dimanche 22 mai 2016

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX

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9/22 mai
4ème dimanche de Pâques, du paralytique

Transfert des reliques de saint Nicolas le Thaumaturge à Bari (1087). Saint prophète Isaïe (VIIIème s. avant Jésus-Christ). Saint martyr Christophore (vers 250). Saint Chio des Grottes (Mrvimévi) (VIème s.). Saint Joseph d'Optino (1911). Transfert des reliques du saint martyr Abraham de Bulgarie (1230) (fête transférée au 4ème dimanche de Pâques). Sainte Tabitha (Ier s.) (fête transférée au 4ème dimanche de Pâques). Saint hiéromartyr Démètre (Voskresensky), prêtre (1938) ; saint hiéromartyr Basile (Kolosov), prêtre (1939).

Lectures : Actes IX, 32-42 ; Jean. V, 1-15

 HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOTOME SUR
LE  PARALYTIQUE

I
l y avait donc une grande multitude at tendant l'agitation de l'eau. Car il s'opérait là des guérisons miraculeuses. Dans un hôpital on voit des malades, des estropiés, des infirmes de toute espèce qui attendent l'arrivée du médecin ; de même on voyait là une multitude nombreuse. Sous ces portiques était un homme malade depuis trente-huit ans. Jésus l'ayant vu couché par terre et sachant qu'il était malade depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri? Le malade lui répondit : Oui, Seigneur; mais je n'ai personne pour me jeter dans la piscine après que l'eau a été troublée, et pendant le temps que je mets à y aller, un autre descend avant moi. (Jean, V, 5.) Pourquoi Jésus-Christ, laissant tous les autres, vient-Il à celui-ci ? Pour montrer tout ensemble Sa puissance et Sa bonté : Sa puissance, puisque la maladie était si grave et qu'il n'y avait plus d'espoir de guérison; Sa bonté, parce que, bon et miséricordieux, Jésus daigna regarder de préférence celui qui était le plus digne de pitié et de compassion. Le lieu, le nombre de trente-huit ans de maladie, tout est à bien considérer.

Écoutez, vous tous qui luttez contre la pauvreté et la maladie, qui êtes accablés par les difficultés et les inquiétudes de cette vie, et éprouvés par des catastrophes imprévues. Il y a dans l'exemple du paralytique de quoi consoler toutes les infortunes humaines. Qui donc, en considérant cet exemple, aurait assez peu d'esprit et de cœur pour ne pas supporter avec courage et avec générosité les accidents de cette vie? Vingt ans, dix et même cinq ans, n'était-ce pas assez pour lasser sa constance? Et il attend trente-huit ans sans se décourager, et avec la plus grande patience. Cette persévérance vous étonne ; écoutez ses paroles, et vous admirerez encore davantage sa sagesse et sa vertu. Jésus s'approche et lui dit : Veux-tu être guéri ? Qui doute qu'il ne le désire? Pourquoi donc l'interroger? Ce n'est pas par ignorance, car celui qui connaît les pensées les plus secrètes n'ignore pas ce qui est clair et évident pour tous. Pourquoi donc l'interroger? Ailleurs, quand Jésus dit au centurion : J'irai et je le guérirai (Mat. VIII, 7) : il n'ignorait pas sa réponse; mais tout en la prévoyant et la connaissant parfaitement, il voulait lui donner l'occasion de manifester sa foi jusqu'alors cachée, et de dire : Non, Seigneur, je ne suis pas digne que Tu entres dans ma maison. Il en est de même pour le paralytique. Quoique sûr de sa réponse, le Sauveur lui demande s'il veut être guéri, non qu'il en doute, mais pour lui fournir le moyen d'exposer son malheur et de montrer sa constance. S'Il l'avait guéri sans rien dire, c'eût été pour nous une grande perte, puisque nous n'aurions pas connu la générosité de cette âme. Jésus-Christ s'occupe non-seulement du présent, mais aussi de l'avenir. En l'obligeant à répondre à cette question : Veux-tu être guéri, Il le présente au monde entier comme un modèle de patience. Que répond le paralytique ? Il ne se laisse point aller à la colère ou à l'indignation, il ne dit point à Jésus-Christ : Tu me voix paralysé, Tu sais que depuis longtemps j'ai cette maladie, et Tu me demandes si je veux être guéri? Es-Tu venu insulter à mon malheur et rire de l'infortune d'autrui ? — Tu connais le caractère difficile des malades cloués sur leur lit depuis une année seulement. Mais trente-huit ans de maladie, n'est-ce pas assez pour lasser la vertu la plus robuste? Cependant telle ne fut point sa réponse ni sa pensée; avec la plus grande douceur, il dit : Oui, Seigneur, mais je n'ai personne pour me jeter dans la piscine après que l'eau a été troublée. Voyez que de maux assiègent cet homme en même temps : la maladie, la pauvreté, la privation de tout secours. Pendant le temps que je mets à y aller, un autre descend avant moi. Misère extrême, capable de toucher un cœur de pierre. Il me semble voir cet homme se traînant chaque année à l'entrée de la piscine, et chaque année frustré dans son espérance, et, pour comble de malheur, cette souffrance dure non deux ou trois ans, mais trente-huit ans. Il montre le plus grand zèle et il ne recueille aucun fruit; il parcourt la carrière, et un autre reçoit le prix de la course, et cela pendant de longues années. Et, ce qui est encore plus pénible, il voit les autres guéris. Car vous savez que nos maux nous deviennent une charge, surtout quand nous en voyons d'autres, qui étaient affligés comme nous, délivrés de leurs maux. Ainsi le pauvre, à la vue d'un riche, sent plus vivement sa misère; ainsi le malade souffre davantage en voyant d'autres se guérir, tandis que tout espoir de guérison s'évanouit pour lui. Le bonheur d'autrui nous montre plus clairement notre infortune. C'est ce qui avait lieu pour le paralytique. Il lutte longtemps contre la maladie, la pauvreté, l'abandon; il voit les autres guéris, et, malgré ses efforts continuels, il n'obtient rien, il ne lui reste plus même l'espoir d'être délivré. Cependant il persévère sans se décourager et revient chaque année. Pour nous, si notre prière n'est pas exaucée promptement, nous murmurons et nous tombons dans l'abattement; alors nous cessons de prier et tout notre zèle s'éteint. Pouvons-nous assez louer le paralytique et condamner notre lâcheté ? Quelle excuse nous reste ? Quel pardon pouvons-nous espérer ? Le paralytique persévère pendant trente-huit ans, et nous, nous abandonnons si vite nos résolutions !
Tropaire de Pâques, ton 5
Хpистócъ вocкpéce изъ ме́ртвыхъ, cме́ртію cме́рть попра́въ и су́щымъ во гробѣ́xъ живо́тъ дарова́въ.
Le Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la Vie.
Tropaire du dimanche du 3ème ton
Да веселя́тся небе́сная, да ра́дуются земна́я ; я́ко сотвори́ дeржа́ву мы́шцею Cвое́ю Го́сподь, попра́ cме́ртiю cме́рть, пе́рвенецъ ме́ртвыxъ бы́сть, изъ чре́ва а́дова изба́ви на́съ и подаде́ мípoви ве́лiю ми́лость.

Que les cieux soient dans l’allégresse, que la terre se réjouisse, car le Seigneur a déployé la force de Son bras. Par Sa mort, Il a vaincu la mort ! Devenu le Premier-né d’entre les morts, du sein de l’enfer, Il nous a rachetés, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire du transfert des reliques de saint Nicolas, ton:
Приспѣ́ де́нь свѣ́тлаго торжества́, гра́дъ Ба́рскій ра́дуется, и съ ни́мъ вселе́нная вся́ ликовству́етъ пѣ́сньми и пѣ́ньми духо́вными: дне́сь бо свяще́нное торжество́ въ пренесе́ніе честны́хъ и многоцѣле́бныхъ моще́й святи́теля и чудотво́рца Никола́я, я́коже со́лнце незаходи́мое, возсія́ свѣтоза́рными луча́ми, разгоня́я тму́ искуше́ній же и бѣ́дъ отъ вопію́щихъ вѣ́рно: спаса́й на́съ, я́ко предста́тель на́шъ вели́кій, Нико́лае.
Le jour de la solennité lumineuse a commencé, la cité de Bari se réjouit et avec elle tout l'univers est en liesse avec des hymnes et des cantiques spirituels ; car c'est le jour de la sainte solennité du transfert des reliques précieuses et miraculeuses du hiérarque et thaumaturge Nicolas, comme le soleil sans couchant brillant par des rayons lumineux et dissipant les ténèbres des épreuves et des malheurs chez ceux qui s'exclament avec foi : sauve-nous, comme notre grand intercesseur, ô Nicolas.
Kоndakion du transfert des reliques de saint Nicolas, ton:
Взы́де, я́ко звѣзда́, отъ восто́ка до за́пада твоя́ мо́щи, святи́телю Нико́лае, мо́ре же освяти́ся ше́ствіемъ твои́мъ, и гра́дъ Ба́рскій пріе́млетъ тобо́ю благода́ть: на́съ бо дѣ́ля яви́лся еси́ чудотво́рецъ изя́щный, преди́вный и ми́лостивый.
Tes reliques, ô saint hiérarque Nicolas, sont passées, telles une étoile, de l'orient jusqu'en occident ; la mer a été sanctifiée par ton passage et la cité de Bari reçoit par toi la grâce ; car tu es apparu pour nous, ô thaumaturge admirable, merveilleux et miséricordieux.

Kondakion du paralytique, ton 3
Дýшy мою́ Го́споди, во гpecѣ́xъ вся́ческихъ, и бeзмѣ́стными дѣя́ньми лю́тѣ paзcлáбленy, воздви́гни Боже́ственнымъ Tвои́мъ предста́тельствомъ, я́коже и paзcлá-бленнаго воздви́глъ ecи́ дре́влe, дa зову́ ти спаса́емь : ще́дpый, cла́ва Xpисте́ дepжа́вѣ твое́й.
Par Ta divine sollicitude, Seigneur, relève mon âme cruellement paralysée par toutes sortes de péchés et d’actions insensées, de même que jadis Tu as relevé le paralytique, afin que sauvé, je Te clame : ô Christ miséricordieux, gloire à Ta Puissance.

Au lieu de « il est digne en vérité » (ton 1) :
А́нгелъ вопiя́ше Благода́тнѣй: Чи́стая Дѣ́во, ра́дуйся, и па́ки реку́: Ра́дуйся! Тво́й Сы́нъ воскре́се тридне́венъ отъ гро́ба и ме́ртвыя воздви́гнувый: лю́дiе веселит́еся. Свѣти́ся, свѣти́ся Но́вый Iерусали́ме, сла́ва бо Госпо́дня на Тебѣ́ возсiя́. Лику́й ны́нѣ и весели́ся, Сiо́не. Ты́ же, Чи́стая, красу́йся, Богоро́дице, о воста́нiи Рождества́ Твоего́.

L’Ange s’écria à la Pleine de Grâce : Vierge pure, réjouis-Toi, et je Te répète « Réjouis-Toi », car Ton Fils est ressuscité le troisième jour du Tombeau, et, ayant redressé les morts, peuples réjouissez-vous. Resplendis, resplendis, nouvelle Jérusalem, car la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Exulte maintenant et réjouis-toi Sion. Et toi, toute pure Mère de Dieu, réjouis-toi en la Résurrection de Ton Fils.

TRANSFERT DES RELIQUES DE SAINT NICOLAS[1]
En 1087, alors que la région de Myre en Lycie venait de tomber aux mains des Turcs, Dieu permit que les reliques miraculeuses de saint Nicolas fussent préservées pour étendre leur bénédiction jusqu’en Occident. Une nuit, le saint apparut à deux prêtres pieux de la ville de Bari en Italie, Lupus et Grimoald, et leur donna l’ordre d’organiser une expédition pour sauver ses reliques des mains des Turcs. Dans un grand élan d’enthousiasme, on affréta trois navires, avec un équipage composé de soixante hommes pieux et valeureux. Chargés d’une cargaison de grain, pour faire croire qu’il s’agissait de navires de commerce, ils rivalisèrent de vitesse avec une expédition de Vénitiens, partis eux aussi pour récupérer le précieux trésor. Abordant finalement à Myre, ils se rendirent en hâte dans l’église de saint Nicolas, déterrèrent la sainte relique qui ruisselait de myron au parfum merveilleux et la chargèrent sur un des navires. Après avoir répandu les bénédictions du saint dans tous les ports où ils faisaient escale, les pieux pirates parvinrent finalement à Bari, où la population entière accueillit saint Nicolas avec cierges et hymnes d’actions de grâces. Et, de jour en jour, un nombre croissant de malades et d’infirmes trouvaient auprès de lui la guérison. En deux ans, on édifia en l’honneur de saint Nicolas une vaste basilique, sous l’autel de laquelle on déposa les précieuses reliques. Depuis, chaque année, le jour de la fête du saint, qui réunissait des pèlerins venus du monde entier, le saint myron coulait de ses pieds pendant tout le déroulement de la Divine Liturgie, comme deux sources abondantes, et il était recueilli dans des récipients, pour être ensuite distribué dans tout le monde chrétien .


[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras

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