vendredi 18 octobre 2019

Analyse de la trahison des clercs d'Hellade



Le protodiacre André Kouraiev, théologien et blogueur connu, a jugé éhonté le raisonnement du chef de l'Eglise grecque, l'archevêque Jérôme, qui a tenté de présenter l'Eglise de Constantinople comme le défenseur des intérêts de l'Orthodoxie mondiale.

"L'effronterie hellénique", c'est ainsi que le protodiacre a intitulé son message sur les réseaux sociaux, consacré au rapport de l'archevêque lors de l'assemblée d'Athènes le 12 octobre, où la plupart des hiérarques de l'Eglise grecque ont accepté de reconnaître la nouvelle structure religieuse de l'Ukraine (Eglise orthodoxe ukrainienne), créée l'année dernière avec le soutien de Constantinople et des autorités ukrainiennes d'alors.

Dans son rapport, l'archevêque Jérôme a déclaré en particulier, que "toute l'histoire du Patriarcat œcuménique, que ce soit dans les périodes de prospérité ou dans les temps difficiles, est un véritable témoignage de son service toujours désintéressé et sacrificiel auprès des églises orthodoxes souffrantes".

"Que l'Histoire, montre ne serait-ce qu'un exemple semblable! Qu'est-ce que Phanar a sacrifié pour l'Eglise russe en détresse dans les années 20 - 30 du 20ème siècle ? Le Phanar se comporta-t-il en prédateur ou fut-il désintéressé à l'égard des principautés roumaines aux 16ème -18ème siècles ? Combien de moyens les patriarches œcuméniques ont-ils consacrés à des missions au profit d’autres peuples au cours des 5ème -15ème siècles ?" écrit le protodiacre.

Il a également réfuté les propos du chef de l'Eglise de Grèce selon lesquels Constantinople "accorde toujours volontiers et de façon désintéressée l'autocéphalie à l'Eglise d'un Etat indépendant". Le protodiacre a rappelé en particulier que, dans les années 1920, l’Etat polonais a dû verser 12 000 livres sterling au patriarcat de Constantinople pour obtenir l’indépendance de l’Eglise orthodoxe polonaise. Une situation analogue s'était présentée plus tôt, lorsque l’Eglise russe eut besoin de l’autocéphalie.

"Les Byzantins considéraient en réalité la Russie comme une vache à lait", écrit le père André, citant des extraits de chroniques de diverses années, où il était question des réquisitions d'évêques de Constantinople dans la Russie médiévale

Traduit du russe par Marie et André Donzeau

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