samedi 12 décembre 2015

Un miracle de saint Païssios l'Athonite

St. Paisios of Mount Athos.The miracle with a mountain climber



"Lors d'une de mes nombreuses visites au staretz [Saint Païssios l'Athonite]," rapporte un pèlerin, [1] "J'avais mon fils, Constantin avec moi. J'ai dit au staretz, "Constantin est alpiniste, et il fait même de très dangereuses escalades dans les rochers."

 St. Paisios of Mount Athos.The miracle with a mountain climber

"Constantin, dit le staretz, "tu peux escalader des monts [spirituels] élevés, parce que voilà comment on se rapproche de Dieu. Mais ne va pas faire à nouveau de l'alpinisme, car cela nourrit ton orgueil." 

Et le staretz eut une longue conversation avec lui, lui donnant des exemples de son temps dans l'armée. Quand il nous raccompagna à la porte, il embrassa Constantin sur la tête et répéta, "Ne va pas faire de l'escalade. Mais si tu finis par en faire dans quelques temps, je prierai pour toi." Eh bien, sur la base de cette petite concession, Constantin continua à faire de l'alpinisme sans nous le dire.

"En Septembre, je fis un autre voyage pour voir le staretz. Il y avait beaucoup de gens là-bas; et, dès qu'il me vit, il dit: "Assieds-toi ici jusqu'à la fin, afin que je puisse te dire quelque chose d'important." 

Après, il a dit, "Constantin est tombé alors qu'il faisait de l'alpinisme. Il y avait vingt mètres d'un ancrage à l'autre, et la Panaghia [La Toute Sainte Mère de Dieu] le tint dans ses bras. Je l'ai vu de mes propres yeux."

"Dès que je suis rentré à l'ermitage où je séjournais, j'appelai Constantin à Athènes, où il étudiait. "Constantin", demandai-je, "es-tu tombé lors d'une ascension dangereuse?"

"Comment sais-tu cela?" Répondit-il.

"Je le sais."

"Es-tu allé chez le staretz?" A-t-il demandé immédiatement. 

J'ai dit que oui, et il a répondu: "Va le remercier pour moi, et lui dire que je vais vendre tout mon équipement, et je ne plus faire d'alpinisme." 

"Et c'est ce qui est arrivé!"

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Elder Paisios of Mount Athos
©2012 For the English Language 
by The Holy Monastery Saint Arsenios the Cappadocian


NOTE:

[1] Matthieu Golias de Ioannina

vendredi 11 décembre 2015

Père Theodore [Stylianopoulos]: L'attitude des chrétiens orthodoxes concernant la destinée éternelle des animaux


Saint Gérasime
Saint Seraphim of Sarov and Misha
Saint Séraphim de Sarov

Un grand saint du nom de saint Isaac le Syrien dit que le Paradis, c'est la Présence et l'Amour de Dieu. Le Paradis n'est pas un endroit au-dessus de la terre, comme une planète ou une étoile. Dieu est partout et le Paradis consiste en la jouissance du soleil de Son Amour.

Les animaux survivent-ils au-delà de la mort et vont-ils au ciel? Voilà une question difficile. Dans la vie des saints, on nous dit que beaucoup avaient des animaux comme bons amis. Dans les icônes orthodoxes, saint Gérasime est représenté avec un lion. Le saint vient d'extraire une épine de la patte du lion, qu'il tient tendrement. L'homme et le lion regardent joyeusement vers le Christ, qui est dans les cieux. Saint Séraphim de Sarov, qui vécut dans une forêt pendant de nombreuses années, est représenté nourrissant tranquillement un énorme grizzly. Je ne doute pas que ces saints se réjouiraient de voir leurs amis les animaux au Ciel.

Que dit la Bible à ce sujet? Pas beaucoup de choses explicitement. La priorité de la Bible est focalisée sur les gens, le salut de leurs âmes, leur résurrection à la fin des temps, et la plénitude de la Vie dans la Lumière éternelle de Dieu.

Cependant, les premiers et derniers livres de la Bible nous disent, dans l'espérance, quelque chose à propos de toutes les créatures de la terre. Le livre de la Genèse dit que "Dieu fit les animaux sauvages... et tout ce qui se meut sur la terre selon leur espèce. Et Dieu vit que cela était bon" (Genèse 1:25)! Dans le livre des Psaumes, nous lisons: "Toutes les bêtes des forêts sont à moi... Je connais tous les oiseaux du ciel, et toute la beauté des campagnes est avec moi "(Psaume 49:10). Un Dieu d'amour ne voudrait-il pas que toutes les choses qu'Il a fait, vivent avec Lui pour toujours?

Une allusion à ceci est dans le livre de l'Apocalypse, qui enseigne que le mal et la puissance de la mort, qui sont une corruption de tout ce qui est bon, seront complètement vaincus et qu'un nouveau monde plus glorieux que la nôtre se lèvera. La promesse de Dieu est: "Voyez, je fais toutes choses nouvelles" (Apocalypse 21: 5).

Pourquoi la mort devrait-elle finalement l'emporter et engloutir toutes les bonnes créatures de Dieu? Dieu ne serait-Il pas alors vaincu, et la mort ne se révèlerait plus forte que Dieu? Parce que Dieu est le Maître de toute la création, et aime tout d'un amour qui ne faillit jamais, j'ai l'espoir que nous verrons à nouveau nos animaux de compagnie, d'une certaine manière, tout comme saint Gérasime verra son lion, et saint Séraphim son ours."


Version française Claude Lopez-Ginisty

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Saint Serge de Radonège

Saint Gilles de Nîmes


Saint Hubert de Maastricht

icones-marie-lavie

Saint Mammas

icône saint Modeste de Jérusalem, patriarche

Saint Modeste de Jérusalem

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Solidarité Kosovo inaugure les maternités rénovées




En raison des discriminations qu’ils subissent depuis la fin de la guerre, l’accès aux soins pour les chrétiens du Kosovo est l’un des plus limité en Europe. Les 120.000 Serbes du Kosovo ne peuvent compter que sur trois établissements de santé pour les accueillir et les soigner. Qualifier ces conditions de désertification médicale serait un doux euphémisme. De plus, les trois établissements de santé existants accusent d’un sous-équipement sévère.

Face à cet état des lieux alarmant, Solidarité Kosovo a entrepris depuis cinq mois un programme d'aide aux maternités du Kosovo-Métochie. Pour la première fois, l’ONG française intervient dans le domaine de la puériculture et signe ici un nouveau succès. En effet, il y a tout juste quelques jours, une délégation française de Solidarité Kosovo s'est rendue à l’hôpital de Mitrovica, au nord du Kosovo, pour présider l’inauguration officielle du service maternité nouvellement équipé grâce à l’achat de quatre tables d’accouchement dont deux opératoires d’une valeur de 50.000 euros.

De gauche à droite : Milan Ivanovic, directeur de l'hôpital de Mitrovica, Arnaud Gouillon, et le Père Serdjan permanent du bureau humanitaire SK


Cet évènement n’a manqué de susciter l’intérêt de nombreux journalistes invités à la conférence de presse ainsi que la visite inaugurale qui s’en est suivie aux côtés des autorités sanitaires, religieuses et des représentants de l’ONG bienfaitrice, Solidarité Kosovo.
La délégation franco-serbe et le personnel soignant visitent la maternité


Devant les caméras des médias nationaux venus l’interviewer, Milia Milenkovic, la directrice du pôle mère-enfant de Kosovska Mitrovica a bien du mal à contenir son émotion : « Nos tables d’accouchement avaient quarante ans d’âge ! Malgré leur obsolescence, elles nous ont été précieuses et auront servi jusqu’à ce matin. A présent, grâce au matériel neuf que nous venons de recevoir, l’équipe médicale, les mamans et les nouveau-nés évolueront dans des conditions décantes où la sécurité et le confort seront enfin garantis. »

Milia Milenkovic (au centre) explique aux bénévoles français les gains en sécurité et en confort que procure cette nouvelle table opératoire


A peine livrées et déjà opérationnelles: ces tables d'accouchement sont une aide indispensable et concrète pour toutes les mamans chrétiennes du Kosovo


Un peu plus loin dans le service maternité, les quatre tables d’accouchement fraichement installées, dont deux opératoires, jonchent la salle de travail. La sage-femme en chef confie aux journalistes qu’elles sont déjà toutes quatre « opérationnelles ». Et sans se faire attendre, le premier cri est poussé. Il est arrivé ! Le premier bébé du service de maternité réhabilité est né. Elle s’appelle Vera. En serbe, son prénom signifie « la foi ». C’est le quatrième enfant de sa fratrie. Une naissance de bon augure qui enchante tout le personnel et les visiteurs humanitaires et médiatiques venus inaugurer le service nouvellement équipée.

Vera (signifiant "la foi" en serbe) est le premier bébé à être né sur les tables d'accouchement financées par les donateurs de Solidarité Kosovo.


Vera : une récompense pour SK, une victoire pour les Serbes du Kosovo

Attendri par l’heureux évènement dont il vient d’être le témoin privilégié, Arnaud Gouillon, directeur de Solidarité Kosovo partage ces instants de bonheur avec l’équipe médicale ainsi qu'avec le père Serdjan, permanent du bureau humanitaire à Gračanica qui l’accompagne. La satisfaction est à la hauteur de tous les efforts fournis ces dernières semaines pour équiper la maternité. Il est à souligner que le matériel médical acquis, d’une valeur de 50.000 euros, a été choisi pour sa qualité, sa solidité et sa longévité auprès de fournisseurs italien et allemand, pionniers en la matière.

«Cette naissance est autant une récompense pour Solidarité Kosovo qu’une victoire pour la minorité chrétienne du Kosovo. Les prochaines naissances seront tout autant des victoires pour les Serbes de cette région. Solidarité Kosovo est honorée de participer à chacune d’entre elle par cet équipement aujourd’hui livré ».

Le chirurgien Nikola Grujic et Arnaud Gouillon visitent le bloc opératoire où une table SK destinée aux césariennes a été installée


En plus de la maternité de Mitrovica, l’ONG française a également réhabilité la maternité de Pasjane, une localité située à l’est du Kosovo. Cet établissement bénéficie désormais d’une cuisine pour les besoins de ses patientes, d’une chambre froide ainsi que d’un groupe d’électrogène pour faire face aux coupures intempestives d’électricité, qui sont bien souvent malveillantes, y compris pendant les accouchements.

"Grâce au groupe électrogène, les appareils médicaux continueront de fonctionner durant les accouchements en cas de coupure d'électricité" Docteur Nebojsa Tomic, directeur de la maternité de Pasjane


Solidarité Kosovo remercie chaleureusement les donateurs qui ont contribué par leur générosité au succès de ce premier chantier humanitaire dans le domaine de la puériculture et souhaite longue vie à tous les nouveau-nés du Kosovo-Métochie !
L'équipe de "Solidarité Kosovo"

PS : les personnes souhaitant nous aider peuvent contribuer au développement de nos activités en nous faisant un don. Par chèque à l’ordre de « Solidarité Kosovo », BP 1777, 38220 Vizille ou par Internet en cliquant sur paypal :




PS2 : « Solidarité Kosovo » étant reconnu d’intérêt général, chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66% du montant du don. A titre d'exemple, un don de 100 € vous permet de déduire 66 € sur la somme de vos impôts à payer. Ainsi votre don ne vous coûte en réalité que 34 €.

jeudi 10 décembre 2015

Père Stephen: La lutte pour une Communion véritable



Pour beaucoup de protestants (et quelques autres), dont l'expérience de l'Église a été largement façonnée dans les dernières décennies, l'un des aspects les plus déconcertants de la première visite à une Église orthodoxe est le fait que tous les baptisés, ne sont pas autorisés à recevoir la Communion. En effet, la Communion est réservée aux chrétiens orthodoxes qui se sont préparés (ceci est un autre sujet) pour recevoir les Saints Dons.

Pour certains, c'est une surprise, pour d'autres, non, et pour quelques autres encore, c'est un fait qui est le bienvenu. Quand j'ai visité une église orthodoxe je suis tombé dans ce dernier groupe. Je n'ai pas pu me réjouir de ce que je n'étais pas en mesure de recevoir la Communion, mais je ne me suis pas réjoui parce que je n'étais pas autorisé à le faire (dans l'état de schisme dans lequel je vivais). Quelqu'un m'a dit, "Il y a des choses dans ta vie chrétienne qui doivent être changées avant d'approcher du Calice." J'ai compris cela comme quelque chose de sain.

En effet, la disparition rapide de la discipline de Communion dans la majeure partie du christianisme de la seconde moitié du 20ème siècle a promu ainsi une nouvelle interprétation rapide du sacrement et l'exaltation radicale de l'individu par rapport à l'Église. J'ai plusieurs réflexions à offrir dans ce domaine.

Premièrement - la disparition rapide de la discipline de la Communion signifiait la disparition des frontières. Rien dans l'Eglise ne disait plus: "Non!" Avec cela, la vie chrétienne perd sa définition. La "Communion" avec le Christ devient un événement purement subjectif, lui-même dénué de sens en raison de l'absence de frontières. 

S'il n'y a pas de «Non.», il ne peut y avoir un "Oui." Le Jardin d'Eden, le paradis de la perfection, contenait un seul "Non", une limite. Et pourtant, cette seule limite définissait la communion avec Dieu. En ne mangeant pas [du fruit] de cet arbre, Adam et Eve pouvaient vivre dans l'obéissance. Tout autre repas prend tout son sens de la Communion bienheureuse, car elle est consommée dans l'obéissance. Avec l'acte de désobéissance et la destruction de la seule limite donnée par Dieu, chaque arbre devient un arbre potentiel de mort. En effet, la Sainte Communion elle-même peut devenir un calice de mort selon les exhortations de saint Paul dans 1 Corinthiens.

Deuxièmement - avec la suppression des frontières, la communion cesse d'être une lutte, et perd l'ascèse qui est essentielle à une saine vie chrétienne. La communion avec Dieu est un don de Dieu - mais, comme le Royaume de Dieu, les "violents s'en emparent par la force" (Matthieu 11:12). Ce verset plutôt étrange est une référence à ceux qui recherchent Dieu de manière telle qu'il n'est pas inapproprié d'utiliser le mot "violence" pour le décrire. Le ministère de saint Jean-Baptiste a été marqué par son jeûne et ses luttes dans la prière. ce sont de tels efforts qui sont "violents" dans la vie chrétienne. Ce devrait être la norme dans la vie chrétienne que les saints mystères soient abordés avec l'ascèse. Plutôt que de s'approcher de Dieu avec une attitude de droit ("Ceci est ma Communion") nous nous approchons luttant contre le péché dans notre vie: par le repentir, la confession, le pardon, le jeûne. Dans une vie chrétienne, ce sont des actes d'amour.

Dans toutes nos relations saines un certain niveau d'ascèse est pratiqué, mais il est rare qu'on le reconnaisse comme tel ou qu'on le nomme ainsi. Dans le mariage, nous comprenons que les maris doivent "aimer leurs femmes comme le Christ a aimé l'Église" (Eph. 5:25) c'est-à-dire, qu'ils sont appelés à donner leur vie pour elles. Un mariage romantique construit sur des phrases, plutôt que sur des actes de sacrifice d'amour, peut trop facilement être un mariage voué à l'échec.

Ce n'est pas que nous gagnions [par nos efforts] la Grâce ou le salut - Je soutiens que chaque effort de "lutte" est en soi un effort possible et infusé par la Grâce. [Mais le don de notre salut ne doit pas être assimilé à un homme qui n'a jamais pris une batte de baseball et qui dans la dernière phase d'une partie difficile, s'en emparerait et ferait gagner son équipe...] La Grâce pourrait fonctionner ainsi, mais nous serions avec Walt Disney et non pas avec Jésus-Christ. Ainsi, le Dieu qui nous sauve par la Grâce nous dit: "gardez mes commandements", et un certain nombre d'autres choses. [Une exception: le bon larron. Bien que même il connut sûrement une lutte lorsqu'il se fraya un passage vers ces paroles: "Souviens-toi de moi dans Ton Royaume."] Dieu ne nous abandonnera pas si nous entreprenons cette lutte -, mais nous devons lutter- car telle est la vie dans la Grâce.

Avant j'ai été reçu dans l'Église orthodoxe, par nécessité j'ai acquis une autre "approche" de la Communion. Assistant aux Offices avant d'avoir été reçu dans l'Église, je savais que je ne serais pas encore en mesure d'approcher du Calice. Mais j'ai gardé le jeûne. Depuis minuit je n'ai rien mangé. Ainsi, comme le reste de la congrégation, j'ai chanté dans la faim, tandis que le Ciel nous entourait et que Dieu Se donnait à nous sur Son Autel Très Saint. Je ne pouvais pas manger - mais je pouvais lutter pour manger - je pouvais avoir faim.

La faim n'est pas la plénitude de la foi - mais, si je puis m'exprimer ainsi - cela fait partie de la plénitude. Et à certains moments une partie de la plénitude est plus que rien!

Je pense que c'est un point important pour une grande partie de notre vie. Il y a une plénitude de la Coupe du Salut que la plupart d'entre nous n'ont pas encore goûtée, même si nous allons vers la Coupe chaque dimanche. Je ne connais pas encore la plénitude de l'amour pour mes ennemis, ou du pardon de mes amis, ou de cheminer sans crainte (chacun de nous peut allonger cette partie de la liste). Mais je peux connaître quelque chose de la plénitude de la faim pour ces choses, et la difficulté quotidienne de lutter pour elles par la Grâce.

Et par la Grâce, je prie enfin d'avoir été amené au-delà de cette frontière du péché qui me sépare des autres et de moi-même, uni au Christ et à la liberté qui vient de Lui seul.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après le weblog

mercredi 9 décembre 2015

Staretz Macaire d'Optino ( 1834-1860) Lettres à ses enfants spirituels.(R)


Saint Macaire d'Optino: L'humilité et la consolation spirituelle

°Prends grand soin de tes enfants: nous vivons à une époque où on donne beaucoup de liberté à l'expression de la pensée, mais sans se préoccuper du fait que les pensées doivent être fondées sur la Vérité. Apprends-leur à aimer la Vérité.

°Quand l'Ennemi insère le désespoir dans ton cœur, faisant venir en ton intellect les pensées d'anciens péchés si noirs qu'il ne peut y avoir d'espoir de pardon, retiens-toi de mettre tes propres mérites dans la balance pour contrebalancer le poids de tes péchés. Pense aux mérites de notre Seigneur Jésus-Christ: Ce sont les seuls mérites qui nous procurent le salut.

°Souviens-toi aussi que notre Mère l'Eglise prie aussi pour nous pécheurs à chaque eucharistie.

°Une fois de plus je dois me répéter: tu penses trop vite que la sensation de chaleur corporelle que tu ressens durant la prière sont des signes sûrs d'une grâce, c'est faux! Ce n'est rien de tel: c'est plutôt une tentation du Malin. Accepte ce qui advient dans l'abandon et restes-en là, sans tirer de conclusions hâtives.

°Quand tu verras X... transmets-lui mes plus chaleureuses salutations et mes meilleurs vœux de prompt rétablissement. Mais dis-lui aussi que même si sa foi et son espérance sont fortes, il ne doit pas mépriser l'aide d'un médecin. Dieu est le Créateur de tous les hommes et de toutes choses: non seulement du patient, mais aussi du médecin, de la science du médecin, des plantes médicinales et de leur pouvoir curatif.

°Et veille à ce que ta foi ne diminue pas d'intensité. Car même ces grands serviteurs de Dieu qu'étaient les prophètes ne pouvaient rien pour ceux qui manquaient de foi.

°"Il n'est nul endroit où l'on puisse se mettre à couvert des armées de tentations, si ce n'est dans les profondeurs de l'humilité."

° Tu as bien sûr tout à fait raison: il n'est aucune place pour le doute! Le Seigneur veut ardemment rassembler tous les hommes dans Ses bras. Tous, et plus particulièrement les pires pécheurs!

°Quand tu es assailli par les tentations, demande du courage dans ta prière et de la force pour rester ferme. Souviens-toi qu'il y a l'éternité!


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Russian Letters of Direction 
Macarius, Starets of Optino 
SVS Press 1975 
*

mardi 8 décembre 2015

Saint Père Païssios l'Athonite: L'esprit séculier dans le monachisme (R)


-Staretz, nombreux sont ceux qui nous disent: "Vous vivez au paradis". 
Eh bien, vous feriez mieux de dire une prière pour ne pas perdre l'autre paradis... [id est celui du Ciel]. Je serais consolé, si les laïcs étaient impressionnés par votre développement spirituel, sans que vous ne vous en aperceviez (à cause de votre progrès spirituel) et sans vous forcer pour cela, mais plutôt, cela devrait arriver seul - naturellement et en interne. Essayez de ne pas vous perdre vous-mêmes dans des questions perdues, de sorte que vous ne perdiez pas le Christ. Autant que possible, essayez d'atteindre une conscience monastique. Vivez  spirituellement comme des moniales, n'oubliez pas le Christ, afin qu'Il se souvienne de vous. Je n'ai pas l'intention de vous affliger - seulement de vous aider, de vous soutenir. Essayez de distinguer l'esprit séculier qui, quand il pénètre dans le monachisme attriste le Christ Lui-même, et rejetez-le comme un esprit étranger.

Malheureusement, l'esprit du monde séculier est également entré dans de nombreux monastères, parce que certains Pères de notre temps canalisent le monachisme dans un canal séculier, et les âmes ne sont pas guidées vers l'esprit de grâce patristique. Je vois un esprit anti-patristique qui prévaut dans les monastères de nos jours; ils n'acceptent pas ce qui est bon et patristique, c'est-à-dire qu'ils ne vivent pas patristiquement, mais au lieu de cela, ils abaissent toutes leurs élévations spirituelles faites au nom de l'obéissance et du retrait de sa volonté personnelle, et ils obéissent à leurs volontés séculières respectives. De cette façon, ils ne font plus aucun progrès, parce qu'ils ont invité la tentation - l'esprit séculier - à partager leur cellule cénobitique. Nous n'avons pas le droit d'interpréter les commandements de Dieu de la manière qui nous plaît, nous n'avons pas non plus le droit de présenter le monachisme comme nous le voulons. C'est une chose de reconnaître nos faiblesses et de demander humblement la miséricorde de Dieu, mais pour moi, le plus grand mal est qu'il y a ceux qui considèrent l'esprit séculier comme un "progrès", alors qu'ils devraient le percevoir comme une chute et devraient le vomir afin d'être spirituellement purifiés, pour que l'Esprit Saint vienne rapidement. C'est l'Esprit Saint qui sanctifie, informe et soutient les âmes.

Il y a aussi ceux qui disent: "Nous devons présenter notre culture". Quelle culture devrions-nous présenter? La culture séculière? Normalement, nous devrions présenter notre culture spirituelle, notre progrès spirituel. Où est notre progrès spirituel? Nous ne devrions pas dépasser les laïcs dans le progrès profane. Les laïcs sont tourmentés par le progrès séculaire, les moines encore plus! Nous avons besoin de courir beaucoup plus vite "spirituellement", afin que les séculiers puissent également faire quelque chose. Même si nous faisons ce qu'un laïc très spirituel fait, même cela ne sera d'aucune aide, parce que les gens n'auront qu'un laïc très spirituel comme exemple. Nous avons besoin de les surpasser. Un moine ne devrait pas avoir ces progrès séculiers comme objectif. Ce serait insulter le monachisme. Un moine qui pense d'une manière séculière a manifestement perdu son chemin; bien qu'il se soit engagé pour le Christ, son âme se tourne vers le monde. Avec le développement séculier -qui est considéré comme un progrès- le monachisme est conduit à la décomposition spirituelle. Il y a tant de choses qui ont été perdues dans le monachisme aussi - de la même manière que dans le monde, quand l'honneur et le respect sont perdus et sont considérés comme de simples conventions! C'est pourquoi je sens que je vais exploser! J'ai envie de partir pour la montagne! Quand une personne n'a pas vécu quelque chose de sublime, elle ne se soucie pas tant de la vie spirituelle qu'elle mène à sa manière propre. Mais pour celui qui est forcé de vivre de cette manière, avez-vous une idée du genre de torture que c'est? Si le Christ devait me rendre digne de vivre la vie que je veux vivre - dans l'isolement - et de mourir bravement, je considèrerais que c'est comme mourir au front. Maintenant, cela vaut la peine de mourir, cela vaut la peine de donner un témoignage, d'offrir un sacrifice, seulement pour n'avoir pas, par amour,  calomnié les Pères Saints...

Ne devrions-nous pas faire une pause pour réfléchir un peu sur les Pères Bénis que nous lisons constamment, où ils vivaient et comment ils ont vécu? Le Seigneur avait dit: " Les renards ont des tanières, mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer Sa tête!" Quelle déclaration extraordinaire! Et avez-vous remarqué à quel point ils se sont efforcés d'imiter le Christ en vivant dans des grottes? Ils pouvaient sentir la joie du Christ en toutes choses, parce qu'ils avaient imité le Christ en toutes choses. Toute leur attention était centrée. Les Saints Pères avaient fait du désert leur régime spirituel, et pourtant aujourd'hui, nous le transformons en une organisation politique séculière. L'Eglise du Christ fuit dans le désert, pour être sauvée, et nous avons transformé le désert en une organisation politique séculière, de sorte que les gens sont scandalisés, que les gens ne sont pas aidés et n'ont rien à atteindre. C'est l'immense danger que je peux voir en ces années difficiles que nous vivons. Même si nous avons plus de raison de vivre monastiquement de nos jours -afin d'avoir la force divine- malheureusement nous sommes altérés par l'esprit séculier et nous sommes de plus en plus faibles. En d'autres termes, nous chassons notre esprit, ne laissant que notre carcasse vide.

Aujourd'hui il y a des moines qui vivent superficiellement le monachisme: ils ne fument pas, ils vivent chastement, ils lisent la Philocalie, ils font toujours référence aux Pères. Cela est similaire au comportement séculier, avec ceux qui s'abstiennent de mensonges, qui se signent, qui vont à l'église et quand ils grandissent, prêtent une attention particulière aux questions morales. Et je pense que cela est tout ce qu'il faut… Eh bien, c'est ce qui se passe dans certains monastères aussi, et les laïcs sont attirés d'abord, mais quand ils ont appris à mieux connaître, ils réalisent que ces moines ne sont pas différents des gens qui vivent dans le monde, parce qu'ils ont conservé l'esprit séculier dans son intégralité. Si les moines fumaient, lisaient les journaux, parlaient de sciences politiques, alors les gens les éviteraient, dans la mesure où ils seraient tout comme les laïcs du dehors, le monachisme ne serait pas terni.

Lorsqu'un moine est devenu spirituellement affaibli, avec quoi peut-il sensibiliser une personne qui vit dans le siècle? Si vous laissez une bouteille d'alcool pur ouverte, il perdra toute sa saveur. Il ne tuera pas les germes, ni ne s'allumera avec une flamme. Si vous essayez de l'utiliser sur une mèche, il gâtera la mèche. La même chose arrive avec un moine, s'il ne fait pas attention: il chassera la grâce divine, et il ne lui restera que son habit de moine. Il sera comme l'alcool qui a perdu sa saveur. Il ne sera pas en mesure de "cautériser" le Diable! "Pour les moines, les anges sont la lumière, aux gens du monde, les moines sont la lumière"! Eh bien, il ne sera pas même de la lumière par la suite. Avez-vous une idée du caractère destructeur de la conscience séculaire? Si cet élément spirituel quitte le monachisme, il n'y aura plus rien. Parce que "si le sel perd sa saveur", il n'est pas approprié, même pour le fumier. Alors que les ordures peuvent devenir du fumier, le sel ne peut pas être utilisé comme du fumier; et si vous l'utilisez sur une plante, il la fanera. Notre époque est une ère où le monachisme doit rayonner. Cet état présent pourri a besoin de ce "sel". Si les monastères ne maintiennent pas une conscience séculaire, mais préservent l'état spirituel, ce serait leur plus grande offrande à la  société. Ils n'auraient même pas besoin de parler ou de donner toute autre chose, parce que leur manière même de vivre "parlerait" pour eux. Et c'est ce dont le monde a besoin aujourd'hui.

Avez-vous vu le point que l'Eglise catholique a atteint? je me souviens, il y a des années, j'étais au monastère de Stomiou à Konitsa, quelqu'un m'a apporté une coupure de journal qui écrivait: "Trois cents nonnes ont protesté, de ne pas être autorisées à regarder un film dans un cinéma, et parce que leurs jupes devaient être longues et pas arriver au genou…" J'ai été tellement exaspéré quand j'ai lu cela, que je me suis écrié: "Mais, pourquoi ont-elles voulu devenir religieuses, en premier lieu?" L'article de journal mentionnait à la fin qu'elles ont finalement rejeté leurs habits de nonnes. Bien que, à en juger par leur manière de penser, elles avaient rejeté l'essentiel, bien avant leur habit monastique. Une autre fois, j'ai remarqué une religieuse catholique qui n'était pas différente d'une femme du monde. Elle était censée faire un travail missionnaire, mais elle était totalement… Eh bien, comme certaines jeunes dames très séculières. Nous ne devons pas permettre que l'esprit européen nous infiltre nous aussi; nous ne devons pas atteindre cet état aussi.

-Staretz, se débarrasser de la mentalité séculière, cela semble être une chose très difficile. 

-Ce n'est pas difficile, il faut juste être sur le qui-vive. Se rappeler constamment ce qu'Arsène le Grand a dit: "Pourquoi êtes-vous sortis (du monde)?" Nous essayons d'oublier pourquoi nous sommes venus au monastère. Tous les gens commencent, plus ou moins bien, mais ils ne finissent pas bien parce qu'ils oublient pourquoi ils sont allés au monastère.

-Staretz, tu as dit que l'esprit séculier infiltre le monachisme et la guidance spirituelle est perdue. Le véritable esprit du monachisme sera-t-il préservé?

-Ce n'est qu'une tempête qui passe, Dieu ne le permettra pas.

-Staretz, une pensée m'a traversé l'esprit: est-ce que des lieux monastiques qui conservent le courant spirituel existent encore?

Quel malheur, s'ils n'existaient pas! Il y a des moines qui vivent très spirituellement, sans bruit. Il y a des âmes dans chaque monastère, dans chaque Cathédrale etc… Ce sont ces âmes isolées qui font que Dieu nous tolère...
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
(SourceElder Paisios «Epistles», by «Evangelist John the Theologian Publications», pp.44-46).
cité par

Jean-Claude Larchet: Recension/Patriarche œcuménique Bartholomée, « Et Dieu vit que cela était bon »

Bartholomee

Patriarche œcuménique Bartholomée, Et Dieu vit que cela était bon, Cerf, Paris 2015.
Dans le contexte de la COP 21 (21e Conférence internationale annuelle sur le climat) qui se tient à Paris, on ne peut manquer de mentionner ce fascicule, récemment publié aux éditions du Cerf, qui reproduit, traduite par Jean-François Colosimo, une conférence faite l’an dernier par Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée à l’université de Yale à l’occasion de la Living Universe Conference.
À la suite de son prédécesseur le patriarche Dimitrios, celui-ci s’est fortement engagé dans le combat écologique pour la sauvegarde de la nature, au point d’être surnommé « le patriarche vert ».
Dans cette conférence, il rappelle quelques principes de la conception orthodoxe de l’écologie, au long des sept parties que comporte l’exposé:
— « En lisant le livre de la nature »: le Créateur se manifeste dans sa création et peut y être découvert par l’homme (cf. Ps 19, 1: « les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’ouvrage de ses mains »).
— « La théologie orthodoxe de l’environnement »: elle découle de la croyance fondamentale que le monde a été créé beau et bon par un créateur aimant ; l’homme est appelé lui-aussi à l’aimer, dans une « liturgie cosmique ».
— « Des êtres eucharistiques et ascétiques »: la relation de l’homme avec la création doit être avant tout eucharistique (le monde offert par Dieu doit lui être retourné avec action de grâces); l’homme doit faire des créatures un usage respectueux, raisonnable et sobre, où il se montre soucieux, dans l’autolimitation et le contrôle, de préserver l’intégrité du don de Dieu.
— « Enseigner les jours de la création : humains, végétaux et animaux »: l’homme doit éviter toute approche de la nature orientée vers la prédation et centrée sur le profit, et aimer les créatures comme étant avec lui les membres d’une famille qui a Dieu pour Père. L’amour que l’on porte à Dieu, aux êtres humains et aux créatures ne peuvent être formellement séparés.
— « Interpréter la notion de péché »: la terre est sacrée du fait de sa relation fondamentale à Dieu; l’homme en est responsable; l’abus des êtres de la création est un péché dont l’humanité doit se repentir.
— « Conséquences sociales, politiques et économiques »: l’altération de la nature affecte les hommes dont elle est la maison, et d’abord les plus pauvres.
— « Une nouvelle vision du monde »: la crise actuelle n’est pas seulement écologique, et ne pourra pas trouver de solution à ce seul plan; elle est relative à une crise spirituelle, et pour résoudre les problèmes actuels, nous devons d’abord changer notre vision du monde. Le mot grec qui désigne le repentir,metanoia, signifie d’ailleurs littéralement un changement de mentalité.
Bien que le  patriarche de Constantinople se soit personnellement beaucoup engagé sur la question de l’écologie, les autres Églises orthodoxes locales n’ont pas manqué de s’en préoccuper et d’exprimer leurs positions. Pour l’Église russe, on peut se reporter au chapitre XIII du document de référence intitulé Les bases de la conception sociale de l’Église orthodoxe russe, également publié aux éditions du Cerf, mais disponible aussi en français sur Internet, et au document plus récent intitulé La position de l’Église orthodoxe russe sur les questions environnementales importantes dont nous reproduisons ici la traduction française. Pour l’Église russe également, la question écologique est au fond une question spirituelle, et c’est au plan spirituel seulement que tous les problème posés pourront trouver une réponse complète et définitive, les solutions politiques étant urgentes et indispensables, mais non suffisantes pour traiter les causes profondes.
Jean-Claude Larchet

lundi 7 décembre 2015

Quelle Unité? Soyons sérieux!!!


Parturiunt montes; nascetur ridiculus mus! 
Horace

 Le pape François à l’Eglise orthodoxe: “les conditions sont réunies pour rétablir la pleine communion de foi”
φιλήματα ιούδα


Le "bon pape François" vénérant (en 2013!)
"l'icône" de Josaphat Kuntsévitch, grand massacreur d'Orthodoxes, 
avant de le donner comme modèle de l'unité
comme le firent, toute honte bue,  tous ses prédécesseurs!

* 
Triste époque de confusion et de relativisme que la nôtre où beaucoup de nos hiérarques ne mettent plus l'Eglise au milieu du monde orthodoxe, étayée par les fondements bimillénaires de notre théologie salvifique, et où la fausse charité et les déclarations larmoyantes, sentimentales et mensongères, ont plus de prix que le sang des martyrs, le témoignage inchangé de la foi des Pères, et le simple respect de l’humble Vérité.

Un certain humour garde cependant ses droits, même s'il est involontaire: ainsi un métropolite de Constantinople déclarait très récemment (A Notre-Dame de Paris, excusez du peu!) que l'église catholique romaine n'est pas hérétique; un porte-parole laïc des évêques orthodoxes de France, déclarait aussi il y a quelques semaines que François (il s'agit du pape de Rome, la "coolitude" exige qu'on l'appelle simplement François dans les milieux théologicomiques branchés!) "s'orthodoxise"(sic) de plus en plus. Quelle détestable et sombre crétinerie, qui ne repose sur rien de sérieux… mais vraiment  quelle joie, si seulement c'était vrai! Mais cela ne l'est pas du tout, hélas!

Le pape de Rome lui-même, dans sa lettre au Patriarche Phanariote Bartholomée, à l'occasion de la fête de saint André le Protoclyte déclare sans rire: "Ayant restauré une relation d’amour et de fraternité, dans un esprit de confiance, de respect et de charité mutuels, il n’y a plus d’empêchement à la communion eucharistique qui ne puisse être surmonté par la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité." Et citant la déclaration commune de Paul VI et d'Athénagoras, il ajoute: "Même si toutes les différences entre les Églises catholique et orthodoxe n’ont pas été abolies, il existe maintenant les conditions nécessaires pour cheminer vers le rétablissement de la pleine communion de foi, de concorde fraternelle et de vie sacramentelle qui exista entre elles au cours de premier millénaire de la vie de l’Église."

"Words, words, words", disait Hamlet. Qu'y a-t-il de vraiment changé en vérité? Rien, absolument rien, sinon une certaine tendance, pour quelques orthodoxes, à croire naïvement ou stupidement, que l'unité des chrétiens en chemin, est souhaitable telle que l'on veut nous la vendre pour trente deniers… 

Hélas, ne se faisant pas dans la Vérité, mais dans l'émotion dégoulinante d'une pseudo charité, et dans un mensonge théologique obvie, elle sera au pire un alignement sur les thèses de Rome (qui n’a renoncé à rien de ce qui fait son hérésie majeure, et à rien de sa volonté de puissance et de domination sur les âmes), une sorte d'ersatz d'Unia hypersoft, peut-être même sans violence, ou bien pire encore, une négociation bâclée, alliance hétéroclite plutôt qu'union, qui fera qu'une pseudo unité sera établie avec deux théologies différentes, deux visions de l'Eglise et du magistère différents, avec la seule perspective qui fut celle des orthodoxes renégats qui, s'unissant à Rome, devinrent carpe et lapin sous le nom d'uniates!

Que les catholiques romains aient envie d'avoir, avec les orthodoxes, du sang neuf pour pallier la désertion de leurs fidèles, et la possibilité, une fois la Communion rétablie, d'offrir à certains d'entre eux un havre liturgique, on peut le comprendre, mais certainement pas l'accepter dans ces conditions ineptes et irréalistes, pour ne pas dire surréalistes. Et l'on ne peut rien faire avec les vieilles outres, dit l'Ecriture!

Nos œcuménistes orthodoxes, à part dans les célébrations des semaines dites "de l'Unité", manifestations dégoulinantes de faux bons sentiments convenus qui ne mènent à rien, ont-ils assisté régulièrement à des "messes" catholiques romaines? On peut sérieusement se le demander. En est-il beaucoup de ces messes communes, dans la plupart des paroisses désertées par les fidèles las des innovations, qui ressemblent vraiment encore à un office liturgique chrétien digne de ce nom? Que sont devenus les offices des Heures, des Vêpres, des Matines, des Complies? 

Notre cœur saigne et éprouve une immense compassion pour les pauvres fidèles catholiques romains qui souffrent, sans rien pouvoir y faire,  de se voir imposer la plupart du temps les "liturgiettes de la parlotte", et le French Cancan qui sert d'office à la plupart des célébrations dans certaines paroisses "branchées." Et ce n'est pas seulement Vatican II qui est responsable de cet état de fait lamentable: avant ce Concile, les célébrations étaient peut-être plus correctes et supportables pour les fidèles catholiques romains, mais la théologie qu'elles véhiculaient était aussi fausse et hétérodoxe que celle qui préside aux destinées de Rome actuellement.

"Il n’y a plus d’empêchement à la communion eucharistique qui ne puisse être surmonté par la prière, la purification des cœurs, le dialogue et l’affirmation de la vérité" dit le pape, eh bien prenons-le au mot, quant à l’affirmation de la Vérité. 

Voici une petite liste non exhaustive de ce à quoi il lui faudra renoncer avec ses fidèles pour faire une véritable union dans la Vérité... 

Dans un premier temps, il faudra abandonner ce blasphème qui, dans l'église romaine, enseigne que le Christ s'est incarné pour apaiser l'ire de Son Père. 

Il lui faudra également renoncer promptement à cette primauté universelle que l'Ecriture, les Pères, et même certains papes du passé ont condamnée. Le Führerprinzip n’a absolument rien à faire dans l’Eglise du Christ. Il fut un temps où il y avait trois papes qui se disputaient le Siège romain : lequel était le vrai ? 
Rappelons aussi utilement que lors de Concile de Jérusalem, c'était Jacques, frère du Seigneur et non Pierre qui présidait (L'Evêque de Rome n'a point possédé pendant les huit premiers siècles, l'autorité DE DROIT DIVIN qu'il a voulu exercer depuis. [Guettée in La Papauté Schismatique]; «Vous êtes, dit saint Paul aux fidèles d'Ephèse (Ephésiens II, 20; X, 22), vous êtes construits sur le fondement des Apôtres et des Prophètes; et c'est Jésus-Christ qui est la pierre angulaire de l'édifice; c'est sur lui que l'édifice entier repose et s'élève, pour devenir un temple consacré au Seigneur; c'est sur Lui que vous êtes élevés comme un édifice spirituel que Dieu habite.»; C'est sur la pierre (id est la confession de foi de l'apôtre Pierre, et non sur Pierre l'apôtre qu'est bâtie l'Eglise du Christ, dit aussi saint Augustin dans ses Rétractations au Chapitre 21)[1]


L'Eucharistie devra-t-elle encore se faire avec des azymes et du vin blanc? Rétablira-t-on à Rome la Communion de tous les fidèles au Sang du Christ. Au XIIe siècle, la révolte des Calixtains (id est ceux qui voulaient communier au Calice, comme le recommande le Christ à la Sainte Cène [Mangez-en tous! Buvez-en tous!]) fut écrasée, et le cléricalisme de l'église latine renforcé: la pauvre explication donnée quelquefois aux fidèles selon laquelle dans le Corps il y a aussi le Sang, est pour le moins pathétique.

Le dogme de l'Immaculée Conception (1854 et déclaré article de foi en 1950), vieille lune d'une certaine théologie latine mièvre et sentimentale (qui croit honorer la Toute Pure Mère de Dieu, mais en fait l'insulte!), dévoyée et condamnée à la fois par Bernard de Clairvaux et par Thomas d'Aquin, est un blasphème vis-à-vis de la Mère de Dieu, et n'a pas lieu d'être. Les cultes du Sacré-Cœur de Jésus et de Marie (sic), la dévotion aux saintes plaies, (et celle, dans certains milieux de l'épaule du Seigneur lors du portement de Croix,) n'ont pas non plus leur place dans l'Eglise du Christ! 

On a fini par admettre enfin à Rome la fausseté des prétendues Donations de Constantin. La théorie fumeuse des limbes a récemment bien été abandonnée elle aussi, même si elle connut des siècles entiers de faveur, et qu'elle plongea dans le désespoir d'innombrables mères chrétiennes dont les enfants n'avaient pas été baptisés… Vite, aux poubelles de l'histoire des hérésies et des falsifications latines, et poursuivez la route vers l’Unité réelle dans la Vérité!

Courage! Il faut persévérer et mettre au rebut le purgatoire inventé de toutes pièces  (sonnantes et trébuchantes souvent, pour remplir les caisses romaines) au Moyen-Âge, et le Filioque (L'Evangile de saint Jean 15:26 dit clairement l'Esprit de Vérité qui procède du Père). 

Il conviendra aussi de mettre à l'index le Manuel des Indulgences (Codifiant un immonde trafic "spirituel" indigne d’une église "chrétienne") toujours en vigueur, toujours réédité (et vendu pour la modique somme de 9,30 euros dans les bonnes librairies qui se prétendent chrétiennes). 

Il faudra renoncer à l'épicerie spirituelle des œuvres surérogatoires des saints qui est une insanité par rapport à la saine et sainte vénération des saints enseignée depuis l'origine par l'Eglise orthodoxe. 

Il faudra permettre aux hommes mariés de devenir prêtres, et renoncer à cette schizophrénie imbécile qui autorise le mariage des prêtres de certains rites orientaux, et l'interdit à d'autres en Occident, dans cette même église catholique romaine.

Il sera également nécessaire de reconnaître tous les crimes commis au cours des siècles, les conversions forcées par le clergé latin, partout dans le monde et plus récemment en Yougoslavie lors de la Seconde Guerre Mondiale, dans le silence abyssal de la communion catholique romaine qui a même l'intention à présent, de faire de l'immonde persécuteur d'orthodoxes le "hiérarque" croate Aloïs Stepinac, un saint! On ne peut ignorer les centaines de milliers de martyrs serbes orthodoxes dont le seul crime aux yeux des latins, était d'être orthodoxes. 

La moindre des choses serait de demander pardon pour les concours d'égorgement organisés par les "moines" franciscains dans les camps de la mort oustachis (mais si Stepinac est canonisé par l'église catholique romaine, on peut supputer que le moine franciscain gardien de camp de concentration de Jasenovac surnommé "Frère Satan" [Filipovic] pourra l'être un jour)[1]

Notre liste n'est pas exhaustive, loin s'en faut… Les bonnes âmes orthodoxes qui se croient plus charitables parce qu'elles ignorent (ou refusent de connaître) les manigances de Rome, et qui balayent d'un revers de la main toutes les allusions à ce passé récent, car elles seraient un empêchement à la fraternité obligatoire avec le mensonge insane et l'hypocrisie manifeste, font tout simplement l'œuvre du Malin… 

En effet, on peut douter du sérieux que manifeste "le bon pape François" quand il parle d'amour, de fraternité, d'union dans la vérité etc. et qu'il ne dit rien de ses séides actuels qui détruisent en ces jours les églises orthodoxe en Ukraine, qu'il ne condamne pas l'uniatisme, qu'il donne encore comme modèle d'unité les immondes assassins de nos frères orthodoxes, quand il ne parle pas de les canoniser! Nos œcuménistes orthodoxes professionnels (clercs ou laïcs) sont-ils donc complètement sourds et aveugles? 

Très récemment encore, un hiérarque latin à qui l'on demandait si l'église catholique romaine allait demander pardon pour les crimes commis par le clergé romain allié des oustachis de sinistre mémoire, répondit que le pardon était une chose très sérieuse, et qu'il fallait étudier la chose très sérieusement [ ce dernier terme n'a peut-être pas le même sens que nous lui donnons habituellement]… (Cf. Dans une interview récente à la radio « Slobodna Evropa », l’archevêque Stanislav Hočevar avait, au sujet de l’éventuelle demande de pardon du pape au sujet des crimes commis pendant la Seconde guerre mondiale dans « l’État indépendant de Croatie » contre les orthodoxes serbes, donné la réponse suivante : « Le mot ‘pardon’ est si saint et important que nous devons le prononcer avec le sérieux et l’objectivité les plus grands. Dîtes-moi qui, jusqu’à maintenant, à étudié dans son ensemble, non seulement Jasenovac [le camp de concentration, en Croatie, où furent massacrés Serbes orthodoxes, Juifs et Roms, ndt], mais aussi tous les crimes [de cette époque, ndt]. Le saint père le fera [demandera pardon, ndt] très volontiers, lorsque les informations  seront objectives, car nous ne saurions jeter de telles paroles saintes dans le vide, sans clarté.» Voilà un digne représentant de la ligne catholique romaine que nos œcuménistes "orthodoxes" ne connaissent pas, ou font semblant d'ignorer.)[2]

Les œcuménistes "orthodoxes", certains par ignorance et par sentimentalisme irréfléchi (L'amour sans la Vérité, n'a aucun sens, le savent-ils: on doit aimer les tuberculeux, mais ne pas avoir d'appétence pour la tuberculose n'est certes pas un crime!), d'autres par intérêt personnel (ce sont les idiots utiles de l'Unia, les "ravis" de l'œcuménisme, mais qui touchent souvent les dividendes de leurs errements volontaires, et dont on se demande pourquoi ils ne deviennent pas catholiques de rite oriental au lieu de rester le culte entre deux sièges), d'autres par conviction, et ce sont les pires, car ils finiront par aller à Rome (et "un orthodoxe qui devient catholique romain, devient tout de suite jésuite," disait Dostoïevski) après avoir entraîné dans leurs errements, des âmes innocentes, par leur comédie hypocrite d’appartenance à l’Orthodoxie... Tous participent à cette supercherie d'un dialogue qui ne sera jamais dans la Vérité tant que tous les points essentiels de la Foi des Sept Conciles ne seront pas acceptés par les hétérodoxes, fussent-ils catholiques romains, et tant que ces derniers ne renonceront pas définitivement à leurs aberrations théologiques insanes pour retrouver la Foi des Pères gardée dans l'Eglise Orthodoxe.


Cessons de dire que nous avons la même foi, ou que nous sommes très    proches! C'est un mensonge éhonté! Qu’avons-nous de commun en Vérité ???


Et que l'on ne nous accuse surtout pas de manquer d'amour ou de charité, parce que nous voulons dire ce qui est juste et vrai, et ne pas feindre de croire que la foi orthodoxe est la même que celle des catholiques romains (Un Père orthodoxe contemporain ne dit-il pas justement: "Accuserait-on de manquer de charité un paysan qui, en montagne, n'hésiterait pas à contrarier des touristes en leur disant que le chemin qu'ils veulent emprunter les mène dans une zone dangereuse, et leur indiquerait ce qu'il sait être le bon chemin, plus abrupt peut-être qu'au départ?").

De très nombreux membres de nos familles appartiennent à l'église de Rome et nous les aimons véritablement, et nous souffrons pour eux, nous souffrons d'autant plus que certains ne fréquentent plus aucune église depuis plusieurs années, à cause des célébrations aberrantes qui sont devenues le lot de beaucoup de fidèles romains, messes devenues meetings politiques, tiers-mondistes, ou "jeunistes." Ils ont tellement été  formatés à accepter qu'hors de Rome il n'y ait pas de salut, qu'ils ne peuvent même se résoudre un instant à penser qu'ils pourraient trouver la Vérité ailleurs, lorsque cette Rome qui fut la leur s'est écroulée… 


Ceux d'entre nous qui ont suivi les enterrements d'êtres chers, de parents catholiques romains sortis de cette communion, mais encore et toujours captifs de cette malédiction [hormis l’église papale pas de salut !] qui avaient refusé tout service religieux à cause de ce "formatage" maléfique, comprennent certainement. 

Le « syndrome des anarchistes espagnols » est toujours vivace. L'anecdote, dit que lors de la guerre civile espagnole, deux anarchistes allaient être fusillés. Un pasteur protestant vint vers eux, et leur proposa de les assister avant le peloton d'exécution. Ils refusèrent en disant:" On ne croit déjà pas à la vraie religion catholique, on ne va pas croire à votre truc!" Nous-mêmes avons entendu un ami athée nous dire: "De toutes façons, vous êtes des schismatiques, parce que lorsqu'on est croyant, on doit être catholique!" 

Cessons ces discussions mondaines faites de mensonges éhontés et de compromis criminels, et s’il doit y avoir un dialogue, qu’il soit enfin dans la Vérité ! Les mondanités ne sont pas de mise quand il s’agit du salut des âmes !


Claude Lopez-Ginisty




[1] Il écrivait dans son livre des Rétractations (Ch. 21): "C'est pour cela qu'il ne lui fut pas dit: Tu es une pierre, mais: Tu es Pierre. La pierre était le Christ; et Simon ayant confessé que le Christ était le Fils de Dieu, il fut appelé Pierre".
L'apôtre déclara aussi que Jésus-Christ était la seule Pierre. Dans les Actes des apôtres (4,11) saint Pierre, rempli du Saint-Esprit, dit aux gouverneurs du peuple et aux sénateurs en parlant du Christ: "C'est lui qui est cette pierre que vous, architectes, avez rejetée et qui a été faite la première pierre d'angle". Et en (1 Pierre 2:4): "Vous approchant du Seigneur comme de la pierre vivante que les hommes avaient rejetée, mais que Dieu a choisie et mise en honneur, entrez vous-mêmes aussi dans la structure de l'édifice, comme étant des pierres vivantes pour composer une maison spirituelle" (1 Pierre 2:4). 

[2] Le Centre Simon Wiesenthal estime à 750.000 les victimes de ce camp dirigé par le franciscain Miroslav Filipovic-Majstorovic, surnommé frère Satan. Outre les serbes, 60.000 juifs et 20.000 tziganes furent victimes de la barbarie dans ce camp, sans provoquer non plus de protestation de l'église de Rome, et sans -nous l'avons vu récemment avec la déclaration de  l’archevêque/Tartuffe Stanislav Hočevar- volonté de demander pardon pour cette ignominie.

[3] voir aussi ICI et en particulier les liens à la fin de cet article...