dimanche 20 septembre 2015

FEUILLETS LITURGIQUES DE LA CATHÉDRALE DE L’EXALTATION DE LA SAINTE CROIX


7/20 septembre
16ème dimanche après la Pentecôte
avant l’Exaltation de la Croix

Avant-fête de la Nativité de la Très-Sainte Mère de Dieu ; St martyr Sozon de Cilicie (304) ; saints apôtres Évode (66) et Onésiphore (67) ; St martyr Eupsyque (117-138) ; St Luc (après 975) ; St Cloud (560) ; St Jean, archevêque de Novgorod (1186) ; Sts Alexandre Peresvet (1380) et André Osliablia (vers 1380) ; St Sérapion de Pskov (1480)  St Macaire d’Optino (1860) ; saints hiéromartyrs Pierre et Michel prêtres (1918) ; saint hiéromartyr Eugène, métropolite de Gorkovsky, et avec lui Étienne, prêtre, moines martyrs Eugène, Nicolas et Pacôme, saints hiéromartyrs Grégoire, Basile, prêtres, saint moine martyr Léon (1937). 

Lectures : Dimanche avant la Croix : Gal. VI, 11–18 ; Jn. III, 13–17. Dimanche : 2 Cor. VI, 1–10;  Matth. XXV, 14–30. Martyr : Еph. VI, 10–17 ; Jn. XV, 17 – XVI, 2.

VIE DU SAINT MARTYR SOZON DE CICILIE[1]
O
riginaire de Lycaonie (Asie Mineure), saint Sozon vécut sous le règne de Dioclétien (vers 304). Nommé Tarasios avant de recevoir ce nom au saint baptême, il était berger. De cette activité, il apprit l’art de paître les brebis spirituelles et amena par son enseignement un grand nombre de païens à la foi. Un jour, ayant reçu dans une vision, l’assurance qu’il était temps pour lui de confesser le Christ par son sang, il descendit vers Pompéiopolis en Cilicie, et se rendit au temple des idoles où l’on adorait une statue en or d’Artémis. Il coupa une main de la statue et, après l’avoir réduite en petits morceaux, il distribua l’or aux pauvres. Grande fut l’émotion des païens lorsqu’ils constatèrent le larcin. Mais plus grand encore leur étonnement, en voyant le bienheureux Sozon devancer leurs soupçons et se livrer de lui-même. Aussitôt, on s’empara de lui pour le mener devant le gouverneur de Cilicie, Maximien. Comme les coups qu’on lui assénait ne pouvaient l’empêcher de confesser le Christ, on lui fit chausser des sandales de fer, couvertes de clous et, ainsi chaussé, on l’obligea à courir. Le saint était plein de joie en voyant son sang se répandre à terre telle une rosée bienfaisante. C’est dans cette joie surnaturelle qu’il remit son âme à Dieu, après avoir été si cruellement frappé que ses os et ses entrailles apparaissaient. Lorsque ses bourreaux voulurent allumer un grand brasier pour y brûler son corps, un violent orage se déclencha soudain et la pluie éteignit les flammes, si bien que les païens se dispersèrent effrayés, laissant de pieux fidèles venir prendre soin des restes du saint martyr.
Tropaire du dimanche, ton 7
Pазрyши́лъ ecи́ Кресто́мъ Tвои́мъ сме́рть, отве́рзлъ ecи́ разбо́йнику pа́й, мироно́сицамъ пла́чь прело-жи́лъ ecи́ и aпо́столомъ проповѣ́дати повелѣ́лъ ecи́, я́ко воскре́слъ ecи́, Xpистé Бо́же, да́руяй мípoви вéлiю ми́лость.
Tu as détruit la mort par Ta Croix, Tu as ouvert le paradis au larron,  Tu as transformé le pleur des myrophores, et ordonné à Tes Apôtres de prêcher que Tu es ressuscité,  Christ Dieu, accordant au monde la grande miséricorde.

Tropaire de l'avant-fête de la Nativité de Très sainte Mère de Dieu, ton 4
Oтъ ко́рене Iессе́ева, и oтъ чре́слъ дaвидовыхъ Богоотрокови́ца Maрiа́мъ ражда́ется дне́сь на́мъ: ра́достiю бо ра́дуются вся́ческая и oбновля́ются. Cра́дуйтеся ку́пнo не́бо и земля́, восхвали́те ю́ оте́чествiя язы́кoвъ: Ioакимъ весели́тся, и Áнна торжеству́етъ зову́щи: непло́ды ражда́етъ Богоро́дицу, и пита́тельницу жи́зни на́шея.
De la racine de Jessé et du sang de David nous est née en ce jour Marie, la divine enfant. C’est pourquoi l’univers se réjouit et se renouvelle. Réjouissez-vous ensemble, ciel et terre. Louez-la, tribus des nations. Joachim se réjouit, Anne est en fête et s’écrie : « Celle qui fut stérile enfante la Mère de Dieu, nourricière de notre vie ».


Tropaire du saint martyr, ton 4
Мýчeникъ тво́й Го́споди, Coзо́нтъ, во страда́нiи свое́мъ вѣне́цъ прiя́тъ нетлѣ́нный oтъ Tебе́ Бо́га на́шегo ; имѣ́яй бо крѣ́пость Tвою́, мучи́телей низложи́, сокруши́и де́монoвъ немощны́я де́рзoсти ; того́ мoли́твами спaси́ ду́ши на́шa.
Ton martyr Sozon, Seigneur, a reçu dans son combat, la couronne incorruptible de Toi notre Dieu. Avec Ta force, il a terrassé les tyrans et brisé les audaces impuissantes des démons. Par ses prières sauve nos âmes.


Kondakion du st martyr, ton. 4
И́стиннаго и бoгому́драго мýчeника, страда́льца блaгоче́стiя иску́снаго, соше́дшеся дне́сь, велегла́снo восхва́лимъ, Coзо́нта таи́нника блaгода́ти, исцѣле́нiй да́теля богатѣ́йшаго: мо́литъ бо Xpиста́ Бо́га o всѣхъ на́съ.
Assemblés en ce jour, nous glorifions d’une voix forte le véritable martyr sage en Dieu, l’athlète éminent de la piété, Sozon l’initié de la grâce, qui accorde généreusement les guérisons, et qui prie le Christ Dieu pour nous tous


Kondakion de l’avant-fête de la Nativité de Très sainte Mère de Dieu, ton 3
Дѣ́ва дне́сь и Богоpóдицa Maрíа, черто́гъ безконе́чный нeбéснагo женихá, ражда́ется отъ неплодо́ве, Бо́жiимъ совѣ́томъ: колесни́ца Cло́ва блaгоукраша́ется ; на сiе́ бо преднарече́ся бoже́ственная две́рь, и Máти су́щiя жи́зни.
En ce jour, Marie, Vierge et Mère de Dieu, infranchissable chambre nuptiale du céleste Époux, naît d’une mère stérile, de par la volonté de Dieu, pour être le char de Dieu le Verbe. Dans ce but, elle a été destinée pour être Porte de la Divinité et Mère de la vraie vie.

Kondakion du dimanche, ton 7
Не ктому́ держа́ва смéртная воз-мо́жетъ держа́ти человѣ́ки; Христо́съ бо сни́де, сокруша́я и разоря́я си́лы ея́. Cвязу́емъ быва́етъ а́дъ, пpоpо́цы согла́сно ра́дуются: предста́, глаго́-люще, Спа́съ су́щымъ въ вѣ́рѣ, изыди́те, вѣ́рніи, въ воскресéніе.
Désormais l’empire de la mort ne peut retenir les mortels, car le Christ y est descendu pour briser et défaire sa puissance. L’enfer est enchaîné, les prophètes jubilent, disant d’une seule voix : « Il est venu, le Sauveur, pour ceux qui ont la foi ; fidèles, allez à la rencontre de la Résurrection ! »

 HOMÉLIE DE ST JEAN CHRYSOSTOME SUR L’ÉPÎTRE DE CE JOUR

De peur que les Corinthiens ne tiennent à se relâcher encore, l’apôtre leur inspire de nouveau un sentiment de crainte ; « Ne recevez donc pas en vain la grâce de Dieu». De ce que Dieu nous prie Lui-même et nous envoie Ses ambassadeurs, ce n'est pas un motif pour nous de vivre dans l'indolence; nous n'en devons avoir que plus d'ardeur et de zèle pour plaire à Dieu et pour faire provision de richesses spirituelles. (C'est ce que l’apôtre disait plus haut : « La charité de Dieu nous presse», c'est-à-dire nous pousse, nous excite). Après tant de preuves de bonté de la part de Dieu, gardons-nous de tomber et de perdre l'effet de si nombreuses grâces, en ne montrant aucune générosité. Il nous envoie maintenant ses lieutenants pour nous exciter au bien; mais cette miséricorde aura un terme : ce sera le second avènement de Jésus-Christ; après cela viendra la condamnation et les supplices. C'est pourquoi l'apôtre dit : Nous sommes pressés. Ce n'est pas seulement par la vue de si grands Biens, par la pensée de la bonté de Dieu, qu'il excite les fidèles, mais aussi par la considération du peu de durée de la vie. Ailleurs il dit : « Notre salut est maintenant plus proche» (Rom. XIII, 11); et encore : « Le Seigneur est proche ». (Phil. IV, 5.)
Ici, il fait quelque chose de plus. Ce qui doit les animer, c'est que non-seulement la vie est courte, mais une fois le temps de la vie écoulé, le salut devient impossible. «Voici », leur dit-il, « voici le temps favorable, voici les jours de salut ». Ne les laissons donc point passer inutilement, mais que notre zèle réponde aux grâces que nous avons reçues. Si nous mettons nous-mêmes tant d'empressement à vous prêcher l'Évangile, c'est que nous songeons au peu de durée d'une vie si précieuse. Telle est le sens de ces paroles : « En qualité d'auxiliaires nous vous exhortons».C'est vous que nous aidons, plutôt que Dieu, dont nous sommes les ambassadeurs. Dieu ne manque de rien, le salut est tout à votre avantage. L'apôtre ne craint pas non plus de s'appeler l'auxiliaire du Seigneur, car ailleurs il dit : « Nous sommes les auxiliaires de Dieu ». C'est de cette manière qu'il contribue au salut des hommes : «Nous vous exhortons ». Dieu ne se contente pas d'une simple exhortation, mais Il l'appuie des motifs les plus puissants : Il a donné Son Fils; l'innocence même, son Fils qui ne connaissait point le péché; Il L'a fait « péché » pour nous qui étions pécheurs, afin de nous rendre justes à Ses yeux. Et ce Jésus qui est Dieu, ce n'est pas Lui qui devrait exhorter les hommes coupables de tant d'offenses; ce sont les hommes qui devraient L’exhorter. Néanmoins c'est Lui qui les exhorte. Pour nous, quand nous vous exhortons, nous ne pouvons mettre en avant aucun droit, aucun bienfait : c'est au nom du Dieu qui vous a comblés de grâces que nous vous exhortons. Nous vous conjurons donc de recevoir le bienfait qui vous est offert; de ne pas refuser ce présent de la part de Dieu. Obéissez-nous donc et prenez garde de ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu.
En effet, l'apôtre ne veut pas qu'ils s'imaginent que la foi leur suffit pour être réconciliés ; il leur demande avec la foi le zèle dans leur conduite. Si après s'être vu délivré de ses péchés, après être devenu l'ami de Dieu, on se plonge, de nouveau, dans ses anciens désordres, on redevient ennemi de Dieu, et la grâce de Dieu ne sert de rien désormais pour la vie éternelle. À quoi peut en effet servir la grâce du baptême, si nous vivons dans l'impureté ? Au contraire, elle nous devient funeste, elle aggrave nos fautes, puisque nous retournons à nos péchés après avoir connu Jésus-Christ et après avoir joui de Ses dons. Mais cette pensée, il ne l'exprime pas tout de suite, pour ne pas tenir un langage par trop rebutant ; il se borne à dire qu'il ne nous en revient aucun avantage. Il rappelle ensuite les paroles du prophète, pour les exciter davantage à mettre la main à l'œuvre de leur salut. Car le prophète a dit : « Je vous ai exaucés en temps favorable, et je vous suis venu en aide au jour du salut. Voici maintenant un temps favorable, voici maintenant des jours de salut ». Un temps favorable, quel est-il donc? Le temps du bienfait et de la grâce, temps où l'on ne demande pas compte des fautes commises, où l'on ne subit point de châtiment, mais où après avoir été réconcilié avec Dieu, on jouit de biens sans nombre, la justice, la sainteté, et tant d'autres faveurs. Quels travaux ne s'imposerait-on point pour trouver une occasion aussi précieuse ? Et voici que, sans effort de notre part, elle s'offre à nous et nous apporte la rémission de toutes nos fautes passées. C'est pourquoi l'apôtre appelle ce temps un temps favorable; car Il accueille les plus criminels, et non-seulement Il les accueille; mais Il les élève au sommet des honneurs. C'est ainsi que l'arrivée de l'empereur annonce non pas un jugement, mais des bienfaits et le salut; voilà le temps que l'apôtre appelle un temps favorable : c'est le temps où nous sommes dans la carrière, où nous cultivons la vigne, c'est en un mot la onzième heure, comme dit l'Évangile.

LECTURES DU DIMANCHE PROCHAIN : Matines : Jn XII, 28-36 Liturgie : I Cor. I, 18 - 24 ; Jn. XIX, 6-11, 13-20,25-28,30-35




[1] Tiré du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Petras

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