mercredi 27 novembre 2019

Comment aider l'Eglise et comment la court-circuiter




Le jeudi 21 novembre, recevant à Moscou le prix pour ses efforts en faveur de l'unité ecclésiale dédié à la mémoire du Patriarche Alexis II, le Patriarche Théophile III (Giannopoulos, sur la photo) de Jérusalem a proposé de tenir à Amman (le Royaume de Jordanie est sur le territoire canonique du Patriarcat de Jérusalem) une réunion des Primats des Eglises orthodoxes pour se conseiller mutuellement sur le maintien de la communion eucharistique.

L'Église russe, bien qu'elle se considère comme un parti offensé par l'invasion de l'Ukraine par Constantinople, se félicite de cette proposition. D'autres Églises qui demandent haut et fort l'intervention d'un Concile œcuménique, comme celle de l'Albanie, ne peuvent que considérer cette initiative comme un pas dans la bonne direction. 

D'autre part, le silence embarrassant du Phanar a été interrompu par Mgr Jérôme, archevêque d'Athènes, qui a déclaré qu'il ne participerait à aucune réunion des Primats non convoquée par le Patriarche de Constantinople, parce que seul ce dernier a le droit de convoquer des conciles œcuméniques (prérogative dont le Phanar est le seul à se vanter et qui repose sur un mensonge historique évident, car jusqu'à présent aucun concile œcuménique de l'histoire de l'Orthodoxie n'a jamais été convoqué par un archevêque ou un patriarche de Constantinople) ou tout autre type de synaxes des Primats.

Alors que nous essayons de résister à la tentation de donner à Mgr Jérôme le titre de premier laquais (πρωτοτσιράκι) du Trône œcuménique, réfléchissons à la situation d'impasse dans laquelle ce type de raisonnement pousse l'Église orthodoxe. 

Voici le nouveau paragraphe 22 de l'ecclésiologie phanariotique : "Si un patriarche de Constantinople commet des crimes, seul un Concile œcuménique peut le sanctionner ou le destituer ; cependant, seul le patriarche de Constantinople a le droit de convoquer le Concile qui pourrait le sanctionner ou le destituer pour les crimes commis par lui" (au sens du système pénal italien, cela reviendrait à ne pouvoir poursuivre le voleur pour le vol que sur plainte du même voleur). Bienvenue dans le monde fantaisie du droit canon et du bon sens !

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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