vendredi 21 septembre 2018

Sur Orthodoxie.com


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En 1686, les deux parties de l’Eglise orthodoxe russe se sont réunies : la métropole de Kiev a rejoint l’Eglise russe, qui possédait désormais le statut de Patriarcat, reconnu par les autres patriarches orientaux. L’entrée de la métropole de Kiev dans le sein du Patriarcat de Moscou a été confirmée par une charte du patriarche Denis IV de Constantinople. Cette charte ne dit rien d’un transfert temporaire de la métropole de Kiev au Patriarcat de Moscou. Durant plus de 300 ans, ce statut de la métropole de Kiev comme faisant partie du Patriarcat de Moscou n’a pas été contesté.
Ces derniers temps, afin de justifier les initiatives prises en Ukraine, ce statut a commencé à être contesté. Le patriarche de Constantinople dit désormais que l’Eglise ukrainienne a, paraît-il, toujours été dans la juridiction du Patriarcat de Constantinople, qui aurait soi-disant pleinement le droit de lui octroyer unilatéralement l’autocéphalie. Nous ne sommes catégoriquement pas d’accord avec cette position. D’autant plus qu’une décision panorthodoxe avait été prise en 1993, statuant qu’à l’avenir toute autocéphalie serait accordée uniquement avec l’accord de toutes les Eglises orthodoxes locales. Or, les Eglises orthodoxes locales n’approuvent nullement ce qu’a entrepris en ce moment Constantinople en Ukraine. »
Le métropolite Hilarion a rappelé qu’au début du XXe siècle, lorsque le patriarche Tikhon avait été arrêté, et que les rénovateurs, tourmentant l’Eglise, exigeaient sa déposition, le patriarche de Constantinople Grégoire VII s’était rangé à leurs côtés. Durant environ dix ans, le représentant du Patriarcat de Constantinople à Moscou, l’archimandrite Basile (Dimopoulo), a soutenu les rénovateurs et célébré dans leurs églises, tandis que le patriarche Grégoire VII exigeait que le Patriarcat fût, tout au moins temporairement, suspendu dans l’Eglise russe.
« Nous n’aurions pas rappelé cette page de l’histoire de nos relations avec Constantinople, si ces tristes évènements ne s’étaient pas répétés aujourd’hui, a dit le métropolite. Pratiquement chaque fois que l’Eglise orthodoxe russe est confrontée à des circonstances difficiles, nous recevons du Patriarcat de Constantinole des coups dans le dos au lieu d’aide fraternelle et de solidarité. Dans les années 1920, le Patriarcat de Constantinople a unilatéralement accordé l’autocéphalie à l’Eglise polonaise, créant ses propres structures sur le territoire de l’Estonie et de la Finlande, bien que ces pays eussent fait partie de la juridiction de l’Eglise orthodoxe russe. »
Comme l’a ensuite souligné le métropolite Hilarion, la décision du Saint-Synode de l’Eglise russe sur la suspension de la concélébration avec les hiérarques du Patriarcat de Constantinople et sur l’arrêt de la participation aux structures présidées par Constantinople ont été rendus nécessaires :
« Nous voulions vraiment l’éviter, durant plusieurs années nous avons tenté de résoudre les problèmes par le dialogue. La dernière tentative a été le voyage du patriarche Cyrille à Istanbul où, dans un entretien confidentiel et fraternel, Sa Sainteté a exposé la position de l’Eglise orthodoxe russe et prévenu son confrère de Constantinople des actes qui, malheureusement, ont été commis maintenant. Mais, à peine le patriarche Cyrille eût-il quitté Istanbul – nous l’avons appris plus tard – le patriarche Bartholomée a réuni le Saint-Synode et, l’assemblée a résolu de ne pas accepter les propositions de notre Eglise. Ensuite, le patriarche Bartholomée a réuni le Synode des hiérarques du Patriarcat de Constantinople, où ont été lus des rapports sur la façon d’agir en Ukraine, après quoi les exarques ont été nommés.
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