mardi 10 mai 2016

Père Pavel [Vélikanov]: Sur le doute du saint apôtreThomas

Archpriest Pavel Velikanov
Père Pavel

Evangile selon saint Jean 20:19-31

19 Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit: La paix soit avec vous!  20Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. 21Jésus leur dit de nouveau: La paix soit avec vous!  Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.  22Après ces paroles, il souffla sur eux, et leur dit: Recevez le Saint-Esprit.  23  Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés; et ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.  24Thomas, appelé Didyme, l’un des douze, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit: Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. 26Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit: La paix soit avec vous!  27Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, et regarde mes mains;  avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté; et ne sois pas incrédule, mais crois.  28Thomas lui répondit: Mon Seigneur et mon Dieu! Jésus lui dit:  29Parce que tu m’as vu, tu as cru.  Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru!  30Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. 31Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom. (Version Louis Segond)
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L'Evangile qui narre d'aujourd'hui la conversion de Thomas est très poignant et touchant. En effet, les apôtres ont eu du mal à accepter les nouvelles de la résurrection du Christ. Pour eux, cette nouvelle était ni souhaitable, ni intelligible. Nous les voyons résister aux Myrophores; nous assistons à leur perplexité quand ils rencontrent le Christ Sauveur ressuscité. Et pourtant, la position de l'apôtre Thomas semble particulièrement étrange.

Non seulement il refuse de croire les paroles des apôtres - il exige littéralement la preuve vivante. Il dit, je ne croirai pas tant que je ne toucherai pas le Christ de mes propres mains, jusqu'à ce que je reçoive une preuve physique qu'Il est le Christ, le même Jésus qui a été crucifié sur la Croix et qui porte encore les blessures des clous et de la lance.

Les saints Pères louent étonnamment l'incrédulité de Thomas, et la disent bénie. Comment comprenons-nous les raisons de cet éloge?

La chose est que l'incrédulité de Thomas ne contredit pas, mais affirme. C'est une affirmation dans le sens que lorsque la source de la foi se révèle être vraie, elle produit des conséquences très graves pour l'ensemble de la vie d'une personne. Et le Seigneur répond à cette incrédulité bénie, en venant vers Ses disciples quand Thomas est présent parmi eux. Il laisse Thomas satisfaire sa demande, Il lui permet de toucher Ses blessures et de recevoir une confirmation complète que ce qu'il voit devant lui, n'est pas un fantôme, mais son Maître bien-aimé.

A l'écoute de l'Evangile d'aujourd'hui [id est au Dimanche de Thomas], il est impossible de ne pas être inspiré par la participation du Seigneur dans l'affirmation de notre foi. Car le Seigneur n'a pas condamné Thomas, au contraire, Il l'a loué, en ajoutant que bénis étaient ceux qui n'avaient pas vu, mais cru. Et pour cette raison, nous ne devons pas craindre l'incrédulité quand la confusion ou le doute entrent dans nos âmes. Nous devons comprendre que l'incroyance est une petite crise qui nous pousse à recevoir une autre affirmation du Seigneur, une autre confirmation que le chemin que nous avons choisi est le bon. Ainsi, par ordre croissant de l'incroyance à la foi forte, nous pouvons rejoindre un jour saint Thomas en criant joyeusement: "Mon Seigneur et mon Dieu!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

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