samedi 19 novembre 2016

Père Nicon de Nea Skiti (Mont Athos) raconte une conversion à l'Orthodoxie

Père Nicon

Père Nicon de Nea Skiti [Mont Athos] se souvient d'un Anglais qui avait des difficultés avec son Église et se rendit en Inde, à Calcutta, à la recherche d'une véritable expérience spirituelle. Il étudia à la faculté hindoue pendant quatre ans, mais il ne trouva toujours pas ce qu'il cherchait ...


Et le directeur de la Faculté de théologie, de cette religion étrangère à Calcutta, lui dit: " Si vous voulez quelque chose de plus profond, alors allez chez les orthodoxes." Et cela lui fut dit par [quelqu'un d'] une autre religion!


Et puis il constata que le monastère de l'autre côté de la rue, en face de chez lui, est en fait le monastère orthodoxe de l'Essex [i.e. le Monastère Saint-Jean-Baptiste de Maldon-Angleterre]...


"Il était très enthousiaste, il était catéchumène au moment où il nous a raconté cela, et maintenant il attend d'être baptisé."





Il y a quelques années, j'ai logé dans ma cellule quelqu'un qui vivait à côté d'un monastère orthodoxe en dehors de Londres, célèbre pour son fondateur [le Staretz Sophrony, disciple de saint Silouane] et son higoumène [Père Cyrille], le monastère de Saint-Jean le Précurseur dans l'Essex.

Un Anglais vivait en face du monastère. Mais ayant des difficultés avec son église mère, il voulait quelque chose de plus spirituel, de plus profond...

Il alla en Inde, à Calcutta. Il étudia dans une université [hindoue] pendant quatre ans... Quand il termina ses études, il voulut remercier le directeur de l'école.

"Je vous remercie! J'ai beaucoup appris. Je ne croyais pas que votre religion avait une telle profondeur spirituelle... "

...Et l'homme remercia le directeur de l'école et celui-ci lui demanda: "Êtes-vous satisfait? Avez-vous trouvé ce que vous cherchiez?"

Il répondit:

"Pour vous dire la vérité. Je veux encore quelque chose de plus. Je ne sais pas, j'éprouve un mécontentement intérieur."

Et le directeur de la Faculté de théologie, de cette religion étrangère à Calcutta, lui dit:

"Si vous voulez quelque chose de plus profond, alors allez, "écoutez bien!" chez les orthodoxes. Pas chez les catholiques. Ils ne sont pas sérieux."

Et cela lui fut dit par [quelqu'un d']une autre religion. Et il retourna en Angleterre, au monastère devant sa maison, et il dit pour la première fois: "Allons au monastère et voyons."

"Pendant tant d'années", l'higoumène riait quand il disait cela, "nous étions en face de sa maison. Il a vu tant de personnes entrer et sortir de cet endroit."

Il n'avait jamais pensé à traverser la rue... Il a dû aller à Calcutta et de là être renvoyé dans la rue, en face de sa maison, où était le monastère... Il était très enthousiaste.

"C'était ce que je cherchais, dit-il, et je ne savais pas où c'était."

Dans un monastère situé devant lui...

Il était très enthousiaste, il était catéchumène au moment où il nous l'a dit, et maintenant il attend d'être baptisé.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après la transcription
de

vendredi 18 novembre 2016

Saint Luc le chirurgien: Priez sans cesse!




"Prier sans cesse" ne signifie pas seulement lire des prières, faire des prosternations et aller à l'église. Les choses ne sont pas ainsi. Nous pouvons prier sans cesse, toujours et partout où nous nous trouvons. 

La seule chose dont nous avons besoin est que notre cœur soit disposé à la prière. 

Il devrait être humble et pleurer sans cesse pour son indignité et son péché, empli de crainte devant la grandeur de Dieu, Que nous insultons par nos péchés. 

Si notre cœur est ainsi, alors nous serons toujours dans la prière, au travail et à la maison.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

jeudi 17 novembre 2016

Kevin P. Edgecomb: La Rose




Il était une fois une femme belle, sage et courageuse, fille d'un père sage et riche. Son passe-temps favori était de soigner son jardin de roses, qui était bien connu pour la beauté de la forme, de la taille et du parfum de ses roses. 

Un jour elle cueillit, parmi ces plus belles et parfaites roses, la rose la plus parfaite. Sa forme et la douceur de ses pétales rappelaient toutes les belles choses du monde. Son parfum était fort et parfait, semblant ôter par sa fragrance tout souci des esprits troublés. 

Elle emporta sa rose avec elle dans les rues de la ville dans laquelle elle vivait, souhaitant partager ce présent avec tous ses amis, ses voisins et tout étranger qu'elle pourrait rencontrer. 

Tout le monde aima la rose, sauf quelques-uns qui étaient envieux de sa perfection. Ces gens entourèrent la femme sage et belle, et exigèrent d'elle la rose. Avec un doux sourire, elle tendit la rose au plus violent d'entre eux. 

Ils prirent la belle Rose, parfaite dans la forme et son parfum, et méchamment la déchiquetèrent, la déchirant avec leurs mains, la piétinant de leurs pieds, voulant l'éliminer entièrement. 

La sage et belle femme se tenait de côté, les regardant avec son sage et doux sourire, semblant maintenant être un peu plus triste: une larme solitaire  glissait sur sa joue. 

Quand la fureur de la foule s'acheva, tous se tinrent tranquilles, comme étourdis. La sage et belle femme s'avança, et dit tranquillement: "Maintenant, sentez vos mains, sentez le parfum de la rose parfaite que vous avez libéré pour que tous puissent en profiter." 

En effet, le parfum était encore plus fort maintenant, même apparemment plus parfait. Il flottait sur une douce brise dans toute la ville. 

La foule, honteuse, s'en alla, et la sage et belle femme alla chez elle pour soigner son jardin.

Cette rose était le Christ!

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur la lorgnette de Tsargrad

Géronda Gabriel du Mont Athos
Que la Grâce de Dieu soit avec les dirigeants de la Russie et avec le peuple de Russie!
A mon humble avis, le peuple de Russie est digne d’admiration. C’est un peuple éminent, remarquable, brillant, beau, doué et béni de Dieu. C’est le nouveau peuple de Dieu, le nouveau peuple d’Israël sur lequel est la grâce de Dieu. Parmi tous les peuples de la terre, le peuple russe est le plus béni de Dieu. Dieu a marqué le peuple russe d’une multitude de grâces et de dons. La joie éternelle du peuple russe, c’est son armée d’innombrables saints, saints moines et saints martyrs.
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mercredi 16 novembre 2016

LES SOLDATS KURDES RESTAURENT LA CROIX ET LA CLOCHE DE L'ÉGLISE DÉTRUITES PAR LES TERRORISTES DE BASHIQA



Bashiqa, le 14 novembre 2016

Les cloches de l'église retentissent de nouveau dans la ville de Bashiqa, dans le nord de l'Irak, pour la première fois depuis qu'elle a été saisie par des militants de "l'Etat islamique", il y a deux ans, rapporte PUKmedia.

La Liturgie a été célébrée à l'église pour la première fois depuis longtemps. Une grande croix a été installée par des membres des forces militaires kurdes Peshmerga sur le toit de l'église qui avait été endommagé par des hommes armés. Un drapeau kurde fut hissé à proximité. Les Yazidi-Kurdes qui ont été autorisés à retourner à leur Bashiqa natif ont aussi célébré leurs cérémonies religieuses à Bashiqa.


    
Les églises chrétiennes, les temples de Yazidis et d'autres sanctuaires religieux de Bashiqa avaient été lourdement endommagés ou complètement détruits à la suite des actions des terroristes.


Chrétiens et yazidis ont exprimé leur gratitude au président kurde et commandant suprême des Peshmerga Massoud Barzani pour son soutien et ses efforts dans la libération de leurs lieux natals.

Les peshmerga et les troupes irakiennes ont libéré Bashiqa la semaine dernière pendant l'opération pour libérer Mosul qui se trouve à quelque huit milles de là.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

mardi 15 novembre 2016

Deux évêques défendirent les Juifs face aux nazis en Bulgarie.


Métropolite Stéphane
 Métropolite Cyrille

En 1941, après une période de neutralité, la Bulgarie s'allia à l'Allemagne nazie. C'était une décision partiellement motivée par le désir du gouvernement bulgare de reprendre les territoires voisins qu'il avait perdus dans les guerres précédentes. Au début de 1943, le gouvernement de Sofia signa un accord secret avec les nazis pour expulser 20.000 juifs. Les déportations commencèrent avec les juifs dans les territoires annexés.

Entre le 4 mars et le 11 mars de cette année-là, des soldats ont rassemblé des milliers de Juifs et ont préparé des wagons pour les amener au camp d'extermination de Treblinka en Pologne occupée, où environ 850.000 personnes presque toutes juives, périrent.

La nouvelle de la déportation projetée fut éventée, déclenchant des protestations dans toute la Bulgarie. S'opposant à la déportation, le vice-président du Parlement Dimitar Peshev réussit à forcer son annulation temporaire; Mais ce fut seulement un bref répit.

Le 10 mars, les wagons furent chargés de 8.500 juifs, dont 1.500 de la ville de Plovdiv. L'évêque de Plovdiv, le métropolite Cyrille (plus tard Patriarche de l'Église orthodoxe bulgare), ainsi que 300 membres de l'église, se présentèrent à la gare où les Juifs attendaient le transport. Cyrille s'ouvrit un passage parmi les officiers SS gardiens de la zone, et son autorité et son courage étaient tels que personne n'osa l'arrêter, et il se fraya un chemin vers les Juifs à l'intérieur des wagons.

D'après certains récits, il arriva à eux, il dit à haute voix un texte du Livre de Ruth: "Où tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu;" (Ruth 1)

Cyrille, dont la protestation avait la bénédiction du métropolite Stéphane de Sofia, le plus haut fonctionnaire bulgare de l'église bulgare pendant les années hitlériennes, ouvrit un des wagons dans lequel les Juifs avaient été entassés comme des sardines et essaya de pénétrer à l'intérieur, mais alors, les officiers SS l'arrêtèrent  Cependant, lorsqu'une porte est verrouillée, souvent une autre est laissée ouverte. Cyrille se dirigea ensuite vers l'avant du train, déclarant qu'il allait s'allonger sur les rails si le train commençait à bouger.

Les nouvelles de l'acte de désobéissance civile du métropolite Cyrille se propagèrent rapidement. Quelque 42 députés se rebellèrent contre le gouvernement. Les dirigeants de tous les partis politiques envoyèrent des protestations au gouvernement et au roi. Le lendemain, les Juifs furent libérés et retournèrent chez eux.

La lutte n'était pas terminée. Le 15 avril, le roi Boris organisa une réunion du Saint-Synode à son palais pour persuader les évêques de soutenir la politique anti-juive et les plans de déportation nazis. 

"Après tout," dit-il, "d'autres pays ont traité de la même manière le problème juif". Il a fait appel au patriotisme de l'Église pour accepter les lois promulguées par le Parlement, mais son conseil fut rejeté par les métropolites Stéphane, Cyrille et d'autres membres du synode.

En mai, les juifs de Sofia reçurent des ordres de déportation vers la campagne. Les deux principaux rabbins de la communauté juive, Daniel Zion et Asher Hannanel, demandèrent au métropolite Stéphane de leur donner refuge et plaidèrent pour l'annulation de l'ordre d'expulsion. Stéphane envoya un certain nombre de messages au roi, l'implorant pour qu'il ait pitié des Juifs. "Ne persécutez pas, écrivit-il, afin que vous, vous-même, ne soyez pas persécuté. La mesure que vous donnez sera la mesure qui vous sera retournée. Je sais, Boris, que Dieu dans le Ciel veille sur vos actions."

La mort soudaine du roi Boris en septembre 1943, arrêta les tentatives de déportation une fois pour toutes.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, la population juive de Bulgarie était de 48.000. À la fin, elle était de 50.000, faisant de la Bulgarie le seul pays sous le pouvoir nazi qui  finit la guerre avec plus de Juifs qu'au début.

Le métropolite Stéphane est entré dans la vie éternelle en 1957, et le métropolite Cyrille en 1971. En 2003, le mémorial de l'Holocauste Yad Vashem à Jérusalem a reconnu les deux évêques comme Justes parmi les Nations.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-Claude LARCHET/ Recension: Philippe Henne, « Clément d’Alexandrie », Cerf,


Philippe Henne, « Clément d’Alexandrie », Cerf, Paris, 2016, 369 p.
Dominicain, professeur de patrologie à l’université catholique de Lille, Philippe Henne a publié un certain nombre d’ouvrages de vulgarisation sur des Pères latins (Tertullien, Jérôme, Léon le Grand, Grégoire le Grand, Hilaire de Poitiers) et grecs (Origène, Basile le Grand) dont nous avons rendu compte ici en rendant à chaque fois hommage à leur qualité pédagogique.
Ce nouvel ouvrage est dans la ligne des précédents. Il est consacré à Clément d’Alexandrie (né vers 150 et décédé en 220), qui ne figure pas dans la liste des saints, mais néanmoins dans celle des Pères de l’Église.
La première partie présente tout d’abord non pas la vie du grand docteur alexandrin, car elle est mal connue, mais le contexte historique et doctrinal de son activité, qui fut surtout celle d’un catéchète et d’un apologète de la foi chrétienne à une époque où le christianisme se développait en étant confronté à une multiplicité de philosophies, de cultes païens et de sectes, gnostiques en particulier. Clément les affronte tantôt directement en les soumettant à une critique sévère, tantôt en essayant d’en retenir certains éléments positifs, montrant par exemple comment certaines philosophies ont pu, sans le savoir, annoncer certains principes chrétiens, ou comment certains processus de réflexion propres à la philosophie peuvent être récupérés par la théologie; il se montre disposé à « recevoir de chaque savoir ce qu’il apporte à la vérité » (Stromate VI, 9, 81, 1), et considère en tout cas comme nécessaire d’étudier soigneusement les systèmes philosophiques et les hérésies pour pouvoir les réfuter, ce qui apparaît en effet dans toute son œuvre.
L’auteur montre ensuite comment Clément conçoit la Bible (et notamment selon quels critères il reçoit les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament à une époque où le canon des Écritures n’est pas encore fixé), et avec quelle méthode il la commente, en suivant Philon dans la voie d’une exégèse allégorique qu’Origène portera ensuite à son plus haut point de développement.
La seconde et plus grande partie de l’ouvrage propose un résumé des œuvres de Clément, ouvrage par ouvrage, chapitre par chapitre, qui ne dispense pas de les lire, mais permet d’en avoir un aperçu global assez précis, et de situer les parties qu’on en consulte.
Jean-Claude Larchet
L’ouvrage sera en librairie à partir du 18 novembre.


lundi 14 novembre 2016

Edna King: Bonne pensée sur les temps incertains...





"Nous voyons l'eau d'une rivière qui coule sans interruption et qui passe, et tout ce qui flotte sur sa surface, les détritus ou les faisceaux d'arbres, passent tous. Chrétien! Notre vie aussi...

J'étais un enfant, et ce temps est passé. J'étais adolescent, et cela aussi est passé. J'étais un jeune homme, et cela aussi est loin derrière moi. L'homme fort et mûr que j'étais n'est plus. Mes cheveux deviennent blancs, je succombe à l'âge, mais cela passe aussi; J'approche de la fin et je prendrai le chemin de toute chair. Je suis né pour mourir. Je meurs pour vivre. Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton Royaume!




Saint Tikhon de Voronèje


Les hautes montagnes de grès se dressent comme l'histoire visuelle que chacune de leurs couches montre des temps passés, résumant brièvement le temps passé de notre pays. Ces rappels massifs de l'immensité du temps sont temporaires eux-mêmes, nous donnant seulement un petit soupçon de la longueur de notre vie éternelle qui est à venir.

Beaucoup de gens sont stressés au sujet de l'élection dans notre pays parce qu'il y a tant de questions pressantes qui nous divisent et divisent nos candidats. Il y a des raisons pour lesquelles les gens sont tellement émotionnels et impliqués en ce moment, mais nous ne devrions pas avoir d'inquiétude à propos des élections, parce que notre confiance et notre foi ne sont pas dans les gouvernements qui sont toujours temporels, mais en Dieu qui est éternel.

Seigneur, aide-moi à garder mes yeux sur Toi et à faire confiance à Ton éternel amour pour nous, même dans nos temps incertains.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

SANS FRONTIERES



Pour tous ceux qui n'acceptent pas la désinformation de nos médias, le nouveau "Sans Frontières" vient de sortir.
Revue « Sans Frontières » Novembre 2016 :
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dimanche 13 novembre 2016

Pèlerinage à Jordanville sur la tombe de Frère Joseph



Le samedi 29 et le dimanche 30 octobre, plusieurs groupes de pèlerins et de fidèles de la diaspora russe se sont rassemblés au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville, dans l'État de New York, pour honorer la mémoire du gardien de l'Icône de la Mère de Dieu  d'Iveron de Montréal - Frère José Muñoz-Cortés, assassiné il y a 19 ans.

Partant de Washington, DC, à deux autobus et plusieurs voitures, il y avait les paroissiens de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, dirigés par le recteur de la cathédrale Victor Potapov; Le pèlerinage comprenait également 30 paroissiens de la cathédrale diocésaine de Saint Alexandre Nevsky de Howell, New Jersey, et des fidèles de New York, de Long Island, de Boston et du Canada. Arrivé avec les pèlerins de Washington était l'hypodiacre Nectaire, qui était venu d'Honolulu avec l'icône de la Mère de Dieu d'Iviron myrrhoblyte de Hawaï.

 Le samedi après-midi, le clergé en visite et les pèlerins se sont rassemblés au cimetière pour servir conjointement un pannikhide pour Frère José. En prévision des bus arrivant de Washington, l'archevêque Serge Loukianov (secrétaire du diocèse de l'Est américain) a servi un moleben dans l'église de la Sainte Dormition du cimetière devant une multitude de fidèles. Père Victor a dirigé l'acathiste, co-servi par Père Serge, les archevêques Rafael Melendez (Église orthodoxe albanaise) et Zoran Radovic (Église orthodoxe serbe) et les prêtres Damien Dantinne (clerc de la cathédrale Saint-Jean) et Stéphane Kaznica (recteur de l'église des Saints Pierre et Paul à Passaic, NJ). Pour les pannikhides étaient également présents l'higoumène du monastère, l'archimandrite Luc (Murianka), l'archimandrite Nectaire (Harding), les frères moines et les séminaristes.

On a aussi commémoré à la pannikhide les proches du frère José: l'archevêque Léonce (Filippovich; +1971), l'higoumène  mégalochème athonite Clément et Emmanuel Argiris. L'archevêque Léonce du Chili reçut le jeune José dans la foi orthodoxe. L'higoumène mégaloschème Clément est l'higoumène de la skite de la Sainte Nativité sur le Mont Athos qui refusa à l'origine de vendre la copie de l'icône d'Iveron à Frère José, et plus tard, de façon inattendue, se précipite sur le chemin depuis sa cellule pour lui donner un paquet contenant l'icône désirée - une des toutes premières peintures faites à la skite. José se précipita alors au monastère d'Iveron, où il posa l'icône qu'il avait reçu de l'higoumène sur l'original.



Emmanuel (Manolis en grec) était le bijoutier qui créa la première riza d'argent pour l'icône. Et c'est son fils qui a fait la riza pour la nouvelle icône hawaïenne de la Mère de Dieu. Père Victor a fait remarquer qu'ils ont tous continué l'œuvre par la Providence de Dieu et il a appelé les fidèles à commémorer ceux qui ont joué un rôle clé dans la vie de Frère José.



Le samedi soir, le clergé servit l'agrypnie en présence de l'icône myrrhoblyte, et le dimanche matin il célébra la Divine Liturgie. Conformément à la tradition, ceux qui visitaient le monastère communièrent aux Saints Mystères du Christ. Une fois le service terminé, le Père Serge Loukianov s'adressa aux fidèles dans un sermon dans lequel il souligna l'importance de vénérer la Très Sainte Génitrice de Dieu - notre Mère Céleste. En terminant, il félicita le Père Luc pour sa prochaine fête onomastique.



 Après le déjeuner, les moines ont montré aux pèlerins le musée, le jardin et la ferme, ainsi que la piscine très récemment construite, où la truite est élevée pour la table des frères. Père Nectaire visita tous les édifices et tous les lieux d'obédiences du monastère, bénissant les moines et les séminaristes qui y œuvraient.



La météo des deux jours, malgré les prévisions et à la surprise des voyageurs, était chaude et calme. Mais comme les pèlerins de Washington se rendaient de nouveau sur la tombe de Frère José pour une pannikhide le dimanche après-midi, il commença à pleuvoir et cela devint bientôt une averse. Les pèlerins commencèrent à partir. À ce moment-là, l'icône hawaïenne est finalement arrivée au couvent de Sainte Elizabeth [Proche du monastère de Holy Trinity], où les moniales chantèrent un acathiste devant elle. Personne ne prévoyait que, ce soir-là, dans le cimetière monastique, un miracle se produirait.



La moniale Théodora du couvent de Sainte-Elisabeth a expliqué:

 "Il y a 19 ans, le 31 octobre 1997, José Muñoz-Cortes - frère José, comme nous l'appelions - a été torturé à mort dans un hôtel d'Athènes... Le dimanche, nous avons servi une pannihide, l'icône imbibée de myrrhon était sur un lutrin.
" Béni est notre Dieu, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles." Et tout à coup - la pluie est tombée: obstinée et suffisante pour tremper nos vêtements Le peuple était debout sous les parapluies, mais les cierges sur la tombe de frère José ne furent pas éteints jusqu'à la fin de la pannikhide.

Et à cinq heures du soir, quand l'higoumène Elisabeth et moi nous revînmes à la tombe, les cierges brûlent encore. Nous avons décidé de revenir à 6 heures, presque certaines que les cierges seraient éteints sous la pluie encore plus forte. Avec nous était Igor, un pèlerin de Boston, qui a offert de marcher avec nous jusqu'au cimetière.

La nuit tombait sombre, et ici, dans l'obscurité totale du cimetière, nous avons vu les flammes pascales victorieuses sur la tombe du martyr, dont la vie entière était devenue témoin de la fidélité, de l'amour et de la force de l'Esprit. Dans l'obscurité, il était difficile de déterminer ce qui précisément brûlait. Il sembla d'abord que la terre humide elle-même était en feu, ou bien que le feu émanait de la cire fondue maintenant mélangée avec elle. De douces langues bleues de flammes flottaient au-dessus du sol.

 Mère Elisabeth et notre compagnon ont filmé ce spectacle. Nous restâmes longtemps debout devant la tombe. Les grands cierges avaient disparu depuis longtemps, mais il y en avait, à des endroits des poches dans le sol, qui n'avaient pas conservé une trace de cierges, mais qui étaient entourées de couronnes plates de cire. Notre compagnon ajouta son commentaire au film: "Il a plu toute la journée, et malgré cela, le terrain est encore en feu. On dirait que le feu monte directement du sol... »Et il se tut, n'osant parler à haute voix de l'idée que la flamme s'élevait de la tombe elle-même, témoignant de la foi de frère José. Vraiment, bien que les souches des cierges s'étaient éteintes, les îlots de cire de la largeur d'une main brillaient comme des torches.



 Tout autour était l'obscurité et la pluie froide, même nos âmes ne trouveraient pas de chaleur et ici - le feu pascal émanant de la tombe, nous appelait à l'éveil spirituel. Nous étions là, trempés, et pourtant ressentant quelque chose d'absolument irréel, comme venant d'un autre monde.

Quand nous avons plus tard chanté l'acathiste au couvent, l'enveloppe en bois était si saturée de myrrhon qu'il a laissé une empreinte sur la couverture du lutrin. L'église était remplie de parfum. C'était l'une des impressions les plus puissantes que j'aie jamais reçues lors de mes nombreuses années en visite à Jordanville.

Ainsi, ce pèlerinage s'acheva la veille du 19ème anniversaire du meurtre du frère José Muñoz-Cortés à l'endroit de son enterrement, dans son bien-aimé Jordanville, sous la protection de l'icône sacrée qui a pris sa place - peut-être, pour un temps - de l'icône de la Très Sainte Génitrice de Dieu qu'il aimait si profondément.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [89]


Seigneur aide-moi
A n'être qu'une prière
Face au monde vain.

Haïjin Pravoslave

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


31 octobre / 13 novembre
21ème dimanche après la Pentecôte

Saints Stachys, Amplias, Urbain, Narcisse, Apelle et Aristobule, apôtres des 70 ; saint Épimaque, martyr en Égypte (vers 250) ; saint Quentin, apôtre d'Amiens, martyr (303) ; sainte Maure (Vème s.) ; saint Feuillan, moine, apôtre de la Belgique (655) ; saints Spyridon et Nicodème des Grottes de Kiev (XIIème s.) ; les 1000 martyrs de Tbilissi (1227) ; saint Nicolas de Chios, néo-martyr grec (1754) ; saint néo-martyrs de Russie :  Jean Kotchourov, prêtre, missionnaire en Amérique (1917) ; Léonide (Moltchanov), moine (1918) ; Vsevolod (Smirnov), Alexandre (Vozdvijensky), Serge (Rozanov), Alexis (Sibirsky), Basile (Arkhanguelsky), Pierre (Voïskoboïnikov), Basile (Kolokolov), prêtres, Anatole (Botvinnikov), Euphrosynius (Antonov), moines, et Jacques (Blatov) (1937), Innocent (Mazourine), moine (1938).
Lectures : Gal. II, 16–20. Lc. VIII, 26–39.

Saints Stachys, Amplias, Urbain, Narcisse, Apelle et Aristobule

C
es cinq apôtres faisaient partie des Soixante-Dix Disciples du Seigneur. Stachys, appelé par saint Paul : mon bien-aimé (Rm XVI, 9), devint, dit-on, évêque de Byzance à la suite de l’Apôtre André, son fondateur. Il fit construire une église à Argyropolis, située à peu de distance de Byzance, où il réunissait plus de deux mille chrétiens pour les enseigner et célébrer les saints Mystères. Il fit paître le troupeau spirituel du Christ pendant seize ans (38-54), à l’issue desquels il s’endormit dans la paix.

Apelle, que saint Paul nomme le chrétien éprouvé (Rm XVI, 10), devint évêque d’Héraclée du Pont. Il gagna le séjour des bienheureux après avoir attiré des foules nombreuses à la foi.

Amplias et Urbain (cf. Rm XVI, 8-9) furent également consacrés évêques par saint André. Amplias d’Odyssopolis (en Macédoine) et Urbain de Macédoine. Comme ils prêchaient avec zèle la foi au Dieu unique en trois Personnes, révélé par Jésus-Christ, ils furent mis à mort après avoir supporté d’innombrables souffrances : Amplias par les païens et Urbain par les païens et les Juifs associés.

Narcisse (Rm XVI, 10) fut consacré évêque d’Athènes. La prédication de la Vérité lui valut, à lui aussi, les tortures et la glorieuse mort des martyrs.

Aristobule, devenu évêque d’Angleterre, lutta sans relâche pour enseigner la parole vivifiante du salut parmi les barbares. Il s’endormit dans la paix.

Tropaire du dimanche, ton 4
Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Aпо́столомъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »
Tropaire des saints Apôtres, ton 3
Апо́столи святíи, моли́те ми́лостиваго Бо́га, да прегрѣше́ній оставле́ніе пода́стъ душа́мъ на́шимъ.
Saints Apôtres du Seigneur, intercédez auprès du Dieu de miséricorde, pour qu'à nos âmes Il accorde le pardon de nos péchés.

Tropaire du saint martyr, ton 4
Му́ченикъ Тво́й, Го́споди, Епима́хъ во страда́ніи свое́мъ вѣне́цъ прія́тъ нетлѣ́нный отъ Тебе́, Бо́га на́шего: имѣ́яй бо крѣ́пость Твою́, мучи́телей низложи́, сокруши́ и де́моновъ немощны́я де́рзости. Того́ моли́твами спаси́ ду́ши на́ша.
Ton Martyr Épimaque, Seigneur, pour le combat qu'il a mené a reçu de toi, notre Dieu, la couronne d'immortalité; animé de Ta force, il a terrassé les tyrans et réduit à l'impuissance l'audace des démons; par ses prières sauve nos âmes, ô Christ notre Dieu.


Kondakion des saints Apôtres, ton 8
Яко свяще́нная сокро́вища Всесвята́го Ду́ха и Со́лнца Сла́вы сія́нія, по до́лгу воспои́мъ му́дрыя апо́столы, Апе́ллія, Урва́на же и Аристову́ла, Амплíя, Нарки́сса и Стахíя, я́же благода́ть собра́ Бо́га на́шего.
Courant aux quatre coins du monde habité, vous avez semé la parole, la connaissance de Dieu; et, moissonnant l'épi qui donne cent fois plus, vous l'avez porté au Roi de l'univers, bienheureux Apôtres du Christ.

Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.
Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.

HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR
« Et je vis, ou plutôt ce n'est plus moi qui vis, mais c'est Jésus-Christ qui vit en moi ». Par ces mots: « J'ai été crucifié avec le Christ », l’apôtre fait allusion au baptême, et par ceux-ci : « Ce n'est plus moi qui vis », il fait allusion à cette nouvelle doctrine, dont la conséquence est la mortification de la chair. Et ces mots : « Mais c'est Jésus-Christ qui vit en moi », que signifient-ils? — Je ne fais rien, dit-il, qui soit contraire à la volonté du Christ. De même qu'en parlant de la mort, il ne pense pas à la mort ordinaire, mais à la mort qui résulte du péché, de même quand il parle de la vie, il pense à la vie de l'âme délivrée du péché. Vivre pour Dieu, ce n'est pas autre chose que d'être mort pour le péché. A l'exemple du Christ qui s'est soumis à la mort physique, je suis mort pour le péché : « Faites donc mourir les membres de l'homme terrestre qui est en vous, la fornication, l'impureté, l'adultère » (Col. III, 5) ; et ailleurs : « Notre vieil homme a été crucifié » (Rom. VI, 6), ce qui a lieu au moment du baptême. Après cela, si tu restes mort pour le péché, tu vis pour Dieu, mais si tu retournes au péché, tu corromps cette vie dont tu jouissais. Paul se gardait bien d'agir ainsi, et il ne cessait de rester mort pour la loi. Si donc je vis pour Dieu, dit-il, et que cette vie soit autre que celle de la loi, je suis mort pour la loi, et ne puis plus rester fidèle à la loi. Voyez quelle perfection de vie, et admirez par-dessus toute chose cette âme bienheureuse: il n'a pas dit : « Je vis », mais : « C'est Jésus-Christ qui vit en moi ». Qui peut être assez pour parler de la sorte? Car après s'être montré fidèle et docile au Christ, après s'être débarrassé de toutes les attaches du monde, et avoir toujours agi conformément à Ses divines volontés, il ne dit pas : « Je vis pour le Christ », mais ce qui est bien plus fort : « C'est Jésus-Christ qui vit en moi». De même que le péché, quand il est le maître, vit seul en nous, et fait de notre âme ce qu'il veut, de même s'il vient à mourir en nous et que nous fassions la volonté du Christ, c'est Celui-ci qui vit en nous, c'est-à-dire qui agit, qui domine en nous. Comme après avoir dit : « J'ai été crucifié », et : « Je ne vis plus, mais je suis mort », il semblait à beaucoup dire des choses incroyables, il ajouta: « Et si je vis maintenant dans ce corps mortel, j'y vis en la foi du Fils de Dieu ». Mes paroles, dit-il, ont trait à la vie de l'intelligence, mais si on examinait aussi cette vie des sens, on verrait qu'elle aussi je la dois à ma foi en Jésus-Christ. Car, autant que cela dépendait de l'ancienne doctrine et de la loi, j'étais digne du dernier supplice, et depuis longtemps tout à fait perdu : « Parce que tous ont péché, et ont besoin de la gloire de Dieu ». (Rom. III, 23.) Nous étions donc tous sous le coup d'une condamnation, quand Jésus est venu nous mettre en liberté : nous étions tous morts, sinon en fait, du moins, suivant l'arrêt porté par la loi, et c'est au moment où nous nous attendions à être frappés qu'Il nous a délivrés. La loi nous accusait, Dieu prononçait la sentence fatale, quand Jésus vint, qui se livra à la mort et nous arracha tous à son empire. Aussi a-t-il raison de dire : « Si je vis maintenant dans ce corps mortel, je vis dans la foi ». Sans l'intervention de Jésus, rien ne pouvait prévenir la ruine universelle : on aurait vu se renouveler les scènes du déluge. Mais la présence du Christ retint la colère de Dieu, et Il nous a rendu la vie en nous faisant croire en Lui, Pour vous convaincre que tel était bien le sens de ses paroles, écoutez ce qu'il dit immédiatement après, car après ces mots : « Si je vis maintenant dans ce corps mortel, je vis dans la foi », il ajoute : « Dans la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé, et qui s'est livré Lui- même à la mort pour moi ». Que fais-tu, ô Paul, tu t'appropries ce qui est notre héritage commun, tu ramènes à toi seul ce qui a eu lieu en faveur de la terre. Car il n'a pas dit : « De Jésus qui nous aime», mais : « De Jésus qui m'a aimé ». L'évangéliste a dit : « Tellement Dieu a aimé le monde » (Jean, III, 16), et toi-même quand tu dis : « Lui qui a livré Son propre Fils, et ne L'a pas épargné » (Rom. VIII, 32), tu sais bien que ce n'est point pour toi seul, mais pour tous, puisque tu fais remarquer ailleurs : «Qu'Il agissait ainsi pour se faire un peuple particulièrement consacré à son service ». (Tit. II, 14) Pourquoi donc s'exprime-t-il ainsi dans ce passage? C'est qu'il s'était représenté la déplorable condition de la nature humaine, l'ineffable bienveillance du Christ, et de quel abîme de maux Il nous avait retirés, et de quels bienfaits Il nous avait comblés, et que la vivacité de son émotion avait dû se reproduire dans son langage. Les prophètes aussi se sont en quelque sorte approprié plusieurs fois ce Dieu qui se donne également à tous, eux qui ont dit : « O Dieu, mon Dieu, dès le matin je m'éveille en songeant à Toi ». (Ps. LXII, 1.) Sans parler de cela, il nous prouve que chacun de nous doit être aussi reconnaissant envers le Christ, que s'il était venu pour lui seul. Même s'il se fût agi d'un seul homme, il n'aurait pas fait difficulté de se montrer aussi généreux, car Il a pour chacun des hommes autant d'amour que pour la terre entière. Son sacrifice s'est accompli au profit de toute la nature, et Il était assez efficace pour nous sauver tous, mais ceux-là seuls en ont le bénéfice qui croient en Lui. Cependant, Il ne se laissa pas détourner de Sa résolution par l'idée que tous ne viendraient pas à Lui. De même que dans le festin de la parabole, qui avait été préparé pour tous, le Père de famille ne retira pas les mets qu'il avait fait servir parce que les invités n'avaient pas voulu venir, mais en invita d'autres, ainsi a fait Jésus-Christ. La brebis séparée des quatre-vingt-dix-neuf, était seule, et cependant Il ne négligea pas de se mettre à sa recherche. C'est précisément à cela que Paul, dissertant sur le judaïsme, fait allusion: « Car enfin, si quelques-uns d'entre eux n'ont pas cru, leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu? Non certes. Dieu est véritable, et tout homme est menteur ». (Rom. III, 3.) Ainsi Jésus t'a tellement aimé, ô homme, qu'Il s'est livré Lui-même, et qu'Il t'a conduit, quand tu n'avais aucun espoir de salut, au sein d'une vie si glorieuse et si belle, et toi, après de tels bienfaits, tu retournes à tes anciennes erreurs? Après avoir scrupuleusement employé tous les ressorts du raisonnement, il proclame désormais sa décision avec véhémence et dit « Je ne veux point rendre la grâce de Dieu inutile ». Qu'ils écoutent donc ceux qui maintenant judaïsent et restent attachés à la loi. C'est à eux que cela s'adresse : « Car si la justification s'acquiert par la loi, Jésus-Christ sera donc mort en vain ». Quel péché plus grave pouvons-nous commettre? Quoi de plus fort et de plus persuasif que ces paroles? Si Jésus-Christ est mort, évidemment c'est parce que la loi était impuissante à nous justifier, et si la loi justifie, la mort de Jésus a été inutile. Et comment serait-il permis de supposer et de dire, qu'un événement si grand et si terrible, si fort au-dessus de l'intelligence humaine, qu'un mystère aussi ineffable, que les patriarches ont désiré avec tant d'impatience, que les prophètes ont annoncé, dont la vue faisait trembler les anges, que ce sacrifice regardé par le inonde entier comme le comble de la miséricorde divine, se soit accompli inutilement et en pure