samedi 30 juin 2018

Père Andrew Phillips: Sur la guerre et les saints militaires


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A première vue, il peut sembler étrange qu'il y ait des saints militaires, des soldats qui sont devenus de saints martyrs. Mais nous pouvons penser à de nombreux exemples de nombreux pays : St Sabbas le Commandant (+ 272), St Georges (+ 303), St Dimitri (+ 304), St Alban (+ 305), St Théodore la Recrue (+ 306), St Théodore le Commandant (+ 319), St Alfred le Grand (+ 899), St Alexandre Nevsky (+ 1263) et plus récemment l'amiral, St Thédore (Ouchakov) (+ 1817).

Certes, au paradis, il n'y aura pas d'armées, parce qu'il n'y aura pas de guerre, tout comme au paradis, il n'y aura pas de police et pas de prisons parce qu'il n'y aura pas de crime. Mais nous vivons dans le monde réel tel qu'il est et n'importe qui, quel que soit son origine, peut devenir saint. En effet, dans les Evangiles, il n'y a pas de condamnation des soldats qui y apparaissent et, l'un d'entre eux, le centurion, est loué et un autre, Longin, qui se tenait au pied de la Croix et confessait que le Christ est bien le Fils de Dieu, est devenu saint.

Et pourtant, dans le Livre de l'Exode, le sixième commandement dit : "Tu ne tueras point." Cependant, dans le même chapitre et les chapitres suivants, il est clair que cela signifie que nous ne devons pas tuer par haine ou pour une autre raison maléfique, par exemple, parce que nous voulons obtenir l'argent ou les biens de quelqu'un d'autre, ou par amour de la gloire. Mais cela signifie-t-il que nous pourrions tuer quelqu'un pour une autre raison ? Par exemple, si nous avons vu quelqu'un dans la rue essayer de tuer quelqu'un pour obtenir son argent, est-ce que cela signifie que nous devrions défendre cette personne ?

Supposons que nous sommes un policier armé et que nous avons vu un terroriste armé d'une arme à feu ou d'une bombe et qu'il menace de tuer beaucoup de gens, dont des personnes âgées, des femmes et des enfants, et qu'il ne peut pas nous voir et que nous avons la possibilité de l'arrêter, ce qui entraîne sa mort, cela serait-il interdit ? Bien sûr que non, il serait irresponsable de notre part de ne pas agir pour défendre les autres. Dans de telles situations où nous sommes capables de défendre les autres, ne pas défendre serait simplement de la lâcheté de notre part.

Le fait est que, dans ce monde, nous sommes souvent confrontés à des choix et que le choix que nous devons faire est ce que nous appelons "le moindre mal". Cependant, nous devons être très prudents : un tel choix ne s'applique qu'en cas de défense des autres. Ainsi, dans chaque pays, les forces armées sont contrôlées par quelque chose qui s'appelle " le ministère de la Défense. " Mais les forces armées défendent-elles vraiment ? Malheureusement, elles semblent souvent faire le contraire et attaquer en prenant l'offensive.

C'est la même chose pour nous. Si nous sommes agressifs et attaquons les autres, et même si nous les tuons, c'est mal. En effet, il est interdit aux prêtres et aux moines de prendre les armes pour se défendre. Mais si nous défendons ceux qui sont plus faibles que nous, cela peut être justifié. Là, il n'y a pas de haine pour un individu, mais seulement le désir responsable de protéger les autres. Là, il n'y a pas d'égoïsme, nous ne nous défendons pas nous-mêmes, ni nos biens, ni notre argent, ni notre force, nous protégeons les autres, peut-être même les gens que nous ne connaissons pas.

Oui, en tant que chrétiens, nous sommes appelés à aimer nos ennemis, mais cela signifie ne pas ressentir de haine personnelle pour eux. Pourquoi ? Parce qu'ils sont victimes de leurs mauvaises passions, les victimes du mal. Aimer nos ennemis ne signifie pas que nous ne devons pas défendre les autres. La guerre pour défendre les faibles est un moindre mal que le déclin de la guerre et la reddition au pouvoir des terroristes barbares. Pour nous, un soldat n'est pas un meurtrier satisfait, mais un héros noble qui se sacrifie en défendant les faibles.

(Publié pour la première fois dans le magazine des jeunes de la paroisse orthodoxe de Colchester,Searchlight, numéro 5, juin 2018)

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Version italienne 
de
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