lundi 11 février 2019

En mémoire de l’archimandrite Benoît (Petrakis ; †September 8, 1961) [5]

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Le Père Benoît quelques temps avant sa dormition
La repentance d'une sorcière
Au cours d'un de ses voyages missionnaires, le Père Benoît avec ses assistants arriva dans un village où vivait une sorcière notoire. Debout dans l'enceinte de l'église du village, le pasteur prêcha un sermon sur la magie et la sorcellerie par haut-parleur, dénonçant très sévèrement cette sorcière et tous ceux qui avaient recours à la sorcellerie. Il souligna qu'il est impossible pour de telles personnes de recevoir le salut éternel. Tout le village entendit les paroles du pasteur, y compris la sorcière.
Après le sermon, lePère Benoît devait rendre visite à l'un des gardiens de l'église du village, mais le chemin menant à sa maison passait devant celle de la sorcière. A un moment donné, le Père Benoît quitta le bon chemin et  et grimpa.
"Père, ce chemin est très dur", avertirent les compagnons, de Père Benoît.
Mais le Père Benoît continua, après avoir choisi cette voie. Enfin, ils atteignirent leur destination.
Bientôt, les nouvelles suivantes parvinrent au gardien de l'église :
"Père, ce soir, Dieu nous a sauvés d'une mort imminente ! Il s'est avéré que la sorcière nous attendait avec deux grenades à main ! Si tu avais marché devant sa maison, elle te les aurait sûrement jetées à la figure !"
"Gloire à Dieu qui nous a sauvés ! Oui, je sentais que quelque chose n'allait pas, répondit humblement le Père Benoît.
Mais ce n'était pas la fin de l'histoire. Le lendemain, le Père Benoît appela la sorcière à la repentance par les haut-parleurs. Ses paroles et ses prières portèrent leurs fruits, car la sorcière et son fils arrivèrent à l'église ! Le Père Benoît l'accueillit avec amour, et la femme se repentit de tous les péchés qu'elle avait commis au cours de sa vie. Ce fut une véritable victoire du Christ sur Satan.
Après sa confession, l'ancienne sorcière admit :
"Père, heureusement que tu t’es détourné ce jour-là ! Sinon, j'aurais aussi commis ce crime et j'aurais perdu le salut pour toujours !"
"Dieu t’ aime, et il m'a aussi sauvé la vie ", répondit le Père Benoît.
Nouvelles attaques
La lutte du ère Benoît pour le salut des âmes humaines suscita l'opposition farouche de l'Ennemi du genre humain, qui attaquait souvent le bon pasteur. Un jour, la dame de la maison où le Père Benedict avait dû passer la nuit lui a demandé :
"Père, on dirait que cette nuit n'a pas été paisible. Tu n'as pas réussi à t'endormir, n'est-ce pas ?"
"Tu as raison, mon enfant. Le Malin tirait ma couverture et mon drap sans me laisser tranquille une seule minute. Ce n'est que tôt le matin qu'il m'a laissé tranquille à cause de la prière et j'ai dormi un peu."
Une autre fois, le Père Benoît allait à l'église pour célébrer la Divine Liturgie. Sur la route plate, le Diable l'attrapa et l'assomma. Le Père Benoît se releva avec beaucoup de difficulté et dit haut et fort :
"Va-t'en Satan ! Je vais célébrer la Liturgie ! "Va en enfer !"
Le Père Benoît servit cette Liturgie les larmes aux yeux. Et après la fin du service, il dit :
"Frères, nous avons désespérément besoin d'ouvriers évangéliques ! Tant que je serai en vie, aidez-moi le plus possible pour que nous puissions former de bons prêtres, de bons ouvriers. Un bon prêtre (marié ou célibataire), mes frères, a une grande mission. Car un bon pasteur fait du mal au Diable !"
Dans le monde, vous aurez des tribulations (Jean 16:33)

Le large éventail d'activités spirituelles et éducatives du Père Benoît suscitait naturellement l'opposition des ennemis de l'Église. Parmi les raisons de ces persécutions figuraient les discours dénonciateurs du pasteur. Ainsi, dans l'après-guerre, le Père Benoît dénonçait sans crainte et publiquement certaines personnes riches qui étaient obsédées par l'accumulation d'argent et de nourriture dans leurs caves, alors que beaucoup de leurs concitoyens mouraient de faim dans la rue. Les communistes grecs n'aimaient pas particulièrement le pasteur intrépide. Ils essayèrent de diaboliser le Père Benoît par des moyens justes ou injustes, y compris la calomnie. Ils l'accusèrent de détournement de fonds et de propagande anticommuniste, le traduisirent en justice et l'envoyèrent en prison. Bien sûr, ils ne pouvaient pas se passer d'accusations de nature morale : Quelques-uns des ennemis de l'ardent prédicateur, engagèrent une veuve tristement célèbre pour qu'elle puisse le calomnier. La misérable femme vint voir le Père Benoît prétendument pour confesser ses péchés, mais dès qu'elle entra dans le confessionnal, elle  commença à trembler.
"Mon enfant, qu'est-ce qui t'inquiète ?"
Étonnée par le regard pur du prêtre, elle le supplia :
"Père, prie pour que je ne meure pas ! Une fois que je t'ai vu, mon cœur s'est mis à se réjouir. Je suis venu te voir avec une mauvaise raison : j'ai été envoyé ici pour te diffamer. Maintenant, je t'implore de me pardonner !"


Le Père Benoît sur un chantier de construction
A cette époque, le Père Benoît était menacé de représailles tous les jours, de sorte que ses assistants et ses enfants spirituels l'accompagnaient partout. Tard un soir, alors que le Père Benoît et deux de ses assistants rentraient chez eux à pied, ils s'approchèrent d'un pont. Le Père Benoît s'arrêta au croisement :
"Attendez un peu, mes amis !"
Le Père Benoît tourna sur une route qui contournait le pont.
"Père, c'est si loin de chez nous ! Nous sommes si fatigués et impatients de nous reposer enfin."
"Demain, vous comprendrez pourquoi nous avons pris cette route."
Le lendemain, une femme que le Père Benoît ne connaissait pas vint le voir et lui raconta l'histoire suivante. Son frère, un communiste, avait pris un couteau et un pistolet et s'était caché sous le pont, dans l'intention de tuer le Père Benoît. Mais comme il ne vit pas sa victime potentielle le traverser, son frère rentra chez lui. Après avoir dîné avec sa sœur, le méchant homme décida d'attaquer le Père Benoît à quatre heures, quand il allait à l'église. Mais le soir, le meurtrier présumé fut saisi d'une douleur étrange à la jambe, douleur qui était devenue insupportable à quatre heures du matin ; et à midi, le misérable homme mourut. Alors qu'il était en train de mourir, il raconta à sa sœur (qui était communiste comme lui) son plan diabolique. Choquée, elle se précipita chez le Père Benoît pour lui parler de ce miracle.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d’après

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