samedi 19 décembre 2015

Simple Rappel...




Photios Kontoglou ( 1895-1965), fut un des plus grands iconographes de Grèce. Les saints de Lesbos, Raphaël, Irène et Nicolas, lui sont apparus pour qu'il fasse leur icône. Il a résumé d'une manière admirable une certaine attitude fausse [mais de plus en plus répandue] vis-à-vis de l'Orthodoxie...

*

"Ils aiment l'Orthodoxie, disent-ils, mais ils se plaignent que ses jeûnes soient trop longs. 

Ils aiment l'Orthodoxie, mais les offices sont trop longs.Les barbes sont trop longues aussi, et les soutanes sont de trop.

De plus, l'Orthodoxie a trop de vigiles, trop de prosternations, trop d'épitimies, trop de saints canons dans le Pedalion…

Et enfin, elle a trop d'anathèmes, contre trop d'hérésies."

Icônes de Photios Kontoglou sur internet: ICI

vendredi 18 décembre 2015

Les saints canons de l'Eglise


- Père, par ton attachement aux Saints Canons, tu finis par être légaliste!

- Non mon enfant! A une époque où beaucoup inventent des excuses variées pour jeter ces fruits du Saint Esprit à la poubelle, j'insiste pour me tenir avec un respect absolu vis-à-vis de ces canons et des Pères théophores qui instituèrent leur respect. Dans ce sens, si l'on veut, oui, je suis légaliste.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Les carnets de route de Svetlana: Les reines marguerites du Donbass



Les carnets de route de Svetlana: Les reines marguerites du Donbass
Lors de mon récent voyage à Donetsk en ce mois de septembre 2015, je sors un soir m’acheter des fleurs pour égayer l’appartement où j’ai séjourné. Je le fais naturellement auprès des fleuristes qui tiennent des kiosques le long de la grande avenue qui descend de la cathédrale vers le marché principal de la ville. Je repars avec trois brins de frésias et décide de rentrer à pieds pour profiter des derniers rayons de soleil de ce début d’automne.
En voulant traverser la rue sur la place Lénine, je tombe sur une petite vielle assise sur un tabouret pliant près du passage souterrain avec deux bouquets à ses pieds dans des bocaux qui servent normalement à faire des conserves de légumes. Très modestement, mais proprement vêtue, elle doit avoir au moins 80 ans bien révolus. Son visage et ses mains menues sont sillonnés de rides profondes. Un fleuriste professionnel n’aurait sans doute pas trouvé très beaux ses bouquets : composés majoritairement de reines marguerites, fleurs de saison par excellence dans cette région, mais très disparates et au milieu desquelles on pouvait apercevoir tantôt une petite rose, tantôt une autre fleur qui avait l’air de s’y trouver un peu par hasard. Et en même temps on sentait bien que ces bouquets hétéroclites avaient été faits avec beaucoup d’amour. Tous étaient enveloppés dans de la cellophane avec, même, un ruban noué autour.
Pourquoi ne l’ai-je pas vu avant, cette petite dame ? Mais bien que j’aie déjà des fleurs dans les mains, je m’approche d’elle et lui demande presque instinctivement : “Elles sont à combien vos fleurs, mamie ?” “40 roubles celui-ci et celui-là 50” – me répond-elle. Le deuxième bouquet est légèrement plus gros mais il coûte seulement 70 centimes d’euros environ. “Regardez comment elles sont belles et fraîches mes fleurs !”- poursuit la petite dame. “Elle vont tenir longtemps. Pas comme celle des vendeurs professionnels qui trichent pour rafraîchir les fleurs restées invendues depuis plusieurs journées. Mes fleurs, c’est de mon jardin qu’elles viennent, alors que les leurs, ils les ramènent de loin. Alors elles vont faner à peine vous serez rentrée.”
Je lui tends un billet de 100 roubles, disant que je prenais les deux bouquets qu’il lui restait. La vielle dame se met à fouiller dans son portefeuille, mais je lui fais signe de garder la monnaie : “C’est bon, babouchka. Il faut maintenant rentrer chez vous et vous reposer.”
La dame se fond en remerciement et se mets à me bénir me souhaitant de la santé et tout le bonheur possible et imaginable.
“Tu sais, ma petite fille, ma maison s’est faite pilonner. Il n’en reste quasiment plus rien. Mais mon jardin a été épargné. Je le travaille tous les jours sous le soleil et la pluie. C’est dur à mon âge ! Mais nos retraites ont été bloquées par l’Ukraine et je n’ai que ça pour pouvoir vivre”.
Emue et troublée, je m’en vais avec mes bouquets mais dès le lendemain soir je viens à l’endroit de ma première rencontre avec la vielle dame. Elle est là, fidèle à son poste et cette fois avec trois bouquets qu’elle n’a pas toujours vendus. “Elles sont à combien vos fleurs, mamie ?” La petite vielle ne semble pas me reconnaître depuis la veille et reprend le même discours, en me donnant les prix toujours aussi dérisoires pour quelqu’un venu d’un des pays de l’Europe. Au moment où je lui tends l’argent, elle réalise m’avoir déjà vue. “Mais tu m’a déjà acheté des fleurs hier, ma petite fille ! Comment pourrais-je te remercier ? Tu sais, notre quartier a été pilonné. L’obus a frappé chez les voisins, l’un d’entre eux a été tué sur place et l’autre a eu un bras arraché. Ma maison s’est effondrée, alors j’ai couru au cimetière vers la tombe de ma mère. Je me suis jetée à genoux en larmes devant en disant : “Ma petite maman chérie ! Dis comment est-ce possible ce qu’ils nous font ? Notre maison a été épargnée par l’armée hitlérienne, elle a tenu pendant tant d’années… et ces salauds l’ont complètement rasée”. Voilà ma petite fille. Nos retraites restent bloquées par l’Ukraine depuis plusieurs mois. Alors je travaille mon jardin pour survivre, je me lève tôt le matin qu’il pleuve ou qu’il fasse chaud. Et en fin de la journée je viens ici pour vendre mes fleurs”. Je ne sais quoi lui dire par rapport à son récit poignant et m’en vais en emportant juste les deux bouquets qu’il lui restait que je donne à la serveuse d’un resto où nous mangeons ce soir en lui demandant de les garder pour décorer la salle.
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Les jours suivants, c’est devenu une sorte de rituelle : en rentrant le soir je guette ma petite vielle près du passage souterrain et lui achète les fleurs qu’elle n’a pas encore vendues. La veille du départ pour la France, nous allons la voir avec Jean-François que j’accompagne comme interprète. Cette fois-ci, la petite mamie à 5 bouquets que nous lui achetons et que je décide d’offrir à des passants que nous croisons dans les rues de Donetsk. En partageant ainsi l’histoire de la vielle dame et la joie d’offrir des fleurs à des inconnus, j’ai l’impression que le poids de sa souffrance devient plus léger pour elle. Les gens d’abord méfiants car ils croient que je voudrais leur vendre mes bouquets me remercient chaleureusement lors je leur explique de quoi il s’agit et que je voudrais tout simplement leur offrir un peu de joie grâce aux fleurs de la dame.
J’ai eu l’occasion de la revoir une nouvelle fois en revenant à Donetsk mi-octobre. Cette fois-ci j’ai la possibilité de faire un peu plus que simplement lui acheter quelques bouquets : j’ai reçu un don via une association amie avec la liberté de l’utiliser pour le Donbass au mieux que je peux. Alors, j’en réserve une partie pour donner à la vielle dame avec les reines marguerites dont l’histoire m’a tellement émue. En espérant un jour faire beaucoup plus pour la population martyre du Donbass : que les projets initiés récemment pourront se développer et permettront relancer l’économie de la région. Ainsi, elle aura de quoi nourrir ses populations les plus fragiles : les femmes, les enfants et les personnes âgées.

Svetlana Kissileva


jeudi 17 décembre 2015

Agafia, l'ermite de Sibérie


Rappel:
Agafya Lykova, the last surviving member of a Russian Old-Believer family, receiving guests.(RIA Novosti / Dmitry Korobeinikov)

Agafia (Agathe), qui a vécu dans une forêt sibérienne toute sa vie, dit qu'elle n'a pas l'intention de revenir vers la civilisation. Lorsque les fonctionnaires ont livré des fournitures à la vieille ermite de 70 ans, elle a dit que tout ce dont elle avait peur, c'était d'un renard qui volait sa nourriture et tuait ses poules.

La cabane d'Agafia dans la taïga profonde, avec la ville la plus proche  à quelque 200 miles de là, a récemment été réapprovisionnée avec des provisions pour l'hiver, ont déclaré les fonctionnaires régionaux, selon l'agence de nouvelles Interfax. Les autorités ont livré de la farine, des céréales, des fruits et légumes à l'ermite, qui est devenue célèbre dans toute la Russie depuis que les fonctionnaires et les médias s'intéressent à elle.

La "babouchka", qui est la seule survivante en vie d'une famille de russes orthodoxes de "vieux-croyants", a déclaré qu'elle n'allait pas abandonner sa maison dans la forêt. "Il n'est pas permis de quitter le désert pour le monde", a déclaré Agafia, dont la famille a fui la civilisation il y a près d'un siècle.

Le seul problème d'Agafia en cette saison est le renard, qui a volé et mangé certaines de ses provisions alimentaires pour l'hiver. Elle s'est aussi plaint que l'animal sauvage a également tué plusieurs poules.

RIA Novosti / Sergey Krasnouhov
Photo: 
RIA Novosti / Sergey Krasnouhov
    
Il y a quelques mois, l'ermite a été gênée par un ours, qui est venu près de sa maison, et Agafia a dû l'effrayer en tapant sur un seau vide.

La famille d'Agafia, les Lykov, ont été découverts par un groupe de géologues en Sibérie en 1978. Elle est née dans le désert après que sa famille se soit échappée avec d'autres personnes en raison de leurs croyances religieuses. 

Vivant seule dans la taïga, Agafia travaille habituellement dur et prie toute la journée, son seul voisin étant un ancien géologue Yerofey (Hiérothée), qui est venu vers les Lykov il y a des décennies. Agafia n'a jamais quitté la forêt, où elle a conservé la foi orthodoxe et la vie de ses ancêtres.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

L'histoire de cette famille a été rendue célèbre en France par le beau livre de Vassili Peskov, Ermites dans la Taïga (Editions Babel) qui fut suivi par Des nouvelles d'Agafia(idem)

mercredi 16 décembre 2015

L'acteur nouvellement converti à l'Orthodoxie Cary-Hiroyuki Tagawa interrogé par Polina Frolova




1er décembre 2015
Le film Priest-San: La confession du Samuraï basé sur le scénario du prêtre et acteur Ivan Okhlobystine est sorti. L'acteur américain renommé d'origine japonaise Cary-Hiroyuki Tagawa, a joué le rôle principal d'un prêtre orthodoxe dans ce film et il a adopté l'Orthodoxie après avoir participé au film. Il parle de la façon dont il s'est familiarisé avec la Russie et l'Orthodoxie dans son entretien avec la correspondante d'Interfax-Religion Polina Frolova.
*

- Votre rôle en tant que prêtre orthodoxe japonais était inattendu. Vous n'étiez pas orthodoxe avant de participer au film car vous vivez en Amérique depuis l'âge de cinq ans.

- En ce qui concerne le rôle, il était inattendu, mais en même temps tant attendu. Je jouais souvent les "méchants" à Hollywood. Je devais représenter un vrai chrétien dans le film offert par la productrice Lyoubov Kalinskaya dans un script de mon nouvel ami Ivan Okhlobystine. C'était vraiment difficile et c'est une grande responsabilité. Je connais l'enseignement de Jésus-Christ depuis que je suis enfant. Ma mère, Japonaise d'origine, nous a emmenés à l'Église chrétienne américaine pour nous faire comprendre la culture et la religion du pays dans lequel nous vivons.

- Comment vous êtes familiarisé avec la Russie et l'Orthodoxie?

- J'ai visité la Russie pour la première fois en 2001. J'y suis allé sept ou huit fois. Mais c'est seulement après avoir participé au film russe Priest-San: Confession du Samuraï, que j'ai compris qui est "Mère-Russie". Nous avons vécu dans le pays, et parlé à des gens ordinaires.

Je fus très inspiré et impressionné de voir combien vous, le peuple russe vous êtes  forts et fermes. De vrais guerriers. Je sens que je suis connecté avec la Mère-Russie à un niveau profond et je veux faire partie de celle-ci.

J'ai décidé de devenir orthodoxe il n'y a pas longtemps, mais j'y ai pensé pendant longtemps. J'ai tenté de trouver ma propre voie toute ma vie, [de trouver ma place] dans le monde. Quand nous sommes arrivés en Amérique dans mon enfance, nous avons adopté le christianisme. Mon frère et moi avons participé à une école du dimanche aux Etats-Unis. Cependant, il y a plus de forme dans le christianisme américain. Et je cherchais un contenu. Nulle part ailleurs, je n'ai pu trouver une telle profondeur que dans la foi orthodoxe. C'est seulement maintenant, alors que j'ai 65 ans, que je sens que je suis parvenu à trouver ma place. Formellement, il n'y a pas longtemps que j'ai fait mon choix, mais il a fallu toute ma vie pour y parvenir.

- Vous avez décidé d'être baptisé dans la foi orthodoxe. Le chef du Département synodal des relations ecclésiastiques extérieures, le Métropolite Hilarion de Volokolamsk vous a baptisé dans l'église dédiée à l'Icône de la Mère de Dieu "Joie de tous les affligés" sous le nom de Pantéléimon. Pourquoi avez-vous choisi ce saint comme votre protecteur céleste?

- J'étais très sérieux au sujet de ce choix et je l'ai fait avec une grande responsabilité. J'étais guérisseur avant de commencer à jouer activement dans les films hollywoodiens. J'ai encore ma propre pratique respiratoire qui aide à récupérer et à restituer l'énergie vitalel. Saint Pantéléimon qui a guéri les gens avec le Nom de Dieu et les a aidés à faire face à leurs problèmes, m'a beaucoup inspiré. J'ai compris que la récupération physique est possible uniquement si vous êtes en bonne santé spirituelle. Il n'y a pas d'autres moyens. Cette guérison spirituelle est impossible hors de l'Église, sans la foi.

- Pendant le tournage du film, vous avez fait connaissance des acteurs russes Ivan Okhlibystine et Piotr Mamonov. Quelles impressions avez-vous eu en communiquant avec eux?

- Le peuple russe m'impressionne par sa profondeur. Il diffère du modèle  de pensée américain auquel je suis habitué. Les peuples russe et japonais ont des fondements spirituels très proches, nos cœurs sont similaires. La raison en est que votre histoire, votre culture se concentrent sur l'âme humaine. Il n'y a pas une telle chose dans la culture américaine. Quand je dis cela,  je ne veux pas offenser les Américains. Ils sont également de très bonnes personnes. Mais il est impossible de devenir des personnes ayant une âme vraiment profonde en 400 ans. Je fus surpris d'apprendre qu'Ivan Okhlobystine était prêtre. Je me rendis compte qu'une personne russe est si multiforme et si illimitée que je voulais devenir aussi proche que possible de cette culture.

- Quels sont les lieux saints que vous avez-vous réussi à visiter tout en participant au film et à sa première?

- Je suis parvenu à visiter la Nouvelle Jérusalem et elle m'a beaucoup impressionné. J'ai vu de mes propres yeux combien sont importants pour une personne de Russie les lieux saints, à quel point vous respectez votre foi. Maintenant je comprends pourquoi tout le monde respecte le peuple russe. Des gens avec un cœur et une âme ne peuvent que provoquer l'admiration.

Je vous souhaite de toujours être vous-mêmes, d'être fidèles à votre culture et à l'Orthodoxie. Elle fait de vous des gens extrêmement forts.


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après




Affiches du film

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Lancement du film:

SOLIDARITE KOSOVO


SOLIDARITE KOSOVO

Le compte-à-rebours est lancé : dans dix jours le traditionnel convoi de Noël de Solidarité Kosovo prendra la route au départ de Grenoble à destination des enclaves serbes du Kosovo-Métochie. Emmenée par une équipe de dix bénévoles dévouée depuis plus de quatre mois à sa préparation, le chargement humanitaire s’élancera au lendemain du réveillon de Noël sur les routes froides d’Europe pour un périple de plus 2.500km. A l’occasion de son onzième édition, Solidarité Kosovo prévoit de distribuer plus de 15 Tonnes de denrées humanitaires récoltées grâce aux partenariats liés avec des entreprises du secteur textile et des fabricants de jouets français. 

Les bénévoles de Solidarité Kosovo gerbent et filment les palettes du convoi de Noël 2015


Dernière ligne droite avant le départ

A quelques jours de son départ, l’équipe de Solidarité Kosovo s’affaire aux derniers préparatifs. L'effervescence est à son comble car l’ordre du jour est chargé : cartons, palettes, liste de colisage, vérifications des passeports, des autorisations, confirmations des réservations, des itinéraires, du dispositif d’accueil… Tout doit être fin prêt et en bon ordre de marche avant le départ, les nuits s’annoncent courtes !
Au fur et mesure que l’échéance approche, l’émotion devient palpable dans l'entrepôt humanitaire où l’énergie du collectif réchauffe les petites mains bien actives qui confectionnent les derniers colis-cadeaux. Le cœur à l’œuvre, les bénévoles ont déjà à l’esprit les familles chrétiennes les plus démunies du Kosovo-Métochie qu’ils rencontreront tout prochainement. Isolées dans leurs enclaves, oubliées de tous, l’équipe de Solidarité Kosovo partira à leurs rencontres pour partager ensemble un temps d’amitié, de solidarité et de réconfort.


Une palette de chaussures à destination des enfants chrétiens du Kosovo-Métochie


Boucler le budget du convoi

Comme à l’accoutumé, le convoi de Noël est attendu avec impatience sur place. A Gračanica, tout d’abord, qui sera le premier « point de chute » du convoi où les bénévoles seront accueillis par le père Serdjan ainsi que par les collaborateurs humanitaires locaux de Solidarité Kosovo. Puis dans des dizaines d’enclaves chrétiennes où les distributions humanitaires se tiendront sur la place du village du matin jusqu’au soir. Viendra alors le moment magique langui par les enfants : l’arrivée du « Père Noël français » ! Un moment émouvant pour tous où l’intensité du regard des tout-petits recevant leurs colis-cadeaux suffit à soulever les cœurs des plus grands.


Minutieusement préparés, les cartons de cadeaux pour les tout-petits du Kosovo-Métochie sont prêts à partir!


D’ici là, Solidarité Kosovo a besoin de votre soutien pour pourvoir aux multiples frais que ce convoi de Noël implique. Une aide, aussi symbolique soit-elle, peut permettre de payer le passage d'un péage autoroutier ou encore de faire un plein d’essence pour poursuivre la route jusqu’au sud de la Serbie.

Il est encore temps de participer au convoi de Noël en nous faisant parvenir un don de dernière minute:

- soit par chèque à l’adresse suivante : Solidarité Kosovo, BP 1777, 38220 VIZILLE (chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo »)
- soit directement via Paypal en cliquant ici.

Merci par avance !



L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités&http://www.solidarite-kosovo.org/fr/nbsp;en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur paypal :




PS2 :« Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.

mardi 15 décembre 2015

Sur le blog de Maxime, un message ancien (2014) toujours d'actualité!




AIDE-TOI, LE CIEL T'AIDERA !

« Ne mettez pas votre confiance dans les princes qui n'ont pas en eux le salut »



« Ne mettez pas votre confiance dans les princes, ni dans les enfants des hommes, qui n'ont pas en eux le salut. » Un autre texte : « Dans celui qui ne peut vous sauver. » Ecoutez ce conseil, cet avertissement, vous tous qui regardez avec admiration les choses humaines, appui fragile et périssable. Mais que veut dire, « qui n'ont pas en eux le salut ? » Ils n'ont pas même en eux leur propre salut; ils ne peuvent pas se défendre eux-mêmes; arrive la mort, ils se coucheront plus muets que des pierres. Car, voilà ce qu'exprime le Psalmiste en disant : « Son âme sortira, et il retournera dans la terre d'où il est sorti. En ce jour-là, périront toutes leurs pensées. » Un autre texte « Tous leurs projets. » Ce que dit le Psalmiste, revient à ceci : Celui qui ne peut pas se défendre lui-même, comment sauvera-t-il les autres ? Rien, en effet, n'est aussi faible et fragile qu'une telle espérance, et c'est ce que montre la nature même des choses. Aussi Paul, parlant de l'espérance en Dieu, disait « Cette espérance n'est point trompeuse. » (Rom. V, 5.)

Ce qu'on ne peut pas dire des choses humaines, plus vaines que l'ombre. Ne me dites pas : c'est un prince. Un prince n'a rien de plus que le premier homme venu; il est également soumis à une condition incertaine; et tenez, dût cette parole vous surprendre précisément parce que c'est un prince, ayez encore moins de confiance. Ce sont là en effet des choses bien sujettes à l'écroulement, que ces principautés. Supposez qu'on ne le précipite pas du haut de son pouvoir, c'est lui qui se précipite dans les emportements de la colère, dans les abus de pouvoir, attendu qu'il ne se croit pas comptable envers celui qui a reçu ses promesses.

Et si ce prince est sage, il sera encore plus exposé aux chutes que les particuliers, parce qu'il est entouré d'ennemis plus redoutables, plus nombreux; parce qu'il est d'autant plus facile à prendre, qu'il y a plus de gens pour lui tendre des pièges.

Que signifient ces gardes du corps ? Que signifient toutes ces escortes qui veillent sur lui ? Et comment celui qui, au milieu d'une ville bien policée, n'est pas même sûr de défendre sa personne, mais se trouve là comme au milieu d'un peuple ennemi, exposé à tant de combats et de dangers, pourra-t-il sauver les autres ? Celui qui, en pleine paix, a plus à craindre que ceux qui font la guerre, comment pourra-t-il mettre les autres en sûreté, au-dessus de tous les périls ?

Certes, il n'est pas difficile de compter ceux qui pouvaient vivre en toute sécurité chez eux, et qui se sont perdus, pour avoir mis leur confiance dans les princes.

St Jean Chrysostome (né au Ciel en 407) 




« … Comme des brebis au milieu des loups ; soyez donc prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Et soyez en garde contre les hommes… » [Mat. 10;16] 

Constater les yeux grand ouverts, nous informer les uns les autres, nous indigner, pétitionner auprès des autorités (au fait, lesquelles ? quand déjà au plus bas niveau de notre vie sociale, un maire censé être le représentant de l'État dans la commune et, à ce titre, officier d'état civil et officier de police judiciaire, ne fait pas respecter la loi !) attendre de voter aux prochaines élections, en espérant à peine des bribes de jours de liberté, d’égalité et de justice, de restauration du respect de notre culture, de nos valeurs et de notre patrie qui rencontreront contre eux forcément tous les imbéciles utiles qui ont déjà voté comme un seul homme pour le gouvernement handicapé qui n’est compétent que pour nous asservir davantage à tout ce qui n’est pas nous, et nous enfoncer encore un peu plus… tout cela n’est-il pas vain ou du moins bien insuffisant ?

Nous avons au moins trois raisons principales d’être plus que vigilants :

La première est bien celle de l’islamisation croissante de nos pays d’Europe qui n’attend que l’inversion du rapport de forces en sa faveur – auquel elle travaille sans relâche, étape après étape – pour pouvoir laisser libre cours à son caractère impitoyable envers tout ce qui n’est pas musulman. La deuxième est le risque de guerre mondiale avec utilisation possible des armes nucléaires, et tous ceux qui soutiennent – aveuglément jusqu'à prôner la guerre ou en attendant sagement à l'abri d’évaluer le pour et le contre – la junte de Kiev sans se rendre compte le moins du monde de nos intérêts réels, économiques, stratégiques, culturels et religieux participent à rendre ce risque de plus en plus réel. La troisième et non des moindres est l’effondrement économique mondial prévisible qui se fait progressivement mais risque de devenir de plus en plus rapide et inéluctable.

N’est-il pas venu (depuis longtemps d’ailleurs pour les plus lucides et les plus critiques…) le temps de s’occuper de nous-mêmes sans attendre la moindre sollicitude, le moindre soutien, la moindre compréhension de tous ceux qui se sont hissés à tous les niveaux jusqu’au seuil de leur incompétence ( selon le fameux « principe de Peter ») pour satisfaire, sans scrupule, leur appétit de vaine gloire, leur cupidité, leur soif de jouir de privilèges (dont on nous a fait croire qu’ils avaient été définitivement abolis) le plus tôt possible, sans le moindre souci réel d’un avenir désormais plus qu’incertain, qu’ils maquillent pour conserver leur place le plus longtemps possible (même s’ils savent que ce n’est pas pour longtemps, c’est pour eux toujours ça de pris) et qu’ils aggravent inconsidérément, sans le moindre souci d’un peuple dont ils ne connaissent rien de la vie.

Certains s’occuperont d’eux-mêmes en quittant le pays avant (car ils le peuvent – parce que sans attache, ou bien suffisamment à l’aise financièrement, ou bien avec déjà de nouvelles perspectives professionnelles). Mais le peuple, lui, que fera-t-il pour prendre soin des siens – hommes, femmes, enfants et vieilles personnes ?

Eh bien il aura intérêt à se préparer au pire, s’équiper, s'informer, se former, s’entrainer et se positionner dans tout domaine pour s’organiser,résister et survivre. Chacun – selon ses compétences, ses dispositions, son tempérament, sa situation, sa localisation, le groupe social auquel il est attaché – trouvera ce qui lui convient. Il sera nécessaire de communiquer et de nouer des liens forts de solidarité entre tous. 

Avoir une foi forte sera plus que nécessaire. Celui qui n’en a pas fera bien de s’y mettre… en comptant en un premier temps que l’appétit vient en mangeant et en fréquentant ceux qui pourront l’aider à l’alimenter et la conforter. De toute façon la nature a horreur du vide, tout le monde peut le constater et quand les églises se vident les minarets poussent, et pour ceux qui ont eu une mauvaise expérience de l'Église et qui ne veulent plus entendre parler de rien de religieux, il ne faut pas dire que c'est du pareil au même parce que même si les préceptes chrétiens les ont empêché de jouir comme ils le voulaient, ils peuvent constater facilement que ce qui les attend est bien pire.

Action et prière. Là où nous sommes et dès maintenant : 

Prier sans cesse dans l'action, 
agir pour nos frères et pour Dieu, 
transformer toute action en prière, 
orienter tout ce que nous faisons vers Dieu, 
prendre toute action pour prétexte à la prière, 
profiter de toute action pour s'en servir de support à notre prière 
et être certain qu'avec la prière DIEU EST AVEC NOUS. 

Mourir en martyr, si Dieu veut, est une chose envisageable pour nous sans problème, voire avec gloire pour les plus ardents, mais l’empire chrétien d’orient a bien montré également qu’il n’était pas du tout interdit, en premier lieu, de se défendre quand c’était nécessaire. Fidèle en cela à l’empire romain plus antique : Si vis pacem para bellum. Rien à voir avec le militantisme, encore moins avec le djihad.

Foi et courage, vigilance et sagacité, discrétion et ténacité, solidarité et fraternité. « Aide-toi et le Ciel t’aidera » énonce le dicton. C’est bien là où nous en sommes.

lundi 14 décembre 2015

DU MONT ATHOS A OPTINO: JOSEPH MUÑOZ, PELERIN DE LA PORTAÏTISSA ET MARTYR


Frère Joseph avec l'icône de la Portaïtissa



Icône de Frère Joseph peinte à Optino

Icône sculptée

Moine Ibère, tel était aussi le saint moine Gabriel, qui, ayant entendu une voix divine venue du Ciel, alla chercher sur les flots, l’icône de la Portaïtissa qui se tenait à la surface des eaux.
Tradition athonite

Sous l’empereur Théophile, pendant la période iconoclaste, des soldats firent irruption dans la maison d’une veuve qui possédait une chapelle dédiée à la Mère de Dieu. Un des soldats frappa l’icône de la Théotokos qui occupait la place d’honneur, cette icône était, selon la tradition de l’Eglise, une copie de celle que le saint Apôtre Luc avait peinte. Du sang jaillit de la joue de la Mère de Dieu. Le soldat, frappé de stupeur, se repentit, se convertit, et entra dans un monastère.

Sachant que les iconoclastes allaient revenir accomplir leur sinistre besogne, la pieuse femme pria pour être guidée par Dieu et, sous l’inspiration divine, jeta l’icône à la mer. Celle-ci ne coula pas, mais flotta sur l’ onde et s’éloigna vers le large…

Le fils de cette femme dévote se réfugia ensuite au Mont Athos, y narra l’histoire de l’icône et vécut une sainte vie. Cette histoire fut transmise de génération en génération à tous les moines du monastère d’Iviron (28). Plusieurs années plus tard, l’icône, dit la tradition, apparut comme " dans une colonne de feu" sur la mer.

Un saint moine du nom de Gabriel eut une apparition de la Mère de Dieu qui lui annonça qu’Elle désirait que les moines de ce lieu aient son icône comme protectrice, et pour le salut de leurs âmes. Elle lui enjoignit de s’avancer sans crainte sur les eaux pour la prendre dans ses mains. Ce qu’il fit. Une icône fut écrite qui montre ce prodige.


L’icône ramenée au monastère d’Iviron fut placée sur l’autel. Le lendemain elle avait disparu du sanctuaire. Elle fut retrouvée sur le mur près du portail, à l’entrée du Monastère. Ceci se répéta à plusieurs reprises jusqu’à ce que la Mère de Dieu apparaisse au moine Gabriel pour lui dire qu’elle n’avait nul besoin d’être protégée par les moines. 

Elle désirait au contraire que les caloyers (29) d’Iviron soient protégés par elle, comme elle l’avait annoncé au moine Gabriel. Après ces prodiges, une église fut construite près des portes du monastère où l’icône fut déposée. On peut l’y voir encore de nos jours. Elle fut connue sous le nom d’icône d’Iviron (Iverskaïa en russe) ou de Portaïtissa (Portière, Gardienne de la Porte ou du Portail en grec).

Au XVIIe siècle, l’archimandrite Nikon de Moscou, plus tard Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies, demanda à l’higoumène du monastère d’Iviron de lui envoyer une copie de l’icône. Sa requête fut acceptée et une chapelle fut construite près des murs du Kremlin à Moscou. L’icône dite "Iverskaïa" (30) fut très vénérée par le peuple russe jusques à la révolution bolchevik de 1917 qui vit la destruction de la chapelle et la disparition de l’icône. Un acathiste avait même été composé en Son honneur.(31)

Joseph a raconté lui-même sa rencontre miraculeuse avec l’icône de la Toute Pure et cette irrésistible et forte attirance spirituelle qu’il eut immédiatement pour elle.

"Il y a presque un an, je suis allé avec deux amis du Canada au Mont Athos (32). Je quittai un de mes compagnons dans une des petites skites où il avait décidé de devenir moine. Depuis cette skite, mon autre compagnon qui parle bien grec et moi-même, nous allâmes visiter les célèbres monastères athonites. 

Je voulais beaucoup passer quelque temps dans la skite des Daniélites (33) où il y a un atelier d’iconographie qui se conforme aux anciennes traditions. Nous avons pris un bateau et nous sommes arrivés à la skite de Kapsokalyvia. Là nous avons passé la nuit et puis nous sommes partis à pied vers notre but, la kélia (34) de saint Daniel. 

Pendant huit heures, nous sommes montés et descendus à flanc de montagne et la kellia n’était toujours pas visible. Nous avions déjà perdu la notion du temps, mais néanmoins nous avons continué notre route. Finalement, je ne pouvais plus avancer; mes jambes me faisaient mal et je dis à mon compagnon : "Je ne peux pas aller plus loin, arrêtons-nous ici!" Nous étions au sommet d’une colline. En regardant plus bas, nous pouvions voir un petit ermitage. Nous sommes descendus. Cela se révéla être la skite de la Nativité du Christ. 

Le recteur de la skite nous reçut joyeusement et nous offrit du thé et des loukoums sur la terrasse. Alors que nous entrions dans la maison, je vis dans leur atelier d’iconographie cette icône de la Très Sainte Vierge. Je ne puis jamais expliquer ce que je ressentis en voyant cette icône. Je pense que mon cœur fut renversé dans ma poitrine. Je devins très fortement attaché à cette image. Puisqu’ils écrivaient des icônes en ce lieu, je demandai aux moines de me vendre cette icône. Ils me dirent cependant qu’ils ne pouvaient pas me vendre cette icône. Ils me dirent car c’était la première qui avait été écrite dans cette skite. Ils pouvaient m’en faire une copie et me l’envoyer. Après de longues et persistantes requêtes-mon ami était las de les traduire-je décidai qu’il n’y avait pas d’espoir d’acquérir cette icône puisqu’ils ne voulaient pas la vendre. 

Cette nuit-là, pendant la liturgie, au moment du "Il est digne"(35) , je tombai au sol et fis une prière fervente à la Très Sainte Vierge. " J’ai déjà fait tout ce qui était humainement possible ; je leur ai offert de l’argent et j’ai importuné l’higoumène. Néanmoins, ô Mère de Dieu viens avec nous en Amérique, car nous avons besoin de Toi". Après avoir dit cette prière, je ressentis un grand calme spirituel, comme un sentiment de confiance qui m’assurait que la Très Sainte Vierge viendrait avec nous. La Liturgie s’acheva et nous allâmes prendre le petit-déjeuner. 

Après le petit-déjeuner, nous commençâmes à préparer notre départ de la skite. Nous n’avons pas pu saluer l’higoumène à notre départ, car on ne put le trouver nulle part. Cependant, tandis que je quittais la skite et que je m’apprêtais à descendre vers le rivage (car la skite était sur une colline) pour prendre le bateau, le recteur de la skite apparut, portant l’icône enveloppée dans du papier, et il me dit : " La Très Sainte Vierge veut aller avec vous en Amérique." Je fus très étonné car cela arrivait à la dernière minute alors que nous partions. Il est intéressant de noter que tandis que je quittais la skite, je n’avais aucune peine en mon âme alors que je quittais l’endroit où était l’icône. Je ne puis l’exprimer en mots mais je ne ressentais aucun désespoir. 

Quand l’higoumène me donna l’icône, je voulus le payer, mais il me dit que l’argent ne peut être accepté pour des choses saintes. J’insistai et voulus d’une manière quelconque montrer ma reconnaissance, donner de l’argent pour cette pauvre skite, mais l’higoumène ne voulut absolument rien accepter.

Après avoir reçu l’icône de l’higoumène, je dis à mon ami. "Partons vite avant qu’il ne se ravise! " Nous avons pris le bateau. Alors que nous étions en mer, nous dirigeant vers Daphni, une voix puissante en moi me dit avec insistance : "Va au monastère d’Iviron et met en contact ton icône de la Théotokos d’Iviron avec la Célèbre Icône Miraculeuse de la Mère de Dieu d’Iviron qui est dans ce monastère." 

Obéissant à cette voix, nous fîmes route vers le Monastère d’Iviron. Là, un vieux moine nous accueillit sans trop de chaleur et dit : "Attendez ! L’église qui contient l’icône d’Iviron n’est pas encore ouverte!" et nous avons attendu trois heures pleines près de l’église avant qu’un autre moine ne vienne l’ouvrir. Quand nous avons demandé à ce moine de nous permettre de toucher notre icône à l’image de la Mère de Dieu d’Iviron, il nous demanda avec étonnement pourquoi nous voulions faire cela. Je lui expliquai que nous voulions bénir l’icône car nous l’emportions en Amérique où Satan tient tout entre ses mains. Le moine accepta et nous touchâmes notre icône à l’Icône d’Iviron. De la Sainte Montagne, nous allâmes en Espagne (…). Pendant toute cette période, l’icône était entièrement sèche sans aucun signe d’humidité à sa surface.

D’Espagne, je retournai au Canada. J’achetai une lampade (36) pour l’Icône et plaçai la Sainte Image entre les reliques de plusieurs saints des Grottes de Kiev que Vladika Léonce du Chili (37) m’avait donné lorsque j’étais au Chili, et une icône –photographie de la sainte et vénérable nouvelle martyre, la Grande Duchesse Elisabeth (38). Trois semaines passèrent durant lesquelles je lisais l’acathiste à la Très Sainte Vierge tous les soirs. Soudain, une nuit, aux environ de quatre heures du matin, je me réveillai et je sentis un doux parfum qui remplissait toute la maison, non seulement ma chambre, mais toute la maison.

Un jeune homme vivait dans la maison. Je lui demandai s’il avait cassé une fiole de parfum pour que l’on sente un tel parfum suave. Il me répondit : "Non, Non !" Je lui dis : "Je suis certain que ce parfum vient des saintes reliques qui sont sur la table". Le jour suivant, tandis que je me levais pour dire les prières du matin, je regardai l’icône et je vis que des mains de la Très Sainte Vierge, il y avait des petits ruisseaux qui coulaient vers la base de l’icône. Je dis à mon colocataire: "Fais attention quand tu remplis la lampade!", car je pensais qu’il avait, en remplissant la lampade, projeté, sans y prendre garde, de l’huile sur l’icône. Mais il me dit qu’il n’avait pas rempli la lampade. J’essuyai l’icône et je sentis que le doux parfum venait d’elle. Mais c’était si inhabituel que je l’examinais sans cesse et je ne pouvais comprendre que quelque chose de merveilleux se passait. Peu après, le hiéromoine Irénée [depuis évêque de l'OCA] vint chez nous et me dit que nous devrions emporter l’icône à l’Eglise. Ce que nous fîmes."



L’icône continua à exsuder son huile d’onction céleste sans discontinuer. Le myrrhon, puisqu’il faut donner à cet écoulement divin son nom véritable, venait principalement des mains de la Mère de Dieu, de l’étoile (39) de son épaule droite, ou bien de la base de l’icône. Il semblait que la Toute Pure distribuait cette manne fragrante de ses propres mains aux fidèles. Des morceaux de coton mis au bas de l’icône enserrée dans un cadre avec une vitre pour la protéger, récupéraient ce flot incessant de parfum du Ciel. Il arriva que cette huile sainte coule en telle abondance, qu’elle sortit de son cadre pour ruisseler sur son support jusques au sol.(40)

Elle passa à plusieurs reprises à travers la vitre de protection. Quelquefois les cotons qui contenaient cette précieuse bénédiction séchaient, mais ils conservaient cette fragrance superbe. Lors d’une bénédiction d’appartement chez un ami, un coton sec depuis longtemps se mit à couler. Le flot céleste qui ruisselait quelquefois visiblement et en abondance redoublait lorsque la prière se faisait plus fervente. Par contre, il arriva aussi que l’écoulement cesse, en particulier pendant la Semaine Sainte.

Puis, chacun d’entre nous a rencontré l’Icône Myrrhoblyte et son gardien Frère Joseph…

© Claude Lopez-Ginisty
extrait de
DU MONT ATHOS A OPTINO: 
JOSEPH MUÑOZ, PELERIN DE LA PORTAÏTISSA
  ET MARTYR
(Biographie nédite, Chapitre 4)
*
Frère José/Ambroise
Fresque dans la chapelle 
orthodoxe du cimetière
de Washington D.C.
USA
*
NOTES


(28) Appelé ainsi car il fut à l’origine le monastère des Ibères, c’est-à-dire des Georgiens.

(29) Vieux terme français forgé sur Kalos Geron (le Beau/Bon vieillard) désignant les moines

(30) c’est-à-dire d’Ibérie, de Géorgie

(31) Cet acathiste est ICI. Après l’avoir traduit, comme j’en parlais avec Frère Joseph et que je m’étonnais de ce que la copie faite au Mont Athos ait été peinte en utilisant de l’eau bénite et des reliques insérées sous le levkas, il me dit que lui-même avait procédé de cette façon pour la copie de la Portaïtissa qu’il avait faite et envoyée en Russie. Il aurait tellement voulu s’y rendre lui-même avec l’icône myrrhoblyte!…

(32) RECIT DU SAINT NEOMARTYR JOSEPH, publié un an après son retour au Canada avec l’icône de la Mère de Dieu. (Russie Orthodoxe 1983 N° 17, 18, 20) Traduction de l’auteur.

(33) Le Géronda (Ancien, Staretz) Daniel était un Père spirituel du Mont Athos.

(34) Petit ermitage

(35) Hymne traditionnel à la Très Sainte Mère de Dieu, correspondant à la salutation de l'Ange à la Mère de Dieu.

(36) L'évêque Léonce du Chili fut le Père Spirituel de Joseph.

(37) id est Maître, terme par lequel on s’adresse à l’évêque dans l’Eglise Russe.

(38) Nouvelle Martyre, sœur de la Tzarine Martyre Alexandra, moniale et higoumène de la communauté de Marthe et Marie. Elle est l’incarnation rare de la vertu chrétienne du pardon : elle alla dans sa prison pardonner à l’assassin de son époux. Elle est un des personnages de la pièce Les Justes d’Albert Camus.

(39) Les trois étoiles sur le vêtement de la Toute Pure symbolisent la virginité.

(40) Ce phénomène a aussi été remarqué pour l’icône myrroblite d’Andros (Monastère Saint-Nicolas, Grèce) lors de l’office du Théotokarion, office à la Mère de Dieu écrit par Saint Nicodème l’Aghiorite.

autre icône de Frère Joseph

dimanche 13 décembre 2015

La joie est le signe infaillible de la Présence de Dieu



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Bien que nous n'ayons aucune preuve écrite que Notre Seigneur Jésus-Christ ait ri, je suis personnellement convaincu qu'Il l'a fait. Comment pourrait-Il ne pas avoir partagé notre humanité à la perfection, s'Il n'a pas eu le sens de l'humour, et des moments de rire partagés avec Ses disciples? 

Le rire est un don très précieux, car il nous permet de partager les circonstances de nos vies d'une manière spéciale. Lorsque nous nous permettons de voir la joie de ces événements souvent drôles qui ont lieu autour de nous, nous sommes en mesure de nous mettre dans une perspective appropriée. Notre capacité à rire de nous-mêmes contribue à réduire le sentiment de notre propre importance.

Qu'un chrétien puisse rire ne suggère en rien, qu'il est bon de sourire à un humour déplacé, ou de se moquer de l'infirmité ou de l'échec d'une autre personne. Notre humour ne doit jamais être fondé sur le ridicule ou l'avilissement d'une autre personne. Le Christ a utilisé l'humour quand Il a utilisé l'image du chameau qui avait du mal à passer par le chas d'une aiguille. (Matthieu 19:24). Et nous lisons dans Proverbes 17:22, "qu'un cœur joyeux est un bon remède."

Le sens de l'humour montre aux autres que nous vivons avec joie et allégresse dans nos cœurs, parce que nous avons des raisons d'être heureux. Nous croyons que le don du salut est une bonne raison d'être heureux, puisque le ministère du Seigneur ne se termine pas sur la Croix, mais a été suivi par Sa Sainte Résurrection. Vivre avec un cœur joyeux ajoute de la valeur à notre foi, car il fait que les autres veulent partager la joie qu'ils voient en nous.

Nous pouvons rire parce que nous savons que tout ira bien à la fin, parce que Dieu nous aime, et nous croyons que Sa main providentielle est à l'œuvre dans nos vies. Nous croyons que Dieu sait qu'il y a beaucoup de tristesse, de chagrin et de maladie dans cette vie, mais que tout cela ne l'emportera pas, parce que Son plan pour notre salut est à l'œuvre. 

Le vieil adage celtique, "la vie c'est surtout aimer, vivre et rire, et non la haine, la mort, et les gémissements," a sa base dans la chrétienté orthodoxe du peuple celte. Voilà pourquoi c'est un oxymore pour un chrétien que d'être désagréable, de ronchonner, et de pleurnicher, et c'est pourquoi "La joie est le signe infaillible de la présence de Dieu."

Dans l'amour du Christ,
Higoumène Tryphon

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après