vendredi 20 avril 2018

Vie quotidienne à la skite de Saint André, c'est le Paradis!

Non loin de Karyes, centre administratif du Mont Athos, est la skite de Saint-André, qui est liée au monastère de Vatopaidi. Dans les temps anciens, le monastère de Saint-Antoine se trouvait là, mais il a été détruit au 15ème siècle par les pirates.

La skite a acquis son aspect actuel à la fin du 19ème siècle, quand les moines russes l'ont achetée et transformée en "Skite cénobitique de l'Apôtre André le "Protoclyte." La skite surpasse beaucoup de monastères athonites en taille, et son église principale est devenue l'une des plus grandes de l'Orient, parmi celles construites sous la domination turque. 

Au début du 20ème siècle, 800 frères œuvraient dans la skite, mais en 1913, la plus grande partie de la fraternité [à la suite de la querelle du Nom]* fut renvoyée dans sa patrie. La Première Guerre mondiale et la Révolution d'octobre en Russie subséquentes rendirent la situation intenable pour les moines russes de la skite de Saint-André, ainsi que pour le monastère de Saint Panteleimon. En 1971, le dernier moine de la vieille confrérie mourut, la skite fut déserte, et elle commença à tomber en ruine.

La renaissance de la skite a commencé en 1992 avec l'arrivée de la nouvelle fraternité.

Les Grecs appellent la skite "Serai" (Palais /Σεράϊ en grec). Les moines et les pèlerins russes ont reformulé le nom en "se rai" (се рай- "c'est le paradis").

Photographies de Vladimir Orlov / Pravoslavie.ru


Pécheurs athonites


Le matin sur le catholicon de Saint André





L'Athoniada, école théologique pour garçons

Cette institution éducative a été fondée en 1748 par le patriarche de Constantinople Kirillos V, et le premier doyen de l'école a été nommé par l'archevêque Eugène (Voulgaris) de Chersonèse et de Slovénie, "illuminateur" exceptionnel de son époque.

Père Théodoque

Tous les pèlerins russes connaissent très probablement ce moine d'Odessa joyeux et hospitalier. Il incarne non seulement l'hospitalité athonite, mais est aussi une source de connaissances sur le Mont Athos et ses communautés monastiques. Il est maintenant l'un des deux frères de la skite de Saint André qui parlent le russe.



Le Catholicon de Saint-André le premier appelé

L'église principale dédiée à l'apôtre André était jusqu'à ces derniers temps le plus grand bâtiment d'église dans les Balkans. Il mesure 60 m. de long, 29 m. de large, totalisant 2100 mètres carrés. L'église a été construite en granit et possède 150 fenêtres. Elle a un iconostase sculpté en bois doré. 
Près de l'iconostase, il y a un reliquaire avec les reliques de 70 saints, y compris le chef de l'apôtre André. Le clocher du monastère mesure 37 m, et contient 25 cloches, dont la plus grande pèse 5 tonnes. L'église a été construite de 1881 à 1900 grâce à la générosité du chambellan de la cour royale russe A. N. Mouraviev et du grand prince Alexis Alexandrovich, et conçue par l'architecte de Saint Pétersbourg M. A. Chtchouroupov.



Père Philothée


Père Théodoque appelle les frères et les pèlerins 
à l'office du soir avec la simandre

Cloches d'avant la Révolution qui n'ont jamais 
trouvé le chemin du clocher.

Père Philothée accueille les pèlerins 
à l'entrée du Catholicon de Saint-André


L'intérieur de la cathédrale Saint-André

Au début du 20ème siècle à la skite de Saint-André, il y avait 18 églises magnifiques. À l'heure actuelle, la plupart d'entre elles ont complètement perdu leur ameublement. A l'intérieur demeure  l'ancien kyriakon grec avec l'église supérieure dédiée à saint André le Protoclyte (Premier appelé) et à saint Antoine le Grand, et l'église inférieure construite par les moines russes en l'honneur de la protection de la Mère de Dieu  (Pokrov). Une visite à l'église principale, le catholicon de Saint-André, laisse une impression indélébile créée par son espace intérieur grandiose et son mobilier luxueux - une grande iconostase dorée à l'or faite à Odessa, des peintures murales dans le style «Vasnetsov» et des icônes dans de riches. cadres. Parmi les reliques conservées se trouve un fragment du chef de l'apôtre André le Protoclyte, conservé dans un beau reliquaire (fait par le maître N. Proudnikov de Moscou), et des fragments des reliques des Saints Serge de Radonège et Seraphim de Sarov, enserrées dans de grandes icônes de ces saints. Au-dessus des portes royales est une copie de l'icône principale de la skite, l'icône miraculeuse de la Mère de Dieu, "Consolation dans les épreuves et l'affliction".
Saint Nicodème l'Hagiorite et le saint hiérarque Macaire (Notaras)


Saint Nicodème l'Hagiorite et le saint hiérarque Macaire ( Notaras)

Synaxe des saints Pères monastiques

Le Roi de Gloire

Reliquaire avec un fragment du chef de saint André, 
principale relique de la skite

Icône de la Mère de Dieu "Eléoussa" 
(De la Miséricorde)

 L'icône de la Mère de Dieu "Eléoussa" fut apportée de Constantinople en 1898, où elle fut trouvée lors de travaux de rénovation dans le mur d'une ancienne église.  Elle fut acquise aux ouvriers qui la découvrirent par l'archimandrite Sophrony, hôtelier du métochion de la skite de Saint-André à Constantinople qui la porta à la skite en 1898. Le cadre de l'icône fut fabriqué en 1899. L'icône elle-même est très ancienne, elle est datée entre 800 et 1000 A.D.


Le clocher à l'entrée du catholicon de Saint-André

Père Théodoque au clocher sis à l'entrée du catholicon de Saint-André. Avant la révolution, la skite comptait jusqu'à 800 frères. Il y avait une imprimerie, un apothicaire et une forge, qui servaient non seulement les moines de la skite, mais toute la Sainte Montagne. 

En comparant les moines russes du monastère de  St. Panteleimon et ceux de la skite de Saint-André, P. Troitsky écrit: "On pourrait facilement distinguer un Andréïte d'un Panteleimonite, même par son apparence extérieure. 

Les moines du monastère de Saint-Panteleimon portaient des chaussures mieux adaptées aux conditions naturelles, à la manière grecque, tandis que les moines de la skite de Saint-André portaient les bottes russes habituelles. "(P. Troitsky, Histoire des monastères russes sur le Mont Athos au XIXe et XXe siècles).

 Procession pascale avec l'icône "Eléoussa

Archimandrite Ephraim, higoumène de la skite


Père Macaire


Père André







Le réfectoire



Cellule de pèlerin avec son poële







Autel principal


L'ossuaire de la skite

Derrière le catholicon, dans le coin le plus éloigné du complexe se trouve l'ossuaire de la skite, où sont conservés les crânes des frères. Le crâne du "moine millionnaire" (qui a fait don de sa fortune colossale pour la construction de la cathédrale Saint-André et de l'infirmerie), comme on l'appelait dans la presse, Innocent (Sibiryakov), a été confié à un luxueux bâtiment distinct, 



Père Philothée




Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

NOTES:
*Sur le sujet de la vénération du Nom, voir:
Le livre à l'origine de la "dispute" publié (et soutenu par Ste Elisabeth de Russie qui donna des subsides pour sa 2ème édition et à laquelle le Métropolite Antoine Khrapovitsky avoua ne l'avoir jamais lu ( alors qu'il fut particulièrement actif pour obtenir sa condamnation!)

Hiéromoine Hilarion, Sur les Monts du Caucase, Editions des Syrtes, 2016

Antoine Nivière, Les glorificateurs du nom. Une querelle théologique parmi les moines russes du mont Athos (1907‑1914) Genève, Éditions des Syrtes, 2015, 427 pages
Et les ouvrages du Métropolite Hilarion Alfeyev:
  • Le mystère sacré de l’Église. Introduction à l’histoire et à la problématique des débats athonites sur la vénération du Nom de Dieu. Fribourg: Academic Press, 2007.
  • Le Nom grand et glorieux. La vénération du Nom de Dieu et la prière de Jésus dans la tradition orthodoxe. Paris: Cerf, 2007.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire