dimanche 10 décembre 2017

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

27 novembre / 10 décembre
27ème dimanche après la Pentecôte

Saint Jacques le Persan, mégalomartyr (421); saints dix-sept moines des Indes (IVème s.) ; saint Pallade (VI-VIIème s.) ; saint Romain (Vème s.) ; saint Vsevolod (Gabriel) prince et thaumaturge de Pskov (1138) ;  saint Grégoire le Sinaïte, moine (1346) ; saint Jacques, évêque de Rostov (1392) ; bienheureux André de Simbirsk (1841) ; saints nouveaux-martyrs de Russie : Nicolas, archevêque de Vladimir, Basile (Sokolov), Boris (Ivanovsky), Théodore (Dorofeev), Nicolas (Andreev), Alexis (Speransky), Jean (Glazkov), Serge (Amanov), Jean (Khroustalev), Serge (Brednikov), Nicolas (Pokrovsky), Dimitri (Beliaïev), Vladimir (Smirnov), Jean (Smirnov), prêtres, Joasaph (Boïev), Cronide (Lioubimov), Nicolas (Saltykov), Xénophonte (Bondarenko), Alexis (Gavrine), Apollos (Fedoseev), Séraphim (Krestianinov), Nicone (Beliaïev), moines et Jean (Emelianov) (1937) ;  fête de l'icône miraculeuse de N.D. de Koursk, dite « de la racine » .

Lectures: Eph. VI, 10–17. Lc. XIII, 10–17. Hébr. IX, 1–7. Lc. X, 38–42; XI, 27–28.



L’ICÔNE DE N.D. DE KOURSK, DITE « DE LA RACINE »

L’
icône de la Mère de Dieu de Koursk est l’une des plus anciennes icônes de l’Eglise Orthodoxe Russe. Au XIIè s., au moment de l’invasion tatare, la ville de Koursk fut entièrement détruite et livrée à l’abandon. Une fois, aux environs de la ville, un chasseur remarqua, près des racines d’un arbre, une icône, face contre terre. A peine l’avait-il dégagée pour l’examiner, qu’une source d’eau pure jaillit à cet endroit. Cela se produisit le 8 septembre 1259, en la fête de la Nativité de la Mère de Dieu. Sur le lieu où il avait trouvé l’icône fut construite une chapelle en bois, dans laquelle celle-ci fut placée. A plusieurs reprises, les habitants de la ville de Rylsk, située non loin de là s’emparèrent de l’icône et l’amenèrent dans leur cité, mais à chaque fois l’icône revint à l’endroit de son apparition. A la fin, les habitants de Rylsk comprirent que la Mère de Dieu souhaitait rester sur le lieu de son apparition. Aussi une chapelle en pierre y fut érigée. En 1385, la région de Koursk fut à nouveau dévastée par les Tatares, qui fendirent l’icône en deux moitiés, qu’ils jetèrent dans des directions différentes. Après de longues recherches dans le jeûne et la prière, le prêtre local, qui rentrait de captivité, retrouva les deux moitiés de l’icône, les rassembla et elles se joignirent, tandis que de la fente s’épancha un liquide « semblable à la rosée ». En 1597, sur le lieu de la chapelle fut érigée une grande église et un monastère qui prit le nom d’ermitage « de la Racine » en souvenir de l’apparition de l’icône dans les racines d’un arbre. Après encore un certain nombre d’épreuves en Russie, la sainte icône partit en 1919 en Serbie avec les émigrés. En 1920, sur la demande du général Wrangel, l’icône revint en Russie – en Crimée – et y resta jusqu’à l’évacuation, dans les premiers jours de la même année. L’icône revint alors à Belgrade, où elle resta jusqu’en 1944. Lors du bombardement de Belgrade, le 6 avril 1941, le Primat de l’Eglise Russe à l’Etranger, le métropolite Anastase (+ 1964), pria avec le clergé devant l’icône. Celle-ci préserva de façon miraculeuse l’église et ceux qui y priaient, tandis que cinq bombes étaient tombées à proximité et que brûlait l’église de S. Marc, située tout près de là. En 1944, la sainte icône partit avec le Métropolite Anastase à Munich, puis à Genève, où le père Cyprien, iconographe, la restaura. En 1951, le métropolite Anastase partit aux Etats-Unis. La sainte icône fut placée, dans un premier temps, au « Nouvel ermitage de la Racine », à Mahopac, près de New York. Depuis 1957, la sainte icône se trouve en l’église du Synode des Evêques de l’Eglise Russe à l’Etranger, à New York. De temps à autres, l’icône visite les lieux de la diaspora russe. Comme naguère en Russie, la Très Sainte Mère de Dieu, par son icône de Koursk accomplit maintenant de nombreux miracles en tous lieux. 

Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́ снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́ блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́ Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
Lorsque Tu descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »

Tropaire de l'icône de N.D. de Koursk, ton 4
Яко необори́мую стѣ́ну и исто́чникъ чуде́съ, стяжа́вше Тя́ раби́ Твои́, Богоро́дице Пречи́стая, сопроти́вныхъ ополче́нія низлага́емъ, тѣ́мже мо́лимъ Тя́: ми́ръ оте́честву на́шему да́руй и душа́мъ на́шимъ ве́лію ми́лость.
C’est un rempart infrangible et une source de miracle, qu’en toi ont reçu tes serviteurs ô Très-pure Mère de Dieu, qui repousses les attaques des ennemis ; c’est pourquoi nous te prions : donne la paix à notre patrie et la grande miséricorde à nos âmes.
Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, идъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
Sauveur Tout-Puissant, Tu es ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !


Kondakion de l’icône de la Mère de Dieu de Koursk, ton 4
Пріиди́те, вѣ́рніи, свѣ́тло да пра́зднуемъ всечестна́го о́браза Богома́тере чу́дное явле́ніе и, отъ того́ благода́ть почерпа́юще, Первообра́знѣй уми́льно возопіи́мъ: ра́дуйся, Марíе Богоро́дице, Ма́ти Бо́жія, Благослове́нная.
Fidèles, venez fêter lumineusement la merveilleuse apparition de la vénérable icône de la Mère de Dieu, puisons-y la grâce et clamons à celle qui y est représentée : Réjouis-toi, Marie Mère de Dieu, Mère toute-bénie du Seigneur. 

SAINT JEAN CHRYSOSTOME 

COMMENT LUTTER CONTRE LES TÉNÈBRES? EN DEVENANT LUMIÈRE !
« Nous n'avons point à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes et les puissances... » Guerre plus terrible, lutte plus acharnée que les combats visibles. Songez depuis combien de temps votre ennemi lutte, dans quel but il combat, et tenez-vous sur vos gardes plus que jamais. Oui, dira-t-on : mais il faudrait bien que le diable n'existât pas et tout le monde serait sauvé. Ainsi parlent quelques âmes faibles en quête d'excuses. Vous devriez remercier Dieu, mon ami, d'être à même de triompher, si vous le voulez, d'un pareil adversaire : et loin de là, vous vous plaignez, vous parlez comme un soldat lâche et fainéant. Il ne tient qu'à vous de connaître les endroits faibles; regardez partout, fortifiez-vous. Ce n'est pas seulement contre le diable, c'est encore contre ses puissances que vous avez à combattre. Et comment lutter contre les ténèbres? dira-t-on. En devenant lumière. Comment résister aux esprits de malice? En devenant bons. Car la bonté s'oppose à la malice, et la lumière chasse les ténèbres: si nous sommes ténèbres nous-mêmes, nous serons pris infailliblement… N'allez pas croire que ce sont ces hommes qui vous font la guerre. Les démons qui opèrent en eux, voilà nos ennemis, voilà ceux que nous avons à combattre. Par là, il produit deux effets: d'abord de les rendre plus ardents au combat, puis d'exciter leur colère contre l'ennemi. Et pourquoi avons-nous à combattre des ennemis pareils? Parce que nous avons de notre côté un auxiliaire invincible, la grâce de l'Esprit, et que nous avons été instruits dans l'art de combattre non les hommes, mais les démons. Mais si nous le voulons, nous n'aurons pas même besoin de lutter : il n'y a lutte que quand nous le voulons; car telle est la vertu de Celui qui habite en nous, qu'Il a pu dire : « Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi ». (Luc, X, 19.) II nous a donné toute liberté de lutter ou de ne pas lutter. Mais notre nonchalance est cause que nous avons à lutter. Car en ce qui concerne Paul, il n'avait pas à lutter, c'est lui-même qui nous l'apprend. « Qui nous séparera de l'amour de Jésus-Christ? La tribulation, ou la détresse, ou la faim, ou la persécution, ou la nudité, ou le péril, ou le glaive? » (Rom. VIII, 35.) Ailleurs il dit : « Dieu écrasera Satan sous vos pieds promptement ». (Rom. XVI, 20.) Il avait le diable sous ses ordres; de là ces paroles : « Je te prescris au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, de sortir d'elle». (Actes, XVI, 18.) Ce langage n'est pas celui d'un homme qui lutte. Car celui qui lutte n'est pas encore vainqueur, celui qui est vainqueur ne lutte plus. Il l'a dompté, asservi. Pierre ne luttait pas non plus contre le diable : il faisait mieux que lutter. Des fidèles, des catéchumènes n'avaient pas de peine, non plus, à en triompher. Aussi saint Paul dit-il : « Car nous n'ignorons pas ses pensées ». (II Cor. II, 11.) C'est pourquoi il lui fut si supérieur en puissance. Il dit encore : « Il n'est pas étonnant que ses ministres se transfigurent comme des ministres de justice ». (Ibid. XI, 15.) Ainsi il connaissait tous ses stratagèmes; rien ne pouvait le surprendre. « Déjà s'accomplit », dit-il encore, « le mystère d'iniquité ». Mais c'est contre nous-mêmes qu'il faut lutter. En effet, écoutez ces autres paroles: « Je suis convaincu que ni anges, ni princes, ni puissances, ni vertus, ni choses présentes, ni choses futures, ne pourront nous séparer de l'amour du Christ ». Il ne dit pas simplement : « Du Christ », mais bien : « De l'amour du Christ ». Car bien des gens passent pour être unis au Christ, qui ne L’aiment point… C'est quand nous aurons quitté ce monde, que nous jouirons du triomphe. Soit, par exemple, une passion mauvaise : la repousser loin de soi, l'éteindre, voilà qui est admirable mais si c'est une chose impossible, du moins luttons, résistons sans relâche : si nous sortons du monde luttant encore, nous sommes vainqueurs. Car il n'en est pas de même ici que dans l'arène : là, si vous ne renversez pas votre adversaire, vous n'êtes pas vainqueur : ici, vous êtes vainqueur, si vous n'êtes pas renversé; si vous n'êtes pas jeté à bas, vous avez terrassé l'ennemi. Cela se conçoit, deux athlètes aux prises luttent également pour la victoire ; et si l'un est renversé, l'autre est couronné. Il n'en est pas de même ici : le diable n'a en vue que notre défaite. Si donc je déjoue son projet, je triomphe : il ne vise pas à me renverser, mais à m'entraîner dans sa chute. Il est déjà vaincu, lui : car il a reçu le coup, il est perdu. Quant à sa victoire, elle ne consiste pas à gagner une couronne, mais à causer ma perte : de sorte que pour être victorieux il me suffit de rester debout sans le jeter à bas. Maintenant, la victoire sera éclatante, si, comme Paul, je le foule aux pieds tout à mon aise, comptant pour rien les choses présentes. Imitons ce saint: appliquons-nous à triompher du diable, et à ne lui donner aucune prise… Foulons donc aux pieds la puissance du diable, foulons aux pieds les péchés, j'entends toutes les passions mondaines, colère, concupiscence, orgueil et le reste : afin que parvenus là-haut, nous ne soyons pas convaincus d'avoir laissé sans usage le pouvoir que Dieu nous a octroyé. Car c'est ainsi que nous obtiendrons les biens futurs. Mais si nous nous montrons indignes de cette prérogative, comment de plus grandes pourraient-elles nous être conférées? Si nous n'avons pas su fouler aux pieds l'ange rebelle, le déshonoré, le méprisé, comment notre Père nous mettrait-il en possession du patrimoine?... Puissions-nous, après avoir engagé la lutte avec le diable et être demeurés vainqueurs avec l'assistance d'en-haut, hériter du royaume des cieux. Si quelqu'un de vous a un ennemi, si on lui a fait tort, s'il s’est emporté, qu'il ramasse toute cette colère, tout ce mécontentement pour le déverser sur la tête du diable. Voilà un noble courroux, une colère utile, un louable ressentiment !


NOUVELLE PARUTION : Père Placide Deseille : « DE L’ORIENT A L’OCCIDENT – Orthodoxie et Catholicisme » aux ÉDITIONS DES SYRTES.

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