jeudi 15 mars 2018

RENDU SAGE PAR L’EXPÉRIENCE (2)


Archimandrite Benoît jeune

Il y eut beaucoup de discussions dans la recherche d'un higoumène pour Optina dans le diocèse - après tout, cette position était, à certains égards, beaucoup plus responsable que beaucoup de sièges épiscopaux. Père Benoît a dit qu'il avait lui-même de grands doutes, voyant toutes les difficultés du ministère qui se présentait devant lui. Mais les startsy, les pères spirituels l'ont béni et l'ont envoyé à la Bienheureuse Lyoubouchka à Susanino. Elle a dit: "Oui, Benoît, ça peut être Benoît."
Au début, le patriarche Alexis II lui offrit un choix: soit higoumène à Optina, soit confesseur à Diveyevo. Père Benoît comprit immédiatement qu'il n'était plus capable de porter le fardeau de la confession: il avait déjà surmené son cœur et il sentit que cela ne durerait pas longtemps. Il choisit Optina.
De plus, sa santé était dans un état dépressif. Père Benoît lui-même ne comprenait pas comment il pourrait diriger un tel monastère. Ses crises d'asthme avaient été si graves récemment qu'il ne pouvait que dormir assis, il commençait à haleter dès qu'il commençait à parler, et il ne pouvait pas finir les ecphonèses dans les offices. Mais le patriarche dit que le Seigneur le fortifierait. Et le premier jour de son arrivée au monastère, le Père fut surpris de constater qu'il n'avait pas du tout besoin de son inhalateur, qu'il n'avait pas utilisé une seule fois depuis ce jour, même s'il devait l'utiliser plusieurs fois par jour à la Laure. Et les exercices de respiration qu'il faisait avec persévérance, jour après jour, dans sa cellule, lui faisaient trouver une force et un volume qui lui permettaient de prononcer ses ecphonèses et ses homélies de telle sorte que chaque mot était clairement entendu dans tous les coins de l'église. Ainsi la volonté de Dieu fut accomplie - l'higoumène d’Optina se souvint souvent de cela quand il devint insupportable pour lui de gérer le monastère; mais il ne résolut pas de demander sa mise à la retraite.
Le patriarche éleva l'higoumène Benoît au rang d'archimandrite et, ayant célébré la fête de Théophanie dans son monastère, il partit pour Optina. À cinquante-deux ans, l'higoumène entama une nouvelle phase de sa vie. Bien que sa vie «avec Saint Serge» ait été remplie de labeurs considérables, d'ascétisme d'abnégation et d'amour sacrificiel, l'activité à venir n'était pas une promotion, ni un pas vers une carrière dans l'Église, mais une croix sévère, acceptée par lui pour l'amour de Christ.
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Devenu higoumène, le Père Benoît cessa de confesser ses enfants spirituels environ deux ans plus tard, parce qu'il sentait que la combinaison de ses responsabilités d'higoumène et de père spirituel était au-derssus de ses forces. Mais tout en recommandant qu'ils choisissent un père spirituel pour eux-mêmes, il ne renonça pas à sa paternité spirituelle dans l'esprit et dans les cas extrêmes il reçut toujours ses enfants spirituels pour résoudre leurs problèmes, répondre à leurs notes et surtout - il ne les abandonna pas dans ses prières , qu'ils ressentaient avec une force indéniable. L’archimandrite Naum a dit que le Père Benoît porte ses enfants spirituels dans son cœur même. Derrière ces mots, simples à première vue, se tient un travail de foi, de la responsabilité la plus profonde et de la compassion de son cœur grand et sage.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
Pravoslavieru

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