dimanche 18 septembre 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

5/18 septembre
13ème dimanche après la Pentecôte
Fête de tous les saints de la Terre d’Helvétie

Icône de Dominique Aymonier-Lopez

***
Saint prophète Zacharie et juste Elisabeth, parents de saint Jean-Baptiste ; saints martyrs Thathuil et sa sœur Bebaia d’Edesse (98-138) ; sainte vierge-martyre Rhaïs d’Alexandrie (308) ; saints martyrs Urbain, Théodore, Medimnus et leur 77 compagnons à Nicomédie (370) ; saints martyrs Juventin et Maxime d’Antioche (361-363) ; saints martyrs Abdas, Hormiade et Sunin de Perse (environ 424) ; saint Guénébaud, évêque de Laon (555) ; martyre de saint Gleb de Russie, David au saint baptême (1015) ; saint Athanase de Brest-Litovsk, martyrisé par les Latins (1548) ; saints néo-martyrs de Russie : Euthyme (Kotchev) (1937).
Lectures : 1 Cor. XVI, 13–24. Мatth. XXI, 33–42. Prophète.: Hébr. VI, 13–20. Мatth. XXIII, 29–39.

FÊTE DE TOUS LES SAINTS DE LA TERRE D’HELVÉTIE

Selon les paroles de St Jean de Changhaï, «  il nous appartient de vénérer dignement les saints d’Occident reconnus par l’Église orthodoxe du Christ depuis les temps anciens et recourir à eux… ». C’est pourquoi nous vénérons aujourd’hui tous les saints de la Terre d’Helvétie, dont l’office a été composé par l’évêque Ambroise (Cantacuzène) d’éternelle mémoire. Parmi tous ces saints figure saint Gall, dont nous reproduisons la vie ci-dessous.

Saint Gall naquit en Irlande de parents riches et pieux qui l’envoyèrent étudier au célèbre monastère de Bangor fondé par saint Comgall [10 mai]. Il y embrassa avec zèle la vie ascétique qui mène à la connaissance de Dieu, et fut compté parmi les douze moines qui accompagnèrent saint Colomban en Gaule [23 nov.]. Il suivait son père spirituel dans ses tournées missionnaires, l’assistant dans sa prédication et dans la destruction des idoles. Lorsque Colomban fut condamné à l’exil à la suite des intrigues de la reine Brunehaut, saint Gall, saint Eustaise [29 mars] et d’autres moines de Luxeuil trouvèrent refuge auprès du roi d’Austrasie. Colomban les ayant rejoints, ils remontèrent le Rhin et pénétrèrent en Suisse, jusqu’au lac de Zurich, où ils se heurtèrent aux habitants barbares et idolâtres qui essayèrent de les tuer. Parvenus au lac de Constance, près de Bregenz, ils s’y installèrent autour d’une chapelle dédiée à sainte Aurélie, qui avait été occupée par les païens et qui abritait leurs idoles. Saint Gall, qui connaissait la langue des habitants, leur prêcha avec zèle 

l’Évangile et, brisant devant eux les statues, il en jeta les morceaux dans le lac. Ils purifièrent ensuite l’endroit de tout culte idolâtre, et la vie monastique put s’y développer. Saint Gall avait pour obédience la confection des filets et celle d’aller à la pêche pour fournir du poisson à la communauté grandissante. Un jour, le démon du lac de Constance, répondant au démon de la montagne qui l’avait appelé à son aide contre les moines, se mit à crier : « Cet étranger me presse dans les eaux et dévaste mon domaine. Je ne parviens pas à le tromper, car le Nom de Dieu est toujours sur ses lèvres et, veillant continuellement sur lui-même, il se rit de nos pièges ! » Les païens ayant accusé les serviteurs de Dieu auprès du seigneur du lieu, saint Colomban prit le parti de passer en Italie avec ses disciples (612). Empêché par la maladie, Gall resta en Suisse et, une fois guéri, il se mit à la recherche d’une nouvelle solitude pour y mener la vie hésychaste avec quelques compagnons. Un jour, par sa prière, il délivra du démon Frideburge, la fille du duc Gonzon, qui avait été fiancée au roi franc Sigebert. En remerciement, celui-ci lui offrit un terrain en bordure du lac de Constance. Le jour des noces royales étant arrivé, Frideburge déclara qu’elle désirait consacrer sa virginité à notre Seigneur Jésus-Christ. Le roi s’en remit à la volonté de Dieu et, revêtant sa fiancée des habits de reine, il la présenta à l’autel en disant : « Avec les mêmes ornements qui vous ont été préparés pour moi, je vous donne en épouse au Christ Dieu ! » Présent à une grande assemblée d’évêques et de seigneurs réunie à Constance, Gall y refusa l’élévation à l’épiscopat et proposa son disciple Jean, malgré les résistances et la tentative de fuite de ce dernier. Il assista à la consécration du nouvel évêque, puis retourna dans sa solitude où il bâtit une église entourée de douze cellules pour ses disciples.

À la mort de saint Eustaise, les moines de Luxeuil envoyèrent une députation auprès de saint Gall pour lui proposer l’abbatiat de ce grand monastère. Mais l’homme de Dieu refusa en disant qu’il préférait servir les autres plutôt que de commander. Il continua donc sa vie au sein de sa petite communauté, sans abandonner la pêche et l’humble service de ses frères. Il s’endormit paisiblement, en 640, à l’âge de quatre-vingt-dix-neuf ans. Le monastère de saint Gall devint par la suite un des principaux centres de rayonnement de la tradition colombanienne. Il était réputé non seulement pour la qualité spirituelle de ses moines, mais aussi pour sa riche bibliothèque et ses ateliers de copistes.

Tropaire du dimanche, ton 4

Свѣ́тлую воскресéнiя про́повѣдь отъ Áнгела yвѣ́дѣвша Гoспо́дни yчени́цы и пра́дѣднee осужде́нie отве́ргша, Aпо́столомъ xва́лящася глаго́лаху : испрове́́pжеся cме́рть, воскре́сe Xpистócъ Бо́гъ, да́руяй мípoви ве́лiю ми́лость.
Les saintes femmes, disciples du Seigneur, ayant appris de l’Ange la radieuse nouvelle de la Résurrection, rejetèrent la condamnation des premiers parents, et, pleines de fierté, dirent aux Apôtres : « La mort a été dépouillée, le Christ est ressuscité, donnant au monde la grande miséricorde ! »


Tropaire du saint prophète Zacharie, ton 4

Свяще́нства оде́ждею обложе́нъ, прему́дре, по зако́ну Бо́жію всесожже́нія прія́тна священнолѣ́пно приноси́лъ еси́, Заха́ріе, и бы́лъ еси́ свѣти́льникъ и зри́тель та́йныхъ, зна́менія въ тебѣ́ благода́ти нося́ я́вственно, всему́дре, и мече́мъ убіе́нъ бы́въ въ хра́мѣ Бо́жіи, Христо́въ проро́че, съ Предте́чею моли́ спасти́ся душа́мъ на́шимъ.
Revêtu des ornements sacerdotaux,  selon la loi de Dieu tu offris saintement  d'agréables holocaustes, Zacharie,  et tu fus un flambeau, un contemplateur des mystères divins;  les signes de la Grâce, tu les as manifestés et le glaive te frappa dans le temple de Dieu. Prophète du Christ, avec le Précurseur intercède pour que nos âmes soient sauvées. 


Tropaire de tous les saints de la Terre d’Helvétie, ton 8

Я́коже пло́дъ кра́сный Твоего́ спаси́тельнaго сѣ́янiя, земля́ Елветі́йская прино́ситъ Tи́, Го́споди, вся́ святы́я, въ то́й просiя́вшыя. Тѣхъ моли́твами въ  ми́pѣ глубо́цѣ Це́рковь и отéчество на́ше  си́лою Креста́ Твоего́, coблюди́ Многоми́лостиве.
Comme le beau fruit de Tes semailles salutaires, la terre d’Helvétie T’apporte Seigneur, tous les saints qui l’ont illuminée. Par leurs prières, garde en paix profonde Ton Église et notre patrie, par la puissance de Ta Croix, ô Très-miséricordieux.

Kondakion du saint prophète Zacharie, ton 3
Проро́къ дне́сь и свяще́нникъ Вы́шняго, Заха́рія предложи́, Предте́чевъ роди́тель, трапе́зу своея́ па́мяти, вѣ́рныя пита́я, питіе́ бо пра́вды всѣ́мъ раствори́въ, сего́ ра́ди скончава́ется, я́ко боже́ственный таи́нникъ Бо́жія благода́ти.
En ce jour le père du Précurseur, le prophète et prêtre du Très-Haut, Zacharie, a préparé la table de son mémorial pour nourrir les fidèles et leur offrir le vin mêlé de la justice et sainteté. Acclamons-le comme initié au saint mystère de la grâce de Dieu. 

Kondakion de tous les saints de la Terre d’Helvétie, ton 3

Егда́ обрѣ́те мѣ́сто Га́ллъ, éже на пощéнie ему́ предназна́чилъ ecи́, Влады́ко, воздви́же кре́стъ и Тебѣ́ воcпѣ́ : Го́споди Христе́ Бо́же и́же человѣ́чество спасы́й на Крестѣ́, благоволи́ да мѣ́сто сі́é Тебѣ́ посвяти́тся и не умолчи́тъ когда́  пѣ́ти Тебѣ́ хвалы́.
Lorsqu’il découvrit le lieu que Tu lui avais désigné pour son ascèse, le vénérable Gall dressa une croix et Te chanta : Seigneur Jésus-Christ, Toi qui a sauvé l’humanité sur une croix, permets que ce lieu Te soit consacré et retentisse à jamais du chant de Tes louanges.


Kondakion du dimanche, 4ème ton
Спа́съ и изба́витель мо́й изъ гро́ба я́ко Бо́гъ воскреси́ отъ у́зъ земноро́дныя, и врата́ а́дова сокруши́, и я́ко Влады́ка воскре́ce тридне́венъ.

Mon Sauveur et mon Rédempteur, au sortir du Tombeau, a libéré les humains de leurs chaînes et a fracassé les portes de l’enfer ; en Maître, Il est ressuscité le troisième jour.
HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

« Que la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous ». Il est d'un pasteur d'aider les âmes, non-seulement de ses exhortations, mais de ses prières. « Ma charité est avec vous tous en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Amen ». Pour n'avoir pas l'air de les flatter en finissant par ce témoignage d'affection, il dit « en Notre-Seigneur Jésus-Christ ». Son amour n'a rien d'humain, ni de charnel; il est tout spirituel, et par conséquent très sincère. Le terme dont il se sert témoigne un vif amour. Séparé d'eux par la distance des lieux, il étend les bras de sa charité pour les embrasser de loin. Ma charité, dit-il, « est avec vous tous», c'est comme s'il disait : Je suis avec vous tous. Il ne pouvait mieux leur témoigner qu'il ne leur avait rien écrit par aigreur et par colère, mais uniquement par le zèle qu'il avait de leur salut, puisqu'après une si longue réprimande qu'il leur avait adressée, il ne ressentait contre eux aucune aversion, mais au contraire il les aimait et les embrassait malgré la distance par le moyen de ses lettres qui portaient au milieu d'eux son âme et son cœur. C'est ainsi que doit agir celui qui corrige les autres. Quand on corrige par un mouvement de colère, on satisfait simplement sa passion. Mais quand après avoir corrigé celui qui pèche, on lui témoigne de la charité, on lui prouve par là que tout ce qu'on a dit pour réprimander, venait d'un sentiment d'affection.


Ayons soin, mes frères, de garder cet esprit de douceur en nous reprenant les uns les autres. Que l'on fasse des remontrances sans se fâcher, autrement ce ne serait plus de la correction, mais de la passion. Que d'un autre côté celui qui est repris, ne se fâche pas; on veut le guérir et non le blesser. Les médecins quelquefois appliquent le fer et le feu, et personne ne les condamne, quoiqu'ils n'arrivent pas toujours au point qu'ils s'étaient proposé; et malgré la douleur que leur fait éprouver ce traitement, les malades reconnaissent pour leurs bienfaiteurs ceux qui les y soumettent; combien celui qui reçoit une réprimande doit-il plus entrer dans ce sentiment, et regarder comme un médecin et non comme un ennemi la personne qui le corrige? Et nous qui reprenons les autres, faisons-le avec beaucoup de douceur, avec beaucoup de tact. Si nous voyons faillir notre frère, suivons le conseil du Sauveur, ne rendons pas publique la réprimande que nous lui adressons, faisons-la seul à seul, sans paroles amères, sans insulter le pauvre malheureux, qui est par terre, mais avec douleur et en nous apitoyant sur son sort. Montrons-nous tout prêts à bien accueillir nous-même la réprimande toutes les fois que nous la mériterons par nos fautes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire