jeudi 1 septembre 2016

Saint Barsanuphe d'Optino/Enseignements choisis. (3/ et fin)


Joies spirituelles

Quand une valve du cœur se ferme à la réceptivité des jouissances mondaines, une autre vanne s'ouvre pour la réception des joies spirituelles.


Mais comment peut-on acquérir cela? Tout d'abord, par la paix et l'amour envers son prochain: L'amour est patient, il est plein de bonté; l'amour n'est point envieux; l'amour ne se vante point, il ne s'enfle point d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête,il ne cherche point son intérêt, il ne s'irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l'injustice, mais il se réjouit de la vérité; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L'amour ne périt jamais. (1 Cor. 13: 4-8). Puis, par la patience. Qui sera sauvé? Celui qui persévérera jusques à la fin sera sauvé (Mt 10:22). En outre, en se retirant de ces plaisirs coupables comme, par exemple, les jeux de cartes, la danse, et ainsi de suite...


La joie complète ne se produit pas dans cette vie, où nous ne voyons Dieu que par un verre, obscurément. Cette joie va commencer là-bas, au-delà de la tombe, quand nous verrons le Seigneur face à face. Tout le monde ne verra pas Dieu de la même façon, mais chacun Le verra, selon la mesure de sa propre réceptivité. En fait, même la vision des Séraphins se distingue de la vision des simples anges. On peut seulement dire que celui qui n'a pas vu le Christ dans cette vie, ne Le verra pas dans la prochaine. La capacité de voir Dieu est atteinte par le travail sur soi-même dans cette vie.


La vie de toute personne chrétienne peut être représentée graphiquement sous la forme d'une ligne ascendante ininterrompue. Mais le Seigneur ne permet pas à un homme de voir cette ascension; Il la dissimule, sachant la faiblesse humaine, sachant que par l'observation de sa propre amélioration, il ne faudrait pas longtemps à un homme pour devenir orgueilleux, et où il y a de l'orgueil, il y a aussi une chute dans l'abîme. [Benjamin] Franklin a imaginé une chose horrible, proposant que les gens, sur de petits panneaux spéciaux, fassent mention de leurs succès de la journée, de la semaine, et ainsi de suite. De cette façon, on peut atteindre un état terrible de prelest (illusion spirituelle), et tomber dans l'abîme de la destruction.


Non, nôtre chemin est différent. Nous devons tous tendre vers Dieu, vers le ciel, vers l'Est; mais nous devons voir nos péchés et nos faiblesses, confessant être le premier parmi les pécheurs, nous voir comme inférieur à tous, et tous les autres comme au-dessus de nous. 

Cependant, c'est là une chose difficile; nous essayons tous de noter les défauts  des autres -il est faible dans ce domaine, mais je ne le suis pas; Je suis un bon garçon, meilleur que lui. Il faut lutter contre ce trait de caractère. C'est une lutte difficile, mais sans elle il est impossible de voir Dieu. Certes, seules quelques personnes ont vu Dieu face à face, comme saint Séraphim de Sarov, mais nous devons tous, sans exception, nous faire des efforts, ne serait-ce que seulement pour voir son reflet. 

Si nous croyons en Christ et essayons, selon nos forces, d'accomplir Ses commandements, alors même seulement à travers une fissure, nous Le verrons encore. Notre vision du Christ et la vision des saints peut être comparée à la capacité d'un homme et d'un aigle de regarder le soleil. L'aigle monte au-dessus de la terre, monte dans le ciel, et sans ciller des yeux regarde le soleil. Mais la capacité de l'homme n'est pas adaptée à cela; l'homme ne peut pas supporter la plénitude de la lumière. Il en va de même avec la Lumière Divine ceux qui sont adaptés à cette vision spirituelle la verront, et les autres ne la verront pas.

Absence de passion

Un homme qui a atteint l'absence de passion reçoit, pour ainsi dire, un diplôme avec le droit d'entrer dans le Royaume des Cieux et converse avec les anges et les saints. 


Un homme qui n'a pas conquis les passions ne peut pas être en Paradis -il est détenu aux péages aériens. Mais supposons qu'il soit entré dans le Paradis; il sera pas en état de rester là, cependant, et qui plus est, il ne le voudrait pas. 

Aussi difficile que cela soit pour un homme mal élevé d'être dans la société de ceux qui sont bien élevés, ainsi serait-il impossible pour un homme passionné d'être dans la société de ceux qui sont sans passion. 

Les envieux resteraient envieux, même au Paradis, et les orgueilleux, même au Ciel, ne deviendraient pas humbles. Les gens qui ont des tendances opposées ne se comprennent pas les uns les autres, et se font souvent du mal.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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