soit déposé et excommunié."
Notons que « l'exclusivisme confessionnel » est partagé non seulement par l'Église orthodoxe, mais aussi par l'Église catholique, affirmant que le Christ "a établi et soutient continuellement ici-bas Sa sainte Église, la communauté de foi, d'espérance et de charité" et l'a créée comme "assemblée visible et communauté spirituelle". "C'est l'unique Église du Christ qui, dans le Credo, est professée comme une, sainte, catholique et apostolique.
Selon l'enseignement de Doudtchenko, ceux qui sont dans le schisme peuvent facilement y rester, sans douter du tout de leur choix. Chercher la vérité et écouter la voix de l'Église n'est pas nécessaire du tout.
Discutant du Concile de Crète de 2016, qui n'est jamais devenu panorthodoxe parce que les quatre Églises ne sont pas apparues du tout, Doudtchenko a écrit : "La principale nouveauté du Concile est la condamnation du fondamentalisme, même orthodoxe". C'est ce dont rêve le moderniste - la destruction complète de la tradition orthodoxe, y compris la tradition théologique !
Les textes de Doudtchenko nous rappellent les paroles du célèbre apologiste contemporain, le prêtre Georgy Maximov : "L'imprécision et l'incertitude générale de l'ecclésiologie dans l'esprit de beaucoup d'orthodoxes conduit à une insensibilité à toute la gravité du péché de schisme, à une incompréhension de ce qu'est la mort spirituelle et l'inimitié envers Dieu et que les schismatiques ne sont pas moins étrangers à l'Église que les hérétiques".
Œcuméniste-nationaliste
L'archiprêtre George Kovalenko, ancien clerc de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], maintenant "prêtre" de l'église schismatique. Dans le passé, il a occupé de hautes fonctions dans l'Église. Une personne éduquée intéressante dans le passé jusqu'à ce qu'il s'emporte avec des idées nationalistes et autocéphales. Le fait qu'il ait commencé à écrire et à parler dès le début des années 2010 est généralement difficile à classer et à définir. Il semble que c'est la "théologie ukrainienne" même que Kovalenko essaie de créer dans son institution œcuménique, "L'Université orthodoxe ouverte de Hagia Sophia-Sagesse."
Ainsi, en 2013, à la veille du défilé de la fierté LGBT, Kovalenko a déclaré qu'à son avis, l'homosexualité est "qualifiée" de perversion "pour le moment".
Le prêtre apparaissait régulièrement sur la place Maïdan, y parlait et dans ses discours et publications de l'époque, il soutenait activement la "révolution de la dignité."
En 2015, il publie "Les dix commandements d'un Ukrainien" - une déformation blasphématoire du Décalogue. Par exemple, dans le deuxième "commandement", Kovalenko propose la thèse suivante : "Un Ukrainien croit en Dieu et en l'Ukraine donnée par Dieu. Un Ukrainien reste Ukrainien même quand il/elle est en dehors de l'Ukraine et remercie Dieu pour tout." Il s'avère qu'il faut croire non seulement en Dieu mais aussi en l'Ukraine... Il s'avère que seul un Ukrainien reste Ukrainien lorsqu'il quitte l'Ukraine. Cela ne s'applique certainement pas à un Mexicain ou à un Italien. Quelle perspicacité incroyable !
Kovalenko est connu comme lobbyiste pour des projets catholiques. Par exemple, il est l'auteur d'une pétition déclarant Noël catholique jour férié le 25 décembre. Le 7 mars 2016, sur le site du RISU et quelques heures plus tard sur le site officiel de l'UGCC, la nouvelle "Chrétiens orthodoxes du monde" est publiée : "Il est temps de reconnaître la terrible vérité sur le pseudo-Concile de Lvov de 1946." L'un des signataires du document était notre odieux archiprêtre. L'une des phrases de l'appel se lit comme suit : "Nous inclinons la tête devant les martyrs de l'Église gréco-catholique [uniate] ukrainienne..."
Récemment, Kovalenko a appelé l'église uniate ukrainienne et l'église schismatique "les sœurs indigènes, qui ont des racines communes dans l'église de Vladimir à Kiev, peuvent se comprendre et trouver de nombreux domaines de coopération".
Avec des représentants du « patriarcat de Kiev » schismatique et de l'église uniate, il a signé une déclaration affirmant que la position de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique] ne correspond pas à l'Evangile et à la vérité historique. Les auteurs de la déclaration ont "regretté" que "ni l'Eglise orthodoxe russe ni l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique (Patriarcat de Moscou) n'aient reconnu jusqu'à présent leur complicité dans les événements tragiques du XXe siècle qui ont interdit et tenté de liquider l'Eglise catholique ukrainienne grecque [uniate], ainsi que dans les autres crimes du régime totalitaire et athée de l'URSS contre la liberté de conscience et la dignité humaine".
Le père George a ouvert son "Université orthodoxe ouverte de Hagia Sophia-Sagesse." avec l'aide et la participation des Uniates.
En 2017, le programme "Secrets du Code de la Foi : L'émission "Chrétiens ou païens" a été diffusée sur la chaîne de télévision "1 + 1" avec le père George Kovalenko comme animateur. L'archiprêtre devant les caméras a ostensiblement enlevé les vêtements sacerdotaux et a quitté l'église, commentant son acte symbolique par le fait qu'il n'avait pas trouvé la vérité dans l'Eglise et qu'il partait à sa recherche dans le monde. Le prêtre poursuivit la recherche de la vérité dans les conversations avec les magiciens, les homosexuels, les sectaires, et suggéra de la chercher même dans le paganisme.
Sur TSN diffusée le 26 juillet 2018, Kovalenko a déclaré qu'il n'y a pas d'amour et de respect les uns pour les autres dans l'Église orthodoxe ukrainienne aujourd'hui.
En 2018, il a encouragé les croyants à célébrer l'Halloween et à l’appeler le Jour de tous les NON-Saints. En juillet 2019, il a déclaré que les saints Pierre et Fébronie de Mourom ne pouvaient pas être considérés comme les patrons de la famille et que les Ukrainiens ne devaient pas les honorer comme tels.
Les idées théologiques et philosophiques du « père » George l'ont conduit à l'église schismatique. Eh bien, ce résultat est logique parce que le nationalisme réduit inévitablement la pensée à un niveau de petite ville et conduit un penseur ecclésiastique à "son" "église nationale". Cette voie est inévitablement liée à l'aberration du sentiment moral - après tout, l'idée nationale absorbe tout ce qui est vivant et humainement normal.
Les homosexuels sont bons pour Kovalenko ; l'église gréco-catholique [uniate] est une sœur ; les canons de l'Église sont annulés ; Halloween est une bonne fête ; les saisies de temples de  sont ignorées ; il n'y a aucun exemple d'amour dans toute l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]. Qu'est-ce que je peux dire ? Kovalenko s'est retrouvé là où il avait passé toute sa vie - à côté de Philarète Denisenko, Epiphane Doumenko, Eustrae Zoria, etc. Il est l'exemple d'une personne qui entre dans le schisme par fascination pour les idées nationalistes et œcuméniques.
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"Évitez les mauvais conseils de ceux qui sont mauvais et qui sont tombés hors de l'Église, car en vérité, ces gens sont des serpents. Ennemis et loups, sous le couvert d'être amis, et vêtus de peaux de moutons, ces loups hurlants cherchent de la nourriture et, quand ils trouvent un mouton sans défense, l'attrapent et le déchirent. C'est ainsi qu'agissent ces astucieux et faux maîtres, prétendant être pieux et revêtus extérieurement de l'image de la pauvreté, obscurcis dans leurs pensées intérieures, amateurs de plaisir, chrysophiles [aimant l'or, les richesses], prétentieux, fiers, orgueilleux, aimant les escarmouches et la gloire, vindicatifs et complètement fous."
Ces paroles du grand combattant contre les schismes, ascète des XIII-XIVe siècles, saint Théolepte, Métropolite de Philadelphie, sont rappelées maintenant, dans une conversation sur nos renégats. Un jour, qu'ils ont écouté ceux qu'ils n'auraient pas dû écouter. Maintenant, ils empoisonnent eux-mêmes ceux qui les écoutent avec leurs idées enivrantes. Et vous devez comprendre où mènent des personnalités publiques comme Drabinko, Doudtchenko, Kovalenko et d'autres de leur espèce.
Que faudrait-il faire pour éviter que la même chose ne nous arrive à nous comme à l'ancien clergé de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique]  ? Il n'y a qu'une seule réponse : faire confiance à l'Église. Croire que la sagesse de l'Église a été éprouvée par le temps, et qu'elle n'est pas de ce monde. Accrochez-vous à l'Église, en vous souvenant que "les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle" (Matthieu 16, 18). Faites confiance au chef de l'Eglise orthodoxe ukrainienne [canonique], Sa Béatitude Onuphre, qui est devenu aujourd'hui une figure qui unit les orthodoxes canoniques autour de lui. Souvenez-vous: Dieu n’abandonnera pas Son peuple. Nous ne devons être que ce que nous devrions être.
Nous penserons au schisme comme l'enseignait saint Théolepte : "L'Écriture dit que ceux qui ont crucifié déchirèrent la tunique du Christ et tirèrent au sort ses vêtements. Un schismatique, cependant, non seulement divise la pensée juste des fidèles, qui préserve l'unité et le consensus de l'Église, mais divise aussi les diverses assemblées, sectionnant et divisant l'Église unie ; il remplace le nom du Christ par des noms humains.".
En ce qui concerne les schismatiques eux-mêmes, notre attitude ne change pas. Nous regrettons leur rupture et attendons avec impatience leur retour. Et nous espérons un miracle parce que nous croyons en Dieu qui fait des miracles. Tout est possible pour Dieu.
Je voudrais terminer avec les paroles de ce même saint Théolepte, qui a mis toute sa vie dans la lutte contre les schismes de l'Eglise. C'est un appel aux schismatiques contemporains. Les mots semblent d'actualité et sont tout à fait adaptés à notre situation actuelle. Vladyka Simeon, Vladyka Alexandre, Père Andrei, Père George ! J'écris "Vladyka" et "Père" parce que l'Église ne vous a pas encore déposés. Écoutez-nous ! Et sentez notre souci sincère pour votre sort et celui de ceux qui vous suivent. Nous vous attendons. Et nous prions Dieu pour votre retour.
"En tant que vos frères, nous pleurons votre séparation de l'Église... Nous désirons votre retour avant que la gangrène mortelle ne se répande en vous. Le choix entre la vie et la mort vous est donné. Maintenant, il n'y a aucune circonstance indépendante de vous qui entrave votre volonté à la santé... Tant que la balance du changement est entre vos mains, révélez votre disposition à l'Église qui ressuscite. Ne restez pas, fils, en désaccord avec votre Mère, en la réprimandant et en arrachant ses enfants par des verbes destructeurs pour que le dernier jour ne vous trouve pas dans la profanation du sanctuaire et dans la rupture de l'unité de l'Eglise."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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