samedi 7 avril 2018

Saint Cyrille de Jérusalem: le signe de Croix


Saint Cyrille de Jérusalem a écrit: 

«N'ayons pas honte de confesser le Crucifié, faisons de la Croix notre sceau sur le front en toute occasion: sur le pain que nous mangeons, sur les tasses que nous buvons, dans nos allées et venues,  avant de dormir, en nous couchant et en nous levant, quand nous sommes en route et quand nous sommes immobiles, c'est une sauvegarde puissante. 

C'est gratuiot, pour l'amour des pauvres, sans labeur, à cause des malades, car c'est une Grâce de Dieu, un emblème des fidèles, et une terreur pour les démons, car «Elle les ridiculise publiquement, triomphant d'eux sur la Croix» [Col. 2:15]. 

Car quand ils voient la Croix, ils se souviennent du Crucifié "(Col. 13:36).

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
James R. Payton, Jr.
A Patristic Treasury: Early Church Wisdom for Today 
Perfect Paperback

St Nicolas de Jitcha: La peur de la mort



Un pieux staretz gisait sur son lit de mort. Ses amis s'étaient rassemblés autour de lui et le pleuréaient. Voyant cela, le staretz a ri trois fois. Les moines lui demandèrent: "Pourquoi ris-tu?" Le staretz répondit: "J'ai ri la première fois parce que vous avez tous peur de la mort, la seconde fois, car aucun d'entre vous n'est préparé à la mort, la troisième fois parce que je vais du labeur vers le repos."

Voici comment meurt un homme juste! Il n'a pas peur de la mort. Il est préparé à la mort. Il voit que, par la mort, il passe de la vie difficile au repos éternel.

Quand la nature de l'homme s'imagine dans son état originel au Paradis, alors la mort n'est pas naturelle, de la même manière que le péché n'est pas naturel. La mort émanait du péché. Repenti et purifié du péché, l'homme ne considère pas l'anéantissement de la mort, mais la porte de la vie éternelle.

Si, parfois, les justes priaient Dieu de prolonger leur vie terrestre, ce n'était pas par amour pour cette vie, ni par crainte de la mort, mais seulement parce qu'ils gagneraient plus de temps pour la repentance et la purification du péché afin qu'ils puissent se présenter devant Dieu, sans autant de péché et plus purs. Même s'ils montraient de la peur avant la mort, ce n'était pas par peur de la mort mais par crainte du Jugement de Dieu. Quel genre de peur doit donc avoir le pécheur impénitent avant la mort?

Un homme est allé dans la forêt pour choisir un arbre à partir duquel faire des poutres de toit. Et il a vu deux arbres, l'un à côté de l'autre. L'un était lisse et grand mais avait pourri à l'intérieur, et l'autre était rugueux à l'extérieur et laid, mais son centre était en bonne santé. L'homme soupira et se dit: "A quoi sert cet arbre s'il est pourri à l'intérieur et inutile pour les poutres? L'autre s'il est rugueux et laid est au moins sain à l'intérieur et si je lui consacre plus d'effort, je peux l'utiliser pour les poutres de toit de ma maison. "

Et, sans plus y penser, il choisit cet arbre pour faire des poutres de toit.

Ainsi, Dieu choisira entre deux hommes pour Sa maison, et ne choisira pas celui qui apparaîtra juste en apparence, mais celui dont le coeur est rempli de la saine justice de Dieu.

Béni est l'homme qui utilise ses souffrances, sachant que toute souffrance dans cette vie est lâchée sur les hommes par Dieu dans Son amour pour l'humanité, pour le bénéfice et l'aide des hommes. 

Dans Sa miséricorde, Dieu permet la souffrance des hommes à cause de leurs péchés - par Sa miséricorde et non par Sa justice. Car, si c'était par Sa justice, tout péché apporterait inévitablement la mort, comme le dit l'Apôtre: "le péché, étant consommé, produit la mort." (St Jacques 1:15). 

Au lieu de la mort, Dieu donne la guérison par la souffrance. La souffrance est la manière de Dieu de guérir l'âme de sa lèpre pécheresse et de sa mort. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

vendredi 6 avril 2018

Archevêque Averky de Syracuse: Du Monde Moderne



"Nous vivons à une époque étrange, où tous les concepts chrétiens vrais et sains sont remplacés par des concepts faux et trompeurs, dévoilant souvent une intention mauvaise avec l'intension indubitable, naturellement, d'éloigner les gens du droit chemin d'une véritable vie chrétienne.

Dans tout cela on peut discerner une sorte de main noire rationnellement agissante qui œuvre à lier les gens aussi légèrement que possible à cette vie terrestre temporaire en les obligeant à oublier la vie future, la vie éternelle qui nous attend tous. "

"Pour nous, la foi chrétienne moderne est, pour la plupart, divorcée de la vie, nous ne vivons pas en accord total avec les enseignements et les exigences de notre foi."

Notre foi nous enseigne clairement et fermement à renoncer à tout ce qui est corruptible et terrestre, à nous  concentrer avec toutes nos pensées et tous nos sentiments sur la vie éternelle incorruptible qui nous attend. " 

Version française Claude Lopez-Ginisty

jeudi 5 avril 2018

SOLIDARITE KOSOVO


Un pèlerinage en moto pour aider les enfants du Kosovo-Métochie

Ils ont fait « pétarder leurs bécanes » sur le bitume européen pour la bonne cause. Trois jeunes français ont parcouru 4.300 kilomètres de Paris à Belgrade pour récolter des fonds destinés à soutenir les enfants des enclaves serbes à travers l’œuvre humanitaire de Solidarité Kosovo.
De gauche à droite, Erick, Louis et Gabriel-Henri en route direction la Serbie!

« Objectif Serbie » : un road trip solidaire 

Gabriel-Henri, Erick et Louis ont le sourire facile. Un sourire qui trahit à peine leur fatigue après un périple en moto de 4.300 kilomètres de Paris à Belgrade. Leur odyssée aura duré 14 jours. Ils auront voyagé léger emportant avec eux l’essentiel : de bonnes intentions, quelques affaires ainsi qu’un drapeau noir et blanc, au slogan de leur road trip, « Objectif Serbie ».  Quatrième compagnon de route, le drapeau -devenu culte depuis- a été déployé comme un étendard à chaque point d’étape de la diagonale qu’ils se sont tracés pour gagner la Serbie. 

« Après avoir traversé la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Croatie, nous avons franchi la ligne d’arrivée serbe sans encombre », assurent-ils. Visiblement, rien n’aurait pu fait obstacle à leur route -ni à leur bonne humeur- pas même la neige et le froid mordant qui paralysent pourtant les Balkans depuis quelques jours. Chaleureusement accueilli et félicité à Belgrade, le jeune trio français affiche tout de même sa satisfaction d’être arrivé à bon port avec en poche un précieux chèque à l’attention de Solidarité Kosovo.

Une petite pause immortalisée en Allemagne


« Après avoir traversé la France, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Croatie, nous avons franchi la ligne d’arrivée serbe sans encombre », assurent-ils. Visiblement, rien n’aurait pu fait obstacle à leur route -ni à leur bonne humeur- pas même la neige et le froid mordant qui paralysent pourtant les Balkans depuis quelques jours. Chaleureusement accueilli et félicité à Belgrade, le jeune trio français affiche tout de même sa satisfaction d’être arrivé à bon port avec en poche un précieux chèque à l’attention de Solidarité Kosovo.
Le trio de voyageurs remet à Arnaud Gouillon, Président de Solidarité Kosovo le chèque solidaire au profit des enfants des enclaves chrétiennes du Kosovo-Métochie

Des baroudeurs au grand cœurLes trois jeunes hommes, amis de la première heure, avaient déjà connu les joies d’un road-trip en Irlande ainsi qu’en Rhône-Alpes, parcourus en moto également. « Cette fois-ci nous avons voulu donner du sens à notre raid en lui apportant une dimension humanitaire », affirment-ils. Passionnés d’Histoire et amoureux du « vieux continent », leur itinéraire a fini par croiser naturellement celui de Solidarité Kosovo. « Depuis, notre objectif a été de faire connaitre notre projet via Internet au plus grand nombre afin de faire gonfler notre cagnotte ». 

Largement partagé sur les réseaux sociaux, « Objectif Serbie » devient rapidement un succès viral. La récolte numérique dépasse même leurs espérances. Au total, les baroudeurs ont réussi à fédérer plus de cinquante donateurs autour de leur initiative solidaire dont la générosité cumulée a atteint la coquette somme de 2.500 euros. 

Un succès viral : 50 donateurs pour une collecte de 2.500 euros

Bienheureux du montant de leur récolte,  Gabriel-Henri, Erick et Louis ont remis le chèque solidaire en mains propres à Arnaud Gouillon, Président de l’association Solidarité Kosovo, à l’occasion d’un diner traditionnel serbe de bienvenue.
Aussitôt leur mission accomplie, les jeunes motards français n’ont pas tardé à enfourcher leurs chevaux de fer, prêts à avaler les kilomètres en sens inverse.

Très émue par cette initiative insolite, Solidarité Kosovo souhaite remercier chaleureusement tous les donateurs qui ont contribué à sa cagnotte laquelle profitera à financer les programmes humanitaires en direction des enfants des enclaves serbes du Kosovo-Métochie. L’ONG française réitère également ses mots d’amitié et de reconnaissance envers les initiateurs du projet « Objectif Serbie » qui par son succès et sa portée est un exemple de réussite solidaire.
Devant le temple Saint-Sava à Belgrade, 
ligne d'arrivée symbolique de l'itinéraire "Objectif Serbie"

L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur paypal :
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mercredi 4 avril 2018

Saint Cyrille de Jérusalem: Les 2 avènements du Christ


Saint Cyrille de Jérusalem a écrit:

 "Nous ne prêchons pas une unique venue du Christ, mais aussi une seconde venue, beaucoup plus glorieuse que la première: la première nous a donné le spectacle de Sa patience, la seconde apportera avec elle la couronne du Royaume.

En général, toutes choses sont doubles chez notre Seigneur Jésus-Christ: Sa naissance est double, celle de Dieu avant les siècles, et celle d'une vierge dans la consommation des siècles: Sa descente parmi nous est double, comme la pluie qui tombe sur l'herbe fauchée [Psaume 72: 6], et une seconde, Sa venue manifeste, qui est encore à venir.

Au premier avènement, Il était enveloppé de langes dans la crèche, dans Sa seconde venue, Il sera enveloppé dans la Lumière comme d'un vêtement (Psaume 104: 2). 

Dans Sa première venue, Il a enduré la croix, sans tenir compte de Sa honte (Hébreux 12: 2), dans Sa seconde venue, Il viendra dans la gloire, assisté par une foule d'anges.

Nous ne nous reposons donc pas sur sa première venue, mais nous recherchons aussi sa Parousie. "

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
James R. Payton, Jr.
A Patristic Treasury: Early Church Wisdom for Today 
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mardi 3 avril 2018

L'icône miraculeuse du saint Empereur Nicolas II ( Deuxième partie et Fin)


*




De nombreux cas de guérisons se sont produits en Ukraine également. Un jour, une dame au ventre énorme est venue prier devant l’icône du Tsar-Martyr. Cette maladie s’appelle l’ascite; il s’agit d’une accumulation de liquide dans la cavité abdominale. Elle respirait avec difficulté, à la limite de la suffocation. Après qu’elle ait vénéré l’icône, son ventre dégonfla. Où le liquide disparut-il, cela demeura incompréhensible, même aux médecins. Les douleurs qui la torturaient cessèrent, et elle finit par mourir très paisiblement et calmement. Dieu lui avait fait grâce d’un allègement de ses souffrances avant sa mort.

Voici un autre cas: Un homme avait dû être amputé d’une main. Il demeura longtemps à la maison, en congé de maladie, affligé par une forte température. Dès qu’il eut vénéré l’icône miraculeuse, il se sentit en pleine forme et le lendemain, il retourna travailler.

Racontez-nous, s’il vous plaît, les voyages de l’icône miraculeuse.

Assez étrangement, le plus souvent, nous avons été invités dans les lieux où le Souverain, au cours de sa vie terrestre, souhaita se rendre mais n’y parvint pas. Tous les voyages se déroulèrent avec l’aide de Dieu. Au cours de ces années, l’icône miraculeuse survola toute la Russie en avion, mais aussi l’Ukraine et la Biélorussie. Elle est allée en Grèce, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Serbie, en Macédoine, et même sur la Sainte Montagne de l’Athos. En 2002, l’icône du Souverain rendit visite à Ekaterinbourg. Une agrypnie fut organisée dans l’église-sur-le-sang, dont la construction n’était alors pas encore achevée. Quand nous sortîmes de la Liturgie à Ekaterinbourg, nous partîmes à Alapaevsk et ensuite à Vierkhotourié. Dans cette ville, près du monastère, on peut voir une très jolie maison. Il se fait qu’elle fut construite spécialement pour accueillir le Souverain. Mais la Première Guerre Mondiale survint et empêcha celui-ci de séjourner à Vierkhotourié et de vénérer les saintes reliques de Siméon de Vierkhotourié.

L’existence de l’icône miraculeuse devint renommée et on commença à m’inviter dans différents pays. Le premier fut la Finlande. Mais à cette époque je refusais, par crainte de perdre définitivement cette icône; quelle perte pour la Russie! Des copies furent faites sans l’autorisation de l’iconographe, enfreignant les droits d’auteurs. C’était affligeant. Arriva alors une invitation de France. Je téléphonai à Ia Dimitrievna Schmit avec qui je pus m’entretenir. Je lui dis: «J’ai peur de sortir du pays. Des copies ont été faites sans votre autorisation. Cela signifie que du point de vue légal l’icône peut être saisie. Pour moi, c’est effroyable d’imaginer que les Chrétiens Orthodoxes de Russie pourraient ne plus jamais la voir». De l’autre côté du monde, Ia Dimitrievna me répondit: «Ne craignez rien. Quand j’entendis parler de la lithographie miraculeuse de mon icône, j’ai commencé par éprouver un sentiment de jalousie. Mais après, j’ai compris qu’un grand miracle se produisait. Vous devez absolument me téléphoner quand vous irez en France, car je veux moi-même vénérer l’icône miraculeuse». Nous nous sommes donc rencontrés en France, à Paris, dans l’église de Tous les Saints glorifiés en Terre Russe, de l’Église Orthodoxe Russe hors Frontières.

En Allemagne, nous sommes allés avec l’icône à Darmstadt, en compagnie du Père Chargounov, le recteur de l’église Saint Nicolas le Thaumaturge de Piji. Darmstadt est la ville natale de Maria Alexandrovna, (née Maximilienne Wilhelmine Marie de Hesse), épouse de l’Empereur Alexandre II, mais aussi des saintes sœurs, l’Impératrice Alexandra Feodorovna et la Grand Duchesse Élisabeth Feodorovna (nées Princesses de Hesse-Darmstadt). On peut voir dans cette ville la merveilleuse église orthodoxe dédiée à Sainte Marie-Madeleine. Elle se trouve en terre russe. Le Souverain Nicolas II ordonna d’amener de la terre de Russie, et c’est sur celle-ci que cette église russe fut construite.



La Providence voulut que l’Empereur commença sa visite en Biélorussie, à travers son icône miraculeuse, par la ville de Moguilev. C’est là précisément qu’il prit congé de l’armée. C’est là précisément que commença le Golgotha du dernier Empereur de Russie, qui mourut d’une mort tragique à Ekaterinbourg. Nous avions été invités à Moguilev par l’Archevêque Maxime de Moguilev et Mstislavsk. Vladika ne pouvant lui-même venir vénérer l’icône miraculeuse, car il venait de subir une intervention chirurgicale et était hospitalisé à Minsk, nous avons apporté la lithographie à l’hôpital. Elle fut placée dans la chambre et on célébra un molieben. Avant le départ, Vladika voulut une nouvelle fois vénérer l’icône du Souverain, et elle produisit du myrrhon dans les mains du hiérarque.

Au Monastère de la Transfiguration du Sauveur, à Valaam, on attendait avec impatience l’icône dont s’écoulait le myrrhon. Le cotre s’accosta doucement au débarcadère du monastère. En chemin vers la Skite Saint Nicolas, mes compagnons et moi entendîmes le son solennel des cloches du monastère de Valaam. Toute la rive était couverte de monde venu à la rencontre de l’icône miraculeuse du Souverain Empereur; des pèlerins, mais aussi tous les habitants de Valaam, emmenés par l’Archimandrite Pancrace, l’Higoumène de l’Athos du Nord. L’icône du Tsar-Martyr fut emmenée en procession jusqu’à l’intérieur de la Cathédrale de la Transfiguration du Sauveur. L’église bondée commença par adresser la prière au Saint Esprit. L’icône dégageait un parfum divin dont l’odeur saturait littéralement, par vagues, la cathédrale. Les participants commencèrent à vénérer l’icône, et cette vénération se poursuivit très longuement. Le Père Pancrace donna sa bénédiction pour que l’icône visitât pratiquement toutes les skites. Partout où l’on emmena l’icône,des moliebens furent célébrés, on lut des acathistes, et chaque fois avec une foule de participants. Pendant que l’icône miraculeuse séjournait dans les skites, l’écoulement de myrrhon provenait soit d’elle, soit des icônes du lieux. Le passage dans l’Athos du Nord se termina par une procession en cotre autour de l’archipel de Valaam. Ainsi, par l’intermédiaire de son icône miraculeuse, à travers laquelle beaucoup reçurent la guérison, et beaucoup plus encore, aide et consolation, le Souverain Empereur Nicolas II visita pour la première fois ce monastère béni.

Vous avez dit que l’icône a été emmenée au Mont Athos… A la Sainte Montagne



Le Souverain Nicolas II souhaitait ardemment visiter l’Athos. Toutefois, toutes sortes de circonstances l’empêchèrent de réaliser son rêve quand il vivait sur cette terre. Mais l’icône est allée à deux reprises à la Sainte Montagne. Le prêtre chargé du port de l’icône refusa, malgré la difficulté de l’ascension sur le chemin de montagne, que qui que ce soit le remplace. Il considérait cela comme une obédience personnelle. Sur les deux voyages, l’icône est passée par dix-sept des vingt monastères athonites. Quand nous sommes arrivés au Monastère russe Saint Panteleïmon, nous avions posé l’icône dans notre cellule. Quand un moine entra, il reconnut la personne du Souverain et sur le champ, elle fut transférée dans l’église.

Une histoire semblable se déroula au Monastère serbe de Chilandar. Nous allâmes à l’office, laissant l’icône dans notre cellule. Elle produisit du myrrhon. Le supérieur du monastère demanda à ce qu’elle fût transférée dans l’église. Interrompant toutes leurs obédiences, les moines accoururent voir l’icône du Martyr impérial produire le myrrhon.
Nous sommes allés jusqu’au sommet du Mont Athos. Un office y fut célébré pour les pèlerins russes, et le myrrhon s’écoula à nouveau de l’icône…

Parlez-nous, s’il-vous-plaît, de la procession-survol de la Russie.


En 1999, avec la bénédiction du Patriarche Alexis II, l’icône du Tsar Nicolas et d’autres icônes miraculeuses survolèrent les frontières de ce qui fut l’Empire de Russie. L’avion survola Minsk, Kiev, la Crimée, la Tchétchénie, Novossibirsk et le Kamatchatka. La première procession le long des frontières de la Russie ne fut donc pas accomplie par voie terrestre ou marine, mais en l’air. Mais son organisation fut une histoire étonnante. En 1997, Sergueï Alexandrovitch Matveev reçut la bénédiction du starets Nicolas Goulianov pour réaliser une procession aérienne le long des frontières de la Russie. Cet événement, important pour le monde orthodoxe, nécessita deux années entières de préparation. Le plan de vol de l’avion fut soigneusement élaboré en accord avec le Ministère de la Défense, la Compagnie Aeroflot, et d’autres organisations. L’obstacle le plus important que dut surmonter l’organisateur de cette procession aérienne, c’était la collecte des moyens financiers indispensables. Désespéré par la situation, Sergueï Alexandrovitch se résolut à aller demander au Père Nicolas, sur l’Île de Zalit, de retirer sa bénédiction impossible à réaliser. Mais la situation s’arrangea de façon providentielle. Le 06 mai 1997, jour anniversaire de la naissance du Souverain Empereur Nicolas II, Sergueï Alexandrovitch participa à la procession et vit le myrrhon s’écouler de l’icône du Souverain. Touché en son âme, il ajouta cette icône à la liste des objets sacrés qui participeraient à la procession aérienne. Et dès lors, de façon inattendue, les moyens nécessaires à la réalisation du projet surgirent: deux jours plus tard, un entrepreneur russe avait offert les fonds.

Pendant toute la durée de la procession aérienne, des miracles se produisirent sans relâche. Malgré que cette procession-survol reçut la bénédiction de Sa Sainteté le Patriarche et du Starets Nicolas Goulianov, elle ne fit pas l’objet d’une large publicité. Peu de gens en étaient informés. Tous les aéroports sont des lieux sécurisés. Ceux qui n’ont rien à y faire ne sont pas admis à y pénétrer. Ainsi, les premiers à voir l’icône du Tsar Nicolas furent les ouvriers d’aéroport. Ils approchèrent, mais il ne connaissaient rien à son sujet. Immédiatement le myrrhon commença à s’écouler et le parfum à embaumer. Quand les ouvriers s’éloignèrent, tout s’arrêta. Et les choses se déroulèrent de façon identique à chaque escale, Saratov, Volgograd, Omsk, Novossibirsk. Quand nous nous arrêtâmes à Anandir, un fleuve de gens vint vénérer l’icône de neuf heures du soir à deux heures du matin. Comment ils apprirent l’arrivée de l’icône dans leur ville, cela reste encore un mystère aujourd’hui.

Pendant ce survol des frontières de la Russie par ces objets sacrés, plusieurs miracles se produisirent dans les airs. L’un d’entre eux a même été filmé et montré à la télévision. Pendant le vol, une partie des icônes furent placées contre les hublots. Autour de l’icône du Souverain uniquement, une couronne de glace se forma, le reste du verre demeurant transparent. L’icône du Souverain de Russie avait été placée contre un hublot semi-sphérique, c’était pour elle la place la plus commode. A un certain moment, le hublot congela, et sur la vitre se forma un merveilleux dessin en cristaux de glace, formant une étoile aux angles symétriques et aux rayons partant depuis l’icône dans différentes directions et formant une sorte de couronne à douze rayons, trois dans chaque direction. Par la suite, le pilote a raconté que de toute sa carrière, il n’avait jamais rien vu de pareil.

Oleg Ivanovitch, pour vous, qui est le Souverain-Martyr Nicolas?

Je suis convaincu de ce qu’aujourd’hui, le Souverain est un des plus grands intercesseur devant Dieu en faveur de la Terre de Russie. En tant que gardien de son icône miraculeuse, j’ai lu de nombreux livres au sujet de la vie de la Famille Impériale. Et au plus je lis, au plus je suis émerveillé de l’authentique délicatesse de la noblesse et de la spiritualité de Nicolas II. Un souvenir me revient. J’ai lu toute la correspondance du Souverain. Un jour, une pauvre veuve qui avait perdu à la guerre son mari, unique soutien, lui écrivit une lettre disant qu’elle avait des enfants et que sa pension était très maigre. Le Souverain demanda alors au Ministre des Finances: «Pouvons-nous augmenter la pension de cette malheureuse femme?». Le Ministre répondit que non. Le Souverain répondit alors: «Augmentez sa pension en prélevant sur mes ressources». Après sa mort, son compte en Banque à Londres ne contenait réellement plus que quelques roubles… Le Tsar Nicolas avait l’âme généreuse. Et après sa fin en Martyr, rayonnant dans le chœur des saints, il continue à aider les gens qui lui adressent avec foi leurs prières.

lundi 2 avril 2018

L'icône miraculeuse du saint Empereur Nicolas II ( Première partie)



L'icône miraculeuse du Saint Tsar-Martyr Nicolas II, dont s'écoule du myrrhon, bénéficie d'un protecteur: le médecin-chirurgien moscovite Oleg Ivanovitch Beltchenko. Il voyage avec elle d'église en monastère, quand son emploi du temps chargé le lui permet. Et lorsqu'il ne peut le faire, d'autres gens prennent soin de la sainte icône. Des donateurs assument le coût de l'impression de petites icônes en papier, et les revenus que la distribution de celles-ci produisent sont consacrés à la peinture1 de nouvelles icônes sur bois. Oleg Ivanovitch offre alors ces nouvelles icônes aux églises, dans l'espoir que, dans un proche avenir, chaque église aura son icône du Saint Souverain. 








Oleg Ivanovitch, racontez-nous s’il vous plaît l’histoire de cette icône du Tsar-Martyr Nicolas II.

Triste paradoxe du XXe siècle: l’icône du dernier Empereur de Russie, le Tsar-Martyr Nicolas II, fut peinte de l’autre côté de l’océan, aux États-Unis d’Amérique, avant que le Souverain ne soit glorifié en Russie. Une histoire surprenante… C’était en 1997. L’émigrée russe Ia Dimitrievna Schmit, Podmochenskaia de son nom de jeune fille, eut un songe dans lequel elle vit une icône, représentant l’Empereur-Martyr Nicolas II en uniforme de Grand Prince. Quelques jours plus tard, cette dame entra en possession d’un petit héritage et décida de le consacrer à une bonne cause. Quant à savoir laquelle, elle n’éprouva aucune difficulté. Sa décision était prise. Elle demanda à l’iconographe Pavel Nikolaevitch Tikhomirov, qui vivait en Californie, de lui peindre l’icône qu’elle avait vue en songe. Ensemble, ils étudièrent les photographies de Nicolas II, recherchant l’expression du sujet vu en songe. Le Tsar devait porter la coiffe du Monomaque, tenir le sceptre et l’orbe.

Du côté gauche de l’icône était représenté le Saint et Juste Job qui endura maintes souffrances, dont on célèbre la mémoire le jour où naquit Nicolas II, et à droite, le céleste protecteur du Souverain, Saint Nicolas le Thaumaturge. En bas, on lit l’inscription: «Cette Sainte Icône fut peinte quelques années avant la Glorification des Martyrs Impériaux». Cette icône a été conservée jusqu’à ce jour dans la maison d’Ia Dimitrievna. Celle-ci commença à vendre des lithographies exécutées à partir de l’original, dans le but de venir en aide aux émigrés russes en difficultés.

Et comment l’icône est-elle arrivée en Russie?

Le frère d’Ia Dimitrievna, Germain Podmochenski, emmena avec lui plusieurs copies. Une de ces lithographies en couleurs finit par arriver à l’Hospice Saint Nicolas de Riazan. Elle fut déposée dans un kiot et accrochée au mur au-dessus de la boîte à cierge. C’est là que je vis cette icône pour la première fois. C’était un jour de printemps et j’aidais un ami à amener à l’hospice une caisse de livres spirituels. Nous leur offrions ces livres, et en échange, on nous remit un exemplaire de la lithographie. C’était le 15 mars 1997, juste quatre-vingts ans après que le Souverain fut forcé d’abdiquer.

Je conservai la lithographie de l’icône du Souverain six mois à la maison. Mais petit à petit, j’observai que des changements s’opéraient en elle. Tout d’abord, sous l’œil droit du Tsar, apparut une tache, on aurait dit du sang. Ensuite, le même genre de tache naquit au-dessus de l’œil gauche. Graduellement, les couleurs changeaient. Je m’adressai au prêtre, qui suggéra de transférer l’icône dans l’église. C’est ce que je fis. Le 6 décembre 1998 je me suis rendu à l’église du Monastère de la Sainte Rencontre dont je suis paroissien, emportant l’icône. Ne pouvant déposer le sac en plastique contenant l’icône sur la table, je le gardai en mains. A cette époque, le Souverain n’avait pas encore été glorifié, toutefois, à mon grand étonnement, le prêtre demanda au chœur de chanter le tropaire du Tsar-Martyr… Dans l’église, tous les gens se tournaient vers moi. Je ne comprenais pas ce qui passait. On aurait dit que lors du chant du tropaire, une sorte de parfum s’était répandu dans l’église. Comme j’étais enrhumé, j’étais le seul à ne rien sentir. Après l’office, je remis la lithographie, et le parfum se fit plus puissant. Les paroissiens déchirèrent le sac en plastique dont ils se partagèrent les morceaux. Aujourd’hui, après tant d’années, ces petits morceaux continuent à dégager ce parfum. Tous nous étions stupéfaits, et Batiouchka dit «Eh bien, nous conserverons cette icône sur l’autel. Par la suite, on verra ce qu’il conviendra de faire». J’étais transporté de joie. L’icône du Souverain devait évidemment se trouver sur l’autel. Mais, je le répète, à cette époque, les Martyrs Impériaux n’avaient pas encore été accueillis officiellement dans le chœur des saints. Au bout de trois semaines, je demandai à Batiouchka: «Elle continue à dégager du parfum?» «Oui, elle continue», répondit-il. «Que va-t-on faire? Peut-être, la déposer sur l’analoï. Ou dois-je la reprendre?» Batiouchka demeura pensif pendant quelques instants et dit: «Reprenez-la».

Et l’icône commença à passer d’église en église, voyageant à travers la Russie?Eh oui. A ce moment-là, le hiéromoine du grand schème Raphaël (Berestov) vint à Moscou. J’allai le trouver et lui demandai: «Batiouchka, décidez du destin de cette icône. Si vous ordonnez qu’elle soit placée dans l’une ou l’autre église, je l’y emmènerai. Si vous dites que je dois la conserver à la maison, je l’y conserverai». Le Père Raphaël observa la lithographie, longuement, et répondit: «C’est une sorte de myrrhon. La goutte n’a pas le temps de se former qu’elle s’évapore, mais l’odeur persiste. Mais ne t’inquiète pas, elle va produire du myrrhon, et ostensiblement». Il ajouta encore: «Ne te presse pas de trouver une église. Le Souverain n’a pas encore été glorifié. Mais le Seigneur va te montrer ce que te devras faire d’elle. Et si tu veux suivre mon conseil, amène-la dans les églises, et là où on acceptera de la placer sur l’analoï, qu’elle y reste quelques temps».Le même conseil, quasiment mot pour mot, me fut répété par l’Archiprêtre Nicolas Goulianov, et par l’Archimandrite Kyrill (Pavlov): «Là où les fidèles vénéreront l’icône, laissez l’y».

Ainsi, par la bénédiction du hiéromoine du grand schème Raphaël, la lithographie miraculeuse de l’icône entama son périple d’églises en monastères. Plus de vingt éparchies accueillirent la lithographie miraculeuse de l’icône du Tsar-Martyr, avant la glorification de celui-ci par le Concile des Hiérarques de l’Église Orthodoxe russe, en 2000. L’icône voyagea d’église en église. Pour commencer, je l’emmenai au Monastère de Novodevitchi, dont la Supérieure était alors Matouchka Seraphima (Tchitchagov). Quand je repartis avec l’icône, j’oubliai le certificat au monastère. Nous marchions vers le métro; un de mes accompagnateurs me dit: «Il se passe quelque chose d’étrange. Tu laisses derrière toi une traînée de parfum». Le gel était vif. Nous fîmes une halte et sortîmes la lithographie de son sac et là nous constatâmes que la housse était imprégnée de myrrhon. A cet instant, une moniale se précipitait vers nous et ses premières paroles furent: «J’ai suivi l’odeur parfumée depuis le monastère». Ensuite seulement, elle me remit le certificat.

Quand le myrrhon commença-t-il à s’écouler visiblement?

Pendant quelques temps, une paroissienne dont nous sommes proches, conserva l’icône chez elle. Le 7 novembre 1998, je me suis rendu chez elle et j’ai vu qu’une goutte de myrrhon de couleur ambrée coulait sur l’icône… L’annonce de l’écoulement ostensible de myrrhon, faite par le Père Raphaël, était devenue réalité. Pour une raison incompréhensible, le myrrhon ne s’écoulait pas verticalement, de haut en bas, à l’encontre de toutes les lois de la gravité. Un moine bien connu du podvorié des Solovki arriva. Il récolta quelques gouttes et annonça: «Ce soir, nous célébrerons les vigiles, je vais mélanger ce myrrhon avec l’huile et j’utiliserai le mélange pour l’onction».

Une semaine plus tard, l’icône était accueillie dans l’église de l’Ascension du Seigneur de Gorokhovo Polié. La lithographie exsudait du myrrhon de façon quasiment quotidienne. On priait des acathistes devant elle. Cela continua quelques mois. Le 28 février 1999, jour de la fête du Triomphe de l’Orthodoxie, l’icône fut transférée à l’église Saint Nicolas le Thaumaturge dans le quartier de Pyjov. L’Archiprêtre Alexandre Chargounov la reçut avec grande joie, au son des cloches, après avoir posé un chemin de tapis depuis la grille d’entrée. Ce jour-là, le myrrhon s’écoula abondement. Toute la paroisse était unie dans la prière ; les âmes chantaient de joie. La deuxième fois que j’apportai l’icône dans cette église, la file de ceux qui voulaient la vénérer s’allongeait jusqu’à la station de métro Tretiakov. Les Moscovites savent que la distance est fameuse.

Avez-vous connaissance de cas de guérison à travers cette icône miraculeuse du Tsar Nicolas II?

Oui, et même de beaucoup de cas. Je connais personnellement un homme qui fut guéri après avoir prié devant l’icône. Les chaînes de radio orthodoxes ont commencé à parler d’elle. J’ai entendu un jour sur l’une d’entre elles le cas d’Alexandre Mikhaïlovitch Vytiagov, colonel à la retraite, ancien titulaire d’une chaire dans l’une des académies militaires de Moscou. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il souffrit de multiples blessures. Avec le temps, il perdit la vue et pendant quinze ans, il ne voyait plus. A sa demande, des membres de sa famille l’emmenèrent dans les églises au passage de l’icône du Tsar Nicolas. Lorsque celle-ci fut accueillie dans l’église de la Trinité Vivificatrice à Khokhli, il demanda qu’on lui fit rencontrer le recteur, l’Archiprêtre Alexis Ouminski, auquel il dit: «Batiouchka, je crois que cette icône me guérira». Le Père Alexis répondit simplement, de but-en-blanc: «Il vous sera donné à la mesure de votre foi». Il amena ensuite Vytiagov devant l’icône et couvrit sa tête avec un linge imprégné de myrrhon. Le militaire tenta de se souvenir: «Je ne me souviens plus qu’elle prière j’ai dite à cet instant». Mais dès le lendemain matin, quand il s’éveilla, il vit sa chambre et s’écria: «Je vois!», tellement fort que toute la maisonnée accourut. C’était la première guérison à travers cette icône, guérison qui s’accomplit par la prière au Souverain. Par la suite, lors d’une rencontre, Vitiagov me dit: «Je crois que très bientôt, je n’aurai même plus besoin de lunettes.» (A suivre)

Traduit du russe


Face à la paire française «écrire»-«peindre» une icône, l'option a été prise, tout en respectant évidemment ceux qui ne la partagent pas, de se ranger à la position argumentée par Vladimir dans les commentaires de cette page : https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Fete-de-l-Ascension-le-chemin-extraordinaire-d-une-icone-rare-par-son-nom-et-exceptionnelle-par-son-histoire_a4298.html?com#comments

dimanche 1 avril 2018

Un moine américain devenu un héros [spirituel] en Russie: Père Seraphim [Rose]

Père Seraphim le jour de son ensevelissement

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Note de l'éditeur: 
Père Seraphim [Rose] (1934-1982) est l'un des moines contemporains les plus célèbres de notre temps. Diplômé californien de Berkeley, il est devenu hiéromoine orthodoxe russe... l'histoire de sa vie est extraordinaire, ses œuvres furent importantes pour le christianisme, et ses livres sont mondialement connus. Beaucoup le vénèrent même comme un saint - et il est extrêmement populaire en Russie. 

Cette video donne l'histoire de sa courte vie (Il est mort à l'âge de 49 ans!), pleine de troubles et de faim spirituelle vorace. 

Père Seraphim a d'abord rejeté le christianisme protestant dans lequel il est né; ensuite il a pesté contre le christianisme; et finalement, il a embrassé le christianisme orthodoxe russe avec le même zèle ardent, en lui consacrant tout son cœur et toute sa vie. 

Voici une vidéo touchante dans laquelle l'higoumène Damascène [du Monastère St Herman of Alaska, fondé par Père Seraphim]raconte comment il a rencontré le légendaire Père Seraphim Rose. 

Sa première rencontre avec le saint moine eut lieu alors qu'il était à l'université de Californie, et le Père Seraphim est venu à lui d'une manière humble. Il est simplement "sorti de son vieux pick-up déglingué" portant son "rasson usé" comme un saint Seraphim de Sarov moderne. 

L'higoumène Damascène raconte comment le Père Seraphim l'a immédiatement perçu comme possédant la grâce de Dieu, et ainsi  le célèbre hiéromoine est devenu son père spirituel jusqu'à la mort prématurée de  Père Seraphim. 

Le père Seraphim incarne vraiment l'idéal orthodoxe d'être «dans le monde... mais pas du monde.» 

Parmi les nombreux événements surnaturels qui lui sont associés, il raconte l'histoire miraculeuse du Père Seraphim qui a fait qu'un pentecôtiste accepte la foi orthodoxe, et plus tard devienne lui-même prêtre orthodoxe. 

Le Père Seraphim est, à notre avis, un saint moderne, bien qu'il n'ait pas encore été canonisé. 

C'est une bénédiction et un cadeau inestimable que d'entendre parler de la vie de cet homme incroyablement saint par quelqu'un qui le connaissait.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Video en anglais!


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Rappel: Un livre orthodoxe à (re)découvrir...



Jean-Louis Palierne, Mais où se cache donc l’Église orthodoxe ? La trop longue errance des Français, Lausanne, Éditions L’Age d’Homme, 2002, 135 p.

Jean-Louis Palierne, rappelé à Dieu [...], a beaucoup œuvré comme traducteur en faveur de l’orthodoxie francophone. On lui doit en tout premier lieu la traduction, à partir du serbe (une langue que très peu de français maîtrisent), de nombreuses œuvres du grand théologien serbe l’archimandrite [saint] Justin Popovitch : sa Dogmatique, publiée en cinq forts volumes sous le titre «Philosophie orthodoxe de la vérité» (L’Age d’Homme), «Les Voies de la connaissance de Dieu» (L’Age d’Homme), «L’homme et le Dieu-homme» (L’Age d’Homme), «Commentaire des épîtres de saint Jean le Théologien» (Publications de la Fraternité Père Justin). On lui doit ensuite la traduction de plusieurs ouvrages écrits en grec, une langue qu’il avait apprise au cours de longues périgrinations dans le pays : «L’eucharistie, l’évêque et l’Église» du métropolite Jean de Pergame (Desclée de Brouwer), «Le vivant divinisé» de Panayotis Nellas (Cerf), «Entretiens avec un ermite de la sainte Montagne sur la prière du cœur» (Seuil) et «La vie après la mort» du métropolite Hiérothée Vlachos (L’Age d’Homme). Il a enfin traduit de l’anglais «Les voies de la théologie russe», le monumental ouvrage du P. Georges Florovsky. L’œuvre personnelle de J.-L. P. est resté limitée à une participation active, ces dernières années, à quelques forums de discussion sur Internet auxquels il fournissait des textes longs et soignés concernant surtout des questions d’ecclésiologie, et à un petit livre : Mais où se cache donc l’Église orthodoxe ? La trop longue errance des Français.


Dans ce brillant essai, qui n’est pas sans rappeler La trahison des clercs de Julien Benda, Jean-Louis Palierne évoque, à partir de sa propre expérience, la difficulté éprouvée par certains français convertis à l’orthodoxie à s’intégrer dans un certains nombre de paroisses.
L’auteur vise les paroisses «ethniques», où les Églises-mères ne se montrent préoccupées que de leurs seuls ressortissants, qui sont marquées par un conservatisme culturel et linguistique souvent lié à un esprit étroitement nationaliste, et dont l’accès est difficile pour des fidèles d’origine française peu aptes à l’acculturation et à l’apprentissage de langues étrangères.

Mais il vise surtout un nombre important de paroisses francophones. L’auteur n’a pas ici en vue les paroisses de l’ECOF (Eglise catholique orthodoxe de France, laquelle, après une longue errance, s’est finalement réduite à un groupuscule sectaire, coupé de la communion avec toutes les Églises orthodoxes et dépourvu d’évêque canonique), auxquelles il a tout d’abord appartenu, et dont il avait fait précédemment une critique radicale, mais un certain nombre de paroisses des Églises canoniques présentes en France.


Ces paroisses, selon l’auteur, sont pour la plupart sous la coupe d’une idéologie «moderniste» qui veille soigneusement à effacer l’identité de l’Église orthodoxe dans le but, notamment, d’établir un continuum avec les confessions chrétiennes occidentales par lesquelles elle est fondamentalement fascinée et auxquelles elle cherche à se conformer le plus possible.


Cette idéologie est inspirée par ce que l’auteur appelle, en raison du mode de cooptation de ses membres de son type de fonctionnement, le «club». Celui-ci est constitué de théologiens, facilement identifiables, étroitement liés à la «Fraternité orthodoxe», qui se sont appropriés la plupart des médias orthodoxes en France (en particulier le S.O.P., qui est, avec la revue «Contacts», l’organe en quelque sorte officiel de cette Fraternité, et qui diffuse une information à la fois très partielle et très partiale) et ils sont parvenus à s’imposer dans les commissions chargées de conseiller les évêques réunis en Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF), et ainsi à peser sur les orientations de celle-ci. 

Cette idéologie se caractérise par un rejet de la spiritualité orthodoxe traditionnelle qui accorde une importance essentielle à l’ascèse et à la prière personnelles, au profit d’une sorte de communautarisme paroissial qui se déploie dans l’horizontalité de la vie sociale (sur le mode de la vie associative, avec cependant un rôle très directif revendiqué par le prêtre-animateur) et qui voudrait constituer, pour l’Occident et par conformité à lui, «une réalisation exemplaire» susceptible d’offrir l’image d’une Église censée agir «au cœur du monde» et répondre aux besoins de l’homme moderne. Elle se caractérise aussi par une volonté d’innovation théologique et et de réforme liturgique qui exalte la créativité et la modernité et méprise la Tradition, ainsi que par le souci de gommer le plus possible les différences avec les autres confessions chrétiennes sous prétexte de rechercher «ce qui rapproche plus que ce qui divise». 

Les théologiens qui n’appartiennent pas au «club» et qui témoignent de l’identité orthodoxe font l’objet d’un boycott systématique. Le «club» cherche d’ailleurs depuis de nombreuses années à s’arroger le droit d’attribuer un label d’orthodoxie à ceux qui partagent sa mentalité et de le refuser aux autres. Très minoritaire au sein de l’orthodoxie française, le «club» a développé depuis de nombreuses années une stratégie visant à s’approprier progressivement l’ensemble des médias orthodoxes et à occuper les postes de représentations dans les organes interconfessionnels, de manière à faire passer ses membres pour des représentants autorisés de l’orthodoxie auprès de ceux qui n’en connaissent pas la réalité. 


Les Français séduits par l’orthodoxie traditionnelle, telle qu’elle existe depuis les origines et telle qu’on peut l’observer de nos jours dans les pays orthodoxes, ne peuvent qu’éprouver une grande déception quand ils rencontrent, dans ces paroisses francophones, cette image déformée de l’Église orthodoxe. Ils sont plus déçus encore quand, croyant être accueillis à bras ouverts, ils se voient déconseiller, par les membres du «club» ou ceux qui sont influencés par eux, de devenir orthodoxes, sous le prétexte que l’union avec les autres confessions chrétiennes ne tardera pas à se faire et est même déjà partiellement accomplie. Cela permet aux membres du «club» de donner des gages de «bonne conduite» aux représentants des autres confessions chrétiennes, lesquels n’en demandent d’ailleurs pas tant et n’hésitent pas de leur côté (dans les pays de l’Est, mais aussi en France et en Belgique, via des communautés ou des monastères spécialisés), à attirer des fidèles issus de régions traditionnellement orthodoxes. 


L’essai de J.-L. Palierne n’a pas seulement une dimension critique. Il développe aussi une réflexion sur la réalité religieuse à notre époque, sur les besoins spirituels nouveaux qui existent dans notre société, sur l’attrait de plus en plus grand qu’exerce l’Église orthodoxe sur les occidentaux, sur les modalités de réception des non-orthodoxes dans l’Église orthodoxe dans le passé et de nos jours, sur la façon dont pourrait être entreprise une traduction de l’Écriture sainte et des textes liturgiques qui soit respectueuse de la foi orthodoxe, et surtout sur la place de l’évêque dans l’Église, qui, selon l’auteur, doit être centrale. 

Si ce petit livre a rencontré un grand succès lors de sa publication (malgré le boycott de certains médias orthodoxes directement visés par son contenu), c’est parce qu’un certain nombre de personnes qui sont devenues orthodoxes en France ou ont cherché à le devenir y ont trouvé, après coup, une explication cohérente aux difficultés et aux épreuves, souvent incompréhensibles pour elles, qu’elles ont dû affronter et aux déceptions qu’elles ont rencontrées. 
Il leur offre aussi un espoir : celui que les évêques orthodoxes de France retrouvent leur liberté d’action par rapport aux pressions qui, aujourd’hui encore, s’exercent sur eux, et jouent pleinement le rôle que l’Église leur confère. Ce n’est qu’à ce titre qu’une Église orthodoxe locale, que l’auteur appelle de ses vœux, pourra répondre aux besoins des nombreux français désireux de rencontrer, dans toutes les paroisses francophones, une orthodoxie authentique. 

Jean-Claude Larchet

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