Patriarche œcuménique Bartholomée, Et Dieu vit que cela était bon, Cerf, Paris 2015.
Dans le contexte de la COP 21 (21e Conférence internationale annuelle sur le climat) qui se tient à Paris, on ne peut manquer de mentionner ce fascicule, récemment publié aux éditions du Cerf, qui reproduit, traduite par Jean-François Colosimo, une conférence faite l’an dernier par Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée à l’université de Yale à l’occasion de la Living Universe Conference.
À la suite de son prédécesseur le patriarche Dimitrios, celui-ci s’est fortement engagé dans le combat écologique pour la sauvegarde de la nature, au point d’être surnommé « le patriarche vert ».
Dans cette conférence, il rappelle quelques principes de la conception orthodoxe de l’écologie, au long des sept parties que comporte l’exposé:
— « En lisant le livre de la nature »: le Créateur se manifeste dans sa création et peut y être découvert par l’homme (cf. Ps 19, 1: « les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’ouvrage de ses mains »).
— « La théologie orthodoxe de l’environnement »: elle découle de la croyance fondamentale que le monde a été créé beau et bon par un créateur aimant ; l’homme est appelé lui-aussi à l’aimer, dans une « liturgie cosmique ».
— « Des êtres eucharistiques et ascétiques »: la relation de l’homme avec la création doit être avant tout eucharistique (le monde offert par Dieu doit lui être retourné avec action de grâces); l’homme doit faire des créatures un usage respectueux, raisonnable et sobre, où il se montre soucieux, dans l’autolimitation et le contrôle, de préserver l’intégrité du don de Dieu.
— « Enseigner les jours de la création : humains, végétaux et animaux »: l’homme doit éviter toute approche de la nature orientée vers la prédation et centrée sur le profit, et aimer les créatures comme étant avec lui les membres d’une famille qui a Dieu pour Père. L’amour que l’on porte à Dieu, aux êtres humains et aux créatures ne peuvent être formellement séparés.
— « Interpréter la notion de péché »: la terre est sacrée du fait de sa relation fondamentale à Dieu; l’homme en est responsable; l’abus des êtres de la création est un péché dont l’humanité doit se repentir.
— « Conséquences sociales, politiques et économiques »: l’altération de la nature affecte les hommes dont elle est la maison, et d’abord les plus pauvres.
— « Une nouvelle vision du monde »: la crise actuelle n’est pas seulement écologique, et ne pourra pas trouver de solution à ce seul plan; elle est relative à une crise spirituelle, et pour résoudre les problèmes actuels, nous devons d’abord changer notre vision du monde. Le mot grec qui désigne le repentir,metanoia, signifie d’ailleurs littéralement un changement de mentalité.
Dans le contexte de la COP 21 (21e Conférence internationale annuelle sur le climat) qui se tient à Paris, on ne peut manquer de mentionner ce fascicule, récemment publié aux éditions du Cerf, qui reproduit, traduite par Jean-François Colosimo, une conférence faite l’an dernier par Sa Sainteté le patriarche œcuménique Bartholomée à l’université de Yale à l’occasion de la Living Universe Conference.
À la suite de son prédécesseur le patriarche Dimitrios, celui-ci s’est fortement engagé dans le combat écologique pour la sauvegarde de la nature, au point d’être surnommé « le patriarche vert ».
Dans cette conférence, il rappelle quelques principes de la conception orthodoxe de l’écologie, au long des sept parties que comporte l’exposé:
— « En lisant le livre de la nature »: le Créateur se manifeste dans sa création et peut y être découvert par l’homme (cf. Ps 19, 1: « les cieux racontent la gloire de Dieu et le firmament annonce l’ouvrage de ses mains »).
— « La théologie orthodoxe de l’environnement »: elle découle de la croyance fondamentale que le monde a été créé beau et bon par un créateur aimant ; l’homme est appelé lui-aussi à l’aimer, dans une « liturgie cosmique ».
— « Des êtres eucharistiques et ascétiques »: la relation de l’homme avec la création doit être avant tout eucharistique (le monde offert par Dieu doit lui être retourné avec action de grâces); l’homme doit faire des créatures un usage respectueux, raisonnable et sobre, où il se montre soucieux, dans l’autolimitation et le contrôle, de préserver l’intégrité du don de Dieu.
— « Enseigner les jours de la création : humains, végétaux et animaux »: l’homme doit éviter toute approche de la nature orientée vers la prédation et centrée sur le profit, et aimer les créatures comme étant avec lui les membres d’une famille qui a Dieu pour Père. L’amour que l’on porte à Dieu, aux êtres humains et aux créatures ne peuvent être formellement séparés.
— « Interpréter la notion de péché »: la terre est sacrée du fait de sa relation fondamentale à Dieu; l’homme en est responsable; l’abus des êtres de la création est un péché dont l’humanité doit se repentir.
— « Conséquences sociales, politiques et économiques »: l’altération de la nature affecte les hommes dont elle est la maison, et d’abord les plus pauvres.
— « Une nouvelle vision du monde »: la crise actuelle n’est pas seulement écologique, et ne pourra pas trouver de solution à ce seul plan; elle est relative à une crise spirituelle, et pour résoudre les problèmes actuels, nous devons d’abord changer notre vision du monde. Le mot grec qui désigne le repentir,metanoia, signifie d’ailleurs littéralement un changement de mentalité.
Bien que le patriarche de Constantinople se soit personnellement beaucoup engagé sur la question de l’écologie, les autres Églises orthodoxes locales n’ont pas manqué de s’en préoccuper et d’exprimer leurs positions. Pour l’Église russe, on peut se reporter au chapitre XIII du document de référence intitulé Les bases de la conception sociale de l’Église orthodoxe russe, également publié aux éditions du Cerf, mais disponible aussi en français sur Internet, et au document plus récent intitulé La position de l’Église orthodoxe russe sur les questions environnementales importantes dont nous reproduisons ici la traduction française. Pour l’Église russe également, la question écologique est au fond une question spirituelle, et c’est au plan spirituel seulement que tous les problème posés pourront trouver une réponse complète et définitive, les solutions politiques étant urgentes et indispensables, mais non suffisantes pour traiter les causes profondes.
Jean-Claude Larchet
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