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avril
GRAND VENDREDI
Mémoire des saintes et salvatrices souffrances
de notre Seigneur Jésus-Christ
Douze Évangiles :
1er Jn.13:31–18:1. 2ème Jn. 18:1–28. 3ème Мatth.
26:57–75. 4ème Jn. 18:28–19:16. 5ème Мatth. 27:3–32. 6ème Mc.15:16–32. 7ème Мatth.27:33–54. 8ème
Lc.23:32–49. 9ème Jn. 19:25–37. 10ème. Мc.15:43–47. 11ème Jn. 19:38–42. 12ème. Мatth.27:62–66.
SUR LE GRAND
VENDREDI
Aujourd'hui Notre-Seigneur Jésus-Christ est sur la
Croix, et nous sommes en fête pour vous apprendre que la Croix est un sujet de
fête et de réjouissance spirituelle. Autrefois, la croix était le symbole de la
condamnation, maintenant elle est devenue un signe d'honneur. Auparavant,
c'était un instrument de mort, aujourd'hui c'est la cause du salut. En effet,
elle a été pour nous la source de biens innombrables : c'est elle qui nous a
délivrés de l'erreur, qui nous a éclairés alors que nous étions dans les
ténèbres; vaincus par le démon, elle nous a réconciliés avec Dieu; ennemis,
elle nous a rendus amis; éloignés, elle nous a rapprochés. Elle est la
destruction de l'inimitié, la garantie de la paix, et le trésor de tous les
biens. Grâce à elle, nous n'errons plus dans les déserts, car nous connaissons
la véritable voie ; nous n'habitons plus hors du royaume, nous avons trouvé la
porte, nous ne craignons plus les traits enflammés du démon, nous avons aperçu
une source rafraîchissante. Par la Croix, nous ne sommes plus dans le veuvage,
nous avons reçu l'Époux, nous ne redoutons pas le loup, nous avons le bon
Pasteur : Je suis le bon Pasteur, dit-Il. (Jean, X, 11.) Par elle nous ne
craignons pas le tyran, nous sommes à côté du roi, et voilà pourquoi nous
sommes en fête en célébrant la mémoire de la Croix. De même, autrefois, saint
Paul ordonna de solenniser la fête de la Croix : Célébrons cette fête, dit-il,
non avec le vieux levain, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de
la vérité. (I Cor. V, 8.) Et pour donner les motifs de son exhortation, il
ajoute : Parce que le Christ, notre pâque, a été immolé pour nous. Voyez-vous
pourquoi il ordonne de célébrer une fête à cause de la Croix? C'est parce que
le Christ a été immolé sur la Croix; parce que là où est le sacrifice, là aussi
se trouve l'abolition des péchés, là aussi la réconciliation avec le Seigneur,
là enfin la fête et la joie : Le Christ, notre pâque, a été immolé pour nous.
Où, je vous le demande, a-t-il été immolé? Sur un gibet élevé. L'autel de ce
sacrifice est nouveau, parce que le sacrifice lui-même est nouveau et
prodigieux. Le même Christ était prêtre et victime : victime selon la chair,
prêtre selon l'esprit. Il offrait et il était offert selon la chair. Apprenez
comment saint Paul annonce ces deux choses : Tout pontife, dit-il, est pris
d'entre les hommes et est établi pour les hommes ; c'est pourquoi il est
nécessaire qu'il ait quelque chose qu'il puisse offrir. Notre-Seigneur s'offre
lui-même. (Héb. VI, 1 ; VIII, 3.)
Ailleurs encore, il dit : Jésus-Christ a été offert une fois pour effacer les
péchés de plusieurs, et la seconde fois il apparaîtra pour le salut de ceux qui
l'attendent. (Héb. IX, 28.) Il a été offert d'abord, puis il s'est offert.
Voyez-vous comment il a été victime et prêtre, et comment la Croix a été son
autel? Et pourquoi, direz-vous, la victime est-elle offerte hors de la ville et
des murailles et non dans le temple? C'était pour l'accomplissement de cette
parole : Il a été mis au nombre des scélérats. (Isaïe, LIII, 12.) Pourquoi
est-elle immolée sur un gibet élevé et non sous un toit? Pour purifier l'air :
c'est la raison par laquelle il choisit un lieu élevé d'où il ne soit pas dominé
par un toit, mais par le ciel seul. L'air était purifié, puisque l'agneau était
immolé en haut lieu, la terre l'était également, car elle était arrosée par le
sang qui coulait de son côté. Il ne voulut pas être sous un toit ni dans le
temple des Juifs, dans la crainte que ces derniers ne s'appropriassent
exclusivement cette victime, et qu'on ne crût qu'elle était offerte seulement
pour leur nation. Ce fut en dehors de la ville et des murailles, pour nous
apprendre que c'était un sacrifice universel, une oblation pour la terre
entière; enfin, une purification générale et non particulière comme celle qui
avait lieu chez les Juifs. Dieu ordonna aux Juifs de venir de tous les points
de la terre pour lui offrir des victimes et des prières dans un seul lieu,
parce que toute la terre était souillée par la fumée, l'odeur et toutes les
autres impuretés des sacrifices des païens répandus à sa surface. Nous, au
contraire, nous pouvons prier en tout lieu depuis que le Christ par sa venue a
purifié l'univers. C'est pourquoi saint Paul exhortait en ces termes les
fidèles à prier partout sans crainte : Je veux que les hommes prient en tout
lieu, levant des mains pures. (I Tim. II, 8.) Comprenez-vous que l'univers a
été purifié, puisqu'en tout lieu on peut lever des mains, pures? que toute la
terre a été sanctifiée, et rendue plus sainte que n'était l'intérieur des
temples, puisqu'on n'y offrait qu'un animal, saris intelligence, tandis que
nous avons une victime spirituelle. — Or, la sanctification est d'autant plus complète
que le sacrifice est d'un plus grand prix.
Voulez-vous connaître un autre effet remarquable de la
Croix? Elle nous a ouvert en ce jour le paradis fermé depuis cinq mille ans et
plus : car c'est en ce jour, à cette heure, que Dieu y a introduit le bon
larron, nous apprenant ainsi deux choses bien importantes, savoir, que le ciel
était ouvert et qu'un larron y avait été reçu. Aujourd'hui le Seigneur nous a
rendu notre antique patrie, aujourd'hui, il nous a ramenés dans la cité de nos
pères et il a ouvert un asile à toute la nature humaine. Aujourd'hui, dit-Il,
tu seras avec moi au paradis. (Luc, XXIII, 43.) Que dites-Tu, ô mon Sauveur? Tu
es crucifié, attaché avec des clous, et Tu promets le paradis? Sans doute, nous
répond-Il, car Je veux vous apprendre quelle puissance J'ai sur la Croix. Pour
vous distraire du triste spectacle de la Croix par la puissance du Crucifié, Il
opère sur la Croix même ce miracle qui manifeste le plus sa vertu surnaturelle.
Ce n'est pas en ressuscitant les morts, en commandant aux vents et à la mer, en
mettant en fuite les démons, mais sur la Croix, alors qu'Il était percé de
clous, couvert d'outrages, de crachats, d'insultes , accablé d'opprobres, qu'Il
peut changer l'âme perverse du larron ; et afin que de toutes parts éclatât Sa
puissance, Il ébranlait en même temps la nature entière, Il brisait les
rochers, il attirait et glorifiait l'âme du bon larron plus dure que la pierre,
car Il lui dit : Aujourd'hui tu seras avec moi au paradis. — Sans doute les
chérubins gardaient le paradis, mais Il est le maître des chérubins; ils
étaient armés d'un glaive de feu, mais Il a tout pouvoir sur le feu et sur
l'enfer, sur la vie et sur la mort. A-t-on jamais vu un roi permettre à un
voleur ou à tout autre de ses serviteurs de s'asseoir à ses côtés pour entrer
dans sa ville? Le Christ l'a fait et en entrant dans la Patrie sainte, il
introduit un voleur à ses côtés. N'allez pas croire que par cet acte Il ait
méprisé le paradis, Il l'ait déshonoré par les pas de ce voleur; au contraire,
Il l'a honoré, car c'est une gloire de plus pour le ciel d'appartenir à un
Maître qui puisse rendre un voleur digne du bonheur qu'on y goûte. Et lorsqu'Il
introduisait les publicains et les femmes pécheresses dans le royaume des
cieux, ce n'était point un déshonneur mais bien une gloire pour ce royaume, car
Il montrait ainsi que le Maître de ce royaume était si puissant qu'il pouvait
changer les publicains et les femmes pécheresses au point de les rendre dignes
d'une telle gloire et d'une telle récompense. Car, de même que nous admirons
surtout un médecin lorsque nous le voyons rendre la santé à des hommes atteints
de maladies incurables, ainsi est-il juste d'admirer Notre-Seigneur quand Il
guérit des blessures désespérées, quand Il ramène le publicain et la femme
pécheresse à un tel état de santé spirituelle qu'ils sont trouvés dignes du
ciel.
Mais, me demandez-vous, qu'a donc fait de si grand le
larron pour passer instantanément de la croix dans le ciel? Je vais vous
démontrer en peu de mots son mérite. Tandis que Pierre reniait au pied de la Croix,
lui confessait sur la croix, ce que je dis, non pour accuser saint Pierre, Dieu
m'en garde ! mais pour vous donner une preuve de la vertu du larron. Le
disciple ne résiste pas aux menaces d'une jeune fille sans importance, le
voleur, au contraire, à la vue de tout le peuple qui l'environne en criant, en
lançant les blasphèmes, les insultes, ne s'émeut pas, ne songe pas au
déshonneur actuel du Crucifié, mais s'élevant plus haut avec les yeux de la
foi, il ne fait nulle attention à ces vils obstacles, il reconnaît le Maître
des cieux et se prosternant en esprit devant lui il disait: Souviens-Toi de
moi, Seigneur, lorsque Tu seras dans Ton royaume. (Luc, XXIII, 42.) Ne nous
hâtons pas trop de quitter ce voleur et ne rougissons pas de nous instruire à
l'école de celui que Notre-Seigneur ne rougit pas d'introduire le premier dans
le ciel. N'ayons pas honte de prendre pour maître celui qui avant toutes les
autres créatures terrestres parut digne de la cité du ciel, mais faisons
ressortir avec soin tous les détails de sa conduite, afin d'apprendre la vertu
de la Croix. Le Seigneur ne lui dit point comme à Pierre : Viens à ma suite et
je te ferai pêcheur d'hommes. (Matth. IV 19.) Il ne lui dit pas comme aux douze
: Vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d'Israël. (Matth.
XIX, 28.) Il ne l'honora pas même d'une parole. Il ne lui montra pas de
miracles, Il ne lui fit pas voir les morts ressuscités, les démons mis en
fuite, la mer soumise, il ne lui parla ni du royaume des cieux ni de l'enfer,
et cependant celui-ci Le confessa avant tous les autres, malgré les insultes de
son compagnon...
EXTRAITS DE
L’OFFICE DU JOUR
Tropaire, ton 8
Егда́ сла́вніи ученицы́ на умове́ніи Ве́чери
просвѣща́хуся, тогда́ Іу́да злочести́вый сребролю́біемъ неду́говавъ,
омрача́шеся, и беззако́ннымъ судія́мъ Тебе́, Пра́веднаго Судію́, предае́тъ.
Ви́ждь, имѣ́ній рачи́телю, си́хъ ра́ди удавле́ніе употреби́вша! Бѣжи́
несы́тыя души́, Учи́телю такова́я дерзну́вшія. Иже о всѣ́хъ Благíй, Го́споди,
сла́ва Тебѣ́!
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Quand les glorieux disciples recevaient la lumière -
leurs pieds lavés durant la Cène - Judas l'impie se couvrait de ténèbres -
malade de son amour de l'argent - et aux juges iniques il Te livra, juste
Juge - Vois, toi qui aimes l'argent, l'avare qui pour lui s'est pendu - Fuis
l'âme insatiable qui osa cela contre le Maître - Toi qui es bon pour tous,
Seigneur, gloire à Toi.
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15ème antiphone
Ton
6
Дне́сь ви́ситъ на Дре́вѣ, Иже на вода́хъ зе́млю повѣ́сивый; вѣнце́мъ
отъ те́рнія облага́ется, Иже а́нгеловъ Ца́рь; въ ло́жную багряни́цу
облачи́тся, одѣва́яй не́бо о́блаки; зауше́ніе прія́тъ, Иже во Іорда́нѣ
свободи́вый Ада́ма; гвоздьми́ пригвозди́ся Жени́хъ Церко́вный; копіе́мъ
прободе́ся Сы́нъ Дѣ́вы. Покланя́емся Cтрасте́мъ Твои́мъ, Христе́;
покланя́емся Страсте́мъ Твои́мъ, Христе́; покланя́емся Cтрасте́мъ Твои́мъ,
Христе́. Покажи́ намъ и сла́вное Твое́ Воскресе́ніе!
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Aujourd'hui est suspendu à l'Arbre de la Croix Celui qui a suspendu la
terre sur les eaux - Il est couronné d'épines, Lui le Roi des Anges - Il est
revêtu de fausse pourpre, Lui qui revêt le ciel de nuées - Il est giflé, Lui
qui dans le Jourdain a délivré Adam - Il est cloué, Lui l'Époux de l'Église - Il est percé de la lance, Lui le
Fils de la Vierge - Christ, nous nous prosternons devant ta Passion - Révèle nous ta glorieuse Résurrection.
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Kondakion,
ton 8
На́съ
ра́ди Распя́таго, пріиди́те, вси́ воспои́мъ, Того́ бо ви́дѣ Марíя на дре́вѣ и
глаго́лаше: а́ще и распя́тіе терпи́ши, Ты́ еси́ Сы́нъ и Бо́гъ Мо́й.
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Venez, célébrons tous
Celui qui fut crucifié pour nous - Marie le voyait sur la croix et disait -
Quand bien même Tu supportes la croix - Tu es mon Fils et mon Dieu.
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