jeudi 14 novembre 2019

La trahison d'Isengard



La référence ci-dessus [à Isengard] vient du Seigneur des Anneaux de Tolkien. Il décrit le régime d'Isengard sous Saroumane le Blanc, le plus grand des cinq Sorciers (Istari) qui sont les êtres semi-divins corporels envoyés pour guider la Terre du Milieu.

Au milieu d'Isengard se trouvait la grande tour Orthanc, d'où régnait Saroumane. A l'origine, il était la main tendue parmi les Istari et donc leur chef. Ni aussi belliqueux que Gandalf le Gris, ni aussi puéril que Radagast le Brun, Saroumane était plus prudent. C'était lui, le stable. Et pourtant, il tomba dans l'erreur et finalement, il trahit sa vocation divine.

Mais le monde de Tolkien n'est pas notre monde.  Du moins, ce n'est que la semaine dernière que nous avons appris de mauvaises nouvelles :  Le patriarche Théodore II d'Alexandrie et de toute l'Afrique a succombé à la torsion des bras du gouvernement grec. Ce fut un coup de poing collectif dans le ventre de tous ceux d'entre nous qui sont surpris par les actions scandaleuses perpétrées par Bartholomée en Ukraine. Compte tenu de son attitude prophétique, de sa bonté pastorale et de son pèlerinage en Ukraine où il a rencontré l'Église souffrante l'an dernier, sa trahison est des plus amères.

Nous attendions ceci depuis longtemps de Bartholomée, après tout, il télégraphie son œcuménisme et son hétérodoxie depuis plusieurs décennies maintenant. Je crois que c'est en 1991 qu'il a informé un journaliste américain que "d'une manière générale, l'Eglise orthodoxe est pro-vie". Des mots et des phrases comme "en général" sont alarmants en soi ; rhétoriquement, ils vendent la mêche*, pour emprunter un cliché. Chaque année, à chaque proclamation, nous avons vu le patriarche œcuménique pousser la fenêtre d'Overton de plus en plus loin vers la gauche. C'était toujours alarmant, mais avec le temps, tout le monde a vu le masque se détacher.

Depuis son ascension au Patriarcat œcuménique, Bartholomée n'a jamais manqué de décevoir les mondialistes qui l'entourent. Beaucoup d'entre nous ont détourné le regard (moi y compris). Après tout, c'est un dhimmi qui sert au gré du gouvernement kémaliste en Turquie et n'est donc pas plus l'archevêque d'une ville chrétienne que l'homme sur la lune. Non seulement il règne sur un troupeau en déclin, mais il doit recevoir l'autorisation du gouvernement turc pour réparer les quelques églises existantes qui subsistent dans son "patriarcat". Néanmoins, toutes choses étant égales par ailleurs, il a joué les cartes qui lui ont été distribuées du mieux qu'il a pu.

En fin de compte, ce que Bartholomée a fait n'était pas une grande surprise : Nous savions qu'il allait vendre son Siège sur le fleuve (Tibre). Et grâce au pontife en exercice qui réside maintenant au Vatican, il a trouvé une âme sœur.

Mais pas Théodore. Nous attendions plus de lui. S'il y a une Église martyre qui opère dans le monde aujourd'hui (en dehors d'Antioche), c'est bien l'Afrique.

Quant à l'Église de Grèce, encore une fois, pas de surprises. Un pourcentage important des évêques de cette Église sont des hommes compromis ; les autres sont habitués à recevoir leur salaire à même les deniers publics. Et puis il y a le fait que l'Église de Grèce est une sorte de chimère, les diocèses du sud étant les éléments constitutifs d'une Église autocéphale tandis que les diocèses du nord et certaines îles sont dirigés par des évêques nommés par Istanbul. Elle n'est ni chair nji poisson, et donc ses prétentions à une authentique autocéphalie sont bidons.

Je pourrais continuer. Alexandrie reçoit également des fonds du gouvernement grec (tout comme Constantinople) et la Grèce s'est révélée être un satrape souple du département d'État américain.

Il est intéressant de noter que ce n'est pas la première fois que le gouvernement grec entrave l'Église orthodoxe dans sa mission évangélique. Il y a plusieurs décennies, lorsque les dirigeants de l'Église évangélique orthodoxe (EOC) se sont rendus à Istanbul pour rencontrer le Patriarche Dimitri, le  Bartholomée Archandonis alors métropolite de Philadelphie a fait en sorte que la porte leur soit fermée au nez. C'était sur ordre du gouvernement grec qui ne voulait pas d'un afflux d'Américains non grecs inondant l'archidiocèse orthodoxe grec d'Amérique du Nord et du Sud.

Pourquoi cette question ? Parce que l'Eglise orthodoxe grecque d'hier et d'aujourd'hui n'est rien de plus qu'un agent non enregistré qui répond aux besoins d'un gouvernement étranger. Nous attendions plus de l'Église d'Alexandrie.

Mais c'est là que le bât blesse. Voyez-vous, le but d'avoir un épiscopat célibataire est d'assurer l'indépendance vis-à-vis des pouvoirs séculiers. Les hommes mariés, nous dit-on, connaissent toujours leur famille. C'est vrai, après tout, Dieu Lui-même l'a mandaté dès le début de la race humaine. Le premier ministère d'un homme est auprès de son épouse, puis de ses enfants, il va naturellement les favoriser par rapport à la famille d'un autre homme.

Et puis il y a le fait que pour accomplir ce ministère, l'homme marié doit gagner son pain à la sueur de son front. C'est aussi le mandat de Dieu. Cela signifie que sa vie ne sera pas un jeu d'enfant et que, même dans le meilleur des cas, il sera forcé de faire des compromis en cours de route. Il peut même faire des choses contraires à l'éthique et même criminelles. Malgré tout, ces actions malheureuses sont les exceptions qui prouvent la règle, qui est son devoir envers sa famille.

On nous dit donc que c'est pour cela que les hommes mariés ne peuvent pas devenir évêques. Parce que la propension au népotisme et au compromis est trop grande. La plupart des familles ne sont qu'à un ou deux chèques de paie de la ruine financière. Le loup est toujours à la porte de n'importe quel maître de maison, même lorsque les choses vont bien.

Les moines, cependant, sont à l'abri de ces menaces. Ou du moins, ils sont censés l'être. Ainsi nous dit-on, notre épiscopat devrait être tiré de leurs rangs. Après tout, il est plus facile pour un homme célibataire de se sacrifier et de sacrifier son bien-être afin de repousser les forces séculières. Il n'a rien à perdre. C'est du moins l'idée.

Il est clair que nous devons supposer que l'Église africaine n'est pas dirigée par d'authentiques moines-évêques. Cela ne veut pas dire que le Patriarche Théodore n'a pas de conscience. Vous pouvez voir la douleur sur le visage de Théodore alors qu'il commémore Serge Doumenko, le faux métropolite de Kiev. Vous pouvez aussi voir l'air suffisant de triomphe sur le visage du ministre grec dont le travail consistait à tordre les bras de Théodore. Un vrai moine, celui qui vit au jour le jour et qui a foi dans le Seigneur, aurait dit au ministre grec de "dégager" et pour faire bonne mesure aurait réuni quelques moines pour le jeter dehors.

Il y a plusieurs siècles, saint Basile le Grand fit à l'empereur Théodose le Grand un discours sérieux de reproche. L'Empereur fut stupéfait et il gronda Basile, lui disant qu'il n'avait jamais entendu un évêque lui parler ainsi. Basile répondit nonchalamment : "C'est parce que tu n'as jamais vu un vrai évêque".

Hélas, nous aurions pu avoir besoin d'un tel évêque aujourd'hui, au moins à Alexandrie. Si ma mémoire est bonne, c'est le Siège où fut pasteur saint Athanase le Grand, une autre hiérarque qui n'avait jamais lu How to Win Friends and Influence People. Et il fut exilé pas moins de cinq fois et pour cela il est connu par l'appendice: Athanasius contra mundum ("Athanasius contre le monde"). Je suis sûr que sa vie fut dure et désagréable. Pourtant, aujourd'hui encore, il se tient au Ciel comme saint. Les serviteurs du temps d'alors et les flagorneurs qui menaient une vie douce et ne disaient jamais un mot, n'y sont pas vraiment.

Le temps est peut-être venu d'ouvrir l'épiscopat aux hommes mariés. Au moins avec eux, vous savez ce que vous obtenez. Nous n'obtenons certainement pas le leadership spirituel de "moines" comme Théodore et les évêques grecs d'Afrique qui aiment leur vie douce.   - Je n'ai pas besoin d'expliquer le graphique.  100% d'entre vous comprendront.  La trahison à ce niveau est mortelle.


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