vendredi 23 décembre 2016

Comment nous prions avec les enfants à la maison (2/2 et fin)




PRIERES DE SOIR 
- beaucoup plus difficiles et souvent abrégées, en raison du comportement indiscipliné avant d'aller au lit. Parfois, les enfants écoutent les prières depuis leurs lits s'ils sont trop indisciplinés.

Allumer un cierge à la veilleuse

Par les prières de nos saints Pères... (ADULTE)

Saint Dieu, saint Fort, saint Immortel ..... 3x (TOURNUS DES ENFANTS POUR DIRE CETTE PRIERE)

Toute Sainte Trinité, aie pitié de nous, .... (UN AUTRE ENFANT)

Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit (UN AUTRE ENFANT)

Notre Père ... etc. (UN AUTRE ENFANT)
Par les prières de nos saints pères... (ADULTE)

LUMIERE JOYEUSE (Nous chantons "Lumière Joyeuse" extraite des Vêpres)

Prokiménon Vespéral(changement pour chaque jour des vêpres)

"Accorde-nous Seigneur, de nous garder cette nuit sans péché..." (prière des Vêpres)

"Seigneur, notre Dieu, si aujourd'hui j'ai péché..." (prière en s'agenouillant)

3 prosternations complètes en disant la Prière de Jésus à haute voix

Vénération des icônes

Eteindre les lumières- parfois un adulte lit la Vie des Saints ou la Bible pour endormir les enfants

CONSEILS

Pensez à demander aux enfants de chanter "Kyrie eleison (3x)" pour que maman ou papa ne fasse pas la lecture tout le temps. Enfin, utilisez les moments calmes pour la  récitation du chapelet. En fournir un pour chaque enfant pour les promenades en voiture, ou après les promenades scolaires... 

Prier pour les gens en mentionnant leur nom. Sur le chemin de la Liturgie, lisez l'Épître / l'Évangile dans votre langue, ou partagez un enseignement sur la fête. Écoutez de la psalmodie ou la Vie des Saints.

Bien sûr, il y a plusieurs livres de prières avec des règles de prière et des prières pour des besoins spécifiques, les six heures de prière quotidienne, la prière incessante de Jésus, etc. Je veux seulement offrir une version abrégée de ce qui fonctionne dans notre famille en ce moment.


 Et vous, que faites-vous?


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 22 décembre 2016

Comment nous prions avec les enfants à la maison (1/2)


Cela peut parfois être une tâche très frustrante, d’obtenir que des enfants participent à des heures de prière quotidienne... en plus seulement de la prière des repas.

Je partage les rudiments de notre routine du matin et du soir avec vous, afin que nous puissions nous encourager mutuellement dans la lutte quotidienne pour enseigner à nos enfants à prier avec leur esprit, leur corps et leur âme: pour apprendre que communiquer avec Dieu est une relation continue et un Don d'amour qui exige effort, attention et sacrifice. 

Voici ce que nous faisons... s'il vous plaît commentez et postez vos conseils pour les autres. Que Dieu nous fortifie et nous illumine en tant que parents!

PRIÈRES DU MATIN 
- avant le petit déjeuner et l'école -

Tenez-vous debout et faites le signe de la Croix et/ou des enclins pour commencer

Allumez des cierges individuels à la veilleuse (la veilleuse est une flamme constante dans notre maison en face de nos icônes, utilisant l'huile d'olive comme notre offrande continue à Dieu pour Sa présence et Sa bénédiction. On remarque un grand vide si cette lumière s'éteint. Essayez ne serait-ce qu’un mois et voyez!)

"Par les prières de nos saints Pères, Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen... (ADULTE)

Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel... 3x (TOURNUS DES ENFANTS POUR DIRE CETTE PRIERE)

Toute Sainte Trinité, aie pitié de nous, .... (UN AUTRE ENFANT)


Gloire au Père, et au Fils, et au Saint Esprit... (UN AUTRE ENFANT)

Notre Père... etc. (UN AUTRE ENFANT)

Par les prières de nos saints Pères... (ADULTE)

LE SEIGNEUR EST DIEU (Nous chantons tous ceci: « Le Seigneur est Dieu et Il nous est apparu, béni est celui qui vient au Nom du Seigneur» avec des versets des Matines)

(Une) Prière du matin (Après nous avoir relevés du sommeil, nous Te remercions ô Christ notre Dieu...)

CHERUBICON (Nous chantons tous "Toi plus vénérable que les Chérubins" avec les versets, et un enfant nous encense et encense les icônes)

Prière pour l'école(1) (nous nous agenouillons)

3 grandes prosternations en disant la prière de Jésus à haute voix. (Nous terminons ainsi chaque temps de prière)

Par les prières de nos saints Pères ... "(ADULTE)

Vénération des icônes
Onction des fronts (en traçant une croix) avec l'huile sainte)
On mange un morceau d'antidoron sec
On éteint les cierges

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


Note: Ces prières du matin et du soir (et beaucoup d'autres prières, le Livre de Prière publié aux éditions Apostolia, pages 21-33 les contient toutes. (voir ICI) C'est, en français, le livre de prière le plus complet!l

(1)Exemple: 
Ô Christ mon Seigneur, Donateur de lumière et de sagesse, Qui ouvrit les yeux de l'aveugle, et transforma les pêcheurs en sages hérauts et en enseignants de l'Évangile par la venue du Saint-Esprit, illumine également mon esprit par la lumière de la Grâce du Saint-Esprit. 
Donne-moi le discernement, la compréhension et la sagesse dans l'apprentissage. Fais que j'accomplisse mes devoirs et que j'abonde en toutes bonnes œuvres, car à Toi appartiennent l'honneur et la gloire dans les siècles des siècles. Amen.

mercredi 21 décembre 2016

Sur orthodoxie.com: Un évêque du Patriarcat orthodoxe d’Antioche a évoqué les miracles qui se sont produits pendant la guerre en Syrie on 19 December 2016

Le vicaire du patriarche d’Antioche Jean X, l’évêque d’Erzurum Mgr Sadiq Qais, dans une interview au site de l’Église orthodoxe d’Ukraine a évoqué les manifestations de l’aide divine aux chrétiens orthodoxes pendant la terrible guerre de Syrie. « Les fidèles témoignent souvent de miracles. C’est ainsi qu’il y a environ deux ans, dans l’église de la Sainte-Croix à Damas, un obus a percé le mur et s’est arrêté devant l’icône de sainte Catherine. S’il avait explosé, il y aurait eu des milliers de victimes. Un autre miracle s’est produit au célèbre couvent de la Nativité de la Très sainte Mère de Dieu à Saidnaya. L’usage veut que l’on brûle ici, à titre d’offrande votive, des cierges de grande hauteur, de la taille de ceux qui les offrent. Pendant un office, un homme (il s’avéra par la suite qu’il était musulman) offrit un tel cierge et demanda à une moniale de l’allumer. Après avoir transmis ce cierge, il descendit immédiatement par l’escalier de l’église, mais fut frappé par une crise cardiaque et s’effondra. Pendant ce temps, les moniales essayèrent plusieurs fois d’allumer le cierge, mais n’y parvinrent pas (il s’éteignait constamment). Or à cet instant, elles entendirent un cri et furent informées que l’homme qui avait apporté ce cierge se trouvait mal. Elles se rendirent immédiatement à l’endroit où il était affaissé. Il se mit à parler et dit aux sœurs : « Attention, dans le cierge que j’ai apporté, il y a de la dynamite », puis il mourut sur les marches de l’escalier. Il s’avéra qu’il était musulman… Le doigt de Dieu est toujours avec nous, nous le sentons », a conclu l’évêque Qais. 

Dans son interview, l’évêque syrien a abordé la question des monuments historiques détruits : « Les envahisseurs qui sont passés par le Moyen Orient au cours de l’histoire, les Mongolo-Tatares, les Croisés, les Mamelouks, les Turcs, n’ont pas détruit les monuments de la civilisation chrétienne. Les extrémistes islamistes détruisent tout aujourd’hui. Des gens sont tués sous nos yeux, des adultes et des enfants, on les décapite… Aujourd’hui, en Syrie, ce ne sont pas seulement nos églises qui sont attaquées, mais des villes antiques romaines entières, voire même des mosquées. Qui a détruit la mosquée des Omeyades à Alep qui constitue le patrimoine de toute la culture mondiale ? Ce sont les islamistes radicaux. La question surgit : qui se trouve derrière tout cela, qui fournit des armes aux rebelles, qui a créé l’EIIL, qui a amené les mercenaires (les représentants de 70 nationalités participent à cette guerre) sur nos terres ? Pourquoi l’ONU n’élève-t-elle pas sa voix, afin de condamner ces gens comme criminels ? Même l’UNESCO garde le silence au sujet de la destruction des monuments culturels ! ». L’évêque Qais a déclaré également, en ce qui concerne le sort des métropolites d’Alep Paul et Yohanna (Jean) Ibrahim, enlevés en 2013, que « l’on observe une indifférence totale de la part des organisations internationales pour la défense des droits de l’homme ». En outre, il a précisé que seul un petit nombre de chrétiens quittaient la Syrie. En fait, ils passent simplement de régions déchirées par la guerre dans des régions plus sûres, telles que par exemple la « vallée des chrétiens » (Wadi al-Nasara), où se trouvent 56 villages chrétiens, principalement orthodoxes. « En tout, 1% de tous les réfugiés qui quittent la Syrie sont des chrétiens, tous les autres sont musulmans », a fait remarquer l’évêque.

Librairie du Monastère de la Transfiguration

Le monastère de la Transfiguration a le plaisir de vous annoncer la mise en ligne de deux nouvelles cartes de voeux. Ces cartes sont une création des soeurs du monastère de la Transfiguration.

Carte de voeux. L'adoration des mages. 


 
Carte de voeux. La prophétie d'Isaïe

 
 

Solidarité Kosovo



À quelques jours du réveillon de Noël, l’équipe de Solidarité Kosovo est en effervescence. Pour la 12ème année consécutive, ses bénévoles parcourront 4.000 kilomètres pour livrer aux populations chrétiennes du Kosovo ce dont elles manquent le plus. Il ne reste plus que 6 jours avant la mission de Noël et d’ici le départ, l’ordre du jour est chargé !

Photo archives - Convoi de Noël - Solidarité Kosovo


Derniers préparatifs avant le départ pour le Kosovo

Chez Solidarité Kosovo, le programme de ces jours est particulièrement chargé : cartons, palettes, liste de colisage, vérifications des passeports, des autorisations, confirmations des réservations, des itinéraires, du dispositif d’accueil… Tout doit être fin prêt et en bon ordre de marche avant le départ du convoi, les nuits s’annoncent courtes !

Toute l’équipe s’affaire donc à mettre en œuvre une logistique solide afin accomplir son objectif de fin d’année : livrer dans les enclaves du Kosovo-Métochie plusieurs tonnes de denrées ainsi que 30 petits troupeaux de moutons aux familles rurales les plus démunies de l’enclave montagneuse de Novo Brdo. Une aide exceptionnelle que les foyers attendent avec impatience.

Faites un don et bénéficiez d’une réduction d’impôt

L’écart ne cesse de se creuser entre le besoin des familles piégées dans les enclaves chrétiennes du Kosovo et une mobilisation internationale insuffisante. Face à cette urgence humanitaire, Solidarité Kosovo redouble d’effort en ces jours froids et sombres d’hiver. Dans quelques jours, la mission de Noël 2016 fournira une assistance d’urgence, une aide vitale et digne aux populations chrétiennes isolées. Il est encore temps de participer à ce convoi solidaire.

Chaque geste compte. Un soutien quel que soit le montant est crucial pour la mission humanitaire de Solidarité Kosovo.

Après déduction fiscale, un don de 50€ ne revient réellement qu’à 17€ et sera déductible des impôts 2016.
Pour bénéficier de cet avantage fiscal, adressez votre don avant le 31 décembre 2016 :
- Par chèque : en libellant l’ordre à Solidarité Kosovo puis en l’envoyant à : Solidarité Kosovo - BP 1777 - 38220 Vizille – France
- Par virement Paypal : rendez-vous sur notre site en cliquant ici et suivez les instructions « Dons en ligne».
- Par virement bancaire, contactez-nous : contact@solidarite-kosovo.org

Merci par avance pour votre soutien !

Nous vous tiendrons informés en temps réel des avancées de la mission de Noël 2016 !




L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur le lien PayPal ci-dessous :


PS2 :« Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.
http://www.solidarite-kosovo.org/ Solidarité Kosovo BP 1777, 38220 VIZILLE, FRANCE

Conformément à la loi« "Informatique et liberté »" du 6 janvier 1978, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données qui vousconcernent.Pour vous désinscrire, ENVOYEZ SIMPLEMENT UN MESSAGE SANS RIEN ÉCRIRE D'AUTRE à cette adresse info-unsubscribe@solidarite-kosovo.org

mardi 20 décembre 2016

Patriarche Pavle: Rendre le bien pour le mal...



Extrait du livre de sermons et des entretiens du Patriarche serbe Pavle "Marche vers l'éternité. Sermons choisis. Entretiens," publié [en russe] par le monastère de Sretensky.

Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras point, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de ce que tu as déclaré par serment. Mais moi, je vous dis de ne jurer aucunement, ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu: ni par la terre; Car c'est son marchepied: ni par Jérusalem; Car c'est la ville du grand Roi. Tu ne jureras pas par ta tête, parce que tu ne peux pas faire qu'un cheveu soit blanc ou noir. Mais que votre parole soit, Oui, oui; Non, non: car tout ce qui est de surcroît vient du Malin. Vous avez appris qu'il a été dit: œil pour oeil, et dent pour dent; Mais je vous dis de ne pas résister au méchant; mais quiconque vous frappera sur la joue droite, tendez vers lui l'autre joue aussi. Et si quelqu'un veut plaider contre toi, et prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton manteau. Et quiconque te force à faire un mille, fais-en deux avec lui (Mt 4: 33-41).

Le Seigneur nous rappelle que nous ne devrions pas jurer, que nous devrions avoir un tel amour de la vérité entre nous, une telle confiance, qu'il suffira de dire «oui» et ce sera «oui» ou «non» et ce sera «non». Bien sûr, dans les cas importants, l'Eglise permet des serments pour s'assurer de la vérité, surtout devant les tribunaux. Nous savons par les Saintes Écritures que le Seigneur une fois «a juré par Lui-même». Ce n'est pas que vous ne puissiez absolument jamais utiliser de serments, mais que nous devrions essayer d'être toujours dans la vérité, car Dieu est Vérité et le Diable est menteur et père du mensonge. En ce sens, nous devons aimer la Vérité. 

Et encore une fois je le répète. Dans l'ancienne loi mosaïque, on dit: œil pour œil, dent pour dent (Exode 21:24). C'était une règle de droit plus élevée que celles qui précédaient. Lamech, ayant deux épouses, dit qu'il a tué l'époux pour sa blessure et le jeune homme pour sa meurtrissure (voir Genèse 4:23). Et la Loi de Moïse apparaît, disant: œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied (Exode 21:24); Autant ils t'ont fait, autant tu pouvais faire en retour. 

Et enfin, le Seigneur nous ordonne de faire plus, de commencer à résister au mal. Le Seigneur dit: ne résistez pas au mal par la violence. Ce n'est pas pour ne jamais résister absolument au mal, ce serait de la passivité, la destruction de la distinction entre le bien et le mal, mais de ne pas résister avec violence, de ne pas retourner le mal par le mal. Et l'apôtre Paul dit:

Ne vous laissez pas vaincre par le mal, mais vainquez le mal par le bien (Romains 12:21). C'est la signification de la parole du Christ, mais, je le répète, pas littéralement. Parce que, lorsqu'il était devant la cour et que le serviteur l'a frappé, il n'a pas offert la joue gauche, mais a dit: Si j'ai mal parlé, fais voir ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu? Jean 18, 23). Je pense que vous comprenez, de quoi il s'agit. Nous devrions être prêts à vaincre le mal qui nous est destiné avec le bien, à chercher l'occasion de corriger le pécheur, de tout  faire pour qu'il puisse comprendre le poids de son péché. En tout cas, nous ne devrions pas être passifs, mais nous devrions prendre l'initiative, et nous  tourner vers le bien. Combien de vrais mécréants sont devenus chrétiens parce que les chrétiens ont suivi ces paroles du Christ et ont aimé leurs ennemis, en essayant de les guider vers la repentance?

Que le Seigneur aide à établir un amour de vérité entre nous, à aimer même nos adversaires: à prier Dieu, pour leur montrer avec nos propres vies qu'ils tombent dans un abîme spirituel, dans les ténèbres éternelles, et qu'ils doivent se repentir et être sauvés.

Que Dieu vous bénisse!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

lundi 19 décembre 2016

Père Andrew Phillips: Nous avons vraiment besoin d'un Concile maintenant.


Saints des Îles Britanniques



Après l'échec embarrassant du forum de Crète de 2016, auquel n'ont assisté que des hétérodoxes et des représentants de dix des quatorze Églises locales, qui se sont opposés entre eux, beaucoup refusant de signer, le patriarche de Constantinople est en colère. 

Il est en colère parce que son "rêve de pape" personnel a échoué, et il menace donc tous ceux qui sont en désaccord avec son projet favori de ne pas concélébrer avec eux. Il peut le faire au sein de son propre Patriarcat, mais il ne peut pas le faire avec d'autres Églises locales, sauf en s'excommuniant lui-même. 

En ce qui concerne les quatre Eglises locales, qui représentent plus de 80% des orthodoxes, qui n'étaient pas d'accord avec l'ordre du jour du forum et n'y ont donc même pas assisté, elles trouvent le comportement du patriarche âgé non seulement irréaliste mais de plus en plus imprévisible. Certains ont mentionné la possibilité que lui et peut-être certains de ses assistants gériatriques ont la maladie d'Alzheimer. Compte tenu de tout cela, quel est l'avenir?

Le fait est que le forum de Crète a ouvert une blessure dans l'Église, la plaie de l'œcuménisme, c'est-à-dire le statut pour les membres de l'Église, des non orthodoxes et des organisations religieuses auxquelles ils appartiennent. 

La tentative du Patriarcat de Constantinople d'imposer par autoritarisme une compréhension hérétique de ceci sur l'Église, n'a apporté que la division. 

Il faut maintenant répondre à ce problème. Lié à cette erreur dogmatique qui doit être éclaircie, mais pire encore qu'elle, le forum de Crète a délibérément échoué à s'attaquer au seul vrai problème auquel est confronté l'Eglise dans le monde réel. C'est le refus d'envoyer des missions pour convertir le monde en dehors de l'Église. 

Beaucoup de hiérarques semblent préférer agiter dans l'air le drapeau ethnique plutôt que de s'occuper des vastes territoires missionnaires largement ignorés, où vivent sept milliards de non-orthodoxes. Ils ont besoin d'être éclairés par l'Église. 

Voilà pourquoi nous avons besoin d'un véritable Concile.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

dimanche 18 décembre 2016

Sur Orthodoxie.com: Lettre du métropolite de Gortyne et Megalopolis Jérémie au sujet du Concile de Crète

Entre "l'autocongratulation" effrénée de certains participants et la critique mesurée d'autres participants, les fidèles vont finir par penser que les Pères du Concile n'ont pas tous assisté au même événement. C.L.-G.



Nous publions ci-dessous in extenso la lettre du métropolite de Gortyne et Megalopolis Jérémie (Église orthodoxe de Grèce), laquelle a été envoyée aux prêtres de son diocèse le 12 décembre 2016.
« Chers Frères prêtres et concélébrants,
Du 19 au 26 juin a eu lieu à Kolymbari, en Crète, le Saint et Grand Concile panorthodoxe, ainsi qu’il a été appelé. Je connais votre intérêt pour ce qui s’est passé lors de ce Concile, puisque vous me l’avez demandé au cours d’entretiens privés. Or, je vous avais dit que je vous répondrai à tous par une réponse générale. C’est ce que je fais maintenant, ce qui est mon devoir et mon obligation en tant que votre évêque.

1. En premier lieu, je dois dire ce que vous savez, c’est-à-dire que notre Église s’exprime conciliairement (synodika). Et vous-mêmes, avec votre troupeau, les chrétiens laïcs, vous constituez une Assemblée (synodos), et laquelle ! C’est la divine Liturgie qui est appelée « assemblée » (synodos) puisqu’elle est l’œuvre du peuple (leitos). Vous savez que sans l’élément laïc, vous ne pouvez célébrer la divine Liturgie. Cette Assemblée, la divine Liturgie est réellement « grande et sainte ». « Sainte », car en elle, par votre propre prière – celle du prêtre – qu’accompagnent les chrétiens fidèles pendant l’hymne « Nous Te chantons… », vient le Saint-Esprit, non seulement sur les Dons qui se trouvent sur le saint Autel, pour les transformer en le Corps et le Sang du Christ, mais aussi sur toute l’Assemblée des fidèles. C’est ainsi qu’il est dit dans la prière de la Consécration : « Envoie Ton Esprit Saint sur nous et sur les Dons ici offerts ». Et la divine Liturgie est une « Grande » Assemblée parce que malgré le fait que dans nos villages, il peut se produire que celle-ci ne soit constituée que de cinq femmes âgées, « des milliers d’archanges et des myriades d’anges… » sont présents à l’office, comme nous le disons dans la prière correspondante. Ainsi, l’Église convoque toujours des assemblées et elle a beaucoup tardé, ces dernières années, à se rassembler en Concile. Aussi, nous nous sommes fortement réjouis lorsque nous avons entendu que notre patriarche œcuménique Bartholomée convoquait un Concile panorthodoxe. Un Concile a eu lieu, auquel notre Église de Grèce a été représentée par notre Archevêque avec environ 25 évêques, une sainte délégation de toute la hiérarchie de l’Église de Grèce, que nous avons accompagnée par notre prière et notre anxiété. Beaucoup a été dit, positivement et négativement, et je vais exposer ici mon propre point de vue sur ce qui a été dit et écrit à ce Concile, et ce librement et en bonne conscience, en tant qu’évêque de l’Église de Grèce.

2. Frères dans le sacerdoce, comme nous le savons par l’histoire des Conciles de notre Église, un Concile se rassemble pour condamner une hérésie et naturellement pour régler différentes questions d’ordre et de cheminement de notre Église. Mais, principalement, notre Église se préoccupe particulièrement de la foi de ses enfants, qu’elle formule clairement dans ses Conciles, dissociant celle-ci de l’erreur et de l’hérésie. On entend parler déjà depuis de nombreuses années de l’hérésie de l’œcuménisme, une construction religieuse qui veut l’unité de tous, en dépit des différences dogmatiques. Les racines de cette hérésie se trouve dans le syncrétisme de l’Ancien Testament, qui a été combattu passionnément par ses prophètes. Oui ! Les combats des prophètes de l’Ancien Testament sont des combats contre l’œcuménisme. Par cette hérésie, que ses connaisseurs appellent à juste titre « pan-hérésie », ont été influencés nombre de nos orthodoxes. Ils disent en effet qu’il existe des clercs de haut degré qui sont enthousiastes des mouvements oecuménistes et qui les soutiennent dans leurs paroles. Un immense nombre de nos chrétiens sont scandalisés par les slogans oecuménistes qu’ils entendent. Le papisme constitue aussi une hérésie. Puisque, en raison de nos clercs et laïcs philo-oecuménistes et philopapistes, il y a une confusion dans le monde orthodoxe, il aurait fallu – c’est que nous attendions – que le Concile de Kolymbari en Crète, avec son autorité, éclaircisse les choses et parle clairement de ces deux hérésies de notre époque et en préserve les fidèles. Il ne l’a pas fait, malgré le fait que de nombreux clercs et laïcs l’avaient demandé avant le Concile, et ce avec beaucoup d’insistance et de supplications. Naturellement, les fidèles orthodoxes savent que le papisme est une hérésie, parce que nous avons à son sujet les témoignages des saints Pères et surtout celui de l’illustre Père, saint Grégoire Palamas. Les fidèles savent également que l’œcuménisme est une pan-hérésie. Aussi, en raison du danger menaçant et afin que le peuple fidèle en fût préservé, nous aurions attendu la condamnation du papisme et de l’œcuménisme par le Concile. Or nous ne l’avons pas vu.

3. Mais, paradoxalement, il semble que le Concile de Crète n’a condamné aucune hérésie, ni qu’il ait parlé d’hérésies, qu’il qualifie « d’Églises ». Ici, mes très pieux prêtres, je m’arrêterai pour procéder à une clarification du terme « Église ». Il s’agit d’un mot qui signifie en général le rassemblement, la réunion, l’assemblée des personnes. Ce mot a été utilisé dans l’antiquité. C’est ainsi que les anciens parlaient de « l’ecclesia du peuple ». Dès le début, le christianisme pour manifester sa foi et exprimer ce qu’il faisait, a accepté sans crainte et librement des expressions séculières et politiques, tels que les mots « « royauté », « force » que nous entendons dans l’office divin (« Car à Toi appartient la force, à Toi conviennent la royauté, la puissance et la gloire… »). Pour ce qui concerne notre relation avec Dieu, nous l’exprimons par le mot « foi », et encore mieux par le mot « Église ». Non pas par le mot « religion ». Lorsque nous disons « foi », nous comprenons toute notre vie, toute notre relation avec Dieu. Nous comprenons toute notre famille sacrée que nous appelons « Église ». Lorsque Jacques, le frère de Dieu, dit que « la prière de la foi sauvera le malade » (Jc 5,15), il n’a pas en vue la prière qui est faite avec foi, mais la prière que fait l’Église (c’est elle qui est appelée « foi »), raison pour laquelle elle a la force de sauver. Lorsque l’Église prie lors d’un sacrement, elle est entendue dans tous les cas, bien que le prêtre qui le célèbre soit pécheur. C’est la même chose qu’expriment les mots « Que tous se délectent du banquet de la foi » [discours pascal de St Jean Chrysostome, ndt], c’est-à-dire le « banquet » de l’Église, qui est la divine Eucharistie. Mais l’expression « Église » est encore plus profonde et plus sacrée pour manifester la Famille de Dieu. Pères et Frères, le Fils de Dieu, s’est engendré et est venu dans le monde pour créer Sa famille, laquelle est l’Église. Celle-ci est un Mystère et ne peut être limitée par des définitions. Nous concevons cependant et goûtons ce mystère de l’Église (chacun en fonction de sa pureté) dans la divine Liturgie. C’est la raison pour laquelle St Ignace le Théophore dit que l’Église est « l’Autel », c’est-à-dire la sainte Table sur laquelle est célébrée la divine Liturgie. Puisque la divine Liturgie est l’Église, ceux qui ne participent pas à la Divine Eucharistie ne peuvent y participer. Et puisque nous ne pouvons pas communier avec les catholiques, les protestants et les autres chrétiens hétérodoxes, ceux-ci ne sont pas attitrés à être qualifiés du terme sacré « d’Église ». Ils ne constituent simplement que des communautés religieuses. Cependant, le Concile de Crète les a appelé « Églises ». Naturellement, comme nous l’on dit lors de l’Assemblée [des évêques de l’Église de Grèce, ndt] qui a siégé en novembre, les Pères hiérarques de notre Église de Grèce ayant participé au Concile, le terme « Église » qui a été appliqué aux hétérodoxes, n’a pas été utilisé dans son sens principal, dogmatique mais, abusivement, dans le sens de communauté religieuse. Oui, mais dans nos textes et expressions théologiques, nous avons une autre conception de « l’Église », celle que nous avons présentée ci-dessus. Et puisqu’il s’agit donc de textes du Saint et Grand Concile, il convient que nous soyons très précis dans nos expressions. Après nous, d’autres et d’autres viendront et trouveront « prête » l’utilisation de l’expression « Église » pour les hérétiques et ceux qui sont le plus libéraux à leur égard, avec la justification au demeurant correcte que l’expression a été utilisée précédemment par un Concile. C’est pourquoi des théologiens solides se sont dressés contre cette expression, selon laquelle les hétérodoxes sont appelées « Églises », et l’ont considérée comme très erronée, surtout pour un texte conciliaire.

4. Mais nous, les évêques [de l’Église de Grèce], lors de notre Assemblée de mai de cette année, n’avions pas formulé cette expression erronée. Pourquoi notre texte a-t-il donc été modifié ? Notre texte, suivant la décision de l’Assemblée de mai, disposait : « L’Église orthodoxe connaît l’existence d’autres Confessions et Communautés chrétiennes ne se trouvant pas en communion avec elle ». Cette proposition était on ne peut plus orthodoxe. Elle a été acceptée par toute notre hiérarchie et c’est cette proposition que devait soutenir notre délégation, sans modification, devant le Concile. Or, la proposition a été modifiée comme suit : « l’Église orthodoxe accepte l’appellation historique des autres Églises et Confessions chrétiennes hétérodoxes qui ne se trouvent pas en communion avec elle ». Cette phrase est erronée pour la raison que nous avons indiquée, à savoir que les hétérodoxes y sont appelés « Églises ». L’expression « Églises hétérodoxes » signifie « hérétiques ». Et puisque ces « églises » sont hérétiques, comment les appelons-nous « sœurs » ? Mais l’esprit théologique aguerri du bon Pasteur de notre bien-aimée Patrie, S.E. le métropolite de Naupacte Mgr Hiérothée, qualifie clairement cette expression «d’anti-orthodoxe » ! Je m’efforcerai, Pères, de vous expliquer simplement le contenu anti-orthodoxe de l’expression « Églises hétérodoxes » sur la base de l’interprétation du métropolite de Naupacte : il s’agit d’une expression contradictoire. L’Église dispose de toute la vérité et ne peut faire erreur. Si elle est dans l’erreur, elle ne peut être l’Église. L’hérésie est une erreur. Dire « Églises hétérodoxes », c’est mettre ensemble ces deux opposés, cela signifie que nous acceptons l’erreur dans l’Église et la vérité dans l’hérésie ! C’est grotesque ! Oui, c’est ce que signifie l’expression « Églises hétérodoxes ». Je reconnais cependant que la délégation de notre hiérarchie, en utilisant l’expression « Églises hétérodoxes », de même que le Concile de Crète adoptant celle-ci, ne voulait pas exprimer l’enseignement erroné susmentionné, mais nous savons tous que, dans les textes conciliaires doit exister l’exactitude et la clarté. Il n’est pas permis dans des textes conciliaires d’utiliser de telles expressions erronées. Ceci, selon le rapport du métropolite de Naupacte connaît un précédent historique. Dans la « Confession de Loukaris », qui a été écrite ou adoptée par le patriarche de Constantinople Cyrille Loukaris, il est dit que l’Église dans son cheminement peut tomber dans l’erreur et, au lieu de la vérité, dire le mensonge. Le patriarche formule littéralement la proposition suivante : « Il est vrai et certain que, dans son cheminement, l’Église peut errer et, au lieu de la vérité, choisir le mensonge ». Le sens de l’erreur de cette proposition de Cyrille Loukaris est formulée exactement par l’expression « Églises hétérodoxes » du texte du Concile de Crète, après l’altération de la première expression très orthodoxe de notre hiérarchie. Or, le Concile de Constantinople de 1638 a anathématisé le patriarche Cyrille Loukaris pour son expression anti-orthodoxe susmentionnée, selon laquelle l’Église peut être dans l’erreur. Toujours est-il que l’expression erronée « Églises hétérodoxes » restera maintenant, si le Concile de Crète est reconnu, en tant qu’écrite officiellement dans son texte et sera utilisée bel et bien et très librement comme permise et valide. Comme cela nous est connu, le mot « Église » a été attribué au XXème siècle pour la première fois à des chrétiens qui se trouvent hors d’elle, et ce par la proclamation du Patriarcat œcuménique de 1920. S.E. le métropolite de Naupacte, dans sont texte à la hiérarchie de novembre de cette année se plaint à juste titre que la nouvelle proposition avec l’expression erronée n’a pas été étudiée par la délégation de notre hiérarchie, mais a été faite « pendant la nuit du vendredi au samedi », mentionnant que le rédacteur de la proposition « ne connaît pas la dogmatique de l’Église orthodoxe catholique », et qualifiant la phrase controversée de « diplomatique et non théologique ». C’est une phrase qui facilite l’hérésie et la pan-hérésie de l’œcuménisme, disons-nous.

5. Dans le texte final de la délégation de notre hiérarchie, comme cela a été de nouveau relevé par S.E. le métropolite de Naupacte, il y a une autre faute sérieuse, dogmatique et ecclésiologique. Il est écrit dans le texte : « D’après la nature ontologique de l’Église, son unité ne saurait être perturbée. Cependant, l’Église orthodoxe accepte l’appellation historique des autres Églises et Confessions chrétiennes hétérodoxes qui ne se trouvent pas en communion avec elle ». Le métropolite de Naupacte considère à nouveau la première phrase du texte « impie et anti-orthodoxe ». Effectivement ! Cette phrase est telle parce qu’elle exprime le point de vue protestant sur l’Église invisible et visible. Lorsque Luther et, avec lui, Calvin et Zwingli, se sont détachés de Rome, ils ont développé la théorie sur l’Église invisible et visible, afin que l’on ne pense pas qu’ils étaient en dehors de l’Église. L’Église invisible, à laquelle ils pensaient appartenir, était selon eux unie, tandis que les Églises visibles sur terre (ils avaient d’abord appartenu à l’une d’entre elles – celle de Rome –) étaient divisées et s’efforçaient de trouver leur unité. Notre théologien Lossky, dénonçant cette ecclésiologie protestante, qui divise l’Église en visible et invisible, la met en parallèle avec l’hérésie de Nestorius, qui a divisé la nature divine et humaine dans la Personne du Christ. De cette théorie des Protestants sur l’Église visible et invisible, qui est sous-jacente dans l’expression du texte conciliaire que nous jugeons, « partent – dit le métropolite de Naupacte – d’autres théories, comme celle des branches, la théologie baptismale et le principe d’inclusivité ». Aussi, nous devons faire très attention. L’expression du Concile «D’après la nature ontologique de l’Église… » est bizarre. Je vais maintenant examiner le sujet d’un autre angle, Pères, pour que vous compreniez l’erreur de l’expression. Je vous le demande, mes frères concélébrants : Pourquoi appelons-nous le miracle de la Divine Eucharistie « changement » des saints Dons et non « transsubstantiation » ? Parce que l’expression « transsubstantiation » rappelle la théorie de Platon et d’Aristote sur les idées, les archétypes, qui selon eux sont la substance des choses terrestres. Ainsi, le terme «transsubstantiation » pour exprimer la Divine Eucharistie manifeste que sont changés non pas le pain et le vin lui-mêmes, mais leurs archétypes dans le monde d’en-haut, les idées. C’est pourquoi, je le répète, le miracle de la Divine Liturgie, est appelé par nous « changement » et non « transsubstantiation ». De même maintenant, l’expression « unité ontologique de l’Église » nous renvoie en quelque sorte à cette théorie de Platon et d’Aristote. Pour cette raison, il ne faut pas l’appliquer à l’Église, afin que l’on ne nous critique pas, par cette expression, de « protestantiser », que l’on ne nous accuse pas de vouloir soi-disant déclarer ainsi la véritable unité de l’Église invisible en opposition à celle qui est visible sur terre. C’est à cela que se réfère le mot « cependant » qui suit.

6. Je ne vous ai pas parlé, mes Pères, de tous les sujets du Concile de Crète, mais d’un seul seulement, le plus sérieux peut-être, parce qu’il est ecclésiologique. Au sujet de ce texte du Concile qui concerne le thème que j’ai exposé, intitulé « Relations de l’Église orthodoxe envers le reste [et non « l’ensemble » selon la traduction française officielle, ndt] du monde chrétien, l’érudit métropolite de Naupacte dit précisément dans son exposé à l’Assemblée de la hiérarchie de l’Église de Grèce au mois de novembre de cette année : « Ce que je puis dire est que ce texte n’est non seulement pas théologique, mais aussi qu’il n’est pas clair, n’a pas de perspectives et de bases claires, qu’il est diplomatique. Comme cela a été écrit, il se distingue par une ambiguïté diplomatique créatrice. Et comme texte diplomatique, il ne satisfait ni les Orthodoxes, ni les hétérodoxes (…) Le texte soulève de nombreux problèmes, malgré certaines bonnes formulations générales. C’est ainsi que lorsque seront publiés les Actes du Concile, où sont reflétés les points de vue réels de ceux qui ont décidé les textes et les ont signés, il apparaîtra clairement que la théorie des branches a dominé au Concile, la théologie baptismale, et principalement le principe d’inclusivité, c’est-à-dire le glissement depuis le principe d’exclusion au principe d’inclusion (…) Beaucoup ont compris que ce texte a été écrit et décidé en vitesse et n’est pas finalisé, puisqu’il a été signé par les évêques le dimanche matin, et encore pendant la sainte Liturgie ! » Ces passages émanant de S.E. Mgr Hiérothée sont très significatifs et il faut les prendre sérieusement en compte et ne pas les négliger.

7. Nombreux sont ceux qui demandent : Reconnaîtrons-nous ce Concile ? Cela sera décidé par tous les les hiérarques de notre Église de Grèce. Notre archevêque Jérôme, accorde toujours la liberté de parole pour chaque point de vue qui s’exprime et il accepte toutes les positions. Nous l’en remercions. Mais nous savons, par l’histoire des Conciles, que beaucoup de sessions avaient lieu lors des Conciles œcuméniques lesquelles duraient des années. L’Église de Roumanie a décidé que les textes du Concile de Kolymbari en Crète peuvent être modifiés sur certains points, être développés par un futur saint et grand Concile de notre Église, être parachevés, et permettre ainsi un accord panorthodoxe. Parce que maintenant, au Concile de Crète, quatre Patriarcats n’ont pas participé, à savoir Antioche, Russie, Bulgarie et Géorgie. Ceci se produisait dans l’histoire des Conciles, nous le répétons. Il y avait beaucoup de sessions qui duraient des années. Et ces sessions étaient par la suite considérées comme un seul Concile.

8. Peut-être, Pères, ce que je vous ai dit peut paraître pour vous des points de détails, cela peut vous sembler quelque peu étrange, et vous pouvez peut-être m’accuser d’attribuer de l’importance aux mots et aux expressions. Cependant, mes Pères, notre foi orthodoxe s’exprime avec la précision des mots, qui sont chargés d’un profond sens théologique. Et comme nous le savons, notre Église a livré de grandes luttes pour la formulation correcte des dogmes de notre foi. Nous avons besoin de beaucoup de prière et de réflexion. Non d’actes précipités. J’attendrai, chers concélébrants et frères, vos questions, objections et désaccords sur ce qui a été dit, et nous parlerons à nouveau du Concile de Kolymbari en Crète. Priez pour moi.

Avec mes meilleurs souhaits et l’amour en Christ,
+ Le métropolite de Gortyne et de Megalopolis Jérémie »

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

5/18 décembre
26ème dimanche après la Pentecôte

Saint Nicolas, archevêque de Myre en Lycie, thaumaturge (vers 345) (anticipé) ; saint Sabas le Sanctifié, abbé en Palestine (532) ; saint Anastase, martyr ; saint Diogène, martyr  saint Cyrion et son fils Zacharie (IVème s.) ; saints moines et confesseurs de l’Athos : Cosmas le prôtos et ses compagnons (XIIIème s.) ; saint Gourias, évêque de Kazan (1563) ; saint Nectaire de Karyès et de son père spirituel Philothée (XVIème s.) ; saints néo-martyrs de Russie : Élie (Tcheveroukhine), prêtre (1932) ; Gennade (Letiouk) (1941), moine ; Serge (Pravdolioubov), prêtre (1950).
Lectures : Éph. V, 8–19, Lc. XVII, 12–19 ; St Nicolas : Hébr., XIII, 17–21. Lc. VI, 17–23.

SAINT NICOLAS, ARCHEVÊQUE DE MYRE EN LYCIE[1]


E
mule des apôtres et fervent imitateur de notre Seigneur Jésus-Christ, colonne vivante de l’Église par son zèle à défendre la foi et modèle des saints hiérarques par son soin pastoral, notre saint Père Nicolas s’est montré généreux intendant de la grâce de Dieu par ses innombrables miracles en faveur des pauvres, des délaissés, de ceux qui souffrent l’injustice et de tous ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, réclament sa paternelle protection. Il vit le jour dans la ville de Patare, en Lycie, vers la fin du iiie siècle, dans une famille chrétienne longtemps privée de progéniture. Dès sa plus tendre enfance, il montra son amour pour la vertu et son zèle dans l’observance des institutions de l’Église, en s’abstenant de prendre le sein de sa nourrice jusqu’au soir, chaque mercredi et vendredi. Pieux et réservé, il fut éduqué dans les lettres sacrées et, tout jeune encore, fut ordonné prêtre par son oncle, l’archevêque Nicolas. Veilles, jeûnes, prières étaient des vertus dans lesquelles le jeune clerc excellait depuis longtemps ; mais, lorsque, à la mort de ses parents, il distribua généreusement ses biens aux nécessiteux, l’aumône devint pour lui son plus grand titre de gloire devant Dieu. Il se considérait comme le simple économe des biens qui appartenaient aux pauvres, et mettait un soin tout particulier à garder secrètes ses bonnes actions afin de ne pas être privé des récompenses célestes (cf. Mt 6, 3). C’est ainsi qu’il sauva de l’infamie trois jeunes filles que leur père, acculé par les dettes, voulait livrer à la prostitution, en déposant secrètement, à trois reprises, suffisamment d’or pour les marier. Finalement découvert par leur père, Nicolas fit promettre à celui-ci, sous peine d’éternelle malédiction, de ne révéler à personne son bienfait. En retour, Dieu le fit briller devant les hommes par ses charismes et ses miracles. En route pour un pèlerinage aux Lieux saints, il apaisa à deux reprises, par sa prière, la tempête qui mettait en péril le navire sur lequel il s’était embarqué.  À son retour, au milieu de l’allégresse populaire, il fut bientôt désigné comme évêque de la ville voisine de Myre, à la suite de l’intervention d’un ange de Dieu auprès des évêques réunis en synode pour l’élection. Mis en prison pendant la grande et dernière persécution de Dioclétien et Maximien (305), le saint pasteur n’en cessa pas de confirmer ses brebis spirituelles dans la foi ; et, la paix de l’Église ayant été proclamée lors de l’avènement de Constantin, il montra un zèle ardent pour détruire les temples des idoles et en chasser les démons. L’hérésie impie d’Arius ne tarda pas cependant à troubler et à diviser le saint Corps du Christ, mais elle trouva encore saint Nicolas au premier rang des champions de l’Orthodoxie, parmi les Pères réunis pour le Premier Concile Œcuménique de Nicée, en 325.

Après avoir sauvé la ville de Myre de la famine, en apparaissant au capitaine d’un bateau chargé de blé, l’homme de Dieu sauva de la mort trois officiers romains, injustement accusés de complot, en apparaissant en songe à l’empereur saint Constantin et au perfide préfet Avlavios. Une fois délivrés, les trois militaires, pleins de reconnaissance envers le saint, devinrent moines. À de nombreuses reprises encore, tant pendant sa vie qu’après sa mort, saint Nicolas est miraculeusement intervenu pour protéger les navires en détresse et ceux qui voyagent par mer, c’est pourquoi on le vénère comme le protecteur des navigateurs. C’est ainsi qu’il apparut un jour à la barre d’un navire en perdition dans une tempête et le conduisit à bon port, ou qu’une autre fois, il vint au secours d’un voyageur passé par-dessus bord et qui, au cri de : « Saint Nicolas, viens à mon secours ! », se retrouva soudain dans sa demeure entouré des siens ébahis.

Pendant de longues années, le saint évêque fut pour ses fidèles comme une présence du Christ, l’Ami des hommes et le Bon Pasteur ; il n’y avait pas de malheur auquel il ne compatît, pas d’injustice qu’il ne redressât, pas de discorde qu’il n’apaisât. Il se distinguait partout où il se trouvait par son visage lumineux et l’atmosphère de paix radieuse qui se dégageait de sa personne. Lorsque, après tant de bienfaits, il s’endormit dans la mort pour gagner le Royaume des cieux (entre 345 et 352), les hommes se lamentèrent d’avoir perdu leur pasteur et leur providence, mais les anges et les saints exultèrent de joie en recevant parmi eux le doux Nicolas. Ses saintes reliques furent déposées à Myre, dans une église construite en l’honneur du saint, où elles recevaient chaque année l’hommage d’un grand nombre de pèlerins, et son culte se diffusa à Constantinople et dans tout l’Empire.

En 1087, Myre étant tombée sous le pouvoir des Sarrasins, les troupes italo-normandes de la Première Croisade s’emparèrent des saints ossements et les transférèrent à Bari, en Italie du Sud, un grand nombre de miracles s’accomplissant partout où elles passaient. C’est là que, depuis, elles sont vénérées.

TROPAIRES ET KONDAKIA DU JOUR

Tropaire du dimanche du 1er ton
Кáмени запеча́тану отъ Iyде́й и во́иномъ стрегу́щымъ пречи́стое Tѣ́ло Tвое́, воскре́слъ ecи́ тридне́вный, Cпа́ce, да́руяй мípoви жи́знь. Ceго́ ра́ди си́лы небе́сныя вопiя́xy Tи, Жизнода́вче : сла́ва Bocкреcéнію Tвоемý Xpисте́ ; сла́ва Ца́рствiю Tвоему́ ; сла́ва cмотре́нiю Tвоему́, еди́не Человѣколю́бче.

La pierre étant scellée par les Juifs et les soldats gardant Ton Corps immaculé, Tu es ressuscité le troisième jour, ô Sauveur, donnant la vie  au monde ; aussi, les Puissances des cieux Te crièrent : Source de vie, ô Christ, gloire à Ta Résurrection, gloire à Ton règne, gloire à Ton dessein bienveillant, unique ami des hommes!

Tropaire de St Nicolas, ton 4
Пра́вило вѣ́ры и о́бразъ кро́тости, воздержа́нія учи́теля яви́ тя ста́ду твоему́, я́же веще́й и́стина. Сего́ ра́ди стяжа́лъ еси́ смире́ніемъ высо́кая, нището́ю бога́тая, о́тче священнонача́льниче Нико́лае, моли́ Христа́ Бо́га, спасти́ся душа́мъ на́шимъ.

Tropaire de saint Sabas, ton 8
Сле́зъ твои́хъ тече́ньми пусты́ни безпло́дное воздѣ́лалъ еси́, и и́же изъ глубины́ воздыха́ньми во сто́ трудо́въ уплодоноси́лъ еси́, и бы́лъ еси́ свѣти́льникъ вселе́ннѣй, сія́я чудесы́, Са́вво, о́тче на́шъ, моли́ Христа́ Бо́га спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Par les flots de tes larmes tu as fait fleurir le stérile désert, par tes profonds gémissements tu fis produire à tes peines cent fois plus, par tes miracles éclatants tu devins un phare éclairant le monde entier: vénérable Père, saint Sabbas, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

Kondakion de saint Sabas, ton 8
Яко отъ младе́нства Бо́гу же́ртва непоро́чная прине́слся еси́ добродѣ́телію, Са́вво блаже́нне, садодѣ́латель бы́въ благоче́стія; тѣ́мже бы́лъ еси́ преподо́бныхъ удобре́ніе, граждани́нъ же пусты́нный достохва́ленъ. Тѣ́мже зове́мъ ти́: ра́дуйся, Са́вво пребога́те.
Comme dès l'enfance, bienheureux Sabbas, tu t'es offert, en ta vertu, comme une offrande immaculée à ce Dieu qui te connaissait bien avant ta naissance, tu devins le pur joyau des saints Moines,  digne de louange comme citoyen du désert. C'est pourquoi je te crie dans l'allégresse: Réjouis-toi, Père vénérable et digne de nos chants.
Kondakion de saint Nicolas, ton 3
Въ Мѵ́рѣхъ, свя́те, священно-дѣ́йствитель показа́лся еси́, Христо́во бо, преподо́бне, Ева́нгеліе испо́лнивъ, положи́лъ еси́ ду́шу твою́ о лю́дехъ твои́хъ, и спа́слъ еси́ непови́нныя отъ сме́рти. Сего́ ра́ди освяти́лся еси́, я́ко вели́кій таи́нникъ Бо́жія благода́ти.
À Myre, saint Évêque, tu t'es montré  comme le ministre du Sacrifice divin;  car, accomplissant l'Évangile du Christ,  tu donnas ta vie pour tes brebis et sauvas les innocents de la mort; dès lors tu fus sanctifié, comme grand Pontife de la grâce de Dieu.


Kondakion du dimanche du 1er ton
Воскpécлъ ecи́́ я́ко Бо́гъ изъ гро́ба вo сла́вѣ и мípъ coвоскpecи́лъ ecи́, и eстество́ человѣ́ческое я́ко Бо́гa воспѣва́ет Tя́, и сме́рть изчезе́ : Aда́мъ же лику́ет, Влады́ко, Éва ны́нѣ отъ у́зъ избавля́ема ра́дуется зову́щи : Ты́ ecи́ и́же вcѣ́мъ подая́, Xpисте́ Bocкреcéніe.
Ô Dieu, Tu es ressuscité du Tombeau dans la gloire, ressuscitant le monde avec Toi ! La nature humaine Te chante comme son Dieu et la mort s’évanouit. Adam jubile, ô Maître, et Ève, désormais libérée de ses liens, Te crie dans sa joie : « C’est Toi, ô Christ, qui accordes à tous la résurrection ! »


HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

Célébrant « Du fond de vos cœurs à la « gloire du Seigneur ? » C'est-à-dire, avec attention. Car, si l'attention fait défaut, on chante au hasard, on ne profère que des mots, tandis que le cœur s'égare ailleurs… « Rendant grâces toujours et pour toutes choses, au nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à Dieu et Père, soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ ». En d'autres termes Faites parvenir à Dieu vos demandes avec des actions de grâces : car rien ne réjouit Dieu comme la reconnaissance… « Rendant grâces toujours et pour toutes choses ». Quoi donc ! faut-il rendre grâces pour tout ce qui nous arrive? Oui : fût-ce la maladie, fût-ce la misère. En effet, si dans l'Ancien Testament nous trouvons ce conseil d'un sage : «Tout ce qui vous arrivera, recevez-le de bonne grâce, et soyez patients dans les vicissitudes de votre humiliation » (Ecclés. II, 14), à plus forte raison faut-il se conduire ainsi sous le régime de la nouvelle loi. Quand bien même la raison des faits vous échappe, rendez grâces : voilà les vraies actions de grâces. Que vous rendiez grâces après un bienfait, dans la félicité, dans le bonheur, au milieu des prospérités, il n'y a rien là de grand ni de merveilleux : ce qu'on vous demande, c'est de rendre grâces dans les épreuves, dans les tribulations. Votre première parole doit être : Je Te rends grâces, Seigneur.





[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras