samedi 2 juillet 2016

Higoumène Tryphon: Les animaux et la vie dans l'au-delà


Il n'y a pas de doctrine officielle de l'Eglise orthodoxe concernant la vie après la mort pour les animaux, y compris pour nos animaux de compagnie. Les Pères de l'Eglise qui se sont exprimés à ce sujet, ont simplement exprimé des opinions théologiques qui ne sont pas devenues universellement acceptées, et restent connues sous le nom de "theologoumena" (opinions personnelles).

L'Église s’est sagement abstenue de se prononcer de façon concluante en ce qui concerne l'au-delà, car une grande partie reste inconnue. Nous ne comprendrons vraiment ce qui nous attend après cette vie, que lorsque nous seront entrés dans l'au-delà. En tant que chrétiens orthodoxes, nous acceptons simplement le Credo de Nicée Constantinople, en récitant les paroles: "J’attends ... et la vie du siècle à venir."

Par la Grâce de Dieu, et par notre coopération avec cette Grâce, nous nous attendons à hériter de la vie éternelle. Nous croyons que tous les êtres qui ont fait partie de nos vies seront également là. Certains d'entre nous, ont même l'espoir, avec C.S. Lewis, qu'il pourrait être possible que le Paradis comprenne également nos chers animaux de compagnie, et même les animaux qui ont contribué en une myriade de façons à notre propre bien-être. Serait-il possible que la vache qui a fourni du lait pour nos enfants, et le fromage pour notre table, pourrait un jour se joindre à nous dans un paradis, où il n'y a ni mort, ni douleur?

C.S. Lewis décrit quelque chose comme ceci dans son livre "The Great Divorce" dans lequel une dame sanctifiée au paradis, est accompagnée par une myriade d'animaux alors qu’elle marche dans la gloire à travers les champs du Paradis. Comme j'ai apprécié l'affection et la fidélité du merveilleux chat des forêts norvégiennes de notre monastère, Hammi, il me semble qu’un paradis sans cette petite créature aimante, serait incomplet. Même la perte éternelle de nos poules, qui nous ont fourni tant de merveilleux œufs frais, et m’ont donné tellement de plaisir, lorsque je les voyais, appréciant leur vie en liberté, me semblerait triste.

Cela est tout simplement mon avis, et je me réjouis de la possibilité de rencontrer les nombreux chiens et chats bien-aimés dont j’ai partagé la vie pendant soixante-huit ans. Les saints ont vu les animaux comme des créatures de Dieu, créées comme des dons de l'Amour de Dieu, et ont donc évité la négligence ou l'indifférence, lorsque ces animaux étaient à leur charge.

Saint Paul d'Obnora

Saint Seraphim

Saint Modeste de Jérusalem 

Saint Gérasime du Jourdain
Saint Paul d’Obnora était connu pour converser avec des oiseaux, et Saint Séraphim de Sarov était l’ami d’un ours. Saint [Gérasime] avait comme ami un lion. Saint Modeste [de Jérusalem] considérait les animaux comme des cadeaux sublimes et mystérieux de Dieu, et il bénissait souvent le bétail des fidèles - priant pour leur santé et leur survie et glorifiant l'immensité et la beauté de tout ce que Dieu avait fait. J’ai moi-même, depuis quelques treize ans,  béni notre chat Hammi, lorsque je le laissais sortir de la bibliothèque après sa nuit de sommeil.

Hammi
Les terres traditionnelles de Grande-Bretagne, d’Ecosse, du Pays de Galles et d'Irlande, toutes les terres des peuples celtiques, qui, jusqu'au 11ème siècle faisaient partie de l’Église catholique orthodoxe unifiée, et dont les saints et la vie spirituelle ont beaucoup à offrir au monde contemporain, ont toutes considéré la réalité comme une seule unité. Ces saints savaient, comme tous les saints sanctifiés de l'Église le savaient, que la plénitude de la création avait été déchirée par le péché d'Adam, et avait été restauré par l'acte salvateur du Christ. Dans leur vie, ils incarnent la restauration de l'intégrité dans la création, que ce soit par la communication avec les anges et les esprits, ou par la parenté avec tout le monde naturel.

Saint Athanase dit: "(Dieu) nous a donné l'œuvre de la Création aussi comme un moyen par lequel le Créateur pourrait être connu... Trois façons voies s’ouvrent donc à eux [les hommes], par lequel ils pourraient obtenir la connaissance de Dieu. (D'abord), ils pourraient contempler l'immensité du ciel, et en méditant sur l'harmonie de la création, apprendre à connaître son Maître, le Verbe du Père. "Ainsi, le monde naturel, vu à la lumière du Christ, reste un moyen de connaître Dieu, c’est-à-dire, une voie de salut.

Saint Kevin
L'unité de notre relation avec la Création est rendue vivante avec l'histoire de Saint Kevin de Glendalough. Alors qu’il se tenait en prière dans une position monastique celtique traditionnelle avec ses bras tendus en forme de croix, un merle construisit un nid sur son bras et y déposa ses œufs. Saint Kevin, ne voulant pas troubler son nid, resta dans cette position jusqu'à ce que les œufs éclosent. On dit que le saint déclara: " Ce n’était pas grand chose pour moi que de supporter cette douleur de tenir ma main sous le merle, pour le bien du Roi du Ciel."

Au début de la restauration de l'unité dans le cosmos tout entier déchu, le Christ alla dans le désert et "Il était avec les bêtes sauvages, et les anges Le servaient" (Marc 1:13). Ces créatures célestes et terrestres qui étaient destinées à devenir la nouvelle création dans le Dieu-Homme Jésus-Christ furent assemblées autour de Lui. Il y a une référence marquée à cette restauration dans la vie de saint Isaac de Syrie, quand il a écrit:

"L'homme humble approche des animaux sauvages, et au moment où ils l'aperçoivent, leur férocité est apprivoisée. Ils viennent s’accrocher à lui comme à leur Maître, remuant la queue et léchant ses mains et ses pieds. Ils flairent comme venant de lui, le même parfum qui venait d'Adam avant la transgression, au moment où ils étaient rassemblés devant lui et qu’il leur donnait des noms au Paradis. Ce parfum nous fut enlevé, mais le Christ l’a renouvelé et nous l’a donné de nouveau, à Sa venue. C’est cela qui a adouci le parfum de l'humanité."

En d'autres termes, l'état de la ressemblance avec Dieu en Christ dans lequel il était, lui a permis d'être avec les bêtes sauvages tout comme Adam l'était lorsqu’il leur donnait leur nom. Et, je pense que la raison pour laquelle les animaux de compagnie sont si importants pour nous, les humains, c’est qu'ils aident notre cheminement vers la restauration de la parenté entre ces deux parties différentes de la Création. Nos animaux de compagnie deviennent comme tous les animaux étaient au début, quand Adam avait été chargé de les nommer.

Lorsque l'être humain peut être allongé avec le chat ou le chien, ou le poulet, (pour paraphraser Isaïe) nous aidons un peu à l'avancement du royaume un peu, nous œuvrons juste un petit peu à recréer le Paradis, et ainsi nous donnons un nouveau sens à des tâches serviles comme nettoyer le poulailler ou le bac à litière.

"Tout comme nos corps, bien qu’ils se dissolvent pendant un certain temps, ne disparaissent pas à jamais, mais seront renouvelés à la résurrection, de même  le ciel et la terre et tout ce qui est en leur sein – id est  toute la création – seront renouvelés et libérés de la servitude de la corruption. Les éléments eux-mêmes vont partager avec nous cette incandescence d'en Haut, et de la même manière que nous serons éprouvés par le feu, de même, selon l'Apôtre, toute la création sera renouvelée par le feu. " (Saint Syméon le Nouveau Théologien, Discours Ethique I.4)

Enfin, comme le dit l'un de mes évêques préférés: "Les animaux étaient avec Adam et Eve au Paradis, alors pourquoi au monde ne seraient-ils pas aussi dans le Ciel ? " (Métropolite Kallistos Ware)

Avec amour en Christ,
Higoumène Tryphon

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après

vendredi 1 juillet 2016

Saint Théophane le Reclus: Extrait de la Voie du Salut



Voici une règle pour la lecture:

Avant de lire, vous devez vider votre âme de tout.

Suscitez en vous le désir de connaître ce qui est lu.

Tournez-vous en prière vers Dieu.

Suivez ce qui vous lisez avec attention et placez tout dans votre cœur ouvert.
Si quelque chose n'a pas atteint le cœur, demeurez avec elle jusqu'à ce qu'elle l'atteigne.

Vous devez bien sûr lire très lentement.

Arrêtez de lire quand l'âme ne veut plus se nourrir de la lecture. Cela signifie qu'elle est rassasiée. Si l'âme trouve un passage tout à fait étonnant, arrêtez vous là et ne lisez plus.

Le meilleur moment pour la lecture de la Parole de Dieu est le matin. 

Les Vies des saints après le repas de midi, et les Saints Pères avant d'aller dormir. 

Ainsi, vous pouvez en prendre un peu chaque jour.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
St. Theophan The Recluse
The Path to Salvation
St. Herman of Alaska Publications
Platina, California
USA

jeudi 30 juin 2016

Prêtre John Garvey: Typologie des convertis: Méfiez-vous des gens qui fuient... (R)



Quand j'ai rejoint l'Église orthodoxe, il y a douze ans, j'ai pris une décision que j'avais mûrie pendant vingt-et-un ans. C’était devenu nécessaire parce que j'ai réalisé que ma seule raison de rester catholique était ce que les autres pourraient penser si je devenais orthodoxe, à cet stade, ce n'était plus vraiment un choix. Je croyais à l'Orthodoxie, « j’adorais » aussi souvent que je le pouvais dans les églises orthodoxes et rester catholique n'était pas moralement possible.

En même temps, je craignais de devenir un converti. Laissez-moi vous expliquer ce que je veux dire: j'avais connu des gens qui s’étaient convertis au catholicisme, dans une version du catholicisme qui faisait passer Torquemada pour quelqu’un de décontracté! Cela ne ressemblait pas du tout au catholicisme, sain et bon-vivant avec lequel j’avais grandi. Il y avait un enthousiasme chez beaucoup de convertis dont je me méfiais. J'éprouvais une certaine consolation dans le fait de penser qu'il avait fallu tant de temps pour aller vers l’Orthodoxie et que cela peut-être me protégerait. J'avais pris conscience de beaucoup de problèmes institutionnels de l’Orthodoxie, et, malgré mon désaccord avec l'ecclésiologie catholique, j'étais conscient des nombreux points forts du catholicisme. Mais il n'y avait pas d'ambivalence dans la mentalité de certains convertis, aucun sens du gris. Tout était ainsi « ou bien…ou bien ». Je n'étais pas comme ça.

Six ans après être devenu orthodoxe, je suis allé au séminaire, et je fus plus tard ordonné prêtre. Cela m'a donné beaucoup de temps pour connaître des convertis à l'Orthodoxie et une modeste capacité de généraliser à leur sujet, avec au moins un peu d'autorité. Mon intuition est que ce que j'ai vu s'applique aux nouveaux convertis de toute religions (ou, d'ailleurs, de tout système de croyances profondément ancrées, qu’elles soient politiques ou philosophiques).

La moitié des séminaristes orthodoxes que j'ai rencontrés provenaient de milieux non-orthodoxes, et l’éventail en était surprenant. Plusieurs étaient issus de milieux évangéliques ou fondamentalistes, quelques-uns venaient de foyers catholiques, il y avait deux Juifs, et un luthérien, il y avait quelques anciens anglicans, et un de mes camarades de classe passa la majeure partie de l'année dans un monastère bouddhiste avant de devenir orthodoxe. Plus tard, je devais rencontrer un certain nombre de convertis dans les paroisses, et je vis dans chacun d'eux, séminariste et paroissien deux types de modèles.

Le premier est que chez la plupart des convertis il y a un profond sentiment de gratitude: après des années de recherche, ils ont trouvé un lieu qui semble juste, ils ont connu une sorte de retour au bercail. Ce sens d ' «un lieu qui semble juste» peut être trouvé chez presque tous les convertis, mais pour un nombre significatif il ne s'agit pas tant de reconnaissance, mais d’une forme de fuite, d'un refuge, d'une nécessité pour ce sentiment de certitude qui est sans doute névrotique. Une chose est de chanter, comme l'Église à la fin de la liturgie: «Nous avons vu la vraie lumière! Nous avons reçu l'Esprit céleste! Nous avons trouvé la vraie foi, adorons la Trinité indivisible, car c’est Elle Qui nous a sauvés. " Autre chose est d’ajouter: «Et la vraie foi signifie ce que je dis que cela signifie, et toute question à ce sujet, ou tout désaccord avec moi, sont hérétiques."

Il y a certainement des enseignements chrétiens non négociables. Un orthodoxe qui propose une théologie unitaire, ou nie la présence eucharistique du Christ, n'est pas un orthodoxe. Mais personne ne semble se disputer au sujet de ces choses. J'ai, toutefois, vu une fureur presque hystérique visant des évêques qui osent dire que le fait que l'Orthodoxie n’ordonne que des hommes à la prêtrise ne devrait pas être considérée comme un sujet fermé à la discussion, ou à ces prêtres qui utilisent "vous (YOU)" plutôt que " tu (THOU) "quand ils s'adressent à Dieu dans la prière liturgique [en anglais].

Le problème ici c'est que certaines personnes ne se convertissent pas à une croyance autant qu'ils se convertissent pour s’éloigner d’une autre croyance. Il y a une certaine sorte de catholiques qui, en devenant orthodoxes, ont rejoint l'Église qui n’est pas passée pas par ce qu'on appelle souvent «le chaos» qui a suivi Vatican II. Ils sont parfois déçus quand ils rencontrent des évêques qui ne sont pas aussi autoritaires qu’ils pensent que les évêques devraient être, et ils sont particulièrement bouleversés à l'idée que la liturgie orthodoxe pourrait subir une modification de quelque sorte que ce soit. Il y a une certaine sorte d’épiscopaliens, qui en rejoignant l'Orthodoxie, rejoignent l'Eglise qui n'a pas ordonné de femmes, et l'idée que le sujet pourrait être discuté les rend furieux, comme si cette seule pensée signifiait une trahison de l'Orthodoxie.

Étant donné l'état de beaucoup d'églises de nos jours, je peux comprendre ce qui inquiète certains de ces gens. Se référer à Dieu comme "Père-Mère" semble et devrait sembler bizarre à toute personne possédant des oreilles pour entendre, et j'ai été dans certaines liturgies catholiques qui étaient carrément effrayantes. (Je suis aussi beaucoup allé dans certaines liturgies orthodoxes qui étaient, d'un point de vue esthétique, assez terribles.)

Un grand nombre de gens qui défendent l'ordination des femmes le font pour des raisons qui ont plus à voir avec la politique culturelle que les besoins les plus profonds de l'Église. Beaucoup de gens dans les églises majoritaires d'Amérique acceptent une approche essentiellement laïque pour toutes les questions morales et éthiques (et les orthodoxes ne sont pas à l'abri de cela).

Dans le même temps, si nous croyons que le Christ a vaincu la mort elle-même, qu'avons-nous à craindre? Presque toute question peut être abordée avec clarté, et tout peut être abordé avec la charité. Là où la tradition de l'Église est manifestement contre la dérive de la culture, elle doit être ferme, mais elle doit aussi donner une explication à la culture ambiante, et cela doit être fait avec compassion. Le besoin d'avoir raison, qui alimente tellement la question débattue n'a rien à voir avec un véritable amour pour la vérité, mais plutôt avec la protection de l'ego.

Mon approche dans ce contexte a été de dire à tout candidat à la conversion de prendre un certain temps, de fréquenter l'Église pendant une année ou deux, de voir ce que c'est que d'être orthodoxe, et enfin de s'assurer que c’est vers l’Orthodoxie qu'il va venir, et non pas qu'il va fuir quelque chose d'autre.

Le Baron von Hugel a déclaré à une nièce anglicane qui voulait devenir catholique qu'elle devait apprendre les forces de l'anglicanisme, et ne pas devenir catholique jusqu'à ce que cela soit à l'évidence un péché pour elle de rester dans sa propre tradition, jusqu'à ce qu'il soit complètement nécessaire pour elle de se convertir. Cela semble assez juste. Les gens qui passent d'une tradition à l'autre pour des raisons négatives apportent toutes ces raisons négatives avec eux.

Il y a quelques semaines, je parlais avec un ami prêtre des moments où il faut un peu plier les règles liturgiques pour accueillir les gens pastoralement. «Je pense que nous n’aurons pas de problème au jour du jugement», dit-il, «pour autant que Dieu ne soit pas un converti orthodoxe. »

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


(Le Père John Garvey est pasteur de l'Église Saint Nicolas, Jamaica Estates, NY, USA)

Conseils aux enfants... (et aux adultes!)

Le blog américain Orthodox Education donne des conseils pratiques et/ou spirituels aux enfants. Les adultes peuvent aussi en profiter !

Une chambre propre invite les anges
(Rangez vos icônes)

 Un corps propre peut être obtenu par un ventre propre
(Observez le jeûne)

 Un esprit propre est en mesure de penser à Dieu plutôt qu’à d'autres soucis
(Passez du temps au calme avec Dieu)

 Une bouche propre est remplie de mots doux
(Chantez ensemble)

 Une main propre est celle qui a aidé les autres
(Participez à un projet de groupe)

 Une conscience propre n’est obtenue que par des larmes de repentir et de pardon 
(apprenez à faire une prosternation jusques à terre)
et, finalement,
Seule une âme propre peut devenir un endroit approprié pour que notre Seigneur y demeure (lire les prières avant et après la Communion)…
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
http://orthodoxeducation.blogspot.ch/







mercredi 29 juin 2016

Saint Epiphane de Chypre: De la lecture des Pères



Que chacun choisisse personnellement pour lui-même la lecture des Pères qui correspond à son mode de vie. 

Que l'ermite lise les Pères qui ont écrit sur la vie solitaire; que le moine qui vit dans la vie cénobitique, lise les Pères qui ont écrit des instructions pour les moines cénobites; que le chrétien qui vit dans le monde, lise les Pères qui délivrent leurs enseignements pour tout le christianisme en général. 

Que chacun, quel que soit sa vocation, tire une  abondante instruction dans les écrits des Pères.

Il est absolument nécessaire que la lecture corresponde à notre mode de vie. Sinon, vous serez comblés de pensées qui, bien que saintes, seront irréalisables en acte et vous mèneront à une activité stérile seulement dans l'imagination et le désir; le travail de piété qui ne correspond pas à votre mode de vie va vous échapper. 

Non seulement vous deviendrez un  rêveur stérile, mais vos pensées, étant en opposition constante avec votre sphère d'activité, ne manqueront pas de donner naissance à des troubles dans votre cœur, et de l'incertitude dans votre conduite, choses qui sont lourdes et dangereuses pour vous et pour votre prochain. 

Par une lecture incorrecte de la Sainte Ecriture et des Pères de l'Église, on peut facilement dévier du chemin salvifique, pour aller dans des fourrés impraticables et de profonds abîmes, chose qui est arrivée à un grand nombre. Amen!
Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après
ORTHODOX LIFE
Volume XVII
1995

mardi 28 juin 2016

Père Stephen [Freeman]: Les saints cachés


Le premier dimanche après la Pentecôte est traditionnellement observé comme dimanche de Tous les Saints dans l'Église orthodoxe - à la fois ceux qui sont "cachés" et ceux qui ont été "révélés". Voici quelques réflexions sur les saints "cachés" - de loin les plus nombreux.

Il est certain que la plupart des saints sont cachés. Saint Paul dit que "notre vraie vie est cachée avec le Christ en Dieu" (Col. 3: 3). Je crois que c'est pour notre bien que ces choses sont cachées. On nous dit que la Génitrice de Dieu "méditait ces choses dans son cœur" (Luc 02:19), qui est très loin de l'attitude qui consiste à tourner et virer, et à demander tout le monde, "Que pensez-vous de cela?"

Il y a beaucoup de notre vie en Dieu qui reste cachée et doit rester cachée (sauf, peut-être dans la confession). Nous vivons dans une culture de voyeurisme qui révèle ce qui ne devrait jamais être révélé et se trouve morbide ment fascinée par les choses cachées. La vie cachée du cœur fait partie de la modestie et de l'humilité et c'est une caractéristique de l'authentique spiritualité orthodoxe.

Il y a beaucoup de choses dans la vie spirituelle américaine moderne qui va à l'encontre de cela. Certains segments du christianisme contemporain sont presque aussi voyeurismes que la culture populaire elle-même. La même chose peut être une tentation présente pour les orthodoxes au sein de notre culture. Une partie de ceci varie d'une culture orthodoxe à une autre culture orthodoxe - mais, en Russie, par exemple, la croix de baptême est communément portée "sur la peau," et elle n'est pas portée comme un badge.

En Amérique, il est facile pour une croix de devenir un peu plus qu'un bijou. A un tel point, qu'elle a probablement besoin d'être portée "sur la peau," à mon avis (prenez-le comme vous l'entendez).

De même un certain nombre de choses liées à la vie orthodoxe, même les icônes, peuvent être utilisées d'une manière qui a plus à voir avec le "show" de type américain que tout acte particulier de dévotion. Nous, Américains avons une sorte d'esprit de club, et nous avons tendance à vouloir pavoiser avec les couleurs de nos groupes (d'où tout l'attirail de sport vendu). Mais les saints et leurs icônes sont des personnes ou des représentations personnelles, qui nous sont données comme "fenêtres sur le ciel." Certaines restrictions doivent figurer dans la façon dont nous utilisons aussi leurs images. Il y a beaucoup de choses comme ça que nous devons considérer. Dois-je faire plus attention à moi-même vers l'extérieur et dans les signes de mon allégeance, ou dois-je me préoccuper des choses cachées du cœur? Pardonnez-moi si tout ce que j'ai dit vous offense. Si cela vous amène à penser à la vie cachée du cœur, alors mon but a été atteint. Je ne voulais rien de plus.

Quelques réflexions finales sur la vie cachée des saints. Ceci est tiré du livre de l'archimandrite Sophrony sur saint Silouane l'Athonite:

Pour l'observateur superficiel, le staretz  a continué jusqu'à la fin de ses jours à être un homme "ordinaire". Il a vécu comme tous les bons moines en général, dans l'accomplissement de ses tâches d'obédience, d'abstinence, en observant les règles et traditions monastiques, en recevant la communion deux fois par semaine - trois fois au cours du Grand Carême et d'autres temps de jeûne. Son travail dans l'entrepôt n'était pas difficile - pour un homme de sa force physique, il était même facile, nécessitant relativement peu de temps, même si cela requérait sa présence pendant les heures du jour. Jusques à la fin, il est resté calme et de bonne humeur. Il n'y eut jamais de débordements, ni de laideur, externes ou internes. Comme un ascète vraiment expérimenté, il n'a rien montré à  l'extérieur, debout devant le Père dans le secret, comme le Seigneur l'a commandé. A la fin, il est resté éloigné des intérêts mondains et indifférent aux choses de ce monde. Mais au fond de son cœur le feu de l'amour christique ardait sans cesse.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Librairie

Librairie du Monastère de la Transfiguration
Juin 2016


Le monastère de la Transfiguration a le plaisir de vous annoncer la mise en ligne d'un nouvel ouvrage.

L'Eglise au foyer

Archiprêtre Gleb Kaleda

lundi 27 juin 2016

Dans l’Église orthodoxe russe, on signale à Constantinople que la vie de l’Église est incompatible avec la démocratie (et avec l'autocratie papale!)



Le Chef (tête) de l'Eglise, c'est le Christ,
aucun Patriarche ne peut avoir l'outrecuidance 
de prétendre que lui-même, quand bien même 
il serait "primus inter pares",
peut s'attribuer abusivement ce rôle...
*

Moscou. 2 juin. INTERFAX – Dans l’Église orthodoxe russe on rappelle au Patriarcat de Constantinople les traditions démocratiques n’ont pas de place dans l’adoption de décisions conciliaires. 

Cette mise au point a été provoquée par l’archevêque de Constantinople qui a laissé entendre que les décisions prises par le forum inter-orthodoxe réuni en Crète seraient applicables à toutes les Églises orthodoxes, y compris celles qui ont refusé d’y assister. 

« Malheureusement, dans les pays démocratiques toute la population ne participe pas au vote. Cela signifie-t-il que le vote n’est pas légitime ? » a déclaré l’archevêque Job de Telmessos en réponse à une question d’une journaliste russe au cours du point de presse sur les résultats de la session de vendredi 


« Je comprends que la situation sur l’île de Crète est tendue et qu’il est épuisant de répondre aux journalistes. Mais enfin comparer les décisions d’un concile avec un processus démocratique électoral est plutôt maladroit dans la bouche du porte-parole du concile » a déclaré ce samedi p. Nicolas Balachov, vice-président du Département des relations ecclésiales extérieures du Patriarcat de Moscou. 

« Car dans la vie de l’Église, depuis le premier siècle, il n’y a pas de démocratie, et il n’y en aura pas » a-t-il ajouté, la démocratie est la puissance du peuple alors que dans l’Église « la puissance appartient à Dieu. » 

Comme l’a relevé le père Nicolas Balachov, « si l’on soumet les canons de l’Église à l’aune de la démocratie, on va provoquer une grande confusion. Tout démocrate qui se respecte pourrait demander à Monseigneur Job, quelle est la durée de son mandat et quand perdra-t-il sa légitimité. Car du point de vue d’un démocrate tout pouvoir irrévocable est un mal. Chez nous, on ne prend pas de femmes comme évêques, où y a-t-il là démocratie. » Il a aussi rappelé que dans des élections démocratiques un faible écart de voix permet de l’emporter, comme avec le Brexit, dont il a également été question au point de presse. 

« Dans l’Église, ce sont d’autres principes qui règlent la prise de décisions » a ajouté le père Nicolas Balachov qui a cité le début des canons du premier Concile apostolique « Il a plu à l’Esprit saint et à nous… » avant de conclure « Pour que les évêques puissent parler ainsi, il doit y avoir unanimité, volonté commune. » 

À ce Concile, qui devait être Concile panorthodoxe, qui a débuté le 20 juin et durera jusqu’au 25 juin, participent les primats de dix des quatorze Églises orthodoxes. 
Lien Interfax religion Traduction "PO" 

*

Mgr Job qui a été élu démocratiquement à la tête de "Daru", avant de recevoir une promotion selon le fameux principe de Peter qui a annulé cette élection sublime, a manqué une belle occasion de se taire, tout comme lorsqu'il a déclaré lors de Vêpres à Notre-Dame de Paris que l'Eglise Catholique (romaine) n'était pas hérétique (C.-L.-G.)

Sur orthodoxie.com/ L’archevêque d’Athènes Jérôme a demandé la condamnation de l’uniatisme par le Concile

L’archevêque d’Athènes a proposé que soit condamné l’uniatisme, comme une méthode étrangère à l’esprit orthodoxe. « Il doit être condamné par toutes les Églises orthodoxes » a souligné le primat de l’Église de Grèce. La proposition de l’archevêque Jérôme a été acceptée par les membres du saint et grand Concile et sera mentionnée dans les documents officiels.

L'europe actuelle... vient de loin

Les raisons du Brexit


Les nations de l'Europe devraient être guidées vers le super état sans que leur peuple ne comprenne ce qui se passe. 

Ceci peut être réalisé par étapes successives, chacune déguisée sous un but économique, mais qui conduira finalement et irréversiblement à la fédération.

Jean Monnet

dimanche 26 juin 2016

Saint Luc Chirurgien: sur l'eau bénite...


"Buvez de l'eau bénite, plus souvent vous le ferez, mieux cela sera. C'est le remède le meilleur et le plus efficace de la médecine. 

Je ne dis pas cela comme prêtre, je le dis en tant que médecin, de par mon expérience médicale."

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Saint Parthenios de Chios sur la lutte spirituelle


Voilà ce qu'il en est, frère du Christ par adoption: Nous foulons la terre et nous regardons vers le ciel. Ce sera répété jusqu'à ce que la grâce de Dieu te protège et te fasse sortir en vainqueur. Néanmoins, connais la voix de Dieu qui dit: "Es-tu tombé? Lève-toi." Car tomber est humain. Rester à terre est satanique.

Notre vie est un combat, une lutte, et ne désespère pas, personne ne sort vainqueur si la lutte ne se termine pas. Le désespoir du croyant est la joie du démon, et la repentance est la joie de l'ange. Lutte autant que tu le peux pour gagner la couronne de Vie. Ne rends pas les armes quand tu tombes; attaque à nouveau. Lutte pour rendre les anges joyeux.

Version française  Claude Lopez-Ginisty
d'après

Jean-François Mayer - Religioscope: Orthodoxie: parution d'un nouveau répertoire mondial des évêques orthodoxes


Sous la responsabilité d'un nouvel éditeur, l'édition mise à jour du répertoire Orthodoxia vient de sortir des presses, alors même que se déroule en Crète – bien que sans une participation unanime - le «Saint et Grand Concile» de l'Église orthodoxe. Une précieuse ressources pour journalistes, chercheurs et responsables religieux, doublée maintenant d'une présence en ligne.


La première édition d'Orthodoxia était parue en 1982, à l'initiative de l'Ostkirchliches Institut (Regensburg),
avec le P. Nikolaus Wyrwoll (un prêtre catholique romain allemand, aujourd'hui installé à Istanbul) comme cheville ouvrière. La nouvelle édition, Orthodoxia 2016-2017, est publiée par l'Institut d'Études Œcuméniques de la Faculté de théologie (catholique romaine) de l'Université de Fribourg: notamment à l'initiative de la Prof. Barbara Hallensleben, membre (entre autres) de la Commission internationale de dialogue orthodoxe-catholique, un fort accent a été placé depuis des années par l'Institut sur les questions relatives à l'Église orthodoxe.

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


13 / 26 juin
1er dimanche après la Pentecôte
Fête de tous les Saints

Sainte martyre Aquiline (293) ; saint hiérarque Triphylle, évêque Nicosie en Chypre (vers 370) ; sainte martyre Antonine (284-305) ; sainte Anne (826) et son fils Jean (IXème s.) ; saints Andronique (1395) et Sabbas (XVème s.) de Moscou ; sainte Alexandra de Diveevo (1789) ; saint hiéromartyr Alexis, prêtre (1918) ; sainte martyre Pélagie (1944).
Lectures : Hébr. XI, 33 – XII, 2 /Matth. X, 32–33, 37-38 ; XIX, 27-30

LOUEZ DIEU DANS SES SAINTS ![1]
L
es Saints vivent dans le Christ Jésus et le Christ vit en eux. Dans les Saints, Il répète inlassablement, jusqu’à la fin du monde, le mystère unique de Sa mort et de Sa Résurrection, de l’incarnation de Dieu et de la déification de l’homme. Sur les fresques représentant les Martyrs et les Saints militaires – celles de certains réfectoires du Mont Athos notamment – on constate que si les Saints ont des postures, des vêtements et des attributs différents, ils ont à peu près tous le même visage, et ce visage est celui du Christ. Tels sont en effet les Saints: identiques en Christ, mais infiniment divers dans leurs caractères personnels et les conditions dans lesquelles ils ont reproduit l’œuvre du Sauveur, dans un lieu et à un moment donnés. Chez les Saints toutefois cette reproduction de la Passion du Seigneur n’est pas morne répétition. Elle est toujours nouvelle, toujours originale, toujours unique et contribue de manière irremplaçable à l’édification de l’Église des premiers-nés. Le Seigneur Jésus a ouvert la voie, Il a sauvé la nature humaine en mettant à mort dans Son propre corps la mort, mais il faut maintenant que chaque personne participe librement à cette œuvre de salut. Ce qui manque aux tribulations du Christ, écrit Saint Paul, je le complète dans ma chair au profit de Son corps qui est l’Église (Col I, 24). Ces paroles de l’Apôtre ne signifient pas qu’il manque quoi que ce soit à l’œuvre du Christ et à notre Rédemption, mais seulement que chacun d’entre nous doit communier volontairement et de manière personnelle à Sa Passion, pour avoir part à l’héritage des Saints dans la lumière de Dieu (ibid.).
Unis au Christ par la foi et la grâce, les Saints accomplissent les œuvres du Christ (Jn XIV, 12). Habitant en eux par le Saint-Esprit, c’est le Christ Lui-même qui accomplit par eux des miracles, convertit les païens, enseigne les secrets de la science spirituelle, réconcilie les ennemis et donne à leur corps la force d’affronter avec joie les plus horribles tortures ; de sorte que l’Évangile ne cesse d’être écrit jusqu’aujourd’hui par les œuvres évangéliques des Saints. Voilà pourquoi les Saints, proches et lointains, anciens et nouveaux, sont pour nous des guides sûrs nous conduisant au Christ qui habite en eux. Devenez mes imitateurs, tout comme je le suis moi-même du Christ (I Cor XI, 1), nous disent-ils avec saint Paul. Si nous voulons faire resplendir en nous l’image du Christ, nous devons donc souvent tourner nos regards vers les Saints pour avoir des exemples vécus et pratiques de la marche à suivre. Le peintre qui désire faire le portrait d’une personne qu’il ne voit pas devant lui, se sert de reproductions, les regarde attentivement, les compare pour s’en inspirer, de même nous faut-il regarder vers les Saints, lire leurs Vies, les comparer, pour savoir comment progresser dans la vie en Christ.
En lisant assidûment les Vies des Saints, en vivant avec tous les Saints (Eph III, 18), en nous promenant chaque jour dans ce jardin spirituel qu’est le Synaxaire, nous trouverons peu à peu certains Saints qui attirent davantage notre sympathie, notre émotion, notre affection. Ils deviendront pour nous comme des amis intimes à qui nous aimerions confier nos joies et nos peines, à qui nous demanderions plus spécialement le secours de leurs prières, dont nous aimerions souvent relire la Vie, chanter les tropaires et vénérer l’icône. Ces amis intimes seront pour nous une puissante consolation et des guides privilégiés sur la route étroite qui nous mène au Christ (Mt VII, 14). Nous ne sommes pas seuls sur ce chemin et dans ce combat, nous avons avec nous notre Mère, la Toute-Sainte Mère de Dieu, notre Ange Gardien, le Saint dont nous portons le nom et ces quelques amis que nous aurons choisis parmi la grande Assemblée des témoins de l’Agneau. Et si nous trébuchons sous l’effet du péché, ils nous relèveront ; lorsque nous serons tentés par le désespoir, ils nous rappelleront qu’avant nous, et plus que nous, ils ont souffert pour le Christ et goûtent désormais à la joie éternelle. Ainsi, sur le chemin rocailleux de cette vie, ces saints amis nous feront voir un peu de la lumière de la Résurrection. Cherchons donc dans les Vies des Saints ces quelques amis intimes et, avec tous les Saints, marchons vers le Christ.
Dans notre vie spirituelle, nous pouvons communiquer quotidiennement avec les saints de trois façons : en chantant leurs hymnes et leur office liturgique, en vénérant leur icône et en lisant leur Vie dans le Synaxaire. S’il est difficile à ceux qui vivent dans le monde de se rendre chaque jour à l’église pour chanter les louanges des saints, tous les chrétiens peuvent cependant chez eux, seuls ou en famille, chanter le tropaire des Saints du jour, tous peuvent vénérer leur icône, tous peuvent consacrer quelques instants à lire ou à relire leur Vie dans le Synaxaire. Toutefois, la lecture quotidienne de ces résumés des Vies des Saints ne nous sera vraiment profitable que si nous nous approchons d’eux avec les mêmes dispositions que lorsque nous vénérons une icône. Si imparfaites soient-elles, les notices du Synaxaire sont, en effet, dans le domaine du récit ce que sont les icônes dans le domaine de l’image : elles nous rendent le saint présent et peuvent nous apporter autant de grâce que les saintes icônes. Tout dépend de la simplicité de notre cœur. Ainsi, où que nous nous trouvions, quel que soit l’état de notre avancement spirituel, quel que soit notre désir de consacrer notre vie à Dieu, nous trouverons dans le Synaxaire un renouvellement de nos forces et comme un avant-goût de la vie éternelle, où tous les saints danseront avec les anges autour du trône de Dieu en disant : Saint, Saint, Saint est le Seigneur le Dieu Tout-Puissant, Celui qui était, qui est et qui vient ! (Ap IV, 8).
Tropaire du dimanche du 8ème ton
Съ высоты́ снизше́лъ еси́, Благоyтpóбне, погребе́нiе прiя́лъ ecи́ тридне́вное, да на́съ свободи́ши страсте́й, животе́ и воскресе́нiе на́ше, Го́споди, сла́ва Teбѣ́ !
Du haut des cieux, Tu es descendu, ô Miséricordieux ! Tu as accepté les trois jours au Tombeau afin de nous libérer des passions : ô notre Vie et notre Résurrection, Seigneur, gloire à Toi !


Tropaire de tous les saints, ton 4

И́же во все́мъ мípѣ му́ченикъ Твои́хъ, я́ко багряни́цею и ви́ссомъ, кровьми́ Це́рковь Твоя́ украси́вшися, тѣ́ми вопіе́тъ Ти́́ Xpисте́ Бо́же : лю́демъ Твои́мъ щедро́ты Твоя́ низпосли́, ми́ръ жи́тельству Твоeму́ да́руй, и душа́мъ на́шимъ ве́лію ми́лость.
Ornée du sang de Tes martyrs du monde entier comme de pourpre et de lin, Ton Église Te clame par leur intercession, ô Christ Dieu : étends Ta compassion sur Tes fidèles ; accorde la paix à Ton peuple et à nos âmes la grande miséricorde.

Kondakion de tous les Saints, ton 8
Я́ко нача́тки естества́, Насади́телю тва́ри, вселе́нная прино́ситъ Ти́ Го́споди богоно́сныя му́ченики. Тѣ́хъ моли́твами въ ми́рѣ глубо́цѣ Це́рковь Твою́, жи́тельствo Твое́, Богоро́дицею соблюди́ Много-ми́лостиве.
Comme prémices de la nature, le monde entier T’offre, Seigneur, les martyrs théophores, à Toi l’Auteur de la création ; par leurs supplications et les prières de la Mère de Dieu, garde Ton Église dans une paix profonde, ô Très-miséricordieux.

HOMÉLIE DE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA LECTURE DES ACTES DES APÔTRES DE CE JOUR
« Cependant toutes ces personnes à qui l'Écriture rend un témoignage si avantageux à cause de leur foi, n'ont point reçu la récompense promise, Dieu ayant voulu, par une faveur particulière, qu'ils ne reçussent qu'avec nous l'accomplissement de leur bonheur ». Quelle est donc la récompense d'une foi si grande? Quel en sera le prix? Il sera tel qu'aucun discours ne saurait l'exprimer. Car Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment une félicité que l'œil n'a point vue, que l'oreille n'a point entendue, que le cœur de l'homme ne pourrait comprendre. « Mais ils ne l'ont pas encore reçue » ; ainsi ils l'attendent encore, après être morts dans des tribulations si douloureuses. Depuis tant d'années qu'ils ont cessé de vivre, ils n'ont pas encore reçu; et vous seriez affligés de ne pas recevoir déjà, vous qui combattez encore ? Représentez-vous cette position étonnante d'Abraham et de Paul, attendant la consommation de votre bonheur pour recevoir alors leur pleine récompense. Car le Sauveur leur a dit qu'ils ne l'auraient pas, sans que nous soyons là pour la recevoir avec eux, comme un père dit à ses enfants qui ont fini leur travail, qu'ils ne se mettront pas à table avant que leurs frères soient venus. Et toi, tu t'affliges de n'avoir pas encore touché ton salaire? Que fera donc Abel qui a vaincu avant nous et n'a pas reçu la couronne? Que fera Noé, qui a vécu dans ces temps lointains, et qui t'attend, toi et ceux qui viendront après toi ? Vois-tu bien que nous leur sommes préférés et que notre condition est plus heureuse que la leur? Dieu, dit saint Paul, a prévu et préparé pour nous un sort meilleur. Pour qu'ils ne parussent pas, en effet, de meilleure condition que nous-mêmes, s'ils avaient été couronnés les premiers, Dieu a déterminé une époque où nous serons couronnés tous ensemble. Le héros vainqueur tant d'années avant toi, reçoit avec toi la couronne. Admire sa sollicitude et sa bonté. L'apôtre ne dit pas : Afin qu'ils ne fussent pas couronnés sans nous; mais : « Afin qu'ils ne reçussent pas sans nous la consommation de leur bonheur ». Ils ne la recevront qu'alors. Ils nous ont précédés au combat, ils ne nous ont pas devancés pour les couronnes. Dieu ne leur a fait aucun tort, et il nous fait un grand honneur. Pour eux, ils nous attendent comme des frères. Si nous ne sommes tous qu'un seul corps, il y a pour ce corps plus de plaisir à être couronné ensemble que par parties. En ce point même les justes sont admirables de se réjouir du bonheur de leurs frères comme s'il leur était propre. C'est donc encore un désir de leur âme qui se réalise, que d'être ainsi couronnés avec leurs membres. Être ainsi tous ensemble glorifiés, c'est un plaisir ineffable.
AU SUJET DU CARÊME DES SAINTS APÔTRES
Le lundi 27 juin commence le carême des saints Apôtres, qui se termine le 12 juillet, jour où l’on célèbre la mémoire de St Pierre et St Paul. Ce carême n’est pas un geste arbitraire de l’Église. Il nous fait imiter les saints Apôtres qui, après avoir reçu l’Esprit Saint et Vivificateur, se sont dispersés depuis Jérusalem, dans le jeûne et la prière, pour prêcher l’Evangile (cf. Actes XIII, 2). Ce carême est ancien, son existence étant témoignée dans de nombreux documents des  IVème et Vème siècles, notamment dans les écrits de St Athanase le Grand, St Ambroise de Milan et St Léon le Grand, pape de Rome. Durant ce carême, le typicon concède l’usage de poisson le samedi et le dimanche, ainsi que le mardi et le jeudi si l’on fête un Saint en l’honneur duquel on chante la grande doxologie à matines. S’il n’y a aucune fête, le lundi, le mercredi et le vendredi, il y a jeûne strict, tandis qu’il y a dispense d’huile et de vin le mardi et le jeudi. En tout état de cause, chacun doit jeûner avec discernement, en se souvenant que, selon les Pères de l’Église, le jeûne a pour but de tuer les passions et non point le corps.


[1] Introduction au Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras (version abrégée)