Le samedi 29 et le dimanche 30 octobre, plusieurs groupes de pèlerins et de fidèles de la diaspora russe se sont rassemblés au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville, dans l'État de New York, pour honorer la mémoire du gardien de l'Icône de la Mère de Dieu d'Iveron de Montréal - Frère José Muñoz-Cortés, assassiné il y a 19 ans.
Partant de Washington, DC, à deux autobus et plusieurs voitures, il y avait les paroissiens de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, dirigés par le recteur de la cathédrale Victor Potapov; Le pèlerinage comprenait également 30 paroissiens de la cathédrale diocésaine de Saint Alexandre Nevsky de Howell, New Jersey, et des fidèles de New York, de Long Island, de Boston et du Canada. Arrivé avec les pèlerins de Washington était l'hypodiacre Nectaire, qui était venu d'Honolulu avec l'icône de la Mère de Dieu d'Iviron myrrhoblyte de Hawaï.
Le samedi après-midi, le clergé en visite et les pèlerins se sont rassemblés au cimetière pour servir conjointement un pannikhide pour Frère José. En prévision des bus arrivant de Washington, l'archevêque Serge Loukianov (secrétaire du diocèse de l'Est américain) a servi un moleben dans l'église de la Sainte Dormition du cimetière devant une multitude de fidèles. Père Victor a dirigé l'acathiste, co-servi par Père Serge, les archevêques Rafael Melendez (Église orthodoxe albanaise) et Zoran Radovic (Église orthodoxe serbe) et les prêtres Damien Dantinne (clerc de la cathédrale Saint-Jean) et Stéphane Kaznica (recteur de l'église des Saints Pierre et Paul à Passaic, NJ). Pour les pannikhides étaient également présents l'higoumène du monastère, l'archimandrite Luc (Murianka), l'archimandrite Nectaire (Harding), les frères moines et les séminaristes.
On a aussi commémoré à la pannikhide les proches du frère José: l'archevêque Léonce (Filippovich; +1971), l'higoumène mégalochème athonite Clément et Emmanuel Argiris. L'archevêque Léonce du Chili reçut le jeune José dans la foi orthodoxe. L'higoumène mégaloschème Clément est l'higoumène de la skite de la Sainte Nativité sur le Mont Athos qui refusa à l'origine de vendre la copie de l'icône d'Iveron à Frère José, et plus tard, de façon inattendue, se précipite sur le chemin depuis sa cellule pour lui donner un paquet contenant l'icône désirée - une des toutes premières peintures faites à la skite. José se précipita alors au monastère d'Iveron, où il posa l'icône qu'il avait reçu de l'higoumène sur l'original.
Emmanuel (Manolis en grec) était le bijoutier qui créa la première riza d'argent pour l'icône. Et c'est son fils qui a fait la riza pour la nouvelle icône hawaïenne de la Mère de Dieu. Père Victor a fait remarquer qu'ils ont tous continué l'œuvre par la Providence de Dieu et il a appelé les fidèles à commémorer ceux qui ont joué un rôle clé dans la vie de Frère José.
Le samedi soir, le clergé servit l'agrypnie en présence de l'icône myrrhoblyte, et le dimanche matin il célébra la Divine Liturgie. Conformément à la tradition, ceux qui visitaient le monastère communièrent aux Saints Mystères du Christ. Une fois le service terminé, le Père Serge Loukianov s'adressa aux fidèles dans un sermon dans lequel il souligna l'importance de vénérer la Très Sainte Génitrice de Dieu - notre Mère Céleste. En terminant, il félicita le Père Luc pour sa prochaine fête onomastique.
Après le déjeuner, les moines ont montré aux pèlerins le musée, le jardin et la ferme, ainsi que la piscine très récemment construite, où la truite est élevée pour la table des frères. Père Nectaire visita tous les édifices et tous les lieux d'obédiences du monastère, bénissant les moines et les séminaristes qui y œuvraient.
La météo des deux jours, malgré les prévisions et à la surprise des voyageurs, était chaude et calme. Mais comme les pèlerins de Washington se rendaient de nouveau sur la tombe de Frère José pour une pannikhide le dimanche après-midi, il commença à pleuvoir et cela devint bientôt une averse. Les pèlerins commencèrent à partir. À ce moment-là, l'icône hawaïenne est finalement arrivée au couvent de Sainte Elizabeth [Proche du monastère de Holy Trinity], où les moniales chantèrent un acathiste devant elle. Personne ne prévoyait que, ce soir-là, dans le cimetière monastique, un miracle se produirait.
La moniale Théodora du couvent de Sainte-Elisabeth a expliqué:
"Il y a 19 ans, le 31 octobre 1997, José Muñoz-Cortes - frère José, comme nous l'appelions - a été torturé à mort dans un hôtel d'Athènes... Le dimanche, nous avons servi une pannihide, l'icône imbibée de myrrhon était sur un lutrin.
" Béni est notre Dieu, maintenant et toujours, et aux siècles des siècles." Et tout à coup - la pluie est tombée: obstinée et suffisante pour tremper nos vêtements Le peuple était debout sous les parapluies, mais les cierges sur la tombe de frère José ne furent pas éteints jusqu'à la fin de la pannikhide.
Et à cinq heures du soir, quand l'higoumène Elisabeth et moi nous revînmes à la tombe, les cierges brûlent encore. Nous avons décidé de revenir à 6 heures, presque certaines que les cierges seraient éteints sous la pluie encore plus forte. Avec nous était Igor, un pèlerin de Boston, qui a offert de marcher avec nous jusqu'au cimetière.
La nuit tombait sombre, et ici, dans l'obscurité totale du cimetière, nous avons vu les flammes pascales victorieuses sur la tombe du martyr, dont la vie entière était devenue témoin de la fidélité, de l'amour et de la force de l'Esprit. Dans l'obscurité, il était difficile de déterminer ce qui précisément brûlait. Il sembla d'abord que la terre humide elle-même était en feu, ou bien que le feu émanait de la cire fondue maintenant mélangée avec elle. De douces langues bleues de flammes flottaient au-dessus du sol.
Mère Elisabeth et notre compagnon ont filmé ce spectacle. Nous restâmes longtemps debout devant la tombe. Les grands cierges avaient disparu depuis longtemps, mais il y en avait, à des endroits des poches dans le sol, qui n'avaient pas conservé une trace de cierges, mais qui étaient entourées de couronnes plates de cire. Notre compagnon ajouta son commentaire au film: "Il a plu toute la journée, et malgré cela, le terrain est encore en feu. On dirait que le feu monte directement du sol... »Et il se tut, n'osant parler à haute voix de l'idée que la flamme s'élevait de la tombe elle-même, témoignant de la foi de frère José. Vraiment, bien que les souches des cierges s'étaient éteintes, les îlots de cire de la largeur d'une main brillaient comme des torches.
Tout autour était l'obscurité et la pluie froide, même nos âmes ne trouveraient pas de chaleur et ici - le feu pascal émanant de la tombe, nous appelait à l'éveil spirituel. Nous étions là, trempés, et pourtant ressentant quelque chose d'absolument irréel, comme venant d'un autre monde.
Quand nous avons plus tard chanté l'acathiste au couvent, l'enveloppe en bois était si saturée de myrrhon qu'il a laissé une empreinte sur la couverture du lutrin. L'église était remplie de parfum. C'était l'une des impressions les plus puissantes que j'aie jamais reçues lors de mes nombreuses années en visite à Jordanville.
Ainsi, ce pèlerinage s'acheva la veille du 19ème anniversaire du meurtre du frère José Muñoz-Cortés à l'endroit de son enterrement, dans son bien-aimé Jordanville, sous la protection de l'icône sacrée qui a pris sa place - peut-être, pour un temps - de l'icône de la Très Sainte Génitrice de Dieu qu'il aimait si profondément.
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Gloire à Dieu, par les prières de Sa très sainte Mère, et celles de José !
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