jeudi 8 juin 2017

Le nom du Christ est pour le croyant comme un haut rempart de défense



L'héritage laissé par les saints Pères comprend des recommandations sur les façons de connaître Dieu, à savoir à propos de ce combat qu'ils ont livré dans leur monde intérieur contre la loi du péché [1] qui est vivante chez chacun de nous - cette conséquence tragique de la première et grande chute de l'homme.

Qui entre dans l'arène de la lutte complexe pour l'acquérir, doit s'opposer au levain corrompu du monde qui nous entoure, monde qui a une aversion pour la prière. Et la meilleure défense pour ceci est la prière : Seigneur Jésus-Christ ait pitié de nous et de Ton monde.

Le Nom de Jésus-Christ est pour le croyant comme un haut rempart de défense. Il n'est pas facile pour l'Ennemi malgré sa ruse de traverser ses portes, si notre attention n'est pas distraite par ce qui est à l'extérieur.

La Prière de Jésus donne le pouvoir à l'âme non seulement de se prémunir contre les attaques nuisibles de l'extérieur, mais encore plus d'influencer l'environnement où vit l'homme: sortir un peu du fond de son âme et communiquer avec ses frères pacifiquement et avec amour.

La paix et l'amour commandés par Dieu s'ils sont multipliés, deviennent une prière ardente pour le monde entier. L'esprit du Christ nous emmène dans les espaces infinis d'amour qui embrassent toute la création. Dans cet état, l'âme prie avec une grande intensité:

Seigneur Jésus-Christ aie pitié de nous et de Ton monde.

Dieu ne force jamais la volonté de l'homme, ni ne peut être forcé par quiconque en quoi que ce soit. Dans notre prière, nous nous efforçons de nous présenter dans l'unité et la totalité de notre être, d'abord dans l'unité de notre esprit et de notre cœur. Mais pour atteindre cette union bénie des deux principaux pouvoirs de notre personnalité, nous n'utilisons aucun moyen artificiel (psycho-artificiel).

D'abord, nous forçons notre esprit à se concentrer attentivement sur la prière, comme l'enseignent nos saints Pères, ce qui veut dire prononcer pleinement le Nom de Jésus-Christ et tous les autres mots de la prière.

L'invocation du Nom du Seigneur, suivie de la lutte quotidienne de la vie conformément aux commandements de l'Évangile, a comme conséquence l'unification de l'esprit avec le cœur dans une œuvre naturelle et unitaire. Nous ne devons jamais nous précipiter dans nos luttes ascétiques. Mais il est absolument nécessaire de repousser la pensée qui nous oblige à acquérir le résultat maximal en très peu de temps.

L'expérience séculaire a montré que l'unification (de l'esprit avec le cœur) acquise par des moyens psycho-artificiels ne dure pas longtemps. Et ce qui est plus important, c'est qu'elle ne conduit pas à l'unification de notre esprit avec l'esprit du Dieu Vivant.

La question de notre salut éternel se pose à nous dans son sens le plus profond.

Pour cela, il est nécessaire de renouveler notre nature entière: la nature corporelle devrait se transformer en spirituelle. Quand Dieu nous considère dignes de recevoir Sa grâce, il ne tardera pas à venir, en réponse à notre humble demande. Sa venue nous absorbe d'autant plus que notre cœur et notre esprit sont entièrement et exclusivement absorbés par Lui. Et ce monde que l'on voit, fait place à la réalité de l'autre monde, d'un ordre supérieur.

L'esprit cesse d'être dispersé; Il devient entièrement prière. Notre cœur atteint une condition indescriptible. Il est plein de crainte, mais c'est une crainte sacrée, qui donne la vie. Alors l'homme respire différemment: il voit comment il se trouve à l'intérieur et à l'extérieur; Il remplit tout et il vit entièrement seulement pour Dieu (avec son esprit spirituel, ses sentiments de cœur et même avec son corps)

Seigneur Jésus-Christ aie pitié de nous et de Ton monde.

[1] Romains, 7:23

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Archimandrite Sophrony Saharov, About prayer,
   Holy Monastery Saint John the Baptist, 
Essex, 
England 1993,
 pp.168-169.

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