jeudi 17 mai 2018

Père Andrew Phillips: Trois types de clergé et leurs tentations (2/3)



L'intellectuel

Chaque évêque et chaque prêtre doit être éduqué. Les Pères de l'Église étaient très instruits. En fait, on pourrait en un sens les appeler des intellectuels. 

Si nous prenons l'exemple du plus grand saint de la diaspora, saint Jean de Changhai, nous savons qu'il était bien éduqué et qu'il a écrit plusieurs ouvrages théologiques. Cependant, sa théologie, comme celle des Pères, a été inspirée par sa prière et non par son cerveau. 

Dans l'Église, le cerveau n'est qu'un outil utilisé pour exprimer le Saint-Esprit, il n'est pas une fin en soi. Il est embarrassant de rencontrer un évêque ou un prêtre qui n'a pas de connaissance de base de l'Église, des offices, de la vie des saints, des Pères et des Saintes Écritures. Cependant, la description d'un évêque ou d'un prêtre comme " juste un intellectuel " peut être l'une des pires insultes. Pourquoi ?

C'est parce que ceux qui se cantonnent à l'intellectualisme, en en faisant une fin en soi, sont inévitablement de mauvais pasteurs, meilleurs avec les livres qu'avec les gens. 

Si les évêques n'aiment pas leurs prêtres et leurs troupeaux, ils les insultent et les condamnent, refusant de passer du temps avec eux ; si les prêtres n'aiment pas leur troupeau, ils se moquent d'eux et les fuient. 

S'ils sont évêques, ils peuvent détruire l'Église, si on leur permet de le faire, en traitant leur troupeau comme une foule. 

Ils n'aiment pas écouter les confessions parce qu'ils n'aiment pas les gens. Beaucoup de ces fiers intellectuels, généralement très vaniteux jusqu'au narcissisme, sont poussés par une idéologie ou une pathologie privée ou bien les deux ; faire de l'Église une idéologie ou une pathologie est toujours fatal parce qu'il s'agit de cesser d'être pasteur, de cesser d'aimer les autres. C'est la mort spirituelle.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
version italienne


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