mardi 8 août 2017

Archimandrite Paul Papadopoulos: Même si vous n'êtes pas bien, cela n'a pas d'importance!



Plusieurs fois, nous confondons notre humeur sentimentale avec celle qui est spirituelle. C'est pourquoi beaucoup de gens disent lors de la confession "maintenant, je suis bien" ou "maintenant, je suis très mal". En parlant de leur humeur sentimentale, ils veulent parler leur humeur spirituelle et c'est faux.

Quelqu'un pourrait être très bien spirituellement, alors qu'il ne l'est pas sentimentalement. Ce que je veux dire, c'est que notre humeur sentimentale n'est pas la même que notre condition spirituelle et nous devons les distinguer dans notre esprit.

Quand j'ai une mauvaise humeur sentimentale - j'ai découvert qu'une de mes connaissances est malade - cela ne signifie pas que je suis dans une mauvaise condition spirituelle. Et vice-versa. Si je n'ai aucun problème et que je suis tout le temps de bonne humeur, cela ne signifie pas que je fais un progrès spirituel.

Bien sûr, quand l'homme trouve et connaît le Christ, il a de la joie à l'intérieur, mais cela ne signifie pas qu'il ne se fâchera pas à cause d'une certaine chose dans sa vie quotidienne. Les sentiments montrent notre nature humaine, mais ils ne doivent pas étouffer nos efforts spirituels pour trouver le Christ partout et pour toujours.

Même les saints avaient leurs hauts et bas sentimentaux, mais cela ne veut pas dire qu'une fois ils avaient trouvé le Christ et une autre fois,non. Les saints ne sont pas des robots sans sentiments. La vertu d'être sans passion mentionnée par les saints Pères n'est pas une humeur sans aucun sentiment, une sorte d'insensibilité, mais une humeur dépassionnée, une humeur sans passions.

Le saint apôtre Paul exhorte les hommes à se réjouir. Seulement cette joie ne doit pas être une simple émotion sentimentale, mais une humeur existentielle profonde qui résulte de l'Amour de Dieu.

Personnellement, j'ai peur pour les chrétiens qui ont toujours un faux sourire sur le visage, parce qu'ils se sentent coupables d'exprimer leurs sentiments - par exemple parce qu'ils ne sont pas de bonne humeur - qui deviennent étouffés par ces sentiments au lieu de les étouffer et qui deviennent géants en eux et ils ont des humeurs étranges d'autarcie, d'entrave, de syndrome de culpabilité et de troubles psychiques.

L'homme de Dieu n'est pas soudainement ainsi.

L'homme de Dieu, même s'il n'est pas bien, il est bien à la fin, parce qu'il a Dieu dans sa vie, bien qu'il ait des problèmes et qu'il ne soit pas toujours de bonne humeur.

L'objectif n'est pas d'être tout le temps d'humeur géniale et joyeuse, le but est d'avoir le Christ au centre de notre vie, même si nous ne sommes pas bien du point de vue sentimental.

Nous ne devrions pas nous sentir coupables du fait qu'un jour, nous ne sommes pas de bonne humeur, parce que c'est humain, ce n'est pas un péché.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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