samedi 10 janvier 2015

Saint Luc le chirurgien et saint Éphrem le Nouvel Apparu dans la salle d'opération



St. Luke the Surgeon and St. Ephraim of Nea Makri

Saint Luc le chirurgien et saint Ephrem de Nea Makri
   
"Mon nom est Christos P., j'ai 46 ans, et je vis en Grèce du Nord. En 2004, j'ai été opéré pour une tumeur au cerveau. Après trois ans et demi, elle est apparue à nouveau. J'ai rendu visite à beaucoup de médecins, mais aucun n' a accepté de m'opérer. 

J'étais très déprimé et déçu. Finalement, j'ai trouvé un médecin qui a accepté d'oser essayer cette intervention difficile. Mes parents m'ont dit d'aller vénérer saint Luc, qui était médecin, et qu'il m'aiderait, comme il en a aidé d'autres. 

Je me suis décidé et je suis allé vénérer et prier dans la ville de G. où il y a une église de saint Luc. Là, j'ai rencontré un prêtre pieux et humble, Fr. K. il m'a donné de la force et du courage, et il y servi la paraclèse pour moi. Je me suis confessé, j'ai communié, et je suis parti  pour la chirurgie. Une nuit, j'ai vu dans mon rêve saint Ephrem, il m'a dit ne pas m'inquiéter, et que tout irait bien.

Le 13 Mars 2007, j'entrai dans la salle d'opération. Même si j'étais sous sédatifs, je pouvais voir les médecins qui m'opéraient, avec saint Luc et saint Ephrem. Saint Luc opérait, portant de petits verres circulaires, et tenant un vieux scalpel. Saint Ephrem, cependant, me tenait la main, me disant de ne pas avoir peur, et avec sa main gauche il inondait ma tête de lumière. 

Lorsque l'opération fut terminée, je suis allé à l'unité de soins intensifs, et de nouveau saint Luc est apparu devant moi, en me disant: "J'étais là avec toi dans la salle d'opération."

Je lui ai répondu: "Je sais."

Sorti de la salle d'opération, j'ai entendu mon chirurgien me dire: "C'est la première fois que la chirurgie a été aussi facile."

Je tiens à souligner que je ne savais rien au sujet de ces deux saints [avant qu'ils n'apparaissent]. Depuis lors, ils sont devenus mes anges gardiens. "

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
citant 

L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [6]


Toutes les détresses
Ont été clouées un jour
Au Bois de la Croix

Haïjin Pravoslave

vendredi 9 janvier 2015

L'icône thaumaturge que la Mère de Dieu "Doctoresse" [Panaghia Yatrissa] fait fuir des voleurs...



L'icône miraculeuse
(Chaque ex-voto témoigne d'un miracle!)

*

L'icône de la Toute Sainte Panaghia Yatrissa (Toute-Sainte ([id est Mère de Dieu] "Doctoresse"/ Παναγία Ιατρισσα) est une icône thaumaturge bien connue en Grèce. 

Dans les premières heures du 24 Décembre 2014, un autre miracle a été ajouté à la liste attribuée à l'icône sainte.Trois personnes aux visages couverts ont fait irruption dans l'église après avoir cassé les caméras de sécurité externes. Pris sur les caméras internes, les trois voleurs ont marché jusqu'à l'icône de la Panaghia Yatrissa, apparemment pour prendre les offrandes votives (généralement en argent massif) laissées sur l'icône par les pèlerins reconnaissants.

À l'approche de l'icône, les voleurs semblent hésiter, le chef de la bande paraît se signer devant l'icône, puis tous trois partent sans prendre quoi que ce soit. 

Dans les histoires d'icônes et de saints, nous lisons parfois que des "forces miraculeuses" empêcheraient  les assaillants de commettre un acte  pécheur; dans la vie de sainte Marie d'Egypte, une force mystérieuse l'empêche d'entrer dans une église, après quoi elle est amenée à prier devant une icône de la Mère de Dieu fixée sur la porte.

Dans les images troubles montrées dans la video ci-dessous, nous voyons à quoi cette force miraculeuse pourrait ressembler vue de l'extérieur. Nous ne savons pas ce qui se passa dans les cœurs et les esprits des futurs voleurs, qui sont encore en liberté, mais on dirait qu'ils ont été "amenés à la confusion" à tout le moins lorsqu'ils se sont approchés de l'icône

Apolytikion de l'icône de la Panaghia Yatrissa

Nectar parfumé de la Génitrice de Dieu, 

Trône précieux du Roi de tous,

Tu déverses sur tous tes serviteurs  du parfum

Ô Vierge , 

Toi qui portas Dieu dans ton sein. 


Emplis-nous à présent de toute Grâce divine,

 Nous qui te prêchons et te glorifions à jamais 

Comme la véritable Mère de Dieu. 

Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
 Pravoslavie.ru

*

Icône moderne
*

Video du miracle (en grec)!




L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [5]


C’est le Nom béni
Qui te permet d’employer
Les mots du salut

Haïjin Pravoslave

jeudi 8 janvier 2015

Novice Maria Egorova: Une lettre sur l’aide miraculeuse du saint hiéromartyr Hilarion (2 et fin)


Tombe du saint hiéromartyr Hilarion

Le troisième miracle

En 2011, le bébé de mes amis de l'école est tombé malade et  il avait un pied dans la tombe. Elle m'a appelé en pleurant au téléphone, "Qu'est-ce que je devrais faire?" 

Je suis allée au cimetière, vers Père Hilarion, j’ai allumé le téléphone, je l'ai appelée, et j’ai dit: "Prie le Père Hilarion, Il t’aidera! "

Je n’avais même pas éteint le téléphone qu’un autre médecin est arrivé. Il a regardé le petit être, lui a fait une piqûre, et le garçon est immédiatement revenu à la vie : le diagnostic avait été incorrect. 

Nous en avons discuté et nous avons alors décidé d’acheter un bougeoir pour les cierges et un banc pour la tombe de saint Hilarion.

La quatrième miracle

En 2011, alors que je travaillais dans l'usine Kirov, j’avais gagné 336 roubles par mois comme apprentie, et un ticket de métro coûtait quinze roubles. Comment pouvais-je vivre? 

Je suis allée vers Batiouchka Hilarion et lui ai tout dit à ce sujet… 

Alors j’ai vu un jeune homme d’environ trente ans marcher vers moi. Je lui ai dit: "Cher frère, prie pour moi, je n’ai même pas suffisamment d'argent pour mettre un cierge. J’ai travaillé tout le mois et je n’ai pas été payée." 

Il m'a donné mille roubles. Puis un autre, est passé, et m’a donné un peu plus. De cette manière, Père Hilarion, à sa tombe, m’a donné six mille roubles, même si je n’avais demandé que des prières, pas de l'argent.

Le cinquième Miracle

En 2011, trois mois après mon arrivée à Saint-Pétersbourg, je suis allée au cimetière pour prier Batiouchka Hilarion,  et j’ai rencontré une sœur de la boutique de l'église. Elle m'a présentée à Père Méthode, qui est maintenant à Vyritsy, et il m’a donnée la bénédiction pour travailler comme garde pour une grand-mère qui avait été diagnostiquée avec la maladie d'Alzheimer et pour vivre avec elle. 

C’est ainsi que j’ai vécu, prête à tout, pendant deux ans avant la mort de la grand-mère. 

Maintenant, je suis novice à Rome, en Italie.

Je vous demande autant que possible de conserver l'essence de cette lettre, car la langue n’est pas littéraire, je suis cuisinière, et non écrivain... J’ai tout décrit comme j’ai pu…

Je donne toujours des aumônes, et je reçois souvent la Communion. Si je ne fais pas cela, alors toutes mes prières pour demander de l'aide restent sur le bureau du "secrétaire" du Seigneur Dieu pendant un temps très long. 

Eh bien, tout le monde demande: "Pourquoi Dieu donne-t-Il des choses à certains et pas à d'autres?" J’ai remarqué que ceux qui vont en confession, et reçoivent la Communion, achètent volontiers  de la nourriture pour les démunis, et Dieu donne, pourriez-vous dire, avant même qu'ils demandent. Mais les avares, ceux qui ne supportent pas  d’assister à tout l’office (ou s’asseyent s’ils n’en ont pas la force) pourraient demander pendant des années et ne rien recevoir, si ce n’est un gros zéro !

J’ai travaillé dans l'hospice, et à la réhabilitation des toxicomanes, et j’ai vu des miracles de guérison. En règle générale, ils ont commencé après la confession et la Communion...

Une profonde métanie à vous tous, et que Dieu vous sauve!

Vôtre dans la prière, Novice Maria Egorova


Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après



L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [4]




Chaque aube qui vient
Doit incarner l’espérance
D’un jour dans la Grâce


Haïjin Pravoslave

mercredi 7 janvier 2015

Novice Maria Egorova: Une lettre sur l’aide miraculeuse du saint hiéromartyr Hilarion (1/2)


Hiéromartyr Hilarion,
archevêque de Verea

A la veille de la fête du saint hiéromartyr Hilarion, archevêque de Verea, les rédacteurs de Pravoslavie.ru ont reçu une lettre simple et naïve, que nous reproduisons ici en traduction […]. L'original a été publié dans Pravoslavie.ru en russe, sans changements essentiels.
*
Bénissez!

Moi,  Elena Egorova, baptisée sous le nom de Marie, je veux  parler au monde et à vous, honorables Pères, à propos de l'aide miraculeuse de notre père Hilarion (Troïtsky), le thaumaturge.

En 2005 j’ai été envoyée par l'église pour travailler, pas pour de l'argent, mais pour la gloire de Dieu. 

J’ai servi dans l'hospice près de Saint-Pétersbourg et j’ai passé les nuits dans la skite des femmes à l'extérieur de la ville. La skite avait un chauffage au bois, mais les moniales n’avaient pas de bois pour l'hiver. Les Pères m’ont donné la bénédiction pour trouver une charge de bois de chauffage "pour l'amour du Christ". Je suis allée à la tombe de Père Hilarion et j’ai dit: "Père, il n'y a pas de bois de chauffage et pas d'argent. Aide-moi! "

J’ai quitté les portes du monastère et j’ai fait signe de s’arrêter à une  voiture qui allait dans ma direction parce que je n’avais pas un sou pour le bus. Alors une voiture s’est arrêtée, avec une conductrice. Elle m'a demandé pourquoi je faisais signe aux voitures, et si j’avais besoin d'aide. 

Je lui ai dit que je n’avais pas d'argent, que j’avais besoin d'acheter du bois de chauffage, mais que je ne savais pas où je trouverais l'argent. Elle m'a donné quatre mille roubles, et m’a même m'a conduit à la skite.

Le deuxième miracle

J’ai enterré toute ma famille, cinq personnes, au cours de trois années et je suis restée toute seule.

Quand j’ai quitté Tioumen [en Sibérie] pour Saint-Pétersbourg pour voir mon père spirituel, il était tombé et s’était brisé les deux jambes. Il allait à l'église le jour de Noël, il a glissé, ses jambes se sont prises dans les marches, et il est tombé la tête la première.

Je suis arrivée, mais personne n’est venu à ma rencontre. Alors je suis allée vers le diacre; Il était âgé et sa femme, aussi. C’était un fardeau pour eux de m’avoir à leur charge. J’ai dû trouver un emploi avec un endroit pour vivre.

Je suis retournée au cimetière où était la tombe de Père Hilarion, et je me suis écriée: "Pas d'argent, pas de logement, pas de travail, et pas d’enregistrement." *

J’ai prié et pleuré un certain temps, puis j’ai quitté le cimetière et j’ai vu une femme qui marchait vers moi qui m'a dit: "Que cherches-tu ici?"

Je répondis que je cherchais du travail avec un endroit pour vivre. Alors elle m'a conduit à l'usine Kirov et m’a inscrite dans le dortoir. Ce jour-là, elle revenait de l'équipe de nuit. Et le dortoir était situé en dehors des murs de ce cimetière à droite, où le Père Hilarion reposait.

Version française Claude Lopez-Ginisty
D’après

NOTE :
* les migrants vers les villes russes sont légalement tenus d'être enregistrés au poste de police local. Quelqu’un « d’ illégal » peut même être mis en prison.



L'Ami de Dieu/上帝的朋友 [3]




Dieu donne réponse
Dans le beau silence orant
Qui suit ta prière


Haïjin Pravoslave

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


25 décembre / 7 janvier
NATIVITÉ DU CHRIST

Lectures : Galates IV, 4-7 ; Matthieu II, 1-12

LA NATIVITÉ DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST[1]

Q
uand, à l’apogée de son règne, César Auguste (30 av. J.-C. à 14 après J.-C.), le premier empereur romain, après avoir soumis tous les peuples du monde connu sous une seule autorité, décida de procéder à un vaste recensement de ses sujets, il devint sans le vouloir le docile instrument de la réalisation du dessein de Dieu. Rassemblant en effet dans l’unité et l’harmonie de son immense empire tant de peuples aux mœurs et aux langues si variées, il les préparait à recevoir la révélation du Dieu unique en trois Personnes et ouvrait ainsi la voie à la proclamation universelle de l’Évangile, selon la promesse divine : Je te donnerai les nations en héritage (Ps II, 8) ; si bien que ce premier recensement devint l’annonce prophétique de l’inscription des élus dans le Livre de vie (cf. Phil IV, 3 ; Ap XXI, 27) et de la disparition du polythéisme. Par ailleurs, le décret de l’empereur, parvenu en Palestine alors que Quirinus était gouverneur de la province de Syrie, permit la réalisation de la prophétie selon laquelle le Messie devait naître de la lignée de Juda, à Bethléem, la patrie du roi David (Mi V, 1). Car Joseph, qui se trouvait alors avec Marie à Nazareth en Galilée, dut prendre la route pour se faire inscrire dans la patrie de ses pères, Bethléem, malgré l’état avancé de la grossesse de celle qui passait aux yeux de tous pour son épouse. Quand ils parvinrent à destination, ceux qui étaient comme eux venus de toutes parts pour le recensement étaient en si grand nombre qu’ils ne purent trouver à se loger dans l’hôtellerie et furent contraints de se réfugier pour la nuit, un peu en-dehors du bourg, dans une grotte qui servait d’étable pour les animaux. Marie sentit alors que le moment de sa délivrance était venu. Joseph l’installa comme il put dans la paille, auprès de l’âne et du bœuf qu’ils avaient trouvés là, puis il sortit en hâte pour aller quérir une sage-femme. Or, sur le chemin, il constata que la nature s’arrêtait soudain, comme saisie de stupeur : les oiseaux restaient immobiles, suspendus en l’air en plein vol, les hommes et les bêtes étaient figés dans leur mouvement, le cours des eaux s’était lui aussi interrompu. Ce flux incessant du mouvement qui mène toute chose de la naissance à la mort et l’enferme dans la vanité (Ps XXXVIII, 6-7 ; 102, 15 ; Eccl Isv ; Is XL, 6) était comme tenu en arrêt, car en cet instant l’Éternel pénétrait au cœur du temps. Le Dieu d’avant les siècles se faisait enfant nouveau-né. Une nouvelle dimension du temps et de l’histoire était inaugurée. Après cette interruption fugitive du temps, tout reprit bientôt son cours normal, Joseph trouva une sage-femme qui descendait de la montagne et l’amena vers la grotte, lui rapportant qui était celle qui devait enfanter. Instruit auparavant par un ange que la Vierge avait conçu le Sauveur par l’opération du Saint-Esprit (Mt I, 21), Joseph contemplait et adorait en silence ce petit enfant couché dans la paille comme le Messie attendu et annoncé par ses pères depuis tant de générations. Quoi de plus stupéfiant en effet que ce spectacle et comment l’exprimer par des paroles ? Le Dieu Tout Puissant et Créateur du monde se fait créature humble et fragile, Il devient petit enfant étranger et sans toit, sans pour cela cesser d’être Dieu infini. Le Verbe divin s’appesantit de la chair et revêt notre humanité pour s’en faire un ornement royal. Celui que l’univers entier ne peut contenir, qui est assis impassiblement sur son trône céleste et que glorifie sans cesse la cour innombrable des puissances angéliques, se laisse contenir dans une grotte étroite et obscure, objet du mépris de tous. Lui qui est de condition divine S’humilie, S’anéantit Lui-même, prenant condition d’esclave et devenant semblable aux hommes (Phil II, 7), afin de relever par son humilité ceux qui étaient tombés. Il se fait pauvre pour nous enrichir par Sa pauvreté (II Cor VIII, 9). L’intangible accepte d’être enveloppé de langes pour délier nos péchés et pour couvrir de gloire divine ceux qui étaient dans la honte. Le Fils Unique de Dieu, Celui qui est de toute éternité dans le sein du Père, devient Fils de l’homme et fils de la Vierge sans cesser d’être Dieu, afin de devenir le premier-né d’un grand nombre de frères (Rm VIII, 29), accordant aux hommes la dignité de fils adoptifs de Dieu (Jn I, 11 ; Lc VI, 35 ; Gal IV, 4-7, etc.). Il est couché dans une crèche et contemplé par l’âne et le bœuf, accomplissant ainsi les prophéties qui annonçaient : Entre deux animaux Tu seras connu (Hab III, 2 lxx), Le bœuf connaît Celui qui l’a créé et l’âne la mangeoire de son Seigneur (Is I, 3 lxx). Dans cette scène, on pouvait contempler, disent les saints Pères, une image de l’Église : la crèche est le calice contenant Celui qui se fait chair aujourd’hui et se donne en nourriture pour la vie du monde, la Vierge est à la fois son trône et l’autel du sacrifice, la grotte, un temple ; les anges, Joseph et les bergers, servent de diacres et d’acolytes, et le Seigneur Lui-même est le Grand Prêtre qui célèbre cette Divine Liturgie. Ce prodige extraordinaire, accompli aujourd’hui dans l’humble grotte de Bethléem, est l’accomplissement de tous les oracles accordés aux prophètes d’Israël, l’aboutissement de tant de siècles d’une patiente préparation de l’humanité depuis David, Abraham, Noé et Adam. En ce jour, en ces temps qui sont les derniers, Dieu nous envoie son Fils unique, par qui Il a fait tous les siècles (Hb I, 2) et révèle ainsi au monde le Grand Mystère de notre Salut, enveloppé de silence et tenu secret dans le conseil ineffable des trois Personnes de la Sainte Trinité, avant même la création du monde (Rm XVI, 25 ; I Cor II, 7 ; Éph III, 5, 10 ; Col I, 26). C’est pour voir luire ce jour, que le soleil, la voûte du ciel, la surface de la terre et tous les êtres ont été créés. Mystère étrange, incompréhensible, insaisissable à toute pensée humaine et même à l’intelligence des anges : le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous (Jn I, 14). Lui, qui est Dieu par nature, prend sur lui notre humanité, l’assume dans le sein de la Vierge, s’en revêt comme d’un vêtement pour nous faire communier à sa divinité. Dieu et homme, une seule Personne, Jésus-Christ, « connue en deux natures » qui sont unies en Lui « sans mélange, sans division et sans séparation » (définition du Concile de Chalcédoine). Dieu se fait homme aujourd’hui dans la grotte de Bethléem, « pour que l’homme devienne Dieu »[2]. Telle est la fin et le but ultime pour lequel Dieu a fait sortir toutes choses du néant et les a amenées à l’existence : pour que le Verbe, la Seconde Personne de la Sainte Trinité, descende jusqu’à nous, prenne sur lui notre humanité vieillie et déformée par le péché, pour qu’Il guérisse nos blessures par Ses souffrances, pour qu’Il purifie son image souillée, pour qu’Il nous rénove en Lui (Éph II, 15), nous relève du gouffre de la mort où nous étions tombé et nous fasse monter dans les hauteurs, plus haut que toutes les puissances célestes, jusqu’à nous faire siéger avec Lui en Dieu (Éph II, 6 ; Ap III, 21). Jésus-Christ, le Sauveur, l’Emmanuel — Dieu avec nous (Is VII, 14 ; Mt I, 23) — naît en ce jour comme un fragile nourrisson sur qui les anges se penchent avec admiration. La Lumière véritable qui éclaire tout homme venant en ce monde (Jn I, 9) luit dans l’obscurité d’une pauvre étable, et le temps de la mort et de la corruption touche à sa fin. Salomon n’a plus aucune raison de se lamenter en s’écriant : Rien de nouveau sous le soleil (Eccl I, 9), car ce petit enfant est le second Adam qui vient inaugurer une nouvelle création, un homme nouveau (Éph II, 15 ; IV, 24), prémices de notre nature restaurée et déifiée. Désormais, en suivant le Christ, en obéissant à Ses commandements, en souffrant avec Lui pour ressusciter par Lui, les hommes sont appelés à jouir de l’immortalité.

Chant d’entrée
Lors de l’entrée dans le Sanctuaire avec le saint Évangile, après l’ecphonèse  « Sagesse, debout ! », le diacre déclame le verset  suivant :
Изъ чре́ва пре́жде денни́цы poди́xъ Тя́, кля́тся Го́сподь и не раска́ется : Tы іере́й во вѣ́къ по чи́ну Мeлхiceде́ковy.
De mon sein je T’ai engendré avant l’étoile du matin. Le Seigneur l’a juré et Il ne s’en repentira pas : Tu es prêtre pour les siècles selon l’ordre de Melchisédech.
L’étoile du matin est la première annonciatrice de la lumière du jour, considérée comme la première création Divine. Le prophète voulait dire par cela que le Fils de Dieu est né (non créé) de Dieu le Père avant cette première création, c’est-à-dire avant tous les siècles. Quant à Melchisédech, étant roi et prêtre, il est la préfiguration du Christ. Il est « le roi de Salem » (roi de la paix), et apporte « du pain et du vin », étant « le prêtre du Dieu Très-Haut » (Genèse, XIV,18-20). Par Sa nativité selon la chair, le Seigneur Jésus Christ est prêtre, c’est-à-dire qu’Il intercède auprès de Dieu le Père pour les péchés des hommes (cf. Hébr. VII, 17-28), et ce éternellement, et non pas de façon éphémère, comme les prêtres mortels. Le Christ ne fut pas prêtre selon l’ordre d’Aaron, qui offrait des sacrifices sanglants, mais selon celui de Melchisédech, qui offre « le pain et le vin » (la préfiguration de l’Eucharistie).
Tropaire de la Nativité, ton 4 :
Рождество́ Твое́ Христе́ Бо́же на́шъ, возсiя́ мíрови свѣтъ ра́зума: въ не́мъ бо звѣзда́мъ служа́щiи, звѣздо́ю уча́хуся, Тебѣ́ кла́нятися Со́лнцу пра́вды, и Тебе́ вѣ́дѣти съ высоты́ Восто́ка: Го́споди сла́ва Тебѣ́.
Ta Nativité, Christ notre Dieu, a fait luire dans le monde la lumière de la connaissance ; en elle, en effet, les adorateurs des astres ont appris d’une étoile à T’adorer, Soleil de justice, et à reconnaître en Toi l’Orient descendu du ciel, Seigneur gloire à Toi !
Kondakion, ton 3
Дѣ́ва дне́сь Пресу́щественнаго ражда́етъ, и земля́ верте́пъ Непристу́пному прино́ситъ: а́нгели съ па́стырьми славосло́вятъ, волсви́ же со звѣздо́ю путеше́ствуютъ: на́съ бо ра́ди роди́ся Oтроча́ мла́до, Превѣ́чный Бо́гъ.
La Vierge, en ce jour, met au monde Celui qui surpasse toute essence créée et la terre offre une grotte à l’Inaccessible ; les anges chantent Sa gloire avec les pasteurs, et les mages cheminent avec l’étoile ; car pour nous est né petit enfant, le Dieu d’avant les siècles.
Au lieu du trisagion :
Eли́цы во Xpиста́ крести́теся, во Xpиста́ облеко́стеся ; Аллилу́iя.
Vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu le Christ, Alléluia !

Dans les temps anciens, on procédait aux baptêmes lors des plus grandes fêtes. Toutefois, le chant ci-dessus ne constitue pas seulement un vestige archaïque. En effet, lors de ces grandes fêtes, les fidèles ressentent plus fortement leur proximité du Christ et, par le carême et  la Sainte Communion, ils renouvellent en eux la grâce du Baptême. En outre, ce chant correspond plus à la joie de la fête que le trisaghion, qui se termine par les paroles « aie pitié de nous ».

Au lieu de « Il est digne en vérité... » : ton 1.
Велича́й душе́ моя́, честнѣ́йшую и сла́внѣйшую го́рнихъ во́инствъ, Дѣ́ву пречи́стую Богоро́дицу. Люби́ти у́бо на́мъ, я́ко безбѣ́дное стра́хомъ удо́бѣе молча́нiе, любо́вiю же Дѣ́во пѣ́сни тка́ти спротяже́нно сложе́нныя, неудо́бно е́сть: но и Ма́ти си́лу, ели́ко е́сть произволе́нiе, да́ждь.
Magnifie, mon âme, Celle qui est plus vénérable et plus glorieuse que les armées d’en haut, la Très-pure Vierge, la Mère de Dieu. Il serait plus aisé, parce que sans péril, de garder un silence craintif, ô Vierge, mais Te composer par amour des hymnes constitués avec soin est œuvre difficile. Toutefois, Tu es aussi notre Mère ; donne-nous l’inspiration à la mesure de notre dessein. 





[1] Tiré du Synaxaire du Hiéromoine Macaire de Simonos Petras (version abrégée).
[2]. Formule employée par St Irénée de Lyon et St Athanase d’Alexandrie. Elle exprime la pensée de tous les Pères grecs sur l’Incarnation.