mercredi 9 mai 2018

Père James Guirguis: Lecture du Saint Evangile selon saint Jean. (4:5-42)


Avez-vous déjà remarqué qu'il est très facile pour les gens de devenir dépendants ? Nous regardons tout autour de nous et nous constatons que les gens sont dépendants de toutes sortes de choses. Parfois, nous sommes dépendants de choses matérielles ou physiques, comme certaines drogues ou l'alcool, et parfois, nous sommes dépendants sur le plan émotionnel, comme le fait d'être dépendants des louanges ou d'être dépendants du pouvoir et de l'autorité ou d'être dépendants de l'attention et de l'admiration des autres. Nous sommes dépendants dans le sens que nous ne sommes pas satisfaits de ce qui nous est donné et nous recherchons continuellement de plus en plus de ce que nous pouvons être pour obtenir un "boost temporaire" ou "un état d’exaltation".


Il y a de bonnes nouvelles dans ce phénomène de dépendance que nous voyons. C'est une des réalités de l'être humain. Nous avons des pulsions qui sont presque infinies. C'est ce qui cause la dépendance. Quand un homme commence à boire, il se sent bien. Mais au fil du temps, sa tolérance augmente et si bien qu'il ne se sent pas assez bien avec une seule boisson, il en boit une autre. Ce cycle est vicieux et il place les gens dans un mauvaise passe, peu importe que nous parlions d'alcool, de drogues, de pornographie, de sexe ou de nourriture. Nos désirs ne peuvent être comblés par ces choses limitées et matérielles. Nous sommes programmés pour chercher continuellement plus.
Dans l'évangile d'aujourd'hui ( id est du Dimanche de la Samaritaine), nous rencontrons une femme qui résume bien cela. Elle a été avec 6 hommes différents. Elle avait cinq maris (on ne nous dit pas exactement ce qui leur est arrivé, donc nous ne savons pas s'ils sont morts ou divorcés). Et l'homme avec qui elle a maintenant une relation n'est pas son mari. Ils ne sont pas mariés. Cette femme a des pulsions et des désirs qui n'ont pas été comblés par toutes ces relations. Elle peut avoir une dépendance émotionnelle. Elle a besoin de se sentir aimée, elle a besoin de se sentir désirée, elle a besoin d'attention, elle a besoin d'une étreinte chaleureuse. Il n'y a rien de mal à ces sentiments qu'elle éprouvait. Ce sont tous des sentiments naturels, mais les passions, lorsqu'elles ne sont pas contrôlées et déséquilibrées, prennent toujours quelque chose de bon, de noble et de beau, qu'elles tordent et pervertissent jusqu'à ce qu'il s'agisse d'autre chose. Nous cessons alors de regarder comment notre vie est liée à Dieu et nous commençons à penser à la façon dont tout est lié à nous et à notre plaisir ou à nos besoins.
Elle avait des pulsions humaines naturelles, mais elle ne dirigeait pas ces pulsions au bon endroit parce qu'elle ne savait pas où les diriger et en outre, elle ne savait pas où trouver quelque chose qui la comblerait finalement. En tant que chrétiens, nous sommes les plus bénis de tous les peuples du monde parce que nous savons que nous avons une faim et une soif profondes, presque infinies, et que de telles pulsions profondes ne peuvent être assouvies qu'en allant vers Celui Qui est assez grand pour répondre à ces besoins, vers Celui Qui est infini.
Nous le savons en théorie, mais le croyons-nous assez pour que cela devienne une réalité dans nos vies ? La femme au puits a rencontré le Seigneur Jésus-Christ, mais ce n'était pas la fin de l'histoire. Les gens rencontrent Jésus-Christ tous les jours. Ils Le rencontrent à travers la prédication des autres. Ils Le rencontrent à travers les paroles de l'Evangile. Ils Le rencontrent par la prière. Ils Le rencontrent à travers la vie de l'Église et son culte (c'est vrai parce que saint Paul appelle l'Église, le Corps du Christ). Et ils Le rencontrent spécifiquement par la réception de l'eucharistie qui est en vérité le Corps mystique et le Sang précieux de Jésus. Le Seigneur lui-même a dit de cela : "Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui". Chacun d'eux est un point de rencontre avec Jésus-Christ, mais quelle est notre réponse ? Répondons-nous avec humilité et nous laissons-nous corriger et perfectionner par cette rencontre ou fuyons-nous ces fardeaux ?
Ce qui a rendu cette femme spéciale, c'est qu'elle a accepté la correction du Seigneur. Elle a dit ne pas être mariée et le Seigneur l'a corrigée et a exposé son péché. Elle a parlé de l'adoration des Samaritains et Il a dit : "Vous adorez ce que vous ne savez pas, mais nous adorons ce que nous savons, car le salut vient des Juifs". Combien de personnes accepteraient d'être corrigées comme elle le fut ? Elle était humble et elle en redemandait. J'ai découvert que très peu de gens peuvent gérer une partie de la correction que le Seigneur a offerte à cette femme. Ils partiront ou s’en iront offensés ou ils se mettront à argumenter.
Comme un maître chirurgien, Il a commencé le processus de guérison de cette femme en retirant les tissus morts ou malades de son cœur. Il l'a préparée à recevoir Sa vie en donnant de l'eau, puis Il l'a rafraîchie et lui a donné de l'eau qui est devenue en elle, un puits qui débordait abondamment. Elle était ouverte au Seigneur et elle l'a prouvé en étant pleine d'humilité et en acceptant quelques corrections. Et pour cela, Il versa sur elle l'Eau de la Vie. Nous la connaissons sous le nom de sainte Photinie et nous savons que cette rencontre avec le Christ a vraiment changé sa vie. Elle est devenue comme un des Apôtres et a travaillé sans relâche pour apporter aux autres la joie de Jésus-Christ. La nourriture du Seigneur est devenue sa nourriture. Il dit : "Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé, et d'accomplir Son œuvre". Elle a suivi son Maître. Si nous avons une vraie rencontre avec Jésus-Christ, cela devrait changer nos vies ! Notre foi devient moins une question de ce que nous disons que nous croyons ou de ce que nous pensons que nous croyons, mais plutôt une croyance qui se traduit par des actions, des décisions et des manières d’être dans notre vie quotidienne. Cette rencontre nous donne un tout nouveau but et un sens nouveau à notre vie !
La femme avait soif de quelque chose de plus et le Seigneur était nourri en faisant la volonté de Son Père. Puissions-nous avoir soif de cette eau qui donne la vie, et qu'elle nous donne la force de faire la volonté de notre Père et de porter beaucoup de fruits en Son nom. Le Christ est ressuscité ! En vérité, Il est ressuscité !
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




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