12/25 juin
3ème
dimanche après la Pentecôte
Saint
Onuphre le Grand, anachorète en Égypte (vers 400) ; saint Pierre du Mont-Athos,
ascète (début du IXème s.) ; saint Arsène de Konev (1447) ; saint Onuphre de
Pskov (1492) ; saints Bassien et Jonas de Solovski (1561) ; saint Onuphre et
Auxence de Vologda (XV-XVIème s.) .
Lectures : Rom. V, 1–10. Мatth,
VI, 22–33.
V
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ers la fin du IVe siècle, saint
Paphnuce, qui vivait dans un monastère en Égypte, reçut l’inspiration de
s’enfoncer dans le désert profond, afin d’y trouver des hommes de Dieu et de
recevoir leur bénédiction. Après quatre jours de marche, ses provisions étant
épuisées, il tomba d’inanition. Mais un ange vint le réconforter et le
conduisit pendant quatorze jours, sans prendre de nourriture, jusqu’à un homme
à l’apparence redoutable. Il était nu et couvert de poil, comme un animal, ne
portant autour des reins qu’un pagne fait de branches d’arbres. Il avait
l’apparence d’un cadavre, tant sa chair était exténuée par l’ascèse, et ses
cheveux, blancs comme la neige, tombaient jusqu’à terre. Il interpella par son
nom Paphnuce qui s’était caché, et ayant échangé un saint baiser, il lui
raconta l’histoire de sa vie. Il lui relata qu’il était fils du roi de Perse et
qu’après sa naissance, obtenue après de longues années de prières, son père
avait reçu la révélation de le baptiser sous le nom d’Onuphre et de le conduire
aussitôt après dans un monastère d’Égypte, pour le consacrer au service de
Dieu. En chemin, une biche l’allaitait, et elle continua de le nourrir de son
lait au monastère, jusqu’à l’âge de trois ans. Dans cette communauté
exemplaire, l’enfant grandit dans la crainte de Dieu et l’amour de tous ses
commandements. Comme il entendait sans cesse vanter les anachorètes, émules du
prophète Élie et de saint Jean-Baptiste, qui vivent dans le désert pour Dieu
seul, tendus tout entiers vers les biens à venir, et sans aucune consolation
humaine, il fut saisi d’un désir insatiable de les imiter. Il quitta finalement
de nuit le monastère, et sur la route, son Ange Gardien lui apparut, au sein
d’une lumière resplendissante, et lui promit de l’assister jusqu’à la fin de
ses jours. Il le guida jusqu’à une grotte où vivait un vieil anachorète
d’origine juive, Hermias, qui l’instruisit pendant quelques jours sur le mode
de vie des ermites, puis le conduisit jusqu’au lieu de son combat, près d’un
palmier et d’une source claire. Par la suite, il lui rendait visite une fois
par an, jusqu’à son bienheureux repos. Saint Onuphre mena en ce lieu, pendant
soixante-dix ans, un combat sans répit contre la nature, la faiblesse de la
chair et les démons. Il endurait la chaleur torride, le froid de la nuit et de
l’hiver, la faim, les maladies, pour obtenir les biens promis par Dieua à ceux
qui l’aiment ; mais l’assistance divine ne lui fit jamais défaut, chaque fois
que cela lui était nécessaire. Quand ses vêtements furent tombés en lambeaux,
le Seigneur lui fit pousser sur tout le corps un poil abondant qui le
protégeait des rigueurs du climat, et chaque jour un ange venait lui apporter
un pain en nourriture. À la question de Paphnuce sur la sainte Communion, le
vieillard répondit que chaque dimanche un ange de Dieu venait apporter à tous
les anachorètes la sainte Communion qui les remplissait de consolation
spirituelle et d’énergie pour poursuivre leurs combats. « Ayant abandonné tout
souci de ce monde pour se confier en Dieu seul, nous ne sentons, lui dit-il, ni
faim, ni soif, ni autre affliction. Et lorsque l’un d’entre nous désire avec
nostalgie revoir les hommes, les anges le transportent en vision au Paradis, où
il se voit si pénétré de lumière divine, qu’il en oublie tous ses labeurs et
ses peines, et c’est avec une ardeur accrue qu’il reprend son ascèse. » Onuphre
conduisit ensuite son hôte jusqu’à sa hutte, où ils continuèrent leur entretien
jusqu’au soir. Paphnuce vit alors dans la cellule un pain que Dieu avait envoyé
pour eux, et après s’être rassasiés, ils passèrent toute la nuit en prière. Au
matin, Onuphre révéla à son hôte que Dieu l’avait envoyé pour se charger de sa
sépulture, car le temps était venu pour lui de gagner sa patrie céleste. Et il
donna à Paphnuce l’ordre de retourner vers les hommes pour leur enseigner le
mode de vie des ermites, afin qu’ils puissent les imiter, chacun selon ses
forces. Après avoir prié, il s’étendit à terre, son visage resplendit d’une
lumière qui n’était pas de ce monde et un parfum remplit l’endroit. Puis des
coups de tonnerre retentirent et le ciel s’ouvrit pour faire place à l’armée
angélique tout entière qui venait recevoir son âme. Au milieu de ce concert de
fête, la voix du Christ se fit entendre, invitant l’âme de son serviteur à
gagner la béatitude. Comme Paphnuce versait des larmes abondantes sur le corps
du saint ascète, en se demandant comment ouvrir une tombe dans le sol desséché,
deux lions apparurent et creusèrent pour lui une fosse, dans laquelle il déposa
le corps. Sur le chemin du retour, il rencontra quatre vieillards qui
demeuraient dans une grotte depuis soixante ans, et plus loin, dans un endroit
paradisiaque, quatre autres jeunes ascètes. Nobles d’Oxyrynque (à 200 km au sud
du Caire), ils avaient renoncé aux études profanes pour apprendre, dans la
solitude, la vraie sagesse. Ils
vivaient séparés pendant cinq jours, et se retrouvaient le dimanche, pour
recevoir la communion d’un ange. Malgré son désir de rester avec eux, Paphnuce
dut reprendre sa marche, et finalement il parvint en Égypte, où il témoigna
qu’en vérité des hommes de chair peuvent mener en ce monde une vie semblable à
celle des anges. Il passa le reste de ses jours de manière agréable à Dieu, et
s’endormit en paix pour rejoindre le séjour des justes.
Tropaire du dimanche, 2ème ton
Егда́
снизше́лъ ecи́ къ сме́рти, Животе́ безсме́ртный, тогда́ áдъ умертви́лъ ecи́
блиста́ніемъ Божества́ : eгда́ же и yме́ршыя отъ преиспо́дныxъ
воскреси́лъ ecи́, вся́ си́лы небе́сныя взыва́ху : Жизнода́вче Xpисте́
Бо́́́же на́шъ, сла́ва Teбѣ́.
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Lorsque Tu
descendis dans la mort, Toi, la Vie immortelle, Tu anéantis l’enfer par
l’éclat de la Divinité. Lorsque Tu ressuscitas les morts des demeures
souterraines, toutes les Puissances des cieux s’écrièrent : « Ô
Christ, Source de Vie, notre Dieu, gloire à Toi ! »
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Tropaire des saints Onuphre et
Pierre, ton 4
Бо́же оте́цъ на́шихъ, творя́й
при́сно съ на́ми по Твое́й кро́тости, не отста́ви ми́лость Твою́ отъ на́съ,
но моли́твами и́хъ въ ми́рѣ упра́ви живо́тъ на́шъ.
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Dieu de nos Pères, dont la clémence agit toujours
envers nous, n'éloigne pas de nous Ta miséricorde, mais par leurs
supplications gouverne notre vie dans la paix.
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Kondakion de St Pierre
l'Athonite, ton 2
Удали́въ себе́ человѣ́ческаго
сожи́тельства, въ пеще́рахъ ка́менныхъ и разсѣ́линахъ пожи́лъ еси́,
жела́ніемъ боже́ственнымъ и любо́вію, Пе́тре, Го́спода твоего́, отъ Него́же
вѣне́цъ прія́лъ еси́. Моли́ непреста́нно спасти́ся на́мъ.
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Кондак преподобнoго Онуфрия, гл.
3
Сія́ніемъ Ду́ха Пресвята́го,
богому́дре, просвѣ́щся, оста́вилъ еси́ я́же въ житіи́ молвы́, пусты́ню же
дости́гъ, преподо́бне о́тче, возвесели́лъ еси́ и́же надъ всѣ́ми Бо́га и
Зижди́теля, сего́ ра́ди прославля́етъ тя́ Христо́съ, блаже́нне, вели́кій
Дарода́тель.
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Tu fus illuminé par l'éclat de
l'Esprit très-saint ô sage en Dieu, tu quittas l'agitation de la vie, ô
vénérable Père, et tu as réjouis le Dieu et Créateur qui est au-dessus de
tous ; aussi le Christ, le grand Dispensateur des dons, t'a glorifié, ô
bienheureux.
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Kondakion du dimanche, ton 2
Воскре́слъ ecи́ отъ гро́ба, всеси́льне Спа́се, и áдъ ви́дѣвъ чу́до, yжасе́ся, и ме́ртвiи воста́ша : тва́рь же ви́дящи сра́дуется Тебѣ́, и Ада́мъ свесели́тся, и мípъ, Спа́се мо́й, воспѣва́етъ Tя́ при́сно.
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Sauveur Tout-Puissant, Tu es
ressuscité du Tombeau : l’enfer, voyant ce prodige, est saisi de stupeur et
les morts ressuscitent. A cette vue, la création se réjouit avec Toi ; Adam
partage l’allégresse, et le monde, ô mon Sauveur, ne cesse de Te louer !
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HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Nous nous glorifions
dans l'espérance de la gloire de Dieu », l’apôtre nous découvre tous les
biens. à venir. Il dit avec raison : « En laquelle nous sommes
établis ». Car telle est la grâce de Dieu ;.elle n'a pas de fin, elle n’a
pas de terme, mais elle croît toujours : ce qui n'est point le propre des
choses humaines. Par exemple, quelqu'un est en possession d'une
dignité, d'un honneur, d'un pouvoir; il ne les conserve pas toujours, mais il
en déchoit promptement, car s'ils ne lui sont pas enlevés par un homme, du
moins la mort l'en dépouillera complètement. Il n'en est pas ainsi du don de
Dieu : ni l'homme, ni le temps, ni les événements, ni le démon même, ni la mort
ne peuvent nous en priver; c'est quand nous mourons que nous sommes le plus assurés
de les posséder, et nos jouissances ne font que s'accroître de plus en plus. Si
donc vous n'avez pas de foi aux biens à venir, croyez-y du moins d'après les
biens présents et d'après ce que vous avez déjà reçu. C'est ce qui fait dire à
Paul : « Et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu », afin
que vous sachiez dans quelle disposition doit être l'âme du fidèle. Car il faut
être pleinement assuré,non seulement des biens accordés, mais encore des
biens futurs, comme s'ils étaient déjà donnés. On se glorifie des biens qu'on a
reçus; mais, nous dit-il, puisque l'espérance des biens à venir est aussi
ferme, aussi certaine, que la possession même de ceux que l'on a reçus, il faut
donc également s'en glorifier; et pour cela il leur donne le nom de gloire (…) «
Mais outre cela, nous nous glorifions encore dans les tribulations». Songez
quels seront les biens futurs, puisque nous nous glorifions même de ce qui
paraît un mal. Tel est le don de Dieu; il n'y a rien en lui de désagréable. Dans
l'ordre des choses humaines, les combats entraînent des peines, des douleurs,
des misères; seules les couronnes et les récompenses procurent de la joie; ici,
il n'en est pas de même, car la lutte est aussi agréable que le prix. Comme
alors les épreuves étaient nombreuses, que le royaume n'existait qu'en
espérance ; que les maux étaient présents, les biens en expectative, et que
cela brisait le courage des plus faibles ; l'apôtre leur distribue des
encouragements avant l'heure des couronnes, en leur disant qu'il faut se
glorifier dans les tribulations. Il ne dit même pas : Il faut se glorifier,
mais : « Nous nous glorifions», en les encourageant par son propre
exemple. Et comme il pouvait paraître étrange, incroyable,
qu'on dût se glorifier dans la faim, dans les chaînes, dans les
tourments. dans les injures et les opprobres, il en donne la preuve;
et ce qu'il y a de plus fort, c'est qu'il affirme qu'on doit s'en
glorifier, non-seulement en vue de l'avenir, mais même dans le
présent; parce que les tribulations sont par elles-mêmes un bien. Pourquoi ?
Parce qu'elles exercent à la patience. C'est pourquoi , après avoir
dit : « Nous nous réjouissons dans les tribulations », il en
donne la raison en ces termes : « Sachant que la tribulation produit la
patience ». Voyez encore une fois la ténacité de Paul, et comme il retourne le
sujet en sens contraire. Comme les tribulations décourageaient des biens à
venir et jetaient dans le désespoir, il leur dit qu'elles doivent par
elles-mêmes inspirer du courage et qu'il ne faut point désespérer de l'avenir.
« Car la tribulation produit la patience; la patience, l'épreuve; et l'épreuve,
l'espérance. Or l'espérance ne confond point (4, 5) ». Non seulement les
tribulations ne détruisent point ces espérances, mais elles-en sont le fondement.
Même avant les biens à venir, la tribulation produit un très grand fruit,
la patience, et elle éprouve celui qui est tenté. D'ailleurs elle contribue
aussi aux biens futurs ; car elle fortifie en nous l'espérance. Rien en effet
ne dispose à bien espérer comme une bonne conscience.
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