samedi 28 novembre 2015

Moniale Cornélia [Rees]: « Mon amour de la Russie est venu de ma recherche de la foi véritable » (6)

В Жарках, Ивановская обл.
En Russie

- Père Georges : Et maintenant, vous êtes responsable de la version anglaise du site « Pravoslavie.ru » ?

- Moniale Cornélia : Oui, nous nous efforçons de traduire aussi, entre autres, le programme « Ma voie vers Dieu ». Ces émissions sont très populaires chez nous, et cela intéresse beaucoup de gens. C’est ainsi qu’un émigré, vivant au Canada, a demandé de lui donner la possibilité de traduire quelque chose pour notre site. De toute évidence, il est originaire d’Asie centrale, parce que son nom est Talib, alors que son nom de baptême est Paul. Nous demandons à tous de prier pour lui. Il traduit ces programmes, et bien. Nous voulons donner aux gens la possibilité de lire plus en langue anglaise sur la foi orthodoxe. Internet est un phénomène très important. Chaque personne, dans n’importe quel point du globe, si elle a internet, peut visiter notre site. Et étant donné que l’anglais est maintenant une langue si répandue, une langue commune à tous à l’instar du grec dans le monde antique, notre site peut être lu par de nombreuses personnes.

- Père Georges : Non seulement en Amérique, mais aussi dans les autres pays.

- Moniales Cornélia : Oui, par exemple, il y a aux Indes beaucoup d’anglophones. Et nous avons mis en ligne des articles des Indiens orthodoxes. Et également des Pakistanais.

- Père Georges : De votre point de vue, est-ce que l’Orthodoxie est mieux connue en Amérique ? Cette situation a-t-elle changé, ou l’Orthodoxie est-elle inconnue pour beaucoup de personnes ?

- Moniale Cornélia : Je pense que pour beaucoup, elle n’est pas encore connue, mais malgré tout la barrière, peu à peu, se détruit, parce qu’aux États-Unis, des groupes entiers ont commencé à se convertir à l’Orthodoxie. 

Il y a un groupe énorme d’évangélistes qui se sont convertis à l’Orthodoxie. Il n’est pas rare que des paroisses entières se convertissent, si un pasteur quelconque, qui recherche réellement le Christ, Le trouve dans la foi orthodoxe. 

C’est ainsi que de très nombreux Américains sont devenus orthodoxes, alors qu’ils n’ont aucunes racines grecques, orientales ou slaves. À une certaine époque, l’Orthodoxie en Amérique était un phénomène purement ethnique, répandu chez les émigrés des peuples orthodoxes, mais maintenant la situation a changé. Cela ne signifie pas que le facteur ethnique n’a pas de place et qu’il n’est pas important pour les Américains. 

Si l’homme est porteur de l’Orthodoxie, on le regarde avec attention : comment il vit, ce qu’il fait. S’il a été élevé dans l’Orthodoxie, si pour lui, celle-ci est une façon de vivre naturelle et non quelque chose d’imaginaire et de forcé, son exemple est très important. Et là, un rôle immense, au moins pour moi, est celui de l’Église orthodoxe russe hors-frontières, étant donné qu’elle a encore des personnes qui ont été élevées dans un milieu orthodoxe traditionnel, qui ont connu des saints. 

Il y a des prêtres dont de nombreux ancêtres étaient également prêtres, et cela est aussi très important. Il suffit simplement de voir comme ils vivent. Naturellement, le rôle des Grecs orthodoxes est important, ils sont excessivement nombreux en Amérique. Mais ils se sont retrouvés dans ce pays pour d’autres raisons, ils ont fui la pauvreté en vue d’une vie meilleure. Aussi, ils sont passés par une période au cours de laquelle ils ne voulaient pas se distinguer des autres Américains.

- Père Georges : Probablement, aussi que maintenant, un nombre significatif de Grecs américains ne sont pas attachés à l’Orthodoxie ?

- Moniale Cornélia : Ce qui est important pour eux avant tout, c’est d’être grecs. L’Orthodoxie est souvent pour eux une part de leur identité ethnique. Mais il arrive fréquemment aussi que les Grecs, passent, pour ainsi dire,  par un moment de conversion et deviennent des gens très croyants. Et lorsque cela se produit, naturellement, c’est un exemple très élevé, qui nous aide tous. Mais, malheureusement, cela ne concerne pas tous ceux qui ont été élevés dans l’Orthodoxie grecque. 

Il y a des paroisses grecques, dans lesquelles la moitié des fidèles ne sont pas grecs. Par exemple, à Dallas, il y a une immense cathédrale grecque. La moitié de la paroisse est constituée par des Américains, des Texans. Et ce sont des gens particuliers. Des pionniers, des cowboys… C’est la « ceinture biblique* », comme l’appellent les États du Sud, où il y a beaucoup de chrétiens et où le christianisme constitue une partie importante de la vie. 

Là-bas, si une personne ne fréquente aucune église, on le regarde de travers. Il y a là des gens très croyants, à leur façon : des baptistes, des membres de l’Église épiscopalienne. Et lorsque toutes les innovations possibles ont pénétré dans ces communautés, telles que, par exemple, le sacerdoce féminin, ils ont quitté leur dénomination et ont commencé à chercher quelque chose de plus traditionnel. Très nombreux sont ceux qui parmi eux ont trouvé leur place dans l’Église orthodoxe.

Père Georges : Que Dieu fasse que d’autres personnes aussi, qui vivent dans les pays non orthodoxes puissent trouver leur place dans l’Orthodoxie. Merci, beaucoup, Révérende Mère, pour votre récit. Je vous souhaite l’aide de Dieu dans vos labeurs.

Version française Bernard Le Caro
d'après

* Bible Belt!

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