dimanche 11 janvier 2015

Métropolite Hiérothée de Nafpaktos sur "l'Union" avec Rome


Extrait d'une entrevue avec Son Eminence le Métropolite Hiérothée par le journaliste Alexandre Kolliopoulos…
*

A.K: 
Eminence, si vous êtes d'accord, nous voulons commencer par un problème contemporain. Beaucoup de gens sont préoccupés par une union de l'Eglise orthodoxe avec l'église papale qui aura lieu sans termes ni conditions. 

S'il vous plaît, clarifiez pour nous quand, et comment, l'union est possible avec les occidentaux? 

Dans le domaine de l'Eglise, y a-t-il des "lignes rouges", qui si elles sont franchies, nous permettent alors de parler d'une trahison de la foi?

Métropolite Hiérothée:

Dans l'Eglise nous prions toujours pour l'union des Eglises, particulièrement pour "l'unité de foi et la communion du Saint-Esprit." 

En effet, dans la Divine Liturgie de saint Basile le Grand, nous prions ainsi Dieu, immédiatement après le changement du pain et du vin en Corps et Sang du Christ: " Rassemble les dispersés, et ramène ceux qui se sont égarés, les unissant avec Ta sainte  Eglise catholique [id est universelle] et apostolique, c'est-à-dire que nous prions pour le retour dans l'Eglise de ceux qui sont tombés dans l'erreur. 

Il n'est pas possible de dire ces paroles dans la prière de la Divine Liturgie, et en fait de chercher à unifier, sans tenir compte des problèmes doctrinaux. La lex orandi est étroitement associée à la lex credandi.

Le staretz Sophrony de Maldon en Essex (Grande Bretagne), me disait que quiconque parle "d'union des Eglises" sans observer les préconditions orthodoxes et ecclésiologiques basiques, pour être en conformité avec ses doctrines, une telle personne ne connaît pas la grandeur de la théologie orthodoxe, qui est théosis [divinisation], et ne connaît pas non plus l'étendue de l'éloignement auquel le catholicisme et le protestantisme sont parvenus par rapport à la théologie des prophètes, des apôtres et des Pères, et par rapport à la révélation de Jésus-Christ Lui-même, Logos incarné.

Donc, si ceci n'est pas traité théologiquement, comme l'hérésie de l'actus purus,
qui est la vue hérétique selon laquelle l'essence incréée de Dieu est l'égale des énergies incréées, et par laquelle Dieu est en communion avec la Création et l'homme à travers les énergies incréées, alors on ne peut pas parler d'une "union des Eglises." De cette hérésie, viennent toutes les autres hérésies, parmi lesquelles il y a le filioque, l'infaillibilité et la primauté du pape, etc.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après 
citant

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