samedi 6 janvier 2018

Nativité




AU SUJET DE LA PARAMONIE DE LA FÊTE DE LA NATIVITÉ

[Le] 6 janvier, c’est la Liturgie de S. Basile le Grand qui sera célébrée. Contrairement aux idées reçues, cette liturgie ne revêt pas un caractère pénitentiel : c’est la Liturgie la plus solennelle qui existe, puisqu’elle est célébrée le Jeudi Saint, jour de l’institution de l’Eucharistie. Les vêpres précéderont la Liturgie, qui sera suivie du chant, au milieu de l’église du tropaire et du kondakion de la Nativité du Christ, devant un cierge allumé. Ce cierge placé au milieu de l’église signifie la venue parmi les hommes de « la Lumière de Vérité », « le Soleil de Justice », annoncé par l’étoile. La veille de la Nativité, l’Église appelle ses enfants à jeûner strictement afin de se préparer à venir à la rencontre du Seigneur qui descend des cieux, et à Le recevoir dignement. Nous publions ci-après, sous forme abrégée, un article du grand liturgiste russe Skaballanovitch († 1931) sur la signification de la paramonie.

Tandis qu’à certains moments, l’Église allège le carême de la Nativité en raison d’une grande fête (par exemple la fête de l’Entrée au Temple), elle le renforce au contraire durant ses derniers jours, à savoir la période de l’avant-fête, du 20 au 24 décembre (soit du 2 au 6 janvier du calendrier civil). Durant ladite période, on ne doit pas même manger de poisson le samedi et le dimanche. La raison n’en est pas la conclusion de ce carême, mais les événements qui sont alors commémorés et qui sont parallèles à ceux de la Semaine Sainte, comme cela sera évoqué plus bas. Le dernier jour du carême de la Nativité est appelé en russe « Sotchelnik », dont l’origine est le mot « sotchivo » qui, probablement, désignait un brouet de céréales sèches (par exemple de l’orge) qui se rapproche des collybes (1) , c’est-à-dire un brouet sucré fait de blé ou d’autres céréales. Il y a des raisons profondes pour consommer ce type de nourriture lors de la veille de la Nativité du Christ. Si, comme nous l’avons démontré de façon quasi certaine, le brouet servi à cette occasion correspond aux collybes, cela rapproche ce jour de ceux lors desquels on mange celles-ci. Or, elles sont prévues par le Typicon le jour des martyrs et d’autres saints, ainsi que le jour de commémoration des défunts. Lors de la veille de la Nativité, par conséquent, on mange ces collybes en l’honneur du plus Saint que tous les saints, dont les mages avaient perçu dès la naissance qu’Il serait mort durant trois jours (2) . Le Sauveur est venu sur terre, y est né dans la chair, dans le but principal de nous racheter de nos péchés par Sa mort. Pour cette raison, la veille de la Nativité, les hirmi du canon des matines sont inspirés de ceux du Samedi Saint (3). En relation avec tout cela, il convient de mentionner que, lors de la paramonie de la Nativité, est lu parfois (4)  l’évangile relatant la parabole du grain de blé qui tombe en terre (« Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12,24). Ainsi, ladite lecture évangélique explique bien les collybes en ce jour. 

(1) Ce mot est d’origine hébraïque (« koli »), mentionné dans le livre de Ruth 2,14 : « on lui donna du grain rôti » et dans le premier livre des Règnes 17,17 (selon les Septante) : « prends donc pour tes frères un oiphi de ce gruau d’orge ».
(2) Les mages offrirent au Dieu-enfant « de l’or, de l’encens et de la myrrhe » (Matth. 2,11). Comme il est dit dans l’office, les mages offrirent au Seigneur « des dons précieux : de l’or pur comme au Roi des siècles ; de l’encens, comme au Dieu de tout ; et de la myrrhe, à Lui, l’Immortel, comme à un mort de trois jours ».

(3) Par exemple : « Que les cieux frémissent d’effroi… car le Dieu du ciel est compté parmi les morts et loge en l’étroitesse du tombeau… » (hirmos de la 8è ode du canon des matines du Samedi Saint) et « Que les cieux frémissent d’effroi… car Celui qui tient en main l’univers est entouré de langes, et la petite crèche Lui sert d’hôtellerie » (hirmos de la 8è ode du canon des matines du 24 décembre). 

(4) Cet évangile n’est lu lors de la paramonie, que lorsque les vêpres sont célébrées séparément de la Liturgie, à savoir le samedi ou le dimanche. Dans cette dernière occurrence, il y a possibilité de lire deux évangiles, l’un à la Liturgie et l’autre à vêpres. Par conséquent, ce n’est que pour cette raison « pratique » que ledit Évangile n’est pas toujours lu.

Texte & traduction  fournis 
par Bernard Le Caro 
que nous remercions vivement

vendredi 5 janvier 2018

Une conversation avec le Hierodiacre Seraphim (Molibog) du monastère de Saint Antoine le Grand en Arizona

Sur le blog de Maxime:

1. De la Providence divine - 2. Le sourire d'éternité post mortem d'une moniale - 3. Le moine sauvé miraculeusement par la Toute-Sainte 

par Olga Rozhneva, Hiérodiacre Seraphim (Molibog) SOURCE

L'année dernière, Olga Rozhneva, qui contribue fréquemment à notre site, a été béni par la providence de Dieu pour visiter le célèbre monastère de Saint Antoine le Grand dans le désert de l'Arizona, fondé par P. Ephraim (Moraitis), un disciple du vénérable Ancien Joseph l'Hésychaste. Le voyage a été incroyable, car il ne s'est pas passé sans l'aide miraculeuse d'Ephraim.

Parmi les frères du monastère se trouve le hiérodiacre russe Séraphin, qui nous a parlé de son cheminement vers Dieu, comment il s'est retrouvé dans un monastère au milieu du désert américain et des instructions d'Ephraïm.


voir la suite ICI

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Archimandrite Placide Deseille

 

 

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jeudi 4 janvier 2018

Tudor PETCU: Interview de Nikola Mirkovic sur le Kosovo


Saint Tzar Lazare



1.) Pour bien commencer ce dialogue, je vous serais très reconnaissant si vous pouviez parler de votre personnalité pour que nos lecteurs aient l'opportunité de mieux découvrir votre travail.

J’ai 46 ans, je suis serbe par mon père et français par ma mère. Je suis marié et père de famille et j’ai fait des études de commerce international en France et dans différents pays européens. J’ai commencé à m’impliquer sérieusement dans la géopolitique dans les années 1990 lors des guerres contre l’ex Yougoslavie. La situation était particulièrement difficile car les médias occidentaux ne cessaient de pointer les Serbes du doigt et de dérouler une campagne de propagande contre la Yougoslavie sans laisser place au débat. Je n’étais pas, à cette époque, particulièrement attaché au régime yougoslave mais je ne supportais pas le manque d’objectivité et les mensonges des journalistes et politiciens occidentaux qui n’avaient d’autre objectif que de provoquer une guerre. Si la Yougoslavie devait se séparer, elle aurait pu le faire pacifiquement, or je me suis rendu compte que l’occident voulait la guerre et cela m’a profondément choqué. En 1999 l’escalade de la violence a été poussé d’un cran avec le bombardement illégal de la Serbie par l’OTAN au détriment de la convention de l’ONU ou de la convention de Genève. Avec mes impôts payés en France je me retrouvais ainsi à payer les bombes qui tombaient sur ma famille en Serbie. C’était insupportable. J’ai donc décidé, avec ma jeune épouse française, de me porter volontaire comme bouclier humain sur les ponts de Belgrade qui étaient des cibles de l’Otan comme de nombreux autres sites civils. Nous nous disions que l’Otan réfléchirait peut-être à deux fois avant de bombarder des ponts remplis de volontaires internationaux. Sur place j’avais accès à l’information serbe bien évidemment mais également à la BBC ou à CNN. Il n’y avait pas le rouleau compresseur médiatique univoque que je connaissais en France. Depuis cette date, j’ai écrit de nombreux articles et animé de nombreuses conférences en Europe pour démanteler ce que j’appelle la politique guerrière de l’Otan et la manipulation médiatique occidentale en ex Yougoslavie mais également dans toutes les guerres de l’Otan. En 2005 j’ai créé avec un ami une ONG pour défendre les Serbes chrétiens du Kosovo victimes d’une véritable purification ethnique, et en 2016 j’ai lancé une association, Ouest-Est, pour rapprocher les peuples d’Europe de l’ouest et de l’est. Nous avons tous intérêts à mieux nous connaître et à travailler ensemble car nous sommes issus d’une même civilisation et habitons le même continent. Certains veulent nous diviser, au contraire nous devons nous rapprocher intelligemment.

2.) Etant donné que je vous avais proposé de parler au sujet de la guerre de Kosovo, cela m'intéresserait d'apprendre quel serait votre perspective sur cet événement de l'histoire récente, un chapitre malheureusement très peu connu et analysé aujourd'hui, à partir de mon affirmation, pourquoi la guerre du Kosovo ne présente pas un grand intérêt parmi les médias académiques d'Europe, comme le fait par exemple l'Holocauste?

Croire que le problème du Kosovo serait une simple dispute territoriale entre deux peuples frères devenus rivaux serait complètement méconnaître la vérité et l’importance de ce que ce territoire représente pour les Serbes. Le Kosovo est à l’origine une plaine, une plaine sur laquelle les Serbes se sont battus au XIVe siècle pour défendre leur foi chrétienne et leur terre. Une grande partie de la chevalerie serbe est morte contre les ottomans sur cette plaine à la bataille de Kosovo Polje (Plaine du Kosovo) et c’est ce sacrifice de leurs élites qui a permis aux simples Serbes de résister, certains pendant plusieurs siècles, face à l’envahisseur ottoman. C’est pour cela que le Kosovo est important, il est le symbole de la résistance qui a permis aux Serbes de vaincre l’injustice et  de demeurer un peuple libre, et non pas un peuple esclave.

Dans l’histoire récente, le Kosovo est devenu un révélateur des tensions géopolitiques internationales entre l’Empire américain, la Russie renaissante, les vieilles nations européennes et l’islam radical wahhabite. Sur moins de 11.000 kilomètres carrés nous avons un concentré d’influences opposées unique en Europe. La manière dont la guerre a été amenée au Kosovo est aussi révélatrice des guerres modernes dites « humanitaires » où certaines puissances occidentales s’arrogent le droit de bombarder qui elles veulent, pour satisfaire leur propres désirs géostratégiques au détriment du droit international et souvent du bon sens. Malheureusement de nombreux universitaires européens font l’impasse sur ce qui s’est passé au Kosovo et sur ce qui s’y passe encore aujourd’hui car c’est évidemment politiquement incorrect. Aussi il manque une véritable pluralité des opinions dans les universités occidentales qui permettrait de confronter les idées et les théories pour permettre de faire avancer le débat et de tirer des conclusions objectives. Dire la vérité sur le Kosovo en Europe de l’ouest aujourd’hui signifie également admettre que l’Otan et les puissances occidentales ont commis des choses horribles, et créé une situation catastrophique dans une région déjà très tendue. Les Etats occidentaux ne vont évidemment pas faciliter ce genre de débat, et c’est dommage car c’est un affront à la justice et à l’intelligence.

3.) Comment devrions-nous percevoir les rapports entre la Serbie et le Kosovo, et comment le Kosovo pourrait-il redevenir un territoire de la Serbie à l'avenir? Ou autrement dit: que représente pour vous l'indépendance de Kosovo reconnue d'ailleurs par l'Union Européenne?
A vrai dire l’Union européenne ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo puisque cinq nations de l’UE refusent de la reconnaître dont la Roumanie. J’en profite par ailleurs pour rappeler que l’ONU elle-même ne reconnaît pas l’indépendance du Kosovo, pas plus que le Vatican, le Brésil, la Chine, l’Arménie, l’Algérie, la Russie, l’Inde etc. Il y a quelques semaines le Surinam, qui avait reconnu l’indépendance du Kosovo, a retiré sa reconnaissance. C’est vous dire si ce sujet est loin d’être acquis et pose un problème juridique majeur. La position officielle de l’ONU, qui est celle de la Serbie, est que le Kosovo fait partie de la Serbie. Evidemment le sujet devient compliqué quand on sait que les Serbes ont été chassés de leur terre qui est maintenant peuplée majoritairement d’Albanais musulmans, dont les responsables politiques sont très anti serbes. Dans mon livre, le martyre du Kosovo, j’esquisse des propositions de solution pour cette question épineuse. On ne peut pas laisser les Albanais gérer le Kosovo car cela serait synonyme de l’expulsion des derniers serbes et de l’extinction de la chrétienté dans cette région qui, pendant des siècles, s’est battue contre l’envahisseur ottoman pour que l’Europe puisse demeurer chrétienne. Je pense qu’il est illusoire d’intégrer telle quel le Kosovo dans l’administration serbe car la population albanaise est majoritaire et hostile comme je l’ai évoqué. Il reste alors deux solutions : partager les terres entre Serbes et Albanais, ou la guerre. Evidemment aucune des solutions ne fait plaisir, mais l’injustice ne peut pas devenir un fait accompli. Cela est d’autant vrai que le problème du sud des Balkans est loin d’être réglé et qu’il y a encore de nombreuses rivalités ethniques et / ou religieuses qui peuvent  faire dégénérer la situation d’un jour à l’autre. A la fin de cette situation nous aurions des pays des Balkans redécoupés selon des lignes majoritairement ethniques, ce qui pourrait sembler dommage en soi, mais pourrait paradoxalement être le meilleur garant de la paix. Il faut mettre les pays autour de la table de négociation et  redécouper les frontières, sinon, croyez-moi, la guère va revenir. Chaque peuple concerné y gagnerait quelque chose sans perdre la face. La dernière solution serait évidemment la guerre. Personne n’en veut, mais si l’Otan a déclenché une guerre illégale pour créer un état fantoche alors  pourquoi les propriétaires de cette terre ne pourraient-ils pas eux-mêmes faire une guerre juste pour la récupérer ? Aujourd’hui c’est impensable car aucun peuple des Balkans ne pourrait affronter les USA. Mais que se passerait-t-il si un jour les USA quittent les lieux ? Washington cherche à diviser pour régner, ils ont choisi dans le sud des Blakans les nationalistes albanais contre les Macédoniens, Serbes et Grecs. Sans les USA, ces nations se retourneraient évidemment contre les nationalistes albanais (comme ils l’ont fait contre les Turcs dans la guerre balkanique de 1912) qui ont profité de la présence US pour faire avancer leur agenda géopolitique au détriment des bonnes relations avec les peuples voisins. Comprenez moi bien. Je suis contre la guerre mais celle-ci est inéluctable si une solution pacifique et juste n’est pas trouvé rapidement.

4.) Si nous devions parler sur l'attitude de l'Occident a l'égard de la guerre de Kosovo, quelles seraient vos paroles? 

L’occident s’est trompé et les « élites » occidentales ont sciemment trahi et menti aux peuples. Nous savons aujourd’hui qu’il n’y a jamais eu de génocide au Kosovo malgré ce que disaient Clinton, Albright, Chirac, d’Alema, Blair etc. à l’époque. Nous avons toutes les preuves qui attestent que les Albanais ont eux-mêmes tué de nombreux Albanais accusés de collaborer avec les Serbes et que l’occident a été manipulé pour croire qu’il fallait intervenir militairement. Le général canadien à la retraite Lewis MacKenzie, qui connaît très bien les Balkans où il est intervenu pour l’OTAN dit : « Les Albanais du Kosovo nous ont joué comme sur un Stradivarius. Nous avons financé et soutenu indirectement leur campagne pour l’indépendance d’un Kosovo ethniquement pur. Nous ne leur avons jamais reproché d’être responsables des violences du début des années 90, et nous continuons de les dépeindre comme les victimes d’aujourd’hui, malgré les preuves du contraire. » De très nombreux témoins occidentaux issus de l’Otan, de la diplomatie, confirment aujourd’hui cette réalité que la guerre du Kosovo fut, il y a vingt ans, un immense montage politique. Aujourd’hui le Kosovo est la plaque tournante du trafic de drogue en Europe et un trou noir où s’enrichit la mafia albanaise soutenue par d’ex responsables de l’OTAN. En parallèle l’islamisme radical s’implante à un rythme vertigineux au Kosovo comme d’ailleurs en Bosnie Herzégovine, une autre création de l’OTAN. Cet islam radical est conquérant. Il ne veut pas vivre en paix avec les chrétiens. L’occident aurait dû rester fidèle aux Serbes qui ont défendu l’Europe contre l’empire ottoman et qui se sont courageusement battus contre le troisième Reich et les fascistes pendant la deuxième guerre mondiale. Au lieu de cela l’occident a poignardé son allié serbe dans le dos et lui a préféré les nationalistes albanais qui eux, se sont toujours rangés du côté des occupants qu’ils soient ottomans, fascistes, nationaux-socialistes ou aujourd’hui atlantistes. Cette stratégie occidentale est de courte durée, car les islamistes et mafieux contre lesquels les Serbes se battaient dans les années 1990 sont aujourd’hui des millions dans les rues de Paris, Berlin, Londres, Bruxelles et même New York. A force de jouer avec le feu, l’occident commence à se brûler et ça va faire mal.

5.) Je sais que vous avez publié un livre dont le titre est "Le martyre du Kosovo". Pouvez-vous dire quel est le but de ce livre, quelles sont les nouveautés apportées par ce livre et pourquoi vous avez choisi ce titre ?

J’ai fait de nombreuses conférences en Europe au sujet du Kosovo, et chaque fois j’ai été surpris de voir que les personnes ne connaissaient vraiment rien à l’histoire des Balkans et du Kosovo et de la stratégie américaine en Europe en général. J’ai écrit ce livre pour rétablir la vérité et parce qu’il n’existe quasiment rien sur le sujet dans les bibliothèques occidentales modernes. En tant que Serbe je devais faire attention de ne pas faire un livre de propagande, et j’ai pris soin de citer un maximum d’intervenants et de spécialistes étrangers qui décrivent la situation du Kosovo telle que je vous la décris. Je peux animer des conférences pendant des heures de suite aujourd’hui rien qu’avec des témoignages de Français, Anglais, Américians, Canadiens, Italiens… tous bouleversés par  ce qu’ils ont fait ou vu au Kosovo, et qui, évidemment, ne correspond pas au « story-telling » atlantiste. Comme la réalité du Kosovo est tout autre que ce que les medias dominants ont voulu nous faire croire en 1999, il était indispensable, au nom de la vérité et de la réalité historique, qu’un livre sorte pour remettre les pendules à l’heure. Aussi, je voulais montrer que les techniques de manipulation utilisées au Kosovo ont ouvert la voie à bien d’autres montages militaires dans le monde. En relisant l’histoire récente du Kosovo et en pénétrant les infimes détails, on découvre une grille de lecture qui nous permet de comprendre bien d’autres manipulations guerrières qui se sont produites en Afghanistan, en Syrie, en Libye et même en Ukraine. Cette grille de lecture est indispensable pour comprendre la géopolitique contemporaine et les véritables enjeux de notre continent face au reste du monde. Ce livre est le fruit de plus de 10 ans de travail sur le sujet pour sortir des faits concrets et précis, qui permettent de mieux comprendre la situation des Balkans et le projet américain pour l’Europe. Je l’ai intitulé « Le martyre du Kosovo » car peu de peuples européens ont souffert depuis autant de temps comme les Serbes du Kosovo qui, depuis le XIVe siècle, vivent sur une terre qui n’a cessé d’être occupée par des ennemis qui n’avaient comme autre but que de les faire disparaître. Les Serbes du Kosovo sont de fervents chrétiens et l’ont toujours été. Mourir pour sa foi c’est le martyre, d’où le nom du « martyre du Kosovo ».

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mercredi 3 janvier 2018

Bénédiction d'une maison



RITE DE BÉNÉDICTION D’UNE MAISON

Lorsque le prêtre arrive dans la maison qu’il doit bénir, il procède à la petite bénédiction des eaux. Mais il peut aussi avoir de l’eau bénite dans un récipient (si pour l’une ou l’autre raison il ne se trouve pas d’eau bénite dans la maison) et de l’huile dans un autre récipient, et au commencement de la bénédiction, il dessine le signe de la croix sur un mur à chacun des quatre points cardinaux. Puis il commence comme à l’ordinaire :
Le prêtre : Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le lecteur : Amen, Gloire à Toi, notre Dieu, gloire à Toi. Roi du Ciel…, Dieu Saint, Saint Fort, Saint Immortel…, Très Sainte Trinité…, Notre Père…
Le prêtre : Car c’est à Toi qu’appartiennent le Règne, la puissance et la gloire, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le lecteur : Amen. Kyrie eleison (12 fois).
Venez, adorons et prosternons-nous devant Dieu notre Roi,
Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ, notre Roi et notre Dieu, Venez, adorons et prosternons-nous devant le Christ Lui-même, notre Roi et notre Dieu.
Psaume 90
Celui qui demeure sous la protection du Très-Haut,
Reposera à l’abri du Dieu du ciel ;
Il dira au Seigneur : Tu es mon soutien et mon refuge.
Il est mon Dieu, et je mets en Lui mon espérance.
Car c’est Lui qui me délivrera du lacet des chasseurs
Et des paroles qui sèment le trouble.
Il te couvrira à l’ombre de Ses épaules,
Et sous Ses ailes tu trouveras l’espérance ;
Sa vérité t’entourera comme un bouclier.
Tu ne craindras pas les terreurs de la nuit,
Ni la flèche qui vole pendant le jour,
Ni ce qui chemine dans les ténèbres,
Ni la chute, ni le démon de midi.
Mille tomberont à ton côté,
Et dix mille à ta droite ;
Mais Toi, l’ennemi ne pourra T’approcher.
Il suffira que Tes yeux regardent,
Et tu verras le châtiment des pécheurs.
Car Toi, Seigneur, Tu es mon espérance ;
Tu as fait du Très-Haut Ton refuge.
Le mal ne pourra T’atteindre,
Ni le fléau approcher de Ta tente,
Car Il a pour Toi donné ordre à Ses anges
De te garder en toutes tes voies.
Sur leurs mains ils te porteront,
Pour que ton pied ne heurte contre la pierre.
Sur l’aspic et le basilic tu marcheras,
Et tu fouleras le lion et le dragon.
« Parce qu’il a espéré en moi, je le délivrerai,
Je le protégerai parce qu’il a connu mon Nom.
Il criera vers moi, et Je l’exaucerai :
Je serai avec lui dans la tribulation,
Je le délivrerai et le glorifierai.
Je le rassasierai de longs jours,
Et Je lui ferai voir mon salut. »


Après le psaume, on chante le tropaire du ton 8 :
Comme pour la maison de Zachée, ô Christ, Ton entrée fut le salut / maintenant aussi par l’entrée de Tes serviteurs les prêtres et avec eux de Tes saints Anges / donne Ta paix à cette maison, et bénis-la par Ta miséricorde // en sauvant et éclairant tous ceux qui vont y habiter.
La table étant recouverte d’une nappe, l’évangile et la croix déposés dessus, ainsi que les cierges allumés, l’eau bénite et l’huile, le prêtre se place face à l’orient et dit :
Le prêtre : Prions le Seigneur.
Le chœur : Kyrie eleison.


Et le prêtre lit à haute et intelligible voix cette prière :
Seigneur Jésus Christ, notre Dieu, qui as daigné entrer dans la maison de Zachée le publicain et qui es devenu le salut pour lui et toute sa maison, Toi-même maintenant, par nos indignes prières et les supplications que nous T’adressons, protège de tout mal ceux qui vont habiter ici, bénis-les dans cette maison et garde toujours leurs vies en sécurité, bénis-les de l’abondance de Tes dons et de Ta bénédiction pour leur bien. Car c’est à Toi que reviennent toute gloire, honneur et adoration, avec Ton Père sans Commencement, et Ton Très Saint, Bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.
Le prêtre : Paix à tous.
Le chœur : Et à ton esprit.
Le prêtre : Inclinez la tête devant le Seigneur.
Et le prêtre lit la prière suivante :
Seigneur et Maître, notre Dieu, qui demeures dans les lieux élevés et qui considères les lieux d’ici bas, Toi qui as ordonné aux hommes de se construire des maisons et d’y habiter, Toi qui as offert le salut à la maison de Zachée, Toi-même, bénis cette maison et ceux qui vont y habiter, protège-les dans Ta crainte, et préserve-la des ennemis, envoie-leur Ta bénédiction du haut de Ta sainte demeure, et bénis-les et multiplie les bienfaits dans cette maison. (ecphonèse) : Car Tu as pitié de nous et Tu nous sauves, ô notre Dieu, et nous te rendons gloire, Père, Fils et Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.
Et aussitôt, après avoir marqué trois fois du signe de la croix l’huile en disant : Au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, le prêtre dit sur l’huile cette prière :
Seigneur notre Dieu, regarde maintenant avec miséricorde la prière que t’adresse Ton humble et indigne serviteur, et fais descendre d’En Haut la grâce de Ton Très Saint Esprit sur cette huile et sanctifie-la afin qu’elle soit pour la bénédiction de ce lieu sur lequel est bâtie cette maison pour en chasser toute force hostile et déjouer les embûches du démon. Car Tu bénis et Tu sanctifies tout, Christ notre Dieu, et nous Te rendons grâces, avec Ton Père sans commencement, et Ton Esprit Saint, Bon et Vivifiant, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Le chœur : Amen.
Après cette prière, il prend l’eau bénite et en asperge tous les murs de la maison, dont il fait le tour, et toutes ses pièces en disant : Au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, par l’aspersion de cette eau bénite, écarte toute action hostile du démon. Amen.
Ayant aspergé tout, il prend l’huile et en oint les murs de la maison où est dessinée une croix, au milieu, en commençant par le mur à l’est, puis à l’ouest, puis au nord, et enfin le mur sud et à chaque onction il dit :
Cette maison est bénie par l’onction de cette huile sainte, Au Nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Amen.
Après cette onction d’huile, on allume un cierge devant chaque croix sur chacun des murs, et le chœur chante :
Stichère du ton 5 :
Bénis, Seigneur, cette maison/ et remplis-la de Tes bienfaits terrestres/ et ceux qui vont y habiter dans la piété/ protège-les de toute attaque du mauvais/ envoie-leur l’abondance de Tes bénédictions terrestres/ et comme Compatissant aie pitié d’eux / dans Ta grande miséricorde.
Après l’onction d’huile, le prêtre se met face à l’est et s’il veut, il peut lire l’Évangile.
Le prêtre : Sagesse ! Tenons-nous droit ! Écoutons le saint Évangile. Paix à tous.
Le chœur : Et à ton esprit.
Le prêtre : Lecture du saint Évangile selon saint Luc.
Le chœur : Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Toi.
Le prêtre : Soyons attentifs !
Évangile de Luc, 19,1-10
En ce temps-là Jésus entra à Jéricho. Et voici un homme appelé du nom de Zachée : c’était un chef de publicains et qui était riche. Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille. Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là. Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi ». Et vite il descendit et le reçut avec joie. Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : « Il est allé loger chez un homme pécheur ! » Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : « Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai extorqué quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple ». Et Jésus lui dit : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».
Le chœur : Gloire à Toi, Seigneur, gloire à Toi.


Psaume 100
Je chanterai Ta miséricorde et Ta justice, Seigneur,
Je jouerai un psaume et j’en aurai l’intelligence,
Sur la voie parfaite :
Quand viendras-Tu vers moi ?
J’ai marché dans l’innocence de mon cœur
Au milieu de ma maison.
Je n’ai rien placé devant mes yeux de contraire à Ta Loi ;
J’ai haï ceux qui la transgressent.
Le cœur corrompu ne s’est pas joint à moi ;
Le méchant me fuyait, je ne l’ai pas connu.
Celui qui dénigre en secret son prochain,
Je le chassais de ma présence ;
L’homme au regard orgueilleux et au cœur insatiable,
Je n’ai pas mangé avec lui.
Mes yeux se tournaient vers les hommes fidèles du pays
Pour les faire siéger avec moi.
Celui qui marche dans une voie sans tache
Était mon servant.
Il n’a pas habité au-dedans de ma maison
Celui qui agit avec orgueil ;
Celui qui profère l’iniquité ne subsiste pas devant mes yeux ;
Dès le matin je mettais à mort
Tous les pécheurs de la terre,
Afin d’exterminer de la cité du Seigneur
Tous ceux qui commettent l’iniquité.


Pendant la lecture du psaume, le prêtre encense toute la maison, après quoi il prononce l’ecténie suivante :
Aie pitié de nous, ô Dieu, selon Ta grande miséricorde, nous T’en prions, écoute-nous et exauce-nous.
Le chœur : Kyrie eleison.
Etc., ensuite il ajoute les demandes suivantes :
Nous prions encore pour que le Seigneur Dieu envoie Sa bénédiction sur cette maison et sur les serviteurs de Dieu que voici (N et N…) et sur tous ceux qui y vivront dans la piété, et qu’Il leur envoie Son Ange miséricordieux pour veiller sur eux et les garder de tout mal, leur apprenant à faire toutes sortes de bonnes actions et à exécuter les saints commandements du Christ. Et qu’ils soient préservés de la famine, de la peste, des tremblements de terre, des inondations, des incendies, du glaive, de l’invasion des peuples étrangers, et de toute affection mortifère et qu’il leur soit donné la santé, une longue vie, et en tout l’abondance, écrions-nous : Seigneur, écoute et prends pitié.
Le chœur : Kyrie eleison. (3 fois)
Nous prions encore pour toute notre fraternité et pour tous les chrétiens.
Le chœur : Kyrie eleison. (3 fois)
(ecphonèse :) Écoute-nous, Dieu notre Sauveur, espérance de tous les confins de la terre, de ceux qui naviguent loin en mer, et sois miséricordieux, Seigneur, malgré nos péchés, et aie pitié de nous. Car Tu es miséricordieux et ami des hommes, ô Dieu, et nous Te rendons gloire, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Le chœur : Amen.

Le prêtre prononce le congé habituel du jour et on chante « Ad multos annos/ Mnogaya Liéta/ De nombreuses années »

Merci à F. L. pour cette traduction
(Les psaumes sont dans la version de Père Placide )

mardi 2 janvier 2018

Père Andréas [KONANOS]: La beauté de l'âme

Père Andréas

*

Tu ne sais pas ce que porte dans son âme l'homme le plus proche de toi, par quoi il est passé, et comment cela l’a affecté.    Chacun a sa propre histoire. Si on donne de l’importance à cela, on n’observerait pas de façon superficielle, mais on penserait à ce qui est caché en l'homme, à ce qui est vraiment authentique et essentiel.

Comme les frères seraient bons si nous pouvons voir cela! Si nous pouvons regarder l'homme et voir la beauté de son âme, voir quelque chose de beau en lui, même s’il nous semble que cet homme n’a rien de bon en lui-même. 

Dans tout homme existe quelque chose de bon ! Même s’il ne te plaît pas, rappelle-toi qu'il a été créé ainsi par Dieu. 

Même s’il te semble qu’il est est impossible d’être avec lui, tache de le voir tel qu’il est censé être, et non pas tel que la vie l’a façonné avec les souffrances, les problèmes, les malheurs, les oppressions, l’amertume… et c’est cela que tu ne connais pas !

Si tu considères cet homme sans ces souffrances et sans son histoire, tu verras un monde magnifique et une très belle âme, car chacun de nous porte en lui le sceau de Dieu. 

Chacun de nous porte une incroyable beauté dans son cœur. Si tu apprends à regarder la profondeur des choses, alors tu verras partout la beauté et tu ne verras pas ce que l’on voie d’emblée, mais ce qui est caché aux yeux.

Souvent, un seul regard ne suffit pas, il faut se concentrer, se focaliser, contourner par l’extérieur, derrière la chair, entrer dans l’âme, d’aller derrière la dureté des mots grossiers, derrière le maquillage, les couleurs des cheveux, pour voir le cœur malheureux, torturé, blessé, mais très beau, crée et donné à l'homme par Dieu.     
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Version française Stevan Vucetic
d'après la source


lundi 1 janvier 2018

Père John Whiteford de l'église St. Jonas de Spring (TEXAS): Véritable et Fausse unité





[...] et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi; -et je suis glorifié en eux. 11Je ne suis plus dans le monde, et ils sont dans le monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous. Jean 17:11


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Dans la lecture de l'Évangile que nous venons d'entendre, le Christ a prié: " Père Saint, garde par Ton Nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous sommes Un." (Jean 17:11) Que signifie, que les chrétiens soient "un", et pour quelle raison exactement le Christ pria-t-il ainsi?
Les Pères nous disent que cela fait référence à l'unité de l'esprit et à l'union des objectifs, et au lien d'amour mutuel que nous, en tant que croyants, devons avoir, et qui inclut une unité dans la communion. En d'autres termes, nous partageons le même sacrement, nous partageons la même foi, nous partageons les mêmes objectifs. Maintenant, dans la mesure où nous faisons vraiment partie de l'Église, nous partageons cette réalité, et dans la mesure où nous ne la partageons pas, nous n'en faisons pas partie. Maintenant, vous pourriez vous demander, qu'entendez-vous par là? Alors, laissez-moi vous le dire.
Nous sommes tous membres de l'Église si nous avons été baptisés dans l'Église - et si nous avons été reçus par Chrismation dans le cas des convertis - alors, si nous venons à l'église tous les dimanches, ou si nous ne venons jamais à l'église, tant que nous n'avons pas formellement renoncé à la foi et été excommuniés par l'Église, nous sommes membres de l'Église dans un certain sens. 
Mais nous nous séparons de l'Église dans un autre sens lorsque nous péchons, lorsque nous ne parvenons pas à vivre selon ce que signifie être chrétien et que nous ne nous repentons pas. Et c'est la raison pour laquelle, quand vous allez à la confession et que le prêtre dit la prière d'absolution, il prie pour que Dieu vous réconcilie et vous unisse à votre Sainte Eglise par Jésus Christ notre Seigneur. Lorsque vous péchez, vous devez être réconciliés avec l'Église. Maintenant, quand nous nous repentons avant de nous confesser au prêtre, nous sommes déjà réconciliés avec le Christ dans un sens, mais nous devons encore faire ce que l'Écriture dit, nous montrer au prêtre afin qu'il puisse examiner nos blessures spirituelles et nous déclarer guéris.
Ainsi, nous pouvons être formellement membres de l'Église, mais savoir si nous sommes réellement réunis à l'Église ou non est une autre question, à savoir si nous sommes réunis à cette Église dans le sens le plus complet du terme. 
L'Église est le corps du Christ, et le Christ est le Chef [La Tête] de l'Église, et il est donc impossible que l'Église puisse être autre chose qu'Une. La seule question est de savoir si nous participons ou non à cette unité et c'est ce pourquoi le Christ prie, pour que nous participions tous à cette unité.
Maintenant, je vais dire un certain nombre de choses que certaines personnes pourraient trouver offensantes, et je veux commencer mes commentaires en disant simplement que j'espère que vous ne serez pas offensés, et que vous écouterez tout ce que j'ai dire. Mais en tant que prêtre, comme l'a dit saint Paul dans la lecture que nous venons d'entendre dans le livre des Actes, je veux pouvoir dire au Jour du Jugement que je suis innocent du sang de tous les hommes, car je n'ai pas manqué, par crainte de vous annoncer tout l'esprit de guidance de Dieu.
La semaine dernière, il y a eu  beaucoup de choses dans les médias laïques, et encore plus dans les médias orthodoxes que vous avez probablement vus sur Internet, à propos de la rencontre entre le patriarche Bartholomée et le pape François. Cette réunion a été convoquée pour célébrer le fait que, il y a plus de cinquante ans, le patriarche Athénagoras a rencontré le pape Paul VI à Jérusalem, et peu de temps après, ils ont tous deux prononcé la levée des anathèmes. 
Or, lorsqu'ils ont dit cela, ils se référaient en fait aux anathèmes échangés en 1054 entre le pape et le patriarche de Constantinople de l'époque. Cependant, la plupart des gens qui ne prêtaient pas beaucoup d'attention ont compris que c'était une levée des anathèmes dans lesquels l'Église orthodoxe avait déclaré que le catholicisme romain était une hérésie sur un certain nombre de points, et était séparée de l’Église.
Je ne peux pas vous dire combien de fois j'ai rencontré des catholiques romains qui étaient confus sur ce point, et quand je leur expliquais que l'Église orthodoxe n'est pas en communion avec Rome, ils étaient tout à fait convaincus que j'étais simplement mal informé et que je me trompais parce qu'ils pensaient que cette levée des anathèmes, il y a cinquante ans, avait uni les deux églises. 
En fait, leur église leur dit qu'ils peuvent communier dans l'Eglise orthodoxe. Nous ne disons pas qu'ils le peuvent, mais c'est ce que leurs propres évêques leur disent qu'ils peuvent faire.
Je ne peux donc pas participer à la célébration de ce cinquantième anniversaire de ce qui était vraiment un chapitre honteux de l'histoire de l'Église orthodoxe, et auquel de nombreux évêques se sont opposés à l'époque, y compris notre propre Premier hiérarque de l'Église russe à l'étranger. 
Cela n'entraînait pas l'unité, mais plutôt la confusion chez les nôtres, la confusion chez les autres, et la division. Le genre d'unité dont Christ a parlé n'est pas une unité externe que nous pouvons simplement imposer en disant que nous sommes Un. 
Nous pourrions tous nous joindre à un club de football, ou nous pourrions tous aller au match de baseball et être enracinés dans la ferveur pour la même équipe, mais nous n'aurions pas le genre d'esprit d'unité dont parle le Christ. Et nous pouvons simplement ignorer le fait que nous ne croyons pas la même chose que l'église catholique romaine et dire que nous sommes unis, mais cela n’y fait rien, car avant que nous puissions être unis dans la communion, avant que nous puissions être unis dans la prière, nous devons être unis dans l'unité de l'esprit.
Je pourrais passer beaucoup de temps à parler des héritages de l'Église catholique romaine qui se sont accumulés au cours des quelques mille ans qui se sont écoulés depuis que nos deux églises se sont séparées, mais je n'en mentionnerai que deux.
Le plus célèbre, bien sûr, est cet ajout au Credo, le filioque qui signifie en latin et du fils. Et parce que la plupart d'entre nous ne prêtons pas autant d'attention à la théologie orthodoxe que les gens l'ont fait dans le passé, la plupart d'entre nous, quand nous entendons parler de cela, pensons que ce n'est pas si grave. Eh bien, d'une part, le Christ a dit que l'Esprit Saint procède du Père [*]. Il dit cela dans l'Évangile de Jean. Ainsi, lorsque les Pères des Premier et Deuxième Conciles Œcuméniques ont composé le Credo, ils « ont collé » le plus étroitement possible aux paroles mêmes de l'Ecriture, et ainsi le Credo dit que l'Esprit Saint procède du Père. L'église catholique romaine (elle a commencé à le faire en Espagne et cela s'est progressivement étendu) a ajouté le mot en latin, filioque qui signifie et du fils afin que l'Esprit Saint procède du Père et du Fils.
Maintenant, les historiens disent que c'est probablement avec de bonnes intentions. Ils combattaient les Ariens qui niaient qui était le Christ, et ils voulaient donc souligner qu'il était vraiment égal à Dieu avec le Père et le Saint-Esprit. Mais par le fait qu'ils ont déformé les paroles du Credo, ils ont également eu pour effet de déformer la compréhension de qui était le Saint-Esprit, et de faire de Lui quelque chose de moins que le Père et le Fils parce que le Saint-Esprit procède ainsi des deux, alors que de compréhension orthodoxe traditionnelle, nous disons que le Père est sans commencement et que le Fils est éternellement engendré du Père, et que l'Esprit Saint procède du Père. 
Et nous n'allons pas au-delà de ces paroles dans les détails parce que ce sont les paroles des Écritures. Exactement ce que cela signifie de procéder éternellement ou d'être engendré éternellement, nous ne pouvons pas le dire avec précision, mais nous savons qu'il n'y a jamais eu de temps où le Fils n'était pas, et il n'y a jamais eu de temps où le Saint-Esprit n'était pas. Mais lorsque vous changez le fait que Dieu le Père est la source de la divinité, et que le Père et le Fils sont maintenant la source du Saint-Esprit, cela a pour effet de diminuer le Saint-Esprit.
Maintenant, bien sûr, les catholiques romains nieraient que c'est le cas, mais le problème est que cette compréhension du Saint-Esprit est ce qui a effectivement conduit au papisme, qui est le problème plus pratique que nous avons avec l'Église catholique romaine, qui est l'idée que le pape est le chef universel de l'Église. 
C'est parce qu'ils n'ont pas vraiment compris qui est l'Esprit Saint, qu'ils ressentent le besoin d'avoir sur la terre un être humain qui est le vicaire du Christ et le chef de l'église visible. 
C'est pourquoi, dans l'office de réception des convertis, y compris des convertis du catholicisme romain, une des choses que nous leur demandons d'affirmer après leur avoir demandé de renoncer à un certain nombre d'hérésies, nous disons: "Est-ce que tu crois et  confesses (que) la Fondation, le Chef et Grand Souverain Sacrificateur et Pasteur Principal de la Sainte Eglise Orthodoxe Catholique est notre Seigneur Jésus Christ, et que les Evêques, Pasteurs et Enseignants sont nommés par Lui pour diriger l'Eglise, et que le Guide et Pilote de cette L'église est le Saint-Esprit? "Et la personne doit approuver cette déclaration.
Saint Grégoire le Grand, qui était pape de Rome et un de nos Pères parmi les saints, eut une série d'échanges très intéressants avec différents évêques dont le patriarche de Constantinople parce que Constantinople était la tête ou la capitale de l'empire. Ainsi, l'Empire romain d'Orient se considérait comme l'écoumène ou l'Empire universel. Et ainsi, parce qu'il était l'évêque de la capitale, il avait reçu le titre de Patriarche œcuménique. Mais quand cela a été traduit en latin, cela a été traduit en Patriarche Universel, et ce que Saint Grégoire pensait être revendiqué par ce titre était qu'il était en quelque sorte le chef de l'Église entière, qu'il avait autorité ou une sorte de juridiction sur tout le monde. Et si vous lisez ses lettres et ses déclarations, il est très difficile de comprendre comment quelqu'un pourrait prétendre qu'il croyait en quelque chose approchant la compréhension actuelle de la papauté parce que, entre autres, il disait: Quiconque se qualifierait d'évêque universel est le précurseur de l'antéchrist parce qu'il s’est élevé par orgueil.
Maintenant, il y a eu un certain nombre de tentatives de la part de l'église catholique romaine pour essayer de ramener l'Eglise Orthodoxe, à ce qu'elle considérait être, son bercail, et il y eut deux épîtres que nos patriarches écrivirent au XIXe siècle. L'une a été écrite en 1895 et était en réponse au pape Léon XIII, et après avoir reconnu que tous les chrétiens orthodoxes aimeraient vraiment voir l’église catholique unie avec l'Église orthodoxe, ils dirent:
"... notre Église orthodoxe du Christ est toujours prête à accepter toute proposition d'union si seulement l'évêque de Rome se débarrassait une fois pour toutes de toute cette série de nouveautés anti évangéliques nombreuses et variées qui ont été 'introduites en secret' dans son Eglise, et s'il révoquait la triste division des Eglises d'Orient et d'Occident, et revenait à la base des Sept Saints Conciles Œcuméniques qui avaient assemblé par l'Esprit Saint, des représentants de toutes les saintes Eglises de Dieu pour la détermination du bon enseignement de la foi contre les hérétiques. Et cela, tant par ses écrits que par ses lettres encycliques, l'Église orthodoxe n'a jamais cessé de signifier à l'Église pontificale après avoir exposé clairement et explicitement cela, que tant que cette dernière persévère dans ses innovations et que l'Église orthodoxe adhère au divines et apostoliques traditions du christianisme, au cours desquelles les Eglises occidentales étaient du même avis et unies aux Eglises d'Orient et d'Occident, il est totalement vain de parler d'union.

Maintenant, tout cela ne veut pas dire que nous croyons que tous les catholiques romains iront en enfer. Beaucoup d'entre vous ont peut-être des membres de leur famille catholiques romains, ou connaissent des gens qui sont des personnes très dévotes et très pieuses. Et l'Église orthodoxe n'a pas d'enseignement officiel sur le destin éternel de ceux qui sont en dehors de l'Église, mais de nombreux saints ont commenté cela, et ils disent essentiellement que Dieu jugera tout le monde selon la vie qui leur a été donnée, que Dieu est miséricordieux. Et je peux dire, ayant été élevé protestant, que j'ai connu beaucoup de protestants qui n'ont pas d'ossature liturgique dans leur corps et seraient très éloignés de tout ce qui pourrait être considéré comme traditionnel, mais qui sont des personnes très dévotes et très pieuses.

En fait, quand j'étais enfant, ma mère me lisait, ainsi qu'à mes frères, un texte à propos d'une famille de missionnaires qui se rendit au Swaziland, en Afrique. C’étaient les premiers missionnaires chrétiens à aller dans ce pays. Et quand j'étudiais pour être ministre nazaréen, j'eus l'occasion de rencontrer le gars qui a écrit ce livre, qui était le fils de ce premier missionnaire, il s'appelait Elmer Schmelzenbach. Et je n'ai jamais rencontré de ma vie un homme plus humble ou plus sincèrement dévoué au Christ. Quand il parlait de sa foi, quand il parlait de ses expériences avec le Christ, il n'y avait aucun doute dans mon esprit sur le fait qu'il aimait Dieu.

Mais en tant que chrétien orthodoxe, je ne vais pas essayer de dire que, d'une manière ou d'une autre, l'église Nazaréenne et l'Église orthodoxe font vraiment partie de la même église parce que ce serait un non-sens historique et contraire aux Traditions de l'Église. Et je ne peux pas dire qu'il était membre de l'Église dans cette vie parce qu'il ne l'était manifestement pas, mais je crois personnellement qu'il est au Ciel en ce moment, et si j'ai raison, il est membre de l'Église orthodoxe maintenant et il a été corrigé de ses erreurs, et innocemment, il ne connaissait rien de mieux, parce que personne ne lui avait jamais enseigné la foi orthodoxe.

Et je pense que la même chose s'appliquerait à n'importe qui d'autre, qu'ils soient catholiques romains ou même juifs ou musulmans. S'ils suivent vraiment la vie qui leur a été donnée et qu'ils ne connaissent rien de mieux mais qu'ils font tout ce que Dieu leur a montré de faire et qu'ils sont sincères dans leur amour pour Dieu, nous laissons cela entre les mains de Dieu. Je ne fais aucune déclaration officielle, mais je crois que Dieu est miséricordieux, et ce n'est pas à nous de dire que quelqu'un va en enfer.

Nous ne parlons que de ceux qui sont au sein de l'Église, et même alors nous hésitons beaucoup à parler de la destinée éternelle de qui que ce soit, et très rarement l'Église a fait des déclarations sur les hérétiques les plus flagrants. 

En outre, je dirais que tout ce discours sur l'union déroute les gens, et cela suscite aussi les espoirs des gens. Cela donne aux gens de fausses impressions, et personnellement, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de chances que nous voyions le genre d'union dont ils parlent pour deux raisons.

Premièrement, si vous considérez l'église catholique romaine, si nous parlions de l'église catholique romaine il y a septante ou huitante ans, ce serait une image différente. Mais depuis Vatican II, l'église catholique romaine s'est fragmentée dans sa pensée, et vous avez des catholiques romains extrêmement libéraux et vous avez des catholiques romains très traditionalistes, et vous avez tout entre les deux. Et il n'y a qu'une seule chose qui unit tous ces gens dans cette église et c'est le pape. Et pour qu'il y ait une véritable union entre Rome et l'Église orthodoxe, au plus bas niveau, le pape devrait reconnaître que toute l'idée de la suprématie papale était une fausse doctrine et renoncer à cette autorité.

Et s'il faisait cela, ce serait comme ce qui s'est passé en Russie après l'abdication du tsar. La Russie a été tenue unie par tous ces serments de loyauté que tous ces différents groupes ethniques et les différents aristocrates avaient faits au Tsar en tant que personne. Et "quand on a sorti le tsar de la photo", la Russie s'est fragmentée en tous ces morceaux parce qu'ils n'avaient pas la seule chose qui les maintenait tous ensemble. Et quand je dis la Russie, je veux dire aussi les autres parties de ce qui s'est séparé de la Russie comme les Etats baltes, etc.

Et donc, je ne pense pas que l'église catholique romaine puisse supporter le genre de changements dont elle aurait besoin pour que l'union soit possible. 

Et je dirais aussi que l'union avec le catholicisme romain dans sa forme actuelle, ce que nous voyons maintenant, n'est pas quelque chose qui serait souhaitable pour nous, loin s’en faut, même si, sur le papier, ils approuvaient théologiquement les choses auxquelles nous voulons qu’ils consentent. Parce que quand on regarde le culte en usage dans l'église catholique romaine, même en présence du Pape lui-même, ils se sont tellement éloignés de leur propre tradition qu'il est ahurissant que cela ait pu se produire dans la durée de vie d’un seul homme.

J'ai eu des catholiques romains qui m'ont posé la question, que pensez-vous qu'il faudrait pour que l'Eglise orthodoxe et l'église catholique soient réunies? Et ma réponse à eux est que la première chose qu'ils devraient faire est de retrouver leur propre tradition parce que seulement alors nous aurions quelque chose pour discuter. Je pense que nous avions quelque chose à discuter avec les catholiques romains il y a soixante ou septante ans. Je ne pense pas que nous ayons autant à discuter avec eux aujourd'hui.

Bien que ce dont nous pouvons leur parler et ce dont l'Eglise russe leur parle, ce sont des choses sur lesquelles nous pouvons nous entendre, par exemple, l'opposition à l'avortement et d'autres types de maux de la société pour lesquelles nous sommes sur la même ligne. 

Je peux aussi vous dire que certains des meilleurs catholiques romains que j'ai rencontrés, je les ai rencontrés à un piquet de grève devant une clinique d'avortement, et ce sont des choses avec lesquelles je suis d'accord. Et quand ce genre de personnes se réunissent pour un but commun, vous pouvez avoir de vrais échanges sur ce qui nous sépare, et vous pourriez avoir des gens qui se joignent à nous.

Mais je pense que la façon la plus probable de voir les catholiques romains s'unir à l'Église orthodoxe est au niveau individuel et non au niveau de l'église. Maintenant, qui sait... je veux dire que Dieu peut faire un miracle et je ne peux pas dire qu'il est impossible qu'une telle chose arrive. Je ne crois tout simplement pas qu'il est probable, et je ne pense surtout pas, dans le contexte actuel dans lequel nous vivons, qu'il est utile pour nous que les évêques, les membres du clergé et les laïcs courent comme si l'union était imminente, quand rien n’est plus éloigné de la vérité.

Nous devons être sur nos gardes, comme l'une des premières épîtres en réponse à un appel papal à nous pour l'union en 1848, l’a dit: Le protecteur de la piété est le corps même de l'Église, id est le peuple [de Dieu] lui-même.

Si davantage de chrétiens orthodoxes prenaient cette responsabilité au sérieux et en venaient pleinement à comprendre leur foi en entrant pleinement dans la vie de l'Église, ils seraient mieux à même d'assumer cette responsabilité et l'Église serait alors beaucoup plus forte. Et la véritable unité de l'Église à l'intérieur prévaudrait tellement dans le monde orthodoxe que le genre de tentations que l'on voit avec les gens dire toutes ces choses qui sont source de confusion pour le peuple prendrait fin.

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Et je pense également que si nous avions ce genre de force, peut-être qu’en voyant cette force et cette unité d'esprit parmi nous, membres de l'Église orthodoxe, nous pourrions voir plus de catholiques romains arriver à connaître cette unité en entrant également dans l’Église orthodoxe.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Note: [*] Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi; (Jean 15:26) Version Louis Segond