samedi 13 juin 2015

Le staretz Amphilochios (Makris) (R)




Le staretz (géronda) Amphilochios [Makris[ naquit à Patmos, l'île de l'Apocalypse en 1889. Il fut un grand défenseur de l'Orthodoxie qui souffrit beaucoup de l'occupation de l'île par les fascistes italiens durant la deuxième guerre mondiale. Pendant ces années d'occupation, il organisa des écoles secrètes comme au temps de la turcocratie pour veiller à ce que les enfants grecs continuent à apprendre leur langue, malgré les tentatives des fascistes et de l'église romaine de les couper de leurs racines. Il fut longtemps higoumène du monastère de Saint Jean le Théologien à Patmos. Il fonda aussi le monastère de femmes de l'Annonciation de la Mère de Dieu en 1937. Il fut un père spirituel aimant, humble et dévoué à ses enfants. Il croyait beaucoup à la force du monachisme et à sa mission pour le Christ. Il voyagea longtemps comme prédicateur pendant les années de guerre et après la paix. Il fonda aussi d'autres monastères dans d'autres îles et fut responsable d'orphelinats et de nombreuses institutions caritatives. Il mourut en 1970.

° Quand tu cultives la prière, les rodomontades du Tentateur ne te troubleront pas. La prière diminue sa force, il ne peut rien nous faire.

°Le Christ vient souvent frapper à ta porte et tu l'invites à s'asseoir dans le salon de ton âme- Puis, absorbé par tes propres affaires, tu oublies le Grand Visiteur. Il attend que tu viennes et quand tu mets trop longtemps à revenir, Il Se lève et S'en va. D'autres fois, tu es si occupé que tu Lui réponds depuis la fenêtre. Tu n'as pas même le temps d'ouvrir la porte.

° Tu es d'essence royale, destinée à entrer dans la chambre nuptiale des Cieux.

° Quand tu vois une personne qui est spirituellement fatiguée, n'augmente pas son fardeau, car elle ne pourra le supporter.

° Aime-Le et même les bêtes sauvages t'aimeront.

° La richesse véritable pour moi, c'est de te voir dans le Royaume des Cieux.

° Quand la flamme de l'Amour existe, elle consume tout mal qui approche.

° Le Christ est le même hier et aujourd'hui, mais nous avons fermé nos yeux et nous regardons les ténèbres. C'est parce que nous continuons ainsi que quelques uns tombent dans la boue et que d'autres meurent.

° Nous devons être prêts pour notre défense et notre martyre.

° Je supplie le Seigneur de te sanctifier afin que je puisse te voir en Paradis. Voici la dot que je cherche auprès du Seigneur pour toi.

° Pour que la Grâce de Dieu vienne pendant la Liturgie, tu dois être concentré et ne pas être troublé.

° Quand votre cœur n'a pas le Christ en lui, il contient de l'argent, des propriétés ou des gens.

° Mets en pratique ce commandement s'il te plaît: cultive l'amour pour la personne du Christ à un point tel, que quand tu prononces Son Nom, des larmes coulent de tes yeux. Ton coeur doit véritablement brûler. Alors Il deviendra ton Guide, ton frère, ton Père et ton staretz.

° Aime ton époux le Christ de tout ton coeur et tout le monde t'aimera et prendra soin de toi.

° Je désire la renaissance du monachisme, car le monachisme est le bataillon d'evzones de l'Eglise.

° La protection de Dieu diminue la tentation.

° A cause de la corruption généralisée, les gens ne peuvent pas comprendre que l'amour spirituel existe.

° Les gens du monde te fatiguent parce que tout ce qui est en eux vient à toi comme des ondes électriques. Nous devons être dans la grâce afin que ceux qui viennent vers nous puissent trouver le repos.

° Tu dois avoir de l'amour en toi, même s'ils nous font le plus grand mal, nous devons les aimer. Nous entrerons en Paradis seulement avec l'amour.

° Cultive la prière de Jésus et le temps viendra où ton cœur sautera de joie, comme il le fait à présent quand tu es sur le point de rencontrer une personne que tu aimes beaucoup. 

° Ne néglige pas la prière du soir. Prie avec ferveur, comme ceux qui vont à une fête. Ils sont éveillés et ne ressentent que de la joie. Ainsi puisque tu vas parler avec l'Epoux, n'écoute pas le Tentateur qui te dit toutes sortes de choses afin de te gêner, parce tu sais qu'il y a quelqu'un qui se soucie de toi.

° Une personne peut s'élever au-dessus de la terre avec deux ailes: l'une est la simplicité et l'autre la pureté de cœur. Tu dois être simple dans tes actions et pur dans tes pensées et tes sentiments. Avec un cœur pur tu chercheras Dieu, et avec simplicité tu Le trouveras et tu seras heureux. Un cœur pur franchit aisément les portes du Paradis.

° Le mépris de soi doit être cultivé avec discernement, sinon on atteint le point du suicide.

° Nous sommes dans la haute mer de la vie quelquefois; parfois il y a des tempêtes et quelquefois le calme. La grâce de Dieu ne nous quitte pas. Sinon, s'Il ne nous avait pas maintenu hors de l'eau, nous aurions coulé.

° Les saints regardent toujours vers l'autre vie. C'est la grâce conférée par le souvenir de la mort.

° Dieu nous garde des tentations. il ne permet pas que nous soyons tentés au-delà de nos forces. Il permet toutes choses pour notre bien.

° Quand la spiritualité augmente, même le sommeil est vaincu.

° La prière est grâce. Dieu la donne lorsqu'existent le zèle et l'humilité.

° Combats le Contempteur du Bien qui t'envie. Souffre ce qui t'advient avec fermeté, patience et foi.

° Ne permets pas à l'Ennemi de faire la guerre avec toi. Il apparaît déguisé en brebis, avec le prétexte de vouloir le bien de ton âme.

° Aie toujours confiance dans le Seigneur et Il te nourrira au temps de la faim.

° Avec une bonne parole pour ton prochain, en le soutenant, tu acquiers le Paradis.

° La repentance doit venir, non pas par peur de la punition, mais parce que nous avons péché devant Dieu. Adoucis tes pensées avec des paroles de consolation et d'espoir. Réchauffe tes paroles avec la chaleur de l'amour de l'Epoux et souviens-toi de Sa Passion, qu'Il a subie pour toi, afin de rester ferme, dévoué et humble. Confie tout ton être au voile protecteur de la Toute Sainte Mère de Dieu.

° Aime donner l'hospitalité, mon enfant, car elle ouvre les portes du Ciel. Tu offres ainsi l'hospitalité aux anges. "Reçois les étrangers afin de ne pas être étranger à Dieu!"

° Les saints se soumettaient à ce que Dieu leur envoyait avec une simplicité enfantine: " C'est ainsi que Tu le veux, que Ta volonté soit faite!"

°L'hospitalité est la plus grande des vertus. Elle attire la grâce du Saint Esprit vers nous. Dans le visage de tout étranger, mon enfant, je vois le Christ Lui-même.

° Il est nécessaire et bénéfique de faire de temps en temps un examen de conscience complet, nous souvenant de tous nos péchés passés.

° Laissez tous vos soucis entre les mains de Dieu. Demandez tout ce que vous voulez, comme un enfant le fait avec son père.

° La prière est un don de Dieu. Demande toujours avec espoir.

° Nos actions, chère sœur, ne nous sauveront pas. La miséricorde infinie de Dieu nous sauvera.

° Les liens spirituels ne peuvent être brisés quand ils rencontrent un esprit enfantin, tout innocence et sainteté.

° Sans le Christ, tout semble sombre et difficile.

° Je prie chaque jour pour pouvoir te voir dans les rangs des saintes.

° Je ne veux pas être en Paradis sans vous mes enfants. 

° Quand je vois quelqu'un qui est irrité, je n'écoute pas ce qu'il dit, mais je prie Dieu pour qu'Il le pacifie. C'est la raison pour laquelle je ne suis pas affligé. Quand il se calme, quand le moment est favorable, je lui parle, car il est alors capable de comprendre sa sottise.

° La grâce de Dieu et l'union spirituelle avec Lui, transforment une personne. Les peurs et les soupçons s'en vont, elle ne craint plus la mort et voit cette vie, quel que soit son agrément, comme un esclavage.

° Dieu te visite lorsque tu pleures pendant la prière.

° Quand une personne est devenue simple, elle est déifiée. Elle devient innocente, humble, douce, libre.

° Ne donne jamais d'importance aux choses terrestres et passagères. Occupe-toi plutôt de ton union spirituelle avec Dieu.

° Quand tu entends que l'on critique ton nom, fais comme si tu n'avais pas entendu. C'est là le Paradis, la perfection.

° Notre religion met à mort les passions, pas le corps.

° Quand il y a crainte de Dieu, la sagesse est donnée.

° Le chrétien est un être humain véritable: il est courtois et poli, il ne veut attrister personne.

° L'innocence est plus grande que le génie.

° Vos cœurs sont jeunes et veulent aimer. Vous ne devez avoir que le Christ dans votre cœur. Votre Epoux veut que vous L'aimiez et que vous n'aimiez que Lui.

°La vie spirituelle a de grand plaisirs. On s'envole, on quitte le monde [...]. On devient des enfants et Dieu demeure dans notre cœur.

° La grâce du Très Saint Esprit fait rayonner une personne. Cependant les autres doivent être bien réceptifs pour le constater.

° Nous devons garder les yeux fixés sur les Cieux. Alors plus rien ne nous ébranlera.

° Recevez régulièrement la Communion, priez avec ferveur, soyez patients et vous verrez une main forte qui vous soutient.

° Le Christ est près de nous, même si nous ne Le voyons pas. Quelquefois, dans Son grand amour, Il nous donne un soufflet aussi.

° Tu devrais te réjouir. Jésus tient un ciseau d'artiste dans Ses mains. Il veut te préparer une statue dans les Cieux.

° La personne qui crie n'a pas de force.

° Question: Comment fais-tu pour avoir autant de patience et de persévérance en toutes choses? 
Réponse: La Grâce de Dieu m'aide. Je crois toujours au pouvoir de Dieu mon enfant. Il change et ajuste tout pour le bienfait de nos âmes. 

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Our Geronda

Sur l'excellent blog de Maxime! La lâcheté des futurs dhimmis exposée!

DE L'ART, DU LARD, DE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION ET DE L'INCOMPRÉHENSIBLE LÂCHETÉ…



extrait du document



Vu l'ampleur des persécutions, on peut comprendre que le courage n'étouffe pas certains de nos élus qui ont certainement la conviction (sans l'avouer peut-être) que la même chose pourrait leur/nous arriver même ici, sur nos terres. Surtout donc ne fâchons personne même quand les autres n'auraient même pas forcément pensé "à mal"… mais bon il est vrai, avec un si joli minois au teint rose ("rose cochon-rose"?) et des yeux bleu azur comme celui-là on ne peut guère passer pour un immigré de confession musulmane… mieux vaut être prudent. Condamnons donc d'entrée tout ce qui de près ou de loin a trait au cochon, pour que ceux qui pourraient nous faire du mal sachent qu'on est copains ( "comme cochons" ? Aïe !…)


Didier Droart

La municipalité de Tourcoing, qui organise ce samedi une fête de la musique, a annulé un spectacle de la compagnie belge Thank You For Coming à cause de son titre : « Boudin & Chansons ».



La compagnie Thank You For Coming devait se produire samedi à Tourcoing dans le cadre de la fête de la musique.


On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Cette sentence s’appliquerait-elle à la politique culturelle de Tourcoing ? Contactée il y a plusieurs semaines, la compagnie avait été choisie dans un premier temps par le service « événementiel » de la ville, qui connaissait son spectacle. « Il y est question de la condition féminine et l’homme y est comparé à un cochon », résume la chargée de diffusion de Thank You For Coming. « Puis nous avons reçu un coup de fil pour annuler au motif que ça pouvait choquer. On a d’abord cru à une blague et on a demandé un mail dans lequel on nous explique que le premier adjoint juge dangereux de faire jouer un spectacle contenant le mot boudin dans son titre. »
« Oui, le cochon peut être tabou »
Premier adjoint au député-maire Gérald Darmanin (Les Républicains), Didier Droart assume : « Je trouvais cela inapproprié dans le cadre d’une fête de la musique. » L’élu explique qu’il ne veut pas « qu’on choque » une partie de la population de confession musulmane et que l’amalgame soit fait avec les apéritifs organisés par l’extrême droite.
Et d’ajouter : « Je ne vois pas le lien avec la fête de la musique. Mais pour un festival de l’humour, on peut travailler avec cette compagnie ».
« Oui, le cochon peut être tabou, je vous l’accorde. Mais n’est-ce pas une raison pour lever le voile ? Doit-on laisser à quelques pseudo-nazis le droit de mettre le cochon en étendard ? », répond avec humour le metteur en scène de la compagnie Sara Amari, qui précise qu’elle est de confession musulmane. Des indemnités sont réclamées. (source : La Voix du Nord)
voir l'article ICI


vendredi 12 juin 2015

Jean-François Mayer: États-Unis: l’«option Benoît» — des chrétiens conservateurs américains s’interrogent sur les formes de résistance et sur l’activisme politique dans une société sécularisée



Tirant le bilan des efforts politiques menés par des milieux de la « droite chrétienne » américaine depuis les années 1990, des intellectuels chrétiens conservateurs concluent que les tentatives de reconquête des institutions par la voie électorale n’ont pas abouti aux résultats attendus et constatent qu’ils se trouvent aujourd’hui en minorité dans la société américaine, dont la culture s’éloigne toujours plus de leurs principes. L’acceptation croissante des unions homosexuelles leur semble apporter la confirmation de cette situation. Ces auteurs proposent donc une redéfinition des priorités et l’établissement de pôles solides de contre-culture chrétienne pour assurer la survie et la transmission des valeurs qu’ils défendent face au rouleau compresseur séculier. C’est ce que l’un d’eux a baptisé la Benedict Option: cette «option Benoît» fait référence à saint Benoît de Nursie, mort au milieu du VIème siècle, qui exerça une profonde influence sur le monachisme occidental.
Croix sur l'île d'Inisher (Iles d'Aran, Irlande) (© 2015 Jean-François Mayer)
Croix sur l’île d’Inisher, Iles d’Aran, Irlande (© 2015 Jean-François Mayer)
Il y a un mois encore, je n’en avais jamais entendu parler: tout au plus avais-je déjà vu le nom de Rod Dreher (né en 1967), auteur conservateur américain d’origine méthodiste, converti tout d’abord au catholicisme romain, avant d’embrasser la foi orthodoxe en 2006. La Benedict Option m’a été révélée par un article de Damon Linker dans The Week (19 mai 2015). Selon Linker, l’intérêt pour cette réorientation est en train de gagner du terrain: il estime que nous allons en entendre parler de plus en plus dans les années à venir.
En 1979 avait été fondée la «Majorité morale», organisation la plus connue de la «nouvelle droite chrétienne» américaine. Le nom même le disait bien: ces milieux pensaient que la majorité des Américains étaient conservateurs et qu’il fallait leur restituer un pouvoir usurpé par les milieux «libéraux», grâce à une alliance traversant plusieurs traditions religieuses (évangéliques, catholiques, mormons…). En plus grand nombre que jamais, des chrétiens conservateurs entrèrent donc dans le jeu politique au nom de leurs idéaux afin d’infléchir les orientations de la société.
Aujourd’hui, remarque Linker, ces milieux n’ont plus l’optimisme conquérant des années 1980. Ils n’ont pas le sentiment que le Parti républicain, dont ils ont essayé de faire le relais de leurs convictions, embrasse vraiment leur programme; ils constatent qu’une majorité de la population accepte les unions homosexuelles; ils prennent conscience qu’ils sont en réalité la minorité et que la société adopte des normes qui sont, de leur point de vue, de plus en plus antichrétiennes.
Sur cet arrière-plan, certains intellectuels conservateurs estiment qu’est venu le moment de redéfinir les priorités. Dans un article publié au mois de février 2015 dans la revueFirst Things, Rod Dreher écrit: «Je crois que le pessimisme est aujourd’hui simplement du réalisme, et qu’il vaut mieux nous replier stratégiquement sur une position que nous sommes en mesure de défendre.» Il dresse un constat sans complaisance: les milieux chrétiens eux-mêmes, analyse-t-il, ont sombré dans une religion vague et insipide, adaptée à un environnement culturel post-chrétien. «[…] comment pouvons-nous produire une vie civique chrétienne quand nous ne produisons pas des chrétiens authentiques?»
«Pour le dire crûment, au regard de la dynamique de notre culture en transformation rapide, je crois qu’il sera de plus en plus difficile d’être un bon chrétien et un bon Américain. Il est beaucoup plus important pour moi de préserver la foi que de préserver la démocratie libérale et l’ordre américain. Idéalement, il ne devrait pas y avoir de contradiction, mais les réalités de l’Amérique post-chrétienne défient nos idéaux dépassés.»
Les chrétiens américains doivent donc admettre qu’ils vivent au milieu des ruines, soutient Dreher, et se préparer à maintenir la foi vivante durant les âges sombres à venir. Il ne s’agit pas, précise-t-il, de renoncer à l’action politique pour ceux qui ont vocation à le faire, ni de s’isoler physiquement du monde extérieur (encore que cela puisse représenter une possibilité dans certains cas), mais de mettre l’accent avant tout sur un projet «contre-culturel» afin de préserver et transmettre ce qui doit l’être et de résister à travers la culture. Des communautés attachées à ces idéaux peuvent s’organiser autour de centres spirituels (par exemple de monastères), mais aussi — le plus souvent —autour de paroisses, d’écoles ou de groupes variés.
Dans un entretien publié récemment, Dreher précise qu’on ne peut s’offrir le luxe du désengagement et qu’il faut «protéger nos institutions aussi bien que nous le pouvons», mais que cela ne suffit pas: «Restons impliqués dans le monde extérieur, mais procédons aussi à une retraite stratégique», à une prise de distance par rapport à la culture sécularisée («Rod Dreher explains the ‘Benedict Option’», World, 3 juin 2015).
Rompant avec le mythe de la «nation chrétienne» qui anime certains milieux américains, Dreher refuse de lier indissolublement la cause des chrétiens d’esprit traditionnel aux fortunes ou infortunes politiques du Parti républicain: il soutient que, même si le mariage homosexuel ne rencontrait pas une approbation d’une telle ampleur et même si les républicains contrôlaient toutes les branches du gouvernement, l’«option Benoît» resterait nécessaire «parce que la logique et les progrès de la modernité séculière ont évidé la foi chrétienne de l’intérieur» («The Benedict Option & Antipolitical Politics», The American Conservative, 19 mai 2015 – le concept de «politique anti-politique» est emprunté à un essai de Vaclav Havel en 1984). Il ne s’agit pas de devenir «la branche conservatrice sociale et religieuse du Parti républicain en exil». La Benedict Option ne se veut pas simplement réaction à des péripéties politiques, mais réponse à la perception d’un effondrement spirituel, culturel et social. Les racines de celui-ci sont plus profondes que les évolutions des cinquante dernières années:
«Ce que beaucoup, beaucoup de conservateurs sociaux et religieux n’arrivent pas à comprendre est que des choses comme le mariage homosexuel, le polyamorisme ou les transgenres ne sont pas des perversions des principes libéraux classiques sur lesquels avait été fondée l’Amérique, mais en sont des extensions logiques. Le juge Anthony Kennedy a exprimé le sentiment de beaucoup d’Américains — probablement de la plupart d’entre eux — en disant, dans un passage incohérent du jugement Casey en 1992: “Au cœur de la liberté se trouve le droit de définir son propre concept de l’existence, du sens, de l’univers, et du mystère de la vie humaine.” Ceci est l’aboutissement logique du libéralisme, le point auquel il se dissout dans l’atomisation et l’incohérence.» («Saving the Benedict Option from the Culture War»,The American Conservative, 5 juin 2015)
Pourquoi appeler cela «option Benoît»? Dreher s’en était expliqué dans un article publié le 12 décembre 2013 par The American Conservative. Face à l’effondrement de l’Empire romain, au VIème siècle, saint Benoît ne s’était pas simplement retiré du monde: mais les communautés monastiques fondées par lui et par ses successeurs devinrent des lieux de paix, de piété et d’érudition à partir desquels la civilisation européenne put graduellement émerger à nouveau. L’idée de la Benedict Option a pour point de départ la conclusion d’un livre du philosophe Alasdair MacIntyre, After Virtue (1981), dans laquelle il évoquait la possibilité d’un «autre saint Benoît, sans doute très différent», pour aider à construire les «formes locales de communauté dans lesquelles la civilité et la vie intellectuelle et morale pourraient être maintenues à travers les nouveaux âges sombres».

Saint Benoît en discussion avec son disciple saint Maur 
– fresque du monastère de Subiaco 
(© 2015 Steven Langford | Dreamstime.com).

Dreher précise qu’il ne s’agit pas d’imiter l’entreprise de saint Benoît, mais de démarches qu’il comprend être dans le même esprit. Dans son article de décembre 2013, il cite la centaine de laïcs catholiques américains venus s’installer aux abords de l’abbaye bénédictine de Clear Creek (Oklahoma), une fondation monastique d’esprit traditionnel. Les enfants de ces familles sont élevés à distance de la culture populaire américaine dominante. Un autre exemple qu’il propose est celui de la communauté d’Eagle River, en Alaska: dans les années 1980, ces évangéliques sont entrés dans l’Église orthodoxe et, aujourd’hui, quelque 70 familles mènent une vie de type villageois aux abords de leur église et de leur école paroissiale.
Pour l’observateur des courants religieux dans le monde contemporain, le projet ne peut manquer de rappeler le modèle de l’«enclave» mis en lumière par les chercheurs de l’ambitieux Fundamentalism Project de l’Université de Chicago (1987-1995), dont les résultats avaient été présentés dans cinq épais volumes rassemblant des contributions variées. L’un des traits de la démarche «fondamentaliste», au sens générique adopté par leFundamentalism Project, est une «culture de l’enclave»: «l’extérieur est pollué, contagieux, dangereux» dans ces perceptions, avec la modernité pour trait commun de ces forces extérieures. Ces enclaves ne sont pas toujours physiques et entretiennent des liens d’intensité variable avec le monde extérieur dont elles se méfient (Gabriel A. Almond, R. Scott Appleby et Emmanuel Sivan, Strong Religion: The Rise of Fundamentalisms around the World, University of Chicago Press, 2003, chap. 1).
La  similitude avec certaines expériences fondamentalistes, notamment celles du protestantisme américain, a bien sûr été relevée par les critiques de Dreher — critiques principalement au sein même des courants chrétiens conservateurs. Il soutient que sa démarche est différente et qu’il ne s’agit pas de démoniser le monde extérieur ni de s’en échapper ou d’embrasser un quiétisme, mais de cultiver une intériorité («new and concentrated inwardness») en renforçant la vie communautaire tout en développant également un témoignage vers l’extérieur. Il faut dire cependant que la lecture de plusieurs articles de Dreher ne permet pas toujours de saisir clairement comment il voit l’équilibre entre les deux dimensions: le lecteur a parfois l’impression d’une tension non résolue, ou en tout cas d’un balancement,
La principale critique adressée à Dreher est la difficulté à discerner ce que signifierait concrètement la mise en œuvre d’une «option Benoît»: malgré les exemples cités par Dreher, plusieurs de ses critiques ont le sentiment que le concept reste théorique et relève de la construction abstraite, même en essayant de trouver des illustrations partielles dans des communautés existantes. Ses références à l’idéal de la démarche bénédictine sont également critiquées d’un point de vue historique. Dans une analyse à la fois critique et sympathique (The American Conservative, 19 mai 2015), Noah Millman estime que le caractère un peu flou du projet de Dreher découle de sa tentative de le présenter à des chrétiens de différentes confessions: Dreher lui-même adhère à l’Église orthodoxe, mais la plupart de ses lecteurs sont probablement catholiques ou, pour certains, protestants.
Dreher se propose maintenant de développer son propos de façon structurée dans un livre, puisqu’il s’agit, pour le moment, de réflexions éparpillées à travers plusieurs articles. Il reste à voir si cela lui permettra de développer un projet structuré — encore que ce ne soit pas vraiment le but, car il ne s’agit pas de créer une organisation, mais plutôt d’encourager une multitude d’initiatives à la base, à partir d’un constat qui se veut lucide et sans complaisance. Comme le commentait un chercheur à propos des résultats d’une récente enquête du Pew Center sur la baisse du pourcentage des personnes s’identifiant comme chrétiennes dans la population américaine, beaucoup plus que l’évolution démographique, c’est la baisse de l’influence de la religion dans la société américaine (à l’image de ce qui s’est déjà passé en Europe) qui constitue l’élément crucial (Arthur E. Farnsely, «Forget the numbers. The big story is that religion has lost social influence», Religion News Service, 26 mai 2015). Dreher partage non seulement ce constat, mais va beaucoup plus loin dans l’évaluation de l’affaiblissement interne du christianisme américain.
À mon avis, la dimension importante du débat lancé par Dreher avec la Benedict Option n’est pas tellement de savoir comment cet auteur va préciser sa vision pratique: ce qui importe surtout est que son analyse de la situation et des conclusions à en tirer touche un point sensible et met en lumière des questions que se posent aujourd’hui des chrétiens de sensibilité traditionnelle non seulement aux États-Unis, mais également dans d’autres pays d’héritage culturel et religieux chrétien, sur les priorités et les modes d’action à privilégier face à des sociétés qui paraissent s’éloigner de plus en plus de leurs idéaux. Cela explique pourquoi les articles de Dreher suscitent des discussions et intéressent des lecteurs: ils ouvrent la porte à des engagements qui semblent porteurs de plus de fruits que l’action politique au sens partisan du terme. Ils donnent un sens à de tels engagements à long terme même à l’heure où les digues paraissent céder l’une après l’autre. En nommant cette redéfinition de priorités, Dreher offre une étiquette autour de laquelle peuvent se penser des projets variés et une attitude face à l’environnement sécularisé.
Linker a sans doute raison d’estimer que la Benedict Option et d’autres propositions du même genre retiendront de plus en plus l’attention, même si elles sont probablement destinées à n’attirer qu’une minorité des milieux chrétiens conservateurs: comme nous l’avons vu, la démarche ne remet pas seulement en cause les orientations de la société séculière, mais, plus profondément, la réalité du christianisme américain dans ses expressions les plus répandues.
Orbis.info @ Notes de Jean-François Mayer
Jean-François Mayer 
auteur du site http://orthodoxie.ch/

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [39]


Lorsque tu t'agites
En n'écoutant plus ton cœur
Tu crois Dieu absent

Haïjin Pravoslave

L'obéissance

Post's featued image.

Le Saint-Esprit, en tant que troisième Personne de la Sainte Trinité, est pleinement Dieu. Malgré cela, Il n'a pas fait son apparition dans le monde de son propre chef; Il a été envoyé... par le Fils.

Nous voyons aussi que le Fils de Dieu, Qui est devenu le Fils de l'homme, mentionne à plusieurs reprises qu'Il est venu dans le monde parce que le Père L'a envoyé.

Le Fils et le Saint-Esprit n'ont pas choisi de ne pas venir dans le monde de leur propre chef parce qu'ils étaient en quelque sorte incapables de le faire, mais plutôt pour nous enseigner une vérité fondamentale: une existence pleinement réalisée dépend de notre obéissance à la volonté de Dieu.

Par conséquent, être obéissant à la volonté de Dieu n'est pas simplement une question de préférence personnelle; c'est plutôt d'une importance existentielle extrême pour le bien-être de tous et de chacun d'entre nous.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


La lumière de l'humilité

Post's featued image.

Tout comme devant l'apparition de la lumière, les ténèbres reculent, ainsi devant la fragrance de l'humilité... toute colère et toute amertume s'évanouissent.

Saint Jean Climaque
*
Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Sur cette photo, quelques pères [athonites[ moisonnent paisiblement la camomille pour les besoins de leur fraternité. Vatopaidi 2015

jeudi 11 juin 2015

Père John Hainsworth




Infant Baptism in the Orthodox Church

Les enfants non baptisés iront-ils en enfer?

Non! L'Eglise Orthodoxe ne croit pas que les enfants naissent coupables du péché d'Adam et que, à moins d'être débarrassés de cette culpabilité par le baptême et la Communion, ils mourront sans la miséricorde de Dieu. 

Une telle notion est pernicieuse à la fois par sa barbarie et sa distorsion de Dieu. Pensons-nous vraiment que Dieu est si petit qu'Il est lié par nos rites, les rites qu'Il nous a donnés? Dieu est souverain, et Il aura pitié de celui à qui Il fait miséricorde et aura compassion de qui Il aura compassion. (Cf. Romains 9:15).

Nous pouvons parler du péché et de la culpabilité de trois façons. 

Il y a d'abord le péché originel, le péché d'Adam. Nous ne comprenons pas ceci en termes de culpabilité héritée, mais en termes de monde déchu. Le péché originel introduit la maladie, la souffrance, le mal, et la mort dans la création parfaite de Dieu (1 Jean 5:19; Romains 5:12). 

Nous sommes nés dans le péché d'Adam en ce que nous sommes nés dans un monde déchu. Mais sans notre participation, il n'y a pas de culpabilité. 

Deuxièmement, il y a le péché générationnel, que nous voyons en termes de propension spécifique au péché. Un enfant d'alcooliques, par exemple, va hériter non pas de la culpabilité de ses parents, mais de la tendance au péché, comme ils l'ont fait, ou d'autres péchés liés à ce patrimoine générationnel. 

Encore une fois, nous ne devons pas nous soumettre à cet héritage de péché, nous ne devons pas le porter en nous-mêmes. 

Enfin, il y a le péché personnel: les choses que nous faisons nous-mêmes, que ce soit comme perpétuation de la déchéance générale de ce monde, la déchéance des générations de nos parents ou de l'environnement, ou l'invention de péchés de notre propre fait. Une personne devient coupable quand elle pèche personnellement. Un enfant est non coupable jusqu'à ce qu'il fasse du péché une décision personnelle, que ce soit consciemment ou inconsciemment.

Il est vrai que le baptême est purification du péché, et l'on pourrait dire que cela semble insensé de baptiser un enfant s'il n'a pas de culpabilité héréditaire à purifier. Cependant, le sacrifice du Christ, dans lequel nous sommes baptisés, était un sacrifice de toute sa vie comme soumission à Dieu... "non pas ma volonté, mais que Ta volonté soit faite" (Luc 22:42), et Sa mort sur la Croix, Il ne nous a pas seulement lavés de nos péchés, mais Il a aussi détruit la mort elle-même. 

Lorsque nous sommes baptisés, nous sommes baptisés dans Sa vie et Sa mort (Romains 6: 4), et nous devenons co-bénéficiaires d'une vie qui a finalement amené Dieu et l'homme dans une union d'amour et une harmonie de volonté. L'enfant est initié à cette union. 

Cette initiation comprendra le pardon de ses péchés, mais sans se limiter à ce pardon. La vie et la mort du Christ, qui inverse la chute primordiale, générationnelle, et personnelle de ce monde, est ce dans quoi l'enfant entre par le baptême.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Nicolas Bonnal: Pourquoi un G7 sans la Russie honore la Russie!




G7: on s'amuse bien en Bavière
source

*

Chesterton disait que le monde moderne serait dirigé par des maîtresses d’école.

Entre la candidate Clinton et la chancelière Merkel, nous sommes servis.

Pas de mauvais élève russe au G7 donc. En voici les raisons donnés par la sévère chancelière :


« Qui aurait cru possible, vingt-cinq ans après la fin de la guerre froide, que l’ordre de paix européen pouvait être remis en question par l’annexion de la Crimée ? Qu’une organisation islamiste terroriste cherche à instaurer au Proche-Orient un « califat » sur le territoire de deux États ? »

Et Merkel a proféré toutes ces énormités sans rire !

L’Ethiopie était invitée, mais pas la Russie ! La Russie était punie, la Russie était mise au coin à cause de son « agression » contre l’Ukraine et de son manque de respect des droits de l’homme. On croit rêver…

On croit rêver parce que c’est aux USA qu’il y a 2,2 millions de prisonniers, c’est aux USA qu’il y a Guantanamo et le Patriot Act, et les 1.200 victimes de la police urbaine et un million de jeunes noirs tués par la violence et par la drogue depuis cinquante ans. On croit rêver parce que ce sont les néocons américains (Merkel est un pion, on le sait depuis son article… germanophobe publié par leWashington Post en 2003) qui ont déclenché les guerres atroces contre la Libye, contre l’Irak et la Syrie, guerres inutiles et destructrices qui montrent une volonté de nuire irrationnelle, devenue inquiétante.

Alors, la Russie doit-elle se sentir honteuse de ne pas être au G7 ? Pensez-donc, les pays les plus riches du monde, sans la Chine ou le Brésil, mais avec l’Italie et tous ses réfugiés de la Libye ! Un hôtel de luxe dans la montagne avec de la bière sans alcool !

Revenons à nos moutons. Lorsque Poutine se réclame du pragmatisme, on se moque de lui ; comme on se moque de lui lorsqu’il évoque le christianisme qu’il est devenu le seul chef d’État européen à défendre. Les autres défendent le transhumanisme, le mariage gay et les FEMEN. Brezinski l’a dit l’an dernier en aparté et sur un ton menaçant : la Russie n’a pas nos valeurs en matière morale et sexuelle. Cela vaut bien une énième guerre !

Lorsque les bolcheviks légalisaient l’inceste, ils étaient populaires en Occident, c’est ce que rappelle Soljenitsyne ; il rappelle aussi, l’auteur de Deux siècles ensemble, que jamais l’Union soviétique ne fut si populaire en occident que lorsque la bureaucratie stalinienne extermina quinze millions de paysans russes et ukrainiens. Et aujourd’hui que les Russes et toutes les nationalités qui composent la grande Fédération de Russie connaissent paix et prospérité, ce pays est derechef diabolisé par les médias laquais. Quel paradoxal occident !

Je dis qu’il faut être sot de s’étonner de cela. Les occidentaux préfèrent la Russie de la barbarie rouge à la Russie de Poutine. La barbarie les fait rêver, c’est pourquoi ils aident les tueurs islamistes en Syrie. Et il faut se plaindre alors de n’être pas au dîner de cons ?


L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [38]


C'est au cœur orant
Dans le silence du monde
Que le Nom demeure

Haïjin Pravoslave

Le prêtre qui célébra la dernière Liturgie à Sainte-Sophie en 1919!



Père Lefteris [Noufrakis]

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Voir l'article ICI


Sainte-Sophie débarrassée de ses verrues impies

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mercredi 10 juin 2015

Une femme aveugle recouvre la vue devant les reliques de saint Georges ( 7 juin 2015 A.D.)


Les reliques du Grand Martyr Georges au couvent de la Sainte Résurrection 
de Novodievitchi  à Saint-Pétersbourg.
    
"Nous avons toujours tendance à compter sur un miracle dans notre foi. Mais le Seigneur fait des miracles précisément dans les moments où nous avons vraiment besoin d'eux," dit le hiéromoine Joseph, chef de la délégation du Mont Athos qui garde le reliquaire, rapporte AgionOros.ru

"Après avoir vénéré la main de saint Georges le Tropéophore, une femme aveugle avec une canne a quitté l'église. Dans la rue, elle a ouvert les yeux et s'est écriée dans la joie et les larmes: "Je peux voir! Ô Dieu, je peux voir!" bien que pendant les dix dernières années, elle ait été pratiquement aveugle. Des dizaines de croyants, y compris nous-mêmes, avons été témoins de ce miracle."

Père Joseph ajoute que les moines du Mont Athos ne prêtent pas trop d'attention à des cas de guérisons physiques et ne tiennent pas de registres les concernant.

"Le miracle le plus important est la renaissance, le salut éternel de l'âme humaine. Et nous avons vu ces miracles à Saint-Pétersbourg plus d'une fois. Nous l'avons vu dans les yeux des fidèles, dans leurs sourires, dans leurs larmes ".

Selon le hiéromoine, les fidèles à Saint-Pétersbourg sentent de tout leur cœur que le saint Grand Martyr Georges ravive et bénit toutes les personnes qui font appel à lui.

"Même si nous laissons les témoignages de guérisons physiques qui ne sont pas toujours enregistrés, nous pouvons certainement témoigner de la présence, d'une grâce spéciale inhabituelle à l'intérieur de l'église. Les bénévoles et tous les fidèles remarquent bien cela également. Un soulagement dans des situations difficiles vient immédiatement. Ceux qui viennent ici avec leurs douleurs, avec un coeur lourd, quittent le temple absolument transformés", rapporte le prêtre Dmitry Dmitriev, chef du service de bénévolat au service de la jeunesse du diocèse de Saint-Pétersbourg.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après