lundi 5 novembre 2018

Matfey Shaheen: LE FAUX PATRIARCHE « PHILARETE » BÉNIT UNE FRESQUE NATIONALISTE AVEC UN SYMBOLISME NAZI

Le "patriarche" Philarète le mal nommé 
(philarète signifie qui aime la vertu en grec)



Le 12 octobre 2018, le "patriarche" autoproclamé Philarète a visité la "Cathédrale de la Sainte Transfiguration" dans la région de Ternopil en Ukraine occidentale, pour "bénir" une "icône" immense de saint Georges. Cependant, l'"icône" en question n'est pas une véritable icône, mais un monument sacrilège au péché de l'ethnophylétisme et du nazisme, qui a plus de choses en commun avec le symbolisme démoniaque qu’avec l'iconographie orthodoxe.

La peinture murale représente saint Georges qui, au lieu de piétiner un dragon - symbole de Satan - sous son cheval, transperce de sa lance un majestueux aigle à deux têtes - symbole non seulement des monarques divinement oints de l'Empire russe, mais aussi de l'Empire romain d'Orient et de nombreuses autres cultures orthodoxes, dont le Patriarcat oecuménique! [1]

En arrière-plan, les ruines en flammes de l'aéroport international de Donetsk-Serge Prokofiev sont représentées en haut à droite. La révolution Maidan soutenue par l'Occident (exécutée avec l'aide de néo-nazis) est représentée en haut à gauche. Plusieurs symboles nazis sont visibles, dont l'Ange-loup [Wolfsdangel], utilisé par les SS, et le drapeau noir et rouge de l'"Organisation des nationalistes ukrainiens / Armée insurrectionnelle ukrainienne", qui a combattu pendant la seconde guerre mondiale aux côtés de l'Armée hitlérienne et des SS. Des fusils d'assaut sont également exposés. 

Il y a beaucoup de traits troublants de cette peinture murale démoniaque : les termes nationaliste, nazi, démoniaque, satanique, sont des descriptions qui me viennent à l'esprit.

Néo-nazisme, ultra-nationalisme et éthnophylétisme

La peinture murale montre à la fois le néo-nazisme et l'hérésie de l'ethnophylétisme (nationalisme religieux, c'est-à-dire la formation et la définition de sa religion en fonction de motifs politiques ethno-nationalistes). Voici des mots tirés du site officiel de leurdiocèse schismatique de Ternopil qui révèlent clairement l'orientation ouvertement nationaliste de "l'église". Philarète aurait dit, entre autres choses, que :

"Grâce à l'existence de l'UOC (« patriarcat » de Kiev) et d'autres églises chrétiennes patriotiques, nous avons aujourd'hui un Etat indépendant. Et si nous n'avons qu'une seule Église orthodoxe ukrainienne, la Russie n'aura pas accès à l'Ukraine. Et alors notre Etat s'établira et se renforcera, et sera une forteresse de paix dans l'Est de l'Ukraine".

Si l'on tient compte du fait que la fresque représente les ruines de l'aéroport de Donetsk en flammes, il est clair que la paix de Philarète implique une guerre contre les autres Ukrainiens. Nous ne pouvons pas oublier qu'il a lui-même soutenu que le Donbass devait "expier sa culpabilité par le tourment et le sang".

Or, si nous ignorons la propagande de Philarète contre l'Église canonique, que cette dernière réfute, il faut dire que Philarète admet que la sienne, et d'autres Églises schismatiques, sont des "églises patriotiques", c'est-à-dire nationalistes, ethnophylétistes.

Il est tout à fait naturel pour les Eglises d'avoir des patriotes en leur sein, qui aiment leur patrie et leur culture de manière pacifique et productive. La différence entre le patriotisme et l'ethnophylétisme, cependant, est que ce dernier fonde toute une Église sur le nationalisme. C'est une hérésie.

Il convient également de noter que lorsqu'il parle d'" autres Eglises chrétiennes et patriotiques ", il se réfère probablement aux Uniates et aux baptistes, puisque la seule autre église en Ukraine qui se prétend orthodoxe (à part l'Eglise orthodoxe ukrainienne canonique) est l'église orthodoxe autocéphale schismatique Ukrainienne. Il convient de noter que récemment, le secrétaire de Philarète, Zorya, que beaucoup appellent l'"Éminence rouge " [2], a récemment déclaré qu'il fallait un tomos de Constantinople qui leur donne spécifiquement la possibilité de mener un dialogue œcuménique avec les protestants et les catholiques, que lui et Chevtchuk, le leader uniate, estiment être "isolés" de "l'Église ukrainienne".

Une chose est certaine : le « patriarcat » de Kiev et ses alliés sont en effet des Eglises nationalistes. De plus, le site officiel indique qu'à côté de Saint Georges, le peintre a représenté "La Révolution de la Dignité" (le coup d'Etat de Maidan) et les soldats ukrainiens, et que l'idée de l'"icône" est : "Dieu est avec nous, l'Ukraine est derrière nous."

Maintenant, nous allons examiner cette peinture murale et prouver qu'elle n'est pas le produit d'un amour naturel pour son pays, mais d'un extrémisme néo-nazi radical.

Tout d'abord, à part les aspects religieux troublants de la murale, qui, avec ses fusils, ses feux et ses visages larmoyants, ressemble beaucoup plus à une affiche antireligieuse de l'époque soviétique qu'à une fresque orthodoxe, il faut dire que cette fresquee n'a rien à voir avec la religion, mais tout à voir avec la politique. Les manifestations les plus mauvaises de la politique humaine peuvent être vues ici, sous la forme du néonazisme.

Néonazisme
Avant de parler de l'éléphant dans le magasin de porcelaine, disons que le Diable est littéralement dans les détails.

Un détail que l'on pourrait facilement manquer, mais qui a déjà été noté par un site Web grec [3], est la présence d'un ange-loup [Wolfsangel],  symbole de haine néonazi [4] interdit en Allemagne [5] pour ses liens avec les nazis. Des variantes ont été utilisées par une multitude de divisions allemandes nazies pendant la Seconde Guerre mondiale ; la version représentée sur la peinture murale a été utilisée par la 2e Division Panzer SS "Das Reich".
Un char de la 2e Panzer Division "Das Reich" (l'ange-loup est encerclé en jaune), connu pour le massacre de 642 civils à Oradour-sur-Glane, 99 à Tulle, France, et 920 Juifs près de Minsk, en Belarus. Le massacre d'Oradour-sur-Glane a eu lieu en grande partie dans une église.

Dans l'Ukraine moderne, ce symbole a été associé à diverses organisations d'extrême droite, telles que le Parti social-national d'Ukraine, ainsi qu'au bataillon de la garde nationale Azov, régiment directement lié par de nombreuses organisations, dont l'ONU, aux crimes de guerre commis en Ukraine, notamment le pillage de civils, la torture [7] [8], le meurtre et le viol.

Drapeau du bataillon Azov au centre à côté d'une croix gammée et d'un drapeau de l'OTAN. Photo : Scott.net.
Certains chefs de bataillon Azov tentent de nier que ce symbole est lié au nazisme. Leur déni, cependant, est à peu près aussi transparent qu'un "suprémaciste blanc" qui prétend que la croix gammée tatouée sur sa tête concerne l'hindouisme et non le nazisme [9].

Il a été rapporté que l'ange du loup était utilisé par des organisations sataniques ; de plus, la majorité des membres du bataillon Azov sont connus pour être des néo-païens, qui ont érigé une idole païenne de Péroun à Mariupol, en plus d'être néo-nazi [10]. Cela inclut leur chef Andriy Biletsky.

L'ange du loup dans un détail sur la peinture murale avec des fusils d'assaut Kalachnikov en dessous. Photo : Dimpenews.com.
Fusils d'assaut
À gauche et à droite de l'image, on peut aussi voir plus clairement dans la version ci-dessous plusieurs fusils de type Kalachnikov, peints à la mode révolutionnaire à la communiste, dans de petits diamants d'or.

Drapeaux nazis
A l'arrière-plan de la peinture murale, sur le côté gauche, on peut clairement voir des drapeaux noirs et rouges (comparables au sang et à la terre) appartenant à l'Organisation des nationalistes ukrainiens / Armée insurgée ukrainienne. Ce n'est pas moins un symbole nazi qu'une croix gammée.

Le dirigeant nazi ukrainien Stepan Bandera, allié à Hitler, et ses partisans ont commis des génocides contre les Polonais, les Juifs, les Russes, les Ukrainiens et pratiquement tous ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux.

L'origine de ces groupes et leur haine nécessiteraient des recherches propres ; cependant, il suffit de dire que des graines de haine ethnique ont été plantées dans l'ouest de l'Ukraine par l'Empire austro-hongrois et qu'elles sont revenues après le coup d'État de Maidan en 2014 pour terroriser l'Ukraine et ses pays voisins.

Dans un terrible amalgame de la terreur de l'ancienne Union, avec des idéologies issues directement de l'Allemagne nazie, Bandera et les nombreux syndicats de son organisation souhaitaient créer une Ukraine "ethniquement pure", où seuls les Ukrainiens qu'ils estimaient dignes resteraient en vie.

L'organisation de Bandera a été fondée à Vienne en 1929 - ironiquement, l'ancienne capitale de l'ancien empire austro-hongrois qui persécutait les chrétiens orthodoxes de la Serbie à la Roumanie et à l’Ukraine. Dans l'un de leurs tracts de propagande, leur bras militaire ne mentionnait pas seulement la "terreur", mais essentiellement le lavage de cerveau comme l'une de leurs méthodes [11].

Une simple recherche sur le Web pour "marche néo-nazie en Ukraine" fournira de nombreux exemples de défilés radicaux dans les rues avec ce drapeau noir et rouge, ainsi que des croix gammées, et des portraits de Bandera.

L'une des meilleures vidéos, cependant, pour établir la corrélation entre le radicalisme armé, ces drapeaux, cette murale, et les Uniates est cette vidéo, dans laquelle un "prêtre" uniate conduit un service commémoratif avec ces drapeaux noirs et rouges vus en arrière-plan.
Un microcosme de l'ethnophylétisme peut être vu ici. Vers la fin, le prêtre dit le salut traditionnel des Carpates "Slava Isusu Khristu" (Gloire à Jésus-Christ), mais a reçu une réponse anémique de quelques uns seulement qui savaient répondre correctement "Slava Na Viki" (Gloire à jamais).

Mais dès qu'il a essayé des slogans nationalistes et nazis, comme "Slava Ukraini-Heroyam Slava" (Gloire à Ukraine-Gloire aux héros), il a eu une réponse très forte et fière. Il termina trois fois avec le slogan "Slava Natsii-Smert Voroham" (Gloire à la Nation - Mort aux Ennemis) et le peuple commença à chanter comme s'il était possédé, "Mort aux Ennemis" quand leurs tirs retentirent sur la montagne.

Ce slogan de "mort aux ennemis" peut également être entendu haut et fort lors de la marche nationaliste de Philarète, à peine voilée en procession croisée, comme on peutle voir dans cette vidéo sous-titrée en anglais par l'Union des journalistes orthodoxes. Comme le montrent ces vidéos, ceux qui assistent à ces groupes sont beaucoup plus préoccupés par le nationalisme que par la religion, et la religion est incluse simplement pour "sanctifier" leur nationalisme.
Pax Ucrainca ? Maidan et les ruines de l'aéroport de Donetsk.

Veuillez porter votre attention vers la structure en haut à droite de cette version prototype de la même fresque murale ; les ruines apparentes de l'aéroport de Donetsk, autrefois beau et très moderne, peuvent être vues, avec un drapeau ukrainien, ainsi que le drapeau nazi noir et rouge au-dessus, tandis que le Maidan est montré sur le côté gauche avec les mêmes drapeaux.
Photo : www.kremenets.org.ua.
Regardez ci-dessous cette photo de l'aéroport de Donetsk, ravagé par la guerre, avec un drapeau ukrainien à peine visible au sommet, prise le 12 octobre 2014. Philarète "bénit" cette peinture murale à la même date, seulement quatre ans plus tard. La structure de la fresque est clairement la tour de contrôle de l'aéroport.

L'aéroport de Donetsk après la terrible bataille qui s'y est déroulée entre l'"opération antiterroriste" ukrainienne et les forces de la "République populaire de Donetsk". Photo : ru-an.info
Cette ruine est un microcosme de la guerre que le coup d'Etat de Maidan a libéré sur l'Ukraine, et Philarète glorifie tout cela - ils appellent le coup d'Etat une "révolution de dignité", et ils appellent la guerre "paix". Ce n'est pas la paix pour les Ukrainiens, c'est la mort. Le peuple ukrainien craignant Dieu mérite mieux que cela. Hañba (honte) !
C'est ce coup d'État qui a déclenché une guerre fratricide, qui a tué 10 000 personnes rien que selon les chiffres officiels de l'ONU [12].

Ce coup d'Etat soutenu par l'Occident a permis à la faction politique actuelle de prendre violemment le pouvoir à Kiev.

Il s'agit notamment d'un président, Petro Poroshenko, qui a expliqué dans cette vidéo que, "ils" vont "gagner" cette guerre, par le fait que "leurs" enfants sont à l'école, et que les enfants de Donbass seront dans des abris anti-aériens.

Est-ce que c'est une effusion de sang, un fratricide, quelque chose à célébrer ? C'est certainement ce que croit le faux patriarche Philarète, comme il l'a lui-même expliqué :
"Nous ne devons pas penser que la population du Donbass est innocente dans ces souffrances. Elle est coupable ! Et elle doit expier sa culpabilité par le tourment et le sang."
Il convient de noter ici que Philarète est un hypocrite ; il est lui-même né à Donbass, la région soi-disant "pro-russe" de l'Ukraine orientale, tandis que le métropolite Onuphre de Kiev, le chef de l'Église orthodoxe ukrainienne (Patriarcat de Moscou) est né en Ukraine occidentale, la région supposée "pro-Ukrainienne".

Cela expose le conflit pour ce qu'il est - ce n'est pas les Russes contre les Ukrainiens. Ce n'est pas une Église ukrainienne contre une Église russe, c'est l'Orthodoxie contre le satanisme. Ce sont les Ukrainiens orthodoxes (les membres de l'église canonique) qui sont persécutés par des fascistes adorant le Diable.

C'est une question de lumière contre l'obscurité, le serpent contre l'aigle, la Sainte Rus' contre le nazisme, et Dieu contre le Diable dans le cœur des hommes, comme dirait Dostoïevski.

L'Église canonique prêche l'amour et l'unité, et comme l'a expliqué le métropolite Onuphre lui-même. Il ne s'agit pas de construire un monde russe ou ukrainien, mais le monde de Dieu, et il essaie d'unir tous les Ukrainiens en une seule famille dans le Christ. [13] A cette fin, aucun symbole politique n'a été vu à la procession en croix de l'église canonique, et tout événement ou organisation mené par Philarète comporte toujours plus de drapeaux que d'icônes. Et maintenant, même ses icônes contiennent des drapeaux.

"Sainte" Victoria Nuland de la Maidan ?

Il est intéressant de noter, en bas à gauche de la peinture murale, qu'une femme tient un petit plateau, ce qui n'est pas confirmé, mais cela pourrait très bien symboliser Victoria Nuland, l'envoyée américaine qui a assisté à Maidan, et qui a distribué des biscuits aux révolutionnaires. Nuland est pertinente parce qu'elle a eu beaucoup de mal à expliquer (ou plutôt à nier) la présence des néo-nazis en Ukraine, et au Maidan.

Les membres du Congrès américain de Californie, Dana Rohrabacher, ont insisté pour que les choses soient claires :
"J'ai vu ces photos et j'ai aussi vu beaucoup de gens lancer des bombes incendiaires sur des groupes de policiers. Il y avait des gens qui tiraient dans les rangs de la police... La question est : y avait-il des groupes néo-nazis impliqués ?"
Nuland a été forcée d'admettre : "Il y avait beaucoup de couleurs de l'Ukraine, y compris des couleurs très laides."
Des enfants et des prêtres ont été bombardés dans les rues, des églises et des monastères brûlés et saisis... Des couleurs laides en effet.

Saint Georges en tant qu'"insurgé ukrainien" ?
En plus du néonazisme répugnant, nous avons vu les couleurs laides de l'ethnophylétisme affichées fièrement dans cette murale satanique. Cette icône est une insulte au saint nom de saint Georges le Tropéophore. Le Saint, dont le meurtre du Dragon est un symbole de Dieu victorieux sur le Diable, a été approprié comme un symbole sacrilège du mouvement néo-nazi, de haine ethnique.

Plus précisément, sur leur site Web, le « patriarcat » de Kiev à Ternopil dit :
"Georges le Victorieux est le saint patron des combattants pour l'indépendance de l'Ukraine. [14]"

Je n'étais pas au courant que ce patronage ait jamais été mentionné dans la synaxaire ou dans la tradition de la Sainte Église orthodoxe. Ce qui est mentionné, et expressément condamné, c'est l'ethnophylétisme, c'est-à-dire quand le nationalisme et la haine ethnique envahissent le monde ecclésiastique, comme par exemple, en peignant une "icône" qui représente des symboles nazis, un aéroport bombardé, une révolution politique, des fusils d'assaut, puis en s'appropriant Saint Georges comme saint patron de cette cause.
Cela nous amène à la dernière et grave offense de ce monument au Diable - la profanation de l'aigle bicéphale.

L'aigle bicéphale
Nous arrivons enfin à l'éléphant dans le magasin de porcelaine, ou plutôt à l'aigle, dans cette pièce. Le saint George piétine l'aigle à deux têtes. Dans ce contexte, il est clair que cet aigle représente la Russie, mais ne représente-t-il que la Russie ?

L'aigle à deux têtes était d'abord un symbole de l'Empire romain oriental (byzantin), avant son adoption par la Russie, et cet aigle continue d'être utilisé par les Grecs, les Serbes (également au Monténégro, chez d'autres peuples yougoslaves, etc.), les Roumains et d'innombrables autres cultures et peuples dont même des Allemands et Austro-hongrois.

On dit parfois que les deux chefs [têtes] représentent l'Église et l'État, certains disent qu'ils représentent le pouvoir sur l'Orient et l'Occident. L'aigle a également été utilisé dans de nombreuses décorations d'église, et en termes laïques, on pourrait l'appeler une mascotte pan-orthodoxe. Mais pour les monarchistes, c'est un symbole sacré de l'empereur et des rois oints par Dieu.

Dans le cas de la peinture murale de Philarète, elle n'est certainement là que pour des raisons nationalistes, et cela crée un dilemme pour lui. L'aigle à deux têtes est aussi un symbole cher au Patriarcat œcuménique lui-même.

Le patriarche oecuménique Bartholomée avec l'aigle à deux têtes et les drapeaux grecs. Photo : www.amna.gr

Il est représenté sur un drapeau précieux pour l'Église de Grèce ; ce drapeau a une signification aussi profonde pour les Grecs et les Serbes que pour les Russes - et la peinture murale de Philarète le profane. Que penseront les nouveaux maîtres de Philarète de cela ? Nous n'avons pas besoin de spéculer - un site Web grec a déjà exprimé son indignation, notant bon nombre des détails dont nous avons déjà discuté. Voici quelques extraits traduits du grec […] :

"L'aigle bicéphale tué par la fausse image de saint Georges est le symbole le plus reconnaissable du christianisme orthodoxe aujourd'hui (à côté de la Croix). L'aigle tient une croix et une sphère, symbolisant la synergie pacifique entre l'Église et l'État. Ce drapeau a été historiquement utilisé par les[Empires byzantin et russe]. Aujourd'hui, c'est le drapeau officiel du Patriarcat œcuménique... de l'Église orthodoxe grecque et du mont Athos. Dans un accès public de mépris pour la foi orthodoxe, et de mépris contre les nombreux pays qui utilisent l'aigle dans leurs drapeaux, Philarète "bénit" cette image... un jour après que Bartholomé eut levé l'anathème contre lui. " [15]

Le site Web a également noté la présence des symboles néonazis.
La haine de Philarète et de son église nationaliste est très forte et a aveuglé leur logique au point de commander une peinture murale blasphématoire, insultant tous les orthodoxes qui chérissent ce symbole depuis des millénaires, y compris le Patriarcat œcuménique, à un moment où ils ont désespérément besoin de soutien pour leurs activités non canoniques. Tant qu'ils peuvent piétiner la Russie, ils se moquent se savoir si ceci piétine aussi le Mont Athos, la Grèce, la Serbie, la Roumanie, etc.

Une peinture murale soviétique ?

L'inspiration pour le meurtre de cet aigle très estimé pourrait peut-être être l'affiche de propagande de 1917 de B. Shippih, qui dépeignait l'aigle à deux têtes comme un monstre contre lequel le peuple ukrainien s'est élevé.
 Photo : Wikipédia.
Ironiquement, la photo montre le Hetman cosaque Bogdan Khmelnitsky, qui a réuni l'Ukraine et la Russie en 1654, et dont la statue, chère au peuple russe et aux nationalistes ukrainiens, a été érigée à l'origine comme un cadeau avec la bénédiction du tsar russe. Telle est l'ironie de la question nationale ukrainienne.

La peinture murale, cependant, a beaucoup en commun avec une autre époque de l'histoire russe, à laquelle le nationalisme ukrainien doit aussi beaucoup, bien qu'il ne l'admettra jamais, c'est-à-dire l'ère soviétique.

La peinture murale a en fait beaucoup en commun avec l'imagerie soviétique qui glorifie la victoire du peuple moderne sur la religion - car l'aigle était à la fois un symbole du monarque, et devcelui qui l'a oint - Dieu, et donc l'Église.

La destruction de l'aigle à deux têtes figurait dans de nombreuses images et propagandes soviétiques. Prenons par exemple cette vidéo communiste, qui montre l'aigle comme un monstre monarchiste frappé par la foudre d'une rébellion populaire, semblable dans son contexte à cette peinture murale et à l'affiche de propagande nationaliste ukrainienne de la même époque que la révolution bolchévique, montrée ci-dessus.

Il est très ironique de voir à quel point les ultra-nationalistes ukrainiens doivent beaucoup à l'Union soviétique qu'ils détestent tant.

Et il faut se demander pourquoi ils détestent tant les bolcheviks. Il est compréhensible que les chrétiens orthodoxes s'opposent à eux, mais ce sont les communistes qui ont réalisé ce que des siècles d'uniatisme et d'occupation austro-hongroise n'ont pas réussi à faire.

Les communistes ont été les premiers à dominer complètement toute l'Ukraine moderne, puis pour la première fois, intentionnellement ou accidentellement, ils ont achevé le projet austro-hongrois en divisant totalement le peuple ukrainien des Russes selon des lignes nationalistes.

La première formation durable d'un Etat appelé "Ukraine" a été mise en place par les communistes. Donc, si c'était quelqu'un, ce sont les communistes qui ont créé l'État ukrainien moderne. Les formations historiques de l'"Ukraine" ont peu de choses en commun avec les frontières actuelles, qui sont entièrement le résultat de la formation par l'Union soviétique de la RSS ukrainienne.

Ni la "Rus de Kiev", ni le Commonwealth polono-lituanien, ni l'Hetmanat cosaque, ni l'Empire russe, ni l'Empire austro-hongrois, ni les États ukrainiens de courte durée du début des années 1920 ne contenaient toutes les terres des terres ukrainiennes modernes qui ne furent unies pleinement que par les communistes.


La métropole de Kiev en 1686 n'a pas grand-chose à voir avec l'État ukrainien moderne. Elle ne comprenait que les terres indiquées en vert, dont certaines font maintenant partie de la Pologne, de la Biélorussie et de la Russie. Photo : Union des journalistes orthodoxes.
L'Empire russe est venu plus près, mais n'a jamais gouverné toute la Galice, qui était sous occupation austro-hongroise et n'a été unie à l'Ukraine qu'après la seconde guerre mondiale par Staline lui-même. Voici une petite carte de l'évolution historique des territoires ukrainiens, un sujet qui mérite d'être étudié.

Carte par The Duran.com.
   
Pour être clair, cela ne nie pas l'existence des Ukrainiens tout au long de cette histoire. Cependant, ils ne furent historiquement, même par ceux qui voulaient l'indépendance (politique) du tsar de Moscou comme Philip Orlykm [16], jamais considérés comme une nation vraiment étrangère et différente, mais plutôt comme une nation égale et faisant partie de la nation de la Rus - ce qu'on appelle la "Sainte Rus". Le héros cosaque Bogdan Khmelnitsky avait également cette conviction. [17]

Patriarche d'Alexandrie Théodoros sur la Sainte Rus' et l'Aigle à deux têtes
La Sainte Rus' ou Sainte Russie n'a rien à voir avec le nationalisme. C'est un ancien concept spirituel orthodoxe. C'était même un terme utilisé par les saints grecs, comme saint Maxime l'Hagiorite [18] pour décrire les anciennes terres de l'ancienne Russie de Kiev, qui n'appelaient même pas Byzance "Sainte", mais Rus' a reçu ce titre. Ce terme est encore utilisé aujourd'hui. Cette année encore, le Patriarche d'Alexandrie, lors de sa visite à Moscou [19], en concélébration avec le Patriarche Kirill (en présence du Président Poutine) a utilisé ce terme.

Plus étonnant encore, après que le patriarche Théodore d'Alexandrie eut dit (en grec) que "Rus' a toujours été, est et sera la Sainte Russie", il a immédiatement remarqué la belle présence de l'aigle à deux têtes de Byzance au Kremlin à Moscou.

Comme c'était presque prophétique ! C'est comme si la Providence avait ordonné que Sa Béatitude en parle sur le Baptême de Rus', pour rappeler la vérité de la Sainte Russie et son héritage de l'Empire byzantin. C'était vraiment merveilleux qu'il ait parlé de "Sainte Rus", et une phrase plus tard, il l'a reliée à l'aigle bicéphale. Rappelons-nous que la "Sainte Rus", que les bolcheviks ont tenté de détruire, n'est pas une forme particulière du nationalisme russe. Cela signifie que l'Orthodoxie définit les peuples des Rus, en dépassant le nationalisme.

Las Sainte Rus' est l'héritage spirituel des peuples russe, ukrainien et biélorusse, inscrit dans les paroles sacrées et les prophéties de Saint Laurent de Tchernigov.

"La Russie, l'Ukraine et la Biélorussie - ensemble, nous sommes la Sainte Rus'"
La vision orthodoxe de ces peuples, si vous creusez profondément, révèle que leur unité est sacrée, bénie par Dieu et indivisible. C'est pourquoi cette fresque profane l'aigle bicéphale - car au fond, ses créateurs méprisent la Sainte Rus' et ses saints, de Vladimir le Grand à Laurent de Tchernigov - qui a reposé dans les années 1950 et a averti des événements futurs en Ukraine, qui se déroulent actuellement.

C'est la véritable raison pour laquelle ils ont commandé cette peinture murale. Nous devons nous rendre compte que non seulement elle glorifie le nazisme, mais qu'elle est blasphématoire et une insulte à tous les peuples orthodoxes, de Constantin le Grand à nos jours.
Il ne s'agit pas d'une "icône", mais d'une peinture murale satanique et démoniaque, inspirée par le même serpent trompeur que saint Georges piétine si justement. Ils l'ont commandée au nazisme, à l'ethnophylétisme et à l'ultra-nationalisme, qui les ont totalement aveuglés.

De plus, il ne s'agit pas seulement d'un événement isolé par un groupe marginal ; il représente l'esprit entier des schismatiques, comme leur chef, Philarète lui-même l'a béni. Dans cette même église, d'ailleurs, d'après un site web grec, il y a une peinture de Philarète lui-même parmi quelques saints (et aussi des schismatiques) ; le site web notait à quel point tout cela était arrogant. [20]

Photo : dimpenews.com.
   C'est le message de Philarète et de ses serviteurs au monde entier. Leurs "icônes" ne parlent pas de Dieu, mais du nazisme, où ils représentent la guerre et les effusions de sang qu'ils aiment tant. Si l'Orthodoxie et Dieu Lui-même ne sont pas d'accord avec leurs vues, ils feront leur propre secte, et adoreront leurs propres idoles.
C'est pourquoi ils profanent l'Orthodoxie dans cette peinture murale ; c'est pourquoi ils profanent l'aigle à deux têtes de Byzance et de la Sainte Rus'- parce que l'Orthodoxie a toujours affirmé la vérité - les Ukrainiens ne sont pas seulement nos amis - ils sont notre famille ! Ensemble, nous sommes la Sainte Rus'- ce que Dieu a rassemblé, que personne ne le sépare !
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES
1 Saint-Georges tuant le dragon est aussi le symbole de la ville de Moscou. Remplacer le dragon par l'aigle bicéphale dans la peinture murale d'une église est un coup pervers porté à Moscou impliquant que cette dernière n'a pas sa place dans le christianisme et encore moins dans l'Orthodoxie.
2 Le pouvoir derrière le trône pour ainsi dire, se référant historiquement, au cardinal Richelieu qui détenait un grand pouvoir sur la France. Les expressions subtiles du visage et les déclarations de Zorya sont souvent un indice pour interpréter ce qui se passe au sein du Patriarcat de Kiev.
3 https://dimpenews.com/2018/10/22/βαρθολομαίε-είσαι-ναζιστησ-σ΄εκκλησ/
4 https://www.adl.org/education/references/hate-symbols/wolfsangel
5 https://luxtimes.lu/archives/11247-city-exhibition-on-ukraine-features-nazi-symbols
6https://www.ohchr.org/Documents/Countries/UA/Ukraine_13th_HRMMU_Report_3March2016.pdf
7 https://www.ohchr.org/Documents/Countries/UA/Ukraine_14th_HRMMU_Report.pdf
8 https://www.osce.org/pc/233896?download=true
9 La croix gammée était à l'origine un ancien symbole hindou ; des formes similaires de l'ange-loup étaient utilisées par les peuples germaniques historiques. Cependant, il est indéniable dans le contexte moderne que ces symboles ont des connotations néo-nazies claires.
10https://web.archive.org/web20171204203550/http://ukraina.ru/exclusive/20170529/1018722291.html
11 "Nous devons changer la psychologie de notre société et la psychologie des ennemis, et influencer l'opinion mondiale. La terreur sera non seulement un moyen d'autodéfense, mais aussi un moyen d'agitation[révolutionnaire] qui atteindra tout le monde : notre propre peuple comme les étrangers, qu'ils le désirent ou non....". Voir ici pour plus d'informations. Source : Tadeusz Piotrowski, Genocide and Rescue in Wolyn (Jefferson, N.C. : McFarland and Company, 2000), p. 11-12.
12 https://www.ohchr.org/Documents/Countries/UA/UAReport18th_FR.pdf
13 https://youtu.be/ZzrfB8IV7eU
14 Source originale en ukrainien : "Юрія Переможця-покровителя борців за за незалежність незалежність України."
15 https://dimpenews.com/2018/10/22/βαρθολομαίε-είσαι-ναζιστησ-σ΄εκκλησ/
16 Philippe Orlyk a écrit une constitution cosaque de 1710 dans laquelle il mentionne le mot Ukraine ainsi que "Petite Russie". Il n'a jamais parlé d'une "nation ukrainienne", mais seulement de l'Ukraine en tant que territoire géographique, qu'il considérait comme synonyme de la Petite terre russe. Le peuple, son peuple, les ancêtres des Ukrainiens modernes, il les appelait la "Petite nation russe". Source en ukrainien : https://spzh.news/ua/zashhita-very/45567-svyata-rus-vs-prosvichena-vropa
17 https://holmogor.livejournal.com/6973066.html
18 https://spzh.news/ru/zashhita-very/45538-svyataya-rus-vs-prosveshchennaya-evropa
19 On peut entendre le Patriarche d'Alexandrie dire en grec, et traduire en russe, que "Rus' a toujours été et sera toujours la Sainte Rus" https://youtu.be/syCilzSvfvk?t=9371
20 https://dimpenews.com/2018/10/22/βαρθολομαίε-είσαι-ναζιστησ-σ΄εκκλησ/


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