dimanche 8 octobre 2017

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

25 septembre / 8 octobre
18ème dimanche après la Pentecôte

Sainte Euphrosyne d’Alexandrie (Vème s.) ; saint Paphnuce l’Égyptien et avec lui 546 martyrs (IIIème s.) ; saint Arsène le Grand, catholicos de Géorgie (887) ; saint Serge, higoumène de Radonège, thaumaturge et protecteur de la Russie (1392) ; sainte Euphrosyne de Souzdal (1250) ; sainte Dosithée, recluse de Kiev (1776) ; saints nouveaux martyrs de Russie : Nicolas (Rozov), confesseur, prêtre (1941). 
Lectures : 2 Cor. IX, 6–11. Lc. V, 1–11.



VIE DE SAINT SERGE DE RADONÈGE
Saint Serge naquit en 1313 à Rostov. Ses parents, Cyrille et Marie, lui donnèrent au baptème le nom de Barthélémy. Dès le sein de sa mère, Dieu laissa prévoir la gloire future de son serviteur. C'est ainsi qu'une fois, au cours de la liturgie avant la lecture de l'Evangile, l'enfant se mit à crier dans le sein de sa mère, si fort que sa voix fut entendue par d'autres. Lorsqu'il eut sept ans, on envoya l'enfant étudier. Or, contrairement à ses frères qui apprenaient bien, Barthélémy éprouvait des difficultés. Malgré toute sa bonne volonté, Barthélémy ne parvenait pas à apprendre. Un jour, Barthélémy aperçut un moine âgé sous un chêne, qui priait en versant des larmes. Le jeune garçon s'approcha doucement, attendant la fin de la prière du staretz, qui lui dit: «Que te faut-il, mon enfant?» Barthélémy répondit: «Je ne puis apprendre malgré mes efforts. Prie Dieu pour moi, saint père, pour que je puisse apprendre les lettres». Le staretz, en prononçant une prière, donna un morceau de prosphore à l'enfant et lui dit: «Ne t'afflige point. A partir de ce jour, le Seigneur te donnera la compréhension des lettres!» Alors que le staretz voulait sortir, Barthélémy tomba à ses pieds et lui demanda de visiter la maison de ses parents. L'Ancien, en souriant, se rendit à la maison des parents de l'enfant, qui le reçurent avec grande considération. Ils le prièrent de partager leur repas, puis le staretz entra dans la chapelle familiale. Prenant l'enfant avec lui, le vieux moine lui ordonna de lire les heures. 

Cependant, Barthélémy, troublé, répondit qu'il ne pouvait pas lire. Le staretz réintima l'ordre, et l'enfant, ayant pris sa bénédiction, commença à lire le psautier correctement et distinctement, à l'étonnement général. Le staretz, avant de se séparer d'eux, dit ces paroles «Cet enfant va devenir la demeure de la Sainte Trinité, et amènera une multitude à la compréhension de Sa volonté». Après cela, Barthélémy commença à fréquenter avec ardeur l'église et à lire la sainte Ecriture. Après un certain temps, alors qu'il était âgé de douze ans, il se mit à observer une stricte tempérance, s'abstenant de toute nourriture le mercredi et le vendredi et se contentant, les autres jours, de pain sec et d'eau. En raison de certains malheurs qui le frappèrent à Rostov, le père de Barthélémy, Cyrille, partit à Radonège avec sa famille. Là, Barthélémy continua son ascèse. Alors que ses deux frères s'étaient mariés, il demanda à ses parents la permission de s'engager dans la vie monastique. Ceux-ci le prièrent d'ajourner son désir jusqu'à leur mort. Cependant, peu de temps après, ils entrèrent eux-mêmes au monastère et décédèrent bientôt. Ensuite, il fit don de ses biens à son frère cadet Pierre et décida d'accomplir son désir. Son frère aîné Etienne, dont la femme était décédée, effectua sa profession monastique au monastère de Khotov, où ses parents étaient enterrés. Barthélémy, qui souhaitait une profonde solitude, convainquit Etienne de rechercher un endroit qui conviendrait mieux à la vie ascétique. Ils cheminèrent longtemps dans les forêts, puis trouvèrent un endroit approvisionné en eau et éloigné des chemins battus, à dix verstes de Radonège et de Khotov. Ils bâtirent une cellule avec une petite église. Le frère cadet, obéissant à l'aîné, demanda en quel nom serait construite l'église. Barthélémy, se rappelant les paroles du staretz, répondit qu'il convenait de dédier l'église à la Sainte Trinité. L'église fut consacrée avec la bénédiction du métropolite Théognoste. 

Ayant demandé à l'higoumène Métrophane de venir, Barthélémy reçut la tonsure monastique avec le nom de Serge. Il avait alors vingt-quatre ans (1337). Etienne, quant à lui, parti peu de temps après au monastère de la Theophanie à Moscou. Et voici que Serge se trouva seul dans cette forêt, où les loups hurlaient près de sa cellule. Les ours aussi s'approchaient du lieu où vivait le saint.. Saint Serge resta seul pendant trois ans jusqu'à ce que des zélateurs de la piété commencent à lui demander de vivre sous sa direction spirituelle. Peu à peu, douze frères se rasemblèrent, et chacun d'entre eux construisit sa propre cellule. L'office de minuit, les matines, les heures, les vêpres et les complies étaient quotidiennement célébrées à l'église. Pour la célébration de la liturgie, les frères appelaient un prêtre de l'extérieur, car il n'y en avait pas encore parmi eux. Enfin, l'higoumène Métrophane, qui avait tonsuré Serge, vint vivre avec eux. Mais, peu de temps après, cet ancien mourut. Quant à Serge, il ne voulait pas, par humilité, devenir higoumène. Les frères se réunirent alors, vinrent voir le saint et lui dirent: «Père, nous ne pouvons vivre sans higoumène, et nous souhaitons que ce soit toi qui remplisses cette fonction. Ainsi, lorsque nous viendrons te révéler nos péchés, nous recevrons des enseignements et l'absolution. Il convient également que la liturgie soit célébrée et que nous recevions les saints Mystères de tes pures mains». 

Cependant Serge refusa et, quelques jours après, la communauté se réunit de nouveau chez le saint, en le priant d'accepter la charge d'higoumène. «Il ne m'appartient pas d'accomplir le ministère angélique; il m'appartient de pleurer mes péchés», répondit-il. Les frères pleurèrent et dirent enfin: «Si tu ne veux pas prendre soin de nos âmes, nous serons contraints de quitter ce lieu, nous errerons alors comme des brebis égarées, et tu devras en répondre devant Dieu.» «Je préfère me soumettre que de commander, dit Serge; mais, craignant le jugement de Dieu, je laisse ce problème à la volonté du Seigneur». Prenant avec lui deux des moines les plus âgés, il se rendit à Péréïaslavl, chez Athanase, l'évêque de Volynie, qui en 1354 ordonna Serge à la prêtrise et au rang d'higoumène Peu de temps après, le patriarche Philothée fit parvenir au saint une croix et encore d'autres présents avec une lettre, dans laquelle il écrivit : « Nous avons entendu parler de ta vie vertueuse, nous l'approuvons, et nous en glorifions Dieu. Mais il te manque une chose: la vie commune (cénobitique). Aussi, je vais vous donner un conseil utile: instituez le cénobitisme. Que la miséricorde de Dieu et notre bénédiction soient avec vous! » 

Suivant le conseil du patriarche, le saint, avec la bénédiction du métropolite Alexis, introduisit la vie commune intégrale dans son monastère. Il construisit les bâtiments nécessaires, définit les devoirs propres à cette vie, et ordonna que toute chose soit commune, interdisant d'avoir sa propriété ou d'appeler quelque chose «sien». Le nombre des disciples s'accrut alors et l'abondance régna au monastère. On introduisit l'hospitalité, on nourrit les pauvres et on donna l'aumône à ceux qui le demandaient. Saint Serge s'était soumis à ce conseil du patriarche par esprit d'obéissance. Bien qu'il demeurât amant de la solitude, il accepta d'assumer cette forme plus rigide de direction, sans cesser pourtant d'être un père et un éducateur plutôt qu'un administrateur.  Mais saint Alexis, sentant sa mort prochaine, souhaitait trouver en la personne de Serge son successeur. Il le fit venir chez, lui fit cadeau de sa croix épiscopale. Ce faisant, il lui passa la croix autour du cou et lui annonça qu'il le désignait comme son successeur. «Pardonne-moi, vénéré pasteur, mais tu veux me charger d'un fardeau qui dépasse mes forces. Tu ne trouveras pas en moi ce que tu cherches. Je suis le plus pécheur et le pire de tous.»
Lorsque les hordes tatares déferlèrent sur la terre russe, le saint bénit le grand Duc Dimitri pour entrer en guerre et lui dit: «Avec l'aide de Dieu, tu seras victorieux et tu sortiras de la bataille sain et sauf et couvert d'honneurs.». Au moment de la bataille de Koulikovo, le saint était en prière avec ses frères et parlait du déroulement heureux des combats. Il citait même les noms de ceux qui tombaient, faisant une prière pour eux. Conformément à la prédiction de saint Serge, le grand Duc remporta la célèbre victoire de Koulikovo, qui constituait le début de la délivrance du joug tatare.

Une nuit, alors que saint Serge chantait l'Acathiste à la Mère de Dieu et lui adressait de ferventes prières pour le monastère devant son icône, il s'interrompit un instant pour dire à son disciple Michée: «Sois vigilant, mon enfant, car nous allons recevoir une visite miraculeuse!» A peine avait-il prononcé ces paroles qu'il entendit une voix: «La Très Pure arrive! » Il se précipita à l'entrée de sa cellule et, soudain, une lumière inhabituelle l'entoura, plus éclatante encore que le soleil. Il vit la Très Sainte Mère de Dieu, accompagnée des Apôtres Pierre et Jean, rayonnante d'une gloire indescriptible. Le saint se prosterna à terre, mais la Mère de Dieu le toucha de sa main et dit: «Ne crains point, mon élu! Je suis venue te visiter, car j'ai entendu ta prière pour tes disciples et pour ce lieu. Dorénavant je ne quitterai pas ton monastère, durant ta vie comme après ta mort, et je le protégerai».  Six mois avant son trépas, le saint, appelant sa communauté, la recommanda à Nicon, et se consacra lui-même à la solitude et à la prière. En septembre, il pressentit la maladie, appela de nouveau les frères et leur donna à tous ses dernières instructions. Il mourut le 25 septembre 1391, à l'âge de 78 ans.

Tropaire du dimanche du 1er ton
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́ тридне́вный, Cпа́ce, да́руяй мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи, Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.
La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la Vie  au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de Vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique Ami des hommes!
Tropaire de St Serge, ton 4
Иже добродѣ́телей подви́жникъ, я́ко и́стинный во́инъ Христа́ Бо́га, на стра́сти вельми́ подвиза́лся еси́ въ жи́зни вре́меннѣй, въ пѣ́ніихъ, бдѣ́ніихъ же и поще́ніихъ о́бразъ бы́въ твои́мъ ученико́мъ, тѣ́мже и всели́ся въ тя́ Пресвяты́й Ду́хъ, Его́же дѣ́йствіемъ свѣ́тло укра́шенъ еси́; но, я́ко имѣ́я дерзнове́ніе ко Святѣ́й Тро́ицѣ, помина́й ста́до, е́же собра́лъ еси́, му́дре, и не забу́ди, я́коже обѣща́лся еси́, посѣща́я ча́дъ твои́хъ, Се́ргіе преподо́бне, о́тче на́шъ.
Champion des vertus, comme un vrai soldat du Christ notre Dieu, contre les passions tu menas en cette vie le grand combat; dans les jeûnes, les veilles, les cantiques divins, tu fus pour tes disciples un modèle, Bienheureux; aussi fit sa demeure en toi l'Esprit saint et tu fus orné brillamment par son action; grâce au crédit que tu possèdes auprès de la sainte Trinité, rappelle-lui le troupeau que tu as rassemblé et n'oublie pas de visiter, comme toi-même tu l'as promis, vénérable Père Serge, tes enfants.

Kondakion de saint Serge, ton 8
Христо́вою любо́вію уязви́вся, преподо́бне, и Тому́ невозвра́тнымъ жела́ніемъ послѣ́довавъ, вся́кое наслажде́ніе плотско́е возненави́дѣлъ еси́, и я́ко со́лнце, оте́честву твоему́ возсія́лъ еси́; тѣ́мъ и Христо́съ да́ромъ чуде́съ обогати́ тя. Помина́й на́съ, чту́щихъ пресвѣ́тлую па́мять твою́, да зове́мъ ти́: ра́дуйся, Се́ргіе богому́дре.
Vénérable Serge, percé de flèches par l'amour du Christ et l'ayant suivi, dans ton irréversible désir, tu méprisas toute charnelle volupté et comme un soleil tu brillas sur ta patrie; aussi le Christ t'enrichit du don des miracles. Père saint; souviens-toi de nous qui célébrons ta mémoire sacrée, afin que nous puissions te crier: vénérable Serge, réjouis-toi.
Kondakion du dimanche du 1er ton

Воскpécлъ ecи́́ я́ко Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́ человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́ет Tя́, и сме́рть изчезе́ : Aда́мъ же лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ избавля́ема ра́дуется зову́щи : Ты́ ecи́ и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́ Bocкреcéніe.
Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la Résurrection ! »

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