samedi 25 janvier 2014

Père Andrew Stephen Damick: Cafédoxie et hétérodoxie

coffeehouse

Votre café local peut être un foyer d'hérésie. Consultez la liste ci-dessous et voyez à quoi correspond le vôtre.

Le décaféiné est docète parce qu'il a seulement l'apparence du café .
L'instantané est apollinariste parce qu'on lui a enlevé son âme et qu'on l'a remplacée.
Les frappuccinos sont essentiellement une forme de monophysisme, ayant leur nature de café englouti dans un milk-shake.
La chicorée est arienne, vraiment pas du tout du café, mais une création séparée.
L'Irish coffee est nestorien, étant deux natures unies uniquement par la bonne volonté.
Le Café de Nitro ( café + Red Bull ) est montaniste, ayant une forme de piété, mais lui niant tout pouvoir.
L'affogato est adoptioniste, étant simplement surmonté d'espresso.
Le Café Bombón est sabellien, paraissant à certains points  être mousse, à d'autres café, et à d'autres lait concentré sucré.
Le Caffè Americano est une forme d'universalisme unitarien, étant édulcoré afin de ne pas même se qualifier de café.
Le Café miel viole le Canon 57 du concile in Trullo, car "il n'est pas juste d'offrir du miel et du lait" dans son café.
Le Café Moka (espresso + lait cuit à la vapeur + chocolat) est syncrétique et polythéiste , car il suppose de falsifier le café avec les dieux d'un autre pays.
Le Doppio (espresso + espresso) est monothélite, permettant une seule volonté de dominer.
QU'EST-CE QU'UN EGGNOG LATTE je n'en ai pas la moindre idée .
Le demi-caf est une autre forme d'adoptionisme étant un hybride de natures disparates.
Le pharisien (café filtre + 2 tombées de rhum + crème fouettée) n'est rien d'autre qu'un pur antinomisme.
Le Red Eye ( café filtre + 1 tombée d'espresso) est ébionite, car il engloutirait la foi pure dans la loi .
Un exclusivisme rigoriste pour le café du commerce équitable est une forme de donatisme, insistant sur le fait que seules les mains sans péché peuvent produire une vraie boisson.
"Le café est mauvais pour vous": c'est le mot d'ordre de l'iconoclaste.
L' homme qui ne cesse d'ajouter du sucre [à son café hypertorréfié] est certainement pélagien.

Icy s'aschesve la cafféination. Ite, caffe est.

*

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

*
Le Père Andrew Stephen Damick est prêtre de l'Église orthodoxe Saint-Paul d'Emmaüs, en Pennsylvanie, auteur d'Orthodoxy and Heterodoxy  (Ancient Faith Publishing/Conciliar Press, 2011), et animateur des podcasts Orthodoxy and Heterodoxy  et Roads to Emmaüs sur Ancient Faith Radio

SOLIDARITE KOSOVO: Entretien avec Camille, jeune bénévole : «Revenir du Kosovo et témoigner de la persécution des Chrétiens en Europe»



Entretien avec Camille, jeune bénévole :
« Revenir du Kosovo et témoigner de la persécution des  Chrétiens en Europe »

La première fois qu’elle entendait parler de Solidarité Kosovo c’était « sur les bancs de la fac». Trois ans après, c’est une bénévole aguerrie qui revient de son premier convoi humanitaire. Entretien avec Camille, jeune lyonnaise de 22 ans, étudiante en droit et bénévole chez Solidarité Kosovo.

Entretien avec Camille, jeune bénévole : «Revenir du Kosovo et témoigner de la persécution des  Chrétiens en Europe»

Solidarité Kosovo : Camille, il y a trois semaines de cela, tu distribuais de l’aide humanitaire dans les enclaves chrétiennes du Kosovo-Métochie. Comment as-tu vécu cette première mission sur le terrain?

Camille : Lorsque j’ai appris que je faisais partie de l’équipe des huit bénévoles du convoi de Noël 2013, j’ai d’abord vécu cette nouvelle comme une récompense. Partir avec Solidarité Kosovo sur le terrain cela signifiait rencontrer les Serbes du Kosovo en faveur desquels j’avais dédié une bonne partie de mon temps libre depuis trois ans.
Je me rappelle qu’à la veille du départ, j’étais très impatiente et en même temps je ressentais une certaine appréhension. Étais-je suffisamment préparée? Avec le recul, je sais aujourd’hui que la réponse est définitivement «non». Plonger dans la réalité du quotidien des Chrétiens du Kosovo, ce fut un véritable choc.
L’ostracisme forcé des familles serbes condamnées à vivre dans un dénuement total et dans l’attente angoissante des prochaines persécutions qu’elles subiront …  ici ce ne sont que des mots, là-bas c’est toute la réalité de leurs vies !
Ce qui m’a beaucoup ému c’est le contraste qu’il existe entre une detresse palpable et la dignité dont ces familles font preuve. J’ai fait de nombreuses rencontres dans les douze enclaves serbes visitées. Au cours de nos distributions humanitaires, nous avons entendu les temoignages de mères de famille, de jeunes garçons, d’aînés…  tous ont enduré beaucoup de souffrances pour être restés au Kosovo et pour avoir été fidèles à leur foi. Malgré leurs conditions de vie lugubres, les Chrétiens du Kosovo sont dignes. Seul l’espoir n’a pas pu leur être pris.
Finalement moi qui au départ vivais ce convoi humanitaire comme l’aboutissement d’un travail de bénévolat, je suis revenue en France avec encore plus d’ardeur ! Les besoins restent immenses pour ceux qui, en plein cœur de l’Europe, sont persécutés pour leur foi.



Camille remet un cadeau à une petite fille de l'enclave de Banja - Convoi de Noël 2013

Solidarité Kosovo : Justement, quels ont été les premiers moteurs de ton engagement ?
Camille : Je suis issue d’une famille russe de la première émigration. Le monde slave a toujours fait partie de mes centres d’intérêts. Connaissant mon attachement pour ce domaine, une amie m’a parlé de l’exposition de dessins d’enfants Serbes du Kosovo qui avait eu lieu en 2008 au Centre Culturel russe de Paris. Cette exposition avait été rendue possible grâce au dévouement d’une association française : Solidarité Kosovo. Intriguée, je me suis intéressée à son activité humanitaire et j’ai découvert avec effroi que le Kosovo-Métochie était devenu le foyer de la persécution des Chrétiens en Europe. Une persécution occultée par le monde occidental qui les a abandonnés à leur sort. Émue par leurs conditions de vie, j’ai voulu faire partie de ces Français qui ne les ont pas oubliés. 



Au monastère de Draganac, Camille et les bénévoles de Solidarité Kosovo ont été reçus par le Père Ilarion - Convoi de Noël 2013

Solidarité Kosovo: Tu as évoqué l’espoir des Serbes du Kosovo, comment se manifeste-t-il sur place ?

Camille : Par la foi particulièrement. Au Kosovo, l’Église est une institution pilier dans la vie des Serbes.  Je garde en mémoire ces prêtres que nous avons rencontrés et qui portent sur leurs épaules le poids de la souffrance de leur population opprimée, qui connaissent chaque personne de chaque famille et dont les yeux débordent d’amour et de prières. Notre passage dans les monastères de Draganac et Visoki Decani a également été une expérience spirituelle bouleversante. Là-bas, l’austérité régnait sous la chape paisible d’une prière continue et intense, comme si ces moines étaient les derniers gardiens de ces martyrs, implorant le Seigneur jour et nuit de les protéger. L’Église de par son organisation, sa connaissance des besoins et son rayonnement est un partenaire de choix dans la réalisation de projets humanitaires engagés par Solidarité Kosovo. Le succès des précédents chantiers l’illustre bien.



Dans l'enclave de Banja - Convoi de Noël 2013

Solidarité Kosovo : Pour conclure, as-tu une anecdote à raconter au sujet du convoi humanitaire de cet hiver?

Camille : Oui, peut-être une situation un peu plus « légère » et totalement inattendue.
Même si la Russie et la Serbie sont liées par des relations que leurs peuples qualifient de fraternelles, je ne m’attendais tout de même pas à faire la rencontre d’une journaliste russe au cours de mon séjour au Kosovo.
Imaginez, c’était le 31 décembre 2013, j’étais aux côtés de sept autres bénévoles de Solidarité Kosovo en train de décharger au pied d’une église en Métochie une partie des 30m3 d’aide convoyée, lorsque je fus interviewée pour le site orthodoxe «Pravoslavie.ru» au sujet de notre action humanitaire et tout ceci en russe !
C’était une rencontre de bon augure qui réalisera, je l’espère, mon vœu pour 2014 : revenir au Kosovo-Métochie en 2014 les bras chargés d’une aide humanitaire encore plus volumineuse!



En Métochie, bénévoles et enfants de l'enclave posent ensemble à l'issue de la distribution humanitaire. En haut à gauche, Camille.

Contact presse: Ivana GAJIC - 06 65 51 10 31 - contact@solidarite-kosovo.org

Haïjin Pravoslave (CCLXVII)


Ton ange gardien
T'accompagne sur la Voie
Lumière en ton ombre

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

vendredi 24 janvier 2014

Vie de notre père parmi les saints Ynnemod (aussi appelé Hymnémode), higoumène d’Agaune ( Saint-Maurice/ Suisse) ( + 516 A.D.)



Fêté le 11/24 janvier
Saint Ynnemod fut un des grands higoumènes de l’abbaye d’Agaune en Valais. On ignore sa date de naissance. Il était au monastère de Grigny près de Vienne en Dauphiné quand il vint à Agaune (l’actuel Saint-Maurice en Suisse) à la demande  unanime des évêques du Concile d’Agaune qui le nommèrent higoumène du monastère qui avait été richement doté par le saint roi martyr Sigismond.

La Chronique du martyrologe de l’Abbaye, parle ainsi de lui : "Ynnemod fut un homme d’une patience, d’une piété et d’une science admirables. Les Pères du Concile d’Agaune, pleins d’admiration pour sa sainteté  et sa douceur, lui confièrent le gouvernement de l’église d’Agaune. Il réunit les 900 moines (!) dans la maison du Seigneur et les établit sous une seule règle. Il se montrait en tout saintement occupé à plaire à Dieu, [à] se sanctifier de plus en plus et [à] grandir chaque jour dans la science du salut."

Il organisa les moines du monastère en cinq chœurs, chargés de la récitation perpétuelle du Psautier, psalmodie continuelle  qui avait été fondée par le pieux roi martyr Sigismond pour la louange perpétuelle (laus perennis) ainsi que cela se pratiquait à Constantinople au Monastère des Acémètes (id est ceux qui ne dorment pas), sous l’égide de saint Marcel. Cette laus perennis se déroulait sans interruption jour et nuit.

De même que saint Marcel (+485) joua un rôle important au Concile de Chalcédoine qui définit la divino-humanité du Christ contre l’hérésie monophysite, saint Ynnemod combattit avec un zèle infatigable l’hérésie arienne qui faisait d’importants progrès, et menaçait l’Orthodoxie en Valais.

Sentant sa fin sur la terre des vivants approcher, il assembla les moines autour de lui et les exhorta à vivre dans l’amour les uns des autres selon l’injonction du Christ, et il naquit au Ciel le onzième jour de janvier de l’an de grâce 516. S’il passa seulement sept mois comme higoumène du saint Monastère d’Agaune, son œuvre pieuse fut souvent louée après sa naissance au Ciel par ceux qui lui succédèrent.

Claude Lopez-Ginisty

Illustration : 
gravure/collection de l’auteur

Haïjin Pravoslave (CCLXVI)


Chaque instant de Grâce
Est un rayon ineffable 
De l'Autre Soleil

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

jeudi 23 janvier 2014

Première invention des reliques de saint Alexandre de Svir





107 ans et 7 mois et demi après le décès du Vénérable Alexandre, en avril 1641, selon les instructions du Souverain, l’higoumène du monastère, Abraham, et les frères démolirent l’église vétuste dédiée au Vénérable pour en ériger une nouvelle en pierre. Au-dessous de l’ancienne église se trouvait le sépulcre, posé au-dessus du corps du Vénérable. En ce temps-là s’accomplit un miracle redoutable et digne de frapper les esprits.

Le jeudi 15 avril avant les Rameaux, le soir pendant qu’on travaillait, brusquement, un coup de tonnerre retentit et un éclair extraordinaire déchira le ciel. La boule de feu tomba sur le sol mais ne disparut pas et continua de briller encore longtemps. Le lendemain vendredi, le phénomène se répéta. Et le samedi 17 avril alors qu'on creusait un fossé pour le côté est de l’église, on découvrit un cercueil.

La terre en forme de grotte, et sans aucun support, se trouvait au-dessus du cercueil. On en parla à l’higoumène qui, à ce moment là, célèbrait la Divine Liturgie. L’office achevé, après avoir réuni tous les frères, l’higoumène alla inspecter le cercueil. A peine eut-on enlevé une planche supérieure du cercueil, qu'une fragrance se répandit dans l’air; un habit de celui qui se trouvait dans le cercueil – mantiya de moine et skhima – était intact; il y avait aussi une crosse en bois. Le corps s’avéra exempt de corruption et de dessous l'αναλαβος une partie de la barbe était visible. Le cœur de tous les assistants fut rempli de crainte et de vénération. Il s'agissait bien des reliques du Vénérable Alexandre. Tout de suite l’higoumène fit faire un nouveau cercueil et après y avoir déposé la Sainte Relique, il la transféra à l’église de Saint Nicolas.

Ensuite Abraham envoya les moines annoncer cet événément au métropolite de Novgorode, Affonie. A son tour celui-ci en informa le Souverain Mikhaïl Féodorovitch. Le Tsar fit examiner les reliques. Le 30 août, le métropolite Affonie réalisa l’examen et célébra la découverte solennelle des Reliques du Vénérable Alexandre. Et le 4 décembre 1644, la Sainte Relique fut déposée dans la châsse précieuse donnée par le pieux Souverain Mikhaïl Féodorovitch.
Ainsi, jusqu’à aujourd’hui, les reliques du Vénérable et Théophore, Notre Père Alexandre, le Thaumaturge et Higoumène de Svir, sont une source inépuisable de guérisons diverses pour tous ceux qui accourent avec foi vers sa sainte châsse, source de salut. /d’après le moine Athanase, 1905/

Source:

Haïjin Pravoslave (CCLXV)


La Grâce est rosée
Qui vient soudain rafraîchir
Le désert du cœur

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mercredi 22 janvier 2014

Brève vie de notre Père parmi les saints Alexandre de Svir (1448-1553)



Monastère Masculin de saint Alexandre de Svir
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Александр Свирский
La Trinité apparaissant à saint Alexandre de Svir
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Saint-Alexandre de Svir (1448-1553!) et ses saintes reliques




Il y a six ans, en 1998, les reliques incorrompues de Saint-Alexandre de Svir ont été découvertes. Maintenant situé dans le monastère réouvert de Svir, elles continuent à faire des miracles pour ceux qui prient devant elles avec foi.  […] 

BREVE VIE DE SAINT ALEXANDRE DE SVIR 

Saint Alexandre de Svir est né le 15 juin 1448 au village de Mandéra situé au bord de la rivière Oyat, en face du monastère de la Présentation au Temple de la Mère de Dieu, sur les terres historiques appartenant à la principauté de Novgorod le Grand.
A son baptême, il reçut le prénom d’Ammos. Ses parents, Stéphane et Vassa, paysans pieux et pauvres, donnèrent une éducation chrétienne à leurs enfants. Une fois Ammos devenu grand, ses parents voulurent qu'il se mariât. Cependant Ammos ne pensait qu’à la solitude pour le salut de son âme. Il pensait souvent au monastère de Valaam et enfin, par la volonté de Dieu, il rencontra deux moines de Valaam. Longtemps dura leur entretien au sujet du saint monastère, de sa règle, des trois modes de vie monastique. Inspiré par cet entretien il décida d’aller à “Athos du nord”.
Après avoir traversé la rivière Svir au bord du lac Roschinskoé, Ammos entendit une voix mystérieuse qui lui annonca qu’ici il érigerait un couvent. Et une grande lumière l’illumina. Lorsqu’il arriva à Valaam l’higoumène l’adopta et lui donna le nom d’Alexandre lors de sa tonsure en 1474. A ce moment Alexandre avait 26 ans. Le religieux débutant commença avec zèle à s’exercer aux labeurs, à l’obéissance, au jeûne et à la prière. Soudain, son père, qui le cherchait, le retrouva à Valaam. Saint Alexandre réussit à apaiser le courroux de son père et même le convainquit de prendre l’habit monastique avec sa femme. Les parents obéirent à leur fils. Stéphane reçut le nom de Serge et Vassa celui de Barbara. Jusqu’à présent leurs tombeaux sont vénérés au monastère de la Présentation au Temple de la Mère de Dieu.
Saint Alexandre continua à remplir sa vocation à Valaam en surprenant les moines les plus rigoureux par la rudesse de sa vie, d'abord en communauté, puis seul dans l’île qu’on appelle Sainte aujourd’hui. Il passa là 10 ans. Dans cette île, on a préservé jusqu'à nos jours une grotte étroite et humide dans laquelle une personne peut tenir avec peine. Une tombe creusée par Saint Alexandre, de ses propres mains et pour lui-même, est également préservée. Une fois, pendant la prière, Alexandre entendit une voix divine: “Alexandre, quitte cet endroit, va au lieu qui t'a été montré autrefois, tu pourras assurer ton salut là-bas”. Une grande lumière lui montra un lieu au sud-est au bord de la rivière Svir. Cet événement eut lieu en 1485. Saint Alexandre construisit sa cabane au bord du lac Roschinskoé. C'est là qu'il passa plusieurs années en pleine solitude ne mangeant que de l’herbe. C’est le boyard André Zavalichine qui le trouva le premier pendant sa chasse au cerf. André resta comme moine avec Alexandre. La communauté commença à grandir. La renommée de l’higoumène qui traitait les maux corporels et spirituels se répandit aux alentours et le peuple vénèra Alexandre comme un saint de son vivant.
En 1508, une grande lumière apparut dans la cabane du saint et il vit trois hommes vêtus en habits rayonnants et plus resplendissants que le soleil dans la gloire céleste. Le saint entendit leur ordre: “Bien-aimé, comme tu vois Celui qui Parle avec toi en Trois Personnes, crée une église au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, de la Trinité Consubstantielle… Je te laisse Ma paix et te donnerai Ma paix”. Plus tard, en cet endroit où apparût la Sainte Trinité on construisit une chapelle. Et là, encore aujourd'hui, les fidèles frissonnent en leur âme en pensant au Seigneur et en ressentant combien Il est proche d'eux.
Saint Alexandre commença à ériger une église en pierre en l’honneur de la Protection de la Mère de Dieu. Une nuit, en finissant sa prière habituelle, saint Alexandre vit une lumière extraordinaire qui illuminait tout le monastère. Sur les fondements de l’église de la Protection de la Mère de Dieu, à l'endroit de l’autel, la Très Sainte Mère de Dieu était assise en majesté, avec l’Enfant Eternel, entourée d'une assemblée de puissances célestes. Alexandre tomba prosterné devant la magnificence de Sa Gloire, ne pouvant contempler l’éclat de la lumière ineffable. Alors la Très Sainte Mère lui ordonna de se lever et le réconforta en lui promettant d’aider toujours le couvent dans tous les besoins de ses occupants.
Un an avant sa mort, saint Alexandre invita tous les frères chez lui pour leur annoncer que le moment était proche où il devrait quitter cette vallée de larmes pour une vie de bonheur éternel. Il nomma 4 moine-prêtres: Isaié, Nicodème, Leontius et Hérodien pour que l’un d’eux devînt higoumène. Saint Alexandre mourut le 30 août 1533 agé de 85 ans et, selon son testament, fut enterré près de l’église de la Transfiguration du côté droit du sanctuaire. En 1547, il fut admis au nombre des saints.


Source:


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Tous les sanctuaires de Ma'loula ont été profanés ou détruits





Un groupe radical de l'opposition, Jabhat al-Nousra, qui occupait la petite ville chrétienne de Ma'loula en Syrie dans les derniers mois de 2013, a profané absolument tous les sanctuaires de la ville, rapporte le portail Al Hadas avec référence aux matériel du journal libanais Al Akhbar.

Selon la preuve de témoins oculaires qui ont fui Ma'loula lors de la dernière guerre dans la région, des membres d'Al Nousra ont essayé de changer l'aspect religieux et architectural historique de toute l'ancienne ville chrétienne: détruisant complètement certaines églises, des militants descendant à terre toutes les cloches d'autres églises. Le sort de deux autres monuments célèbres de Ma'loula ne furent pas moins tragique: les extrémistes ont fait sauter la statue du Christ-Sauveur, qui avait résisté à l'entrée du couvent  de Sainte-Thècle, ainsi que la statue de la Sainte Vierge Marie, qui avait résisté à proximité de l'hôtel Safir, ce dernier a servi de refuge principal aux takfiristes pendant de nombreux mois.

Néanmoins, de nombreux objets qui ont été volés de la ville ont survécu, devenant des marchandises de contrebande. Selon les informations reçues de sources fiables par Al Akhbar, les militants d'Al Nousra sont actuellement les revendeurs les plus actifs des antiquités du Moyen-Orient sur ​​le marché noir. Les contrebandiers locaux contribuent à "l'exportation" des antiquités de la Ma'loula à l'étranger , le transportant de monuments chrétiens vers plusieurs pays d'Europe, principalement en Italie et en Turquie. Il a été rapporté qu'un grand nombre d'icônes anciennes, de supports d'icônes, de croix, de reliquaires et de statues ont déjà été emportés à partir de la Syrie et envoyés à l'étranger.

En étroite relation avec cela, il y a des tentatives en cours pour libérer les religieuses de Ma'loula, qui ont disparu de la ville en Décembre 2013. La semaine dernière, Robert Abiad, chef du Conseil orthodoxe libanais, accompagnée par des parents des religieuses enlevées du couvent de sainte Thècle, a rencontré le major général Abbas Ibrahim, chef du service de sécurité libanais. Dans son interview avec Al Akhbar après la réunion, R. Abiad a noté que "les négociations ont été très fructueuses pour tous, de sérieux efforts possibles ont été déployés pour obtenir la libération des moniales enlevées." Heureusement, les forces de sécurité d'Irak ont également rejoint les négociations avec les ravisseurs, car l'une des jeunes filles enlevées est citoyenne de la République irakienne", a ajouté le chef du Conseil.

En outre, comme cela est devenu notoire, ee dimanche les militants du groupe Jabhat al-Nousra avait enlevé l'archevêque Abdo Arish, frère du métropolite de l'Église melkite catholique de Homs, dans la ville syrienne de Maaloula, rapporte ITAR-TASS .

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après

Haïjin Pravoslave (CCLXIV)


La prière vient
Comme un soleil doux et chaud
Eclairer la vie

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

mardi 21 janvier 2014

Apparition de Saint Séraphim au staretz Samson (R)


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...Je me souviens que je dormais dans ma cellule lorsque je vis saint Séraphim de Sarov. Il vint vers moi vêtu de la soutane blanche durant mon sommeil, il se pencha vers moi et lut lentement " Ô Très Miséricordieuse..." et je sentis ses larmes sur mon front. Au matin, je sautai du lit et j'écrivis cette prière:

Ô ma Très Miséricordieuse, Dame Souveraine,

Très Sainte, Très Pure Vierge,

Génitrice de Dieu Marie, Mère de Dieu,

Ma seule et indubitable espérance:

Ne me dédaigne pas, ne me rejette pas,

Ne m'abandonne pas,

Aide-moi, intercède pour moi, écoute-moi

Et pose Ton regard sur moi,

Ô Souveraine, aide-moi

Pardonne-moi

Pardonne-moi,

Toi Qui es Pure.



Trois heures plus tard j'étais arrêté. La Très Miséricordieuse me conduisit et veilla sur moi pendant dix-huit ans dans les camps de concentration.


Version Française Claude Lopez-Ginisty
d'après
The Orthodox Word 
N° 177: 
Elder Sampson, 
Patron of the Convert Movement


lundi 20 janvier 2014

L'impossibilité de la solitude : Quand le Christ m'a trouvé dans l'Himalaya (3 et fin)

The Impossibility of Aloneness: When Christ Found Me in the Himalayas

snow1

J'ai travaillé comme guide pour des jeunes gens à risque dans les sages déserts de l'Idaho. J'ai enseigné les techniques de survie, la méditation et le mantra, et j'ai travaillé avec des psychologues pour développer des méthodes de thérapie émotionnelle et comportementale (Je suis poursuivi par un loup, j'ai tué un serpent à sonnettes). Et tandis que j'étais là-bas, c'est-à-dire au milieu de ma vie avant Jésus-Christ, à la fin de celle-ci en fait, j'ai commencé à vivre des choses étranges, non seulement en voyageant à travers l'Inde, mais avant cela, et pas seulement moi, mais ma petite amie aussi. Nous avons vu, et tous ceux impliqués dans cette recette de mantra, de méditation, de yoga, (et beaucoup d'entre eux étaient sobres), nous avons vu des ombres et des démons, éprouvé des tremblements et une anxiété et une peur impies. Donc, je savais qu'il y avait quelque chose d'étrange, que quelque chose se passait. Tout n'est pas opinion, tout n'est pas croyance, car si j'ai le libre arbitre, et que j'existe en dehors du corps, et j'ai eu des expériences nombreuses où je savais que je n'étais plus que mon corps, et c'est une des choses qui m'ont aidé à rejeter et finalement quitter la multitude de religions orientales, (en plus de la grâce de Dieu), et si je suis plus que mon corps, et que j'ai le libre arbitre, et que je peux choisir d'accepter ou de rejeter l'amour, alors d'autres le peuvent aussi, et cela souleva la question du bien contre le mal, du bien et du mal.

Ce que je faisais était-il juste? Qui étais-je entrain de suivre? Ces choses, ces divinités, sont-elles seulement des archétypes, et sinon, si elles sont "réelles", sont-elles "bonnes"? C'est comme sauter dans un océan et réaliser qu'il y a beaucoup de choses différentes qui flottent là-dedans, des créatures inoffensives, certaines belles, et certaines, en fait qui vous attaquent, qui sont toxiques, et la vie astrale, la vie spirituelle, est ainsi. Très rapidement, une fois que je suis arrivé en Inde, j'ai compris cela. Et j'ai été effrayé.


Le garçon atteint de la maladie de l'estomac pastèque (Gastric antral vascular ectasia, NdT), la tête gonflée posée sur un morceau de tissu extérieur à la porte de ma chambre, un nuage de mouches noires s'agitant sur ​​une cage thoracique et des yeux vides et creux, un être humain à la tête de citrouille, et le long bras brun de sa mère qui sonne avec des bijoux en argent et qui mendie des roupies...

Alors, pourquoi ai-je quitté et laissé derrière moi une petite amie qui m'aimait dans l'Oregon pour connaître ça? Je commençais à améliorer ma relation avec mes parents, à acquérir plus de confiance, et j'avais lu Les Récits du Pèlerin Russe un certain nombre de mois avant cela, mais cela faisait partie de tous mes trucs de Californie, et je n'ai jamais vu aucun rapport de ceci avec l'Orthodoxie et pas une seule fois je n'ai demandé, où y a-t-il une église qui approfondisse notre relation avec la vie, l'amour, la vérité? Là où la vérité, il y a une personne, comme je le lirais plus tard chez le Père Séraphim Rose?

Je me dirige jusqu'à l'embouchure du Gange, à Gangotri, dans une montagne. Pour mon 28e anniversaire, j'ai écouté les battements du cœur du vent sur ​​les falaises, sur l'eau, et j'ai vécu non pas une prise de conscience de l'esprit, même si cela se produisit, bien sûr, mais  seulement une fois que le coeur fut frappé par une sorte d'épée de chérubin dans mon cœur, connaissant une révélation survenant pour atteindre le Dieu vivant, Jésus-Christ, et moi me retirant de lui-même .

Que puis-je dire ?

Tout ce que j'avais appris, pratiqué, connu pendant tous ces onze ans, s'écoula de ma tête, rentré dans une oreille et sortant par l'autre, enseignements remplacés par leurs termes chrétiens approximatifs, accomplis en fait, et je savais que la réincarnation est impossible par la résurrection, parce je suis un individu, une âme, et je savais que le karma est impossible car il fonctionne indépendamment de "Dieu" et il y a une Divine Intervention dont j'ai été témoin, et dont j'ai fait l'expérience. 

Dans la grotte, une douleur joyeuse dans mon cœur, et dans la grotte,  plus de solitude, plus de réserve. Dans l'Himalaya, et je veux dire tout de suite, comme si j'étais zappé, j'ai vraiment rencontré le Christ, et je suis resté muet pendant un moment, et dans l'éternité j'ai vu le Christ en mon cœur comme la personne de Dieu, et je ne pourrai jamais, jamais plus être seul. Peut-être que je me sentirai seul, bien sûr, (j'en doute) mais je dois me rappeler, l'impossibilité de la solitude. Peut-être que cela devrait être le titre de cette lettre.

Donc que s'est-il passé après? J'ai pris une Bible et l'ai lue dans une maison d'hôtes de retour à Dharamsala, à plus de 12 heures de route, et puis je suis revenu en Amérique, après les voyages de bus cahotiques et les cérémonies gargantuesques des combustion de corps, et les dieux et les déesses jaunes et noirs, je suis tombé dans le giron de l'Eglise orthodoxe à Eugene, et je ne fais que survoler cela maintenant, en raison de contraintes de temps, et j'ai visité le monastère de Saint-Antoine, en Arizona, et tous les monastères et églises entre les deux, assez longtemps pour remplir un livre, et prier saint Germain (d'Alaska) qui a pu, par son intercession, m'amener directement à Spruce Island, où, à genoux devant ses reliques, j'ai trouvé mon havre. A Homer. 

Il y a encore beaucoup d'autres choses à dire, mais j'écrirai plus tard. Tant de choses sont arrivées à mon coeur. Pardonnez-moi d'avoir erré, et de continuer à le faire. Que le Père des Lumières nous éclaire, et aie pitié de nous. Amen!

" Une chose est de croire en Dieu
et une autre de Le connaître. " 
(+ St Silouane)


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Joseph Magnus
in
Death to the World
Orthodox Zine
Issue Number 24


Epilogue: 
Joseph Magnus vit maintenant à Port Townsend, Washington. Il est écrivain de livres pour enfants et aide la Fondation Père Lazare Moore

Haïjin Pravoslave (CCLXIII)


Soleil de justice
Le Christ Lumière ineffable
Ôte ta part d'ombre

上帝的朋友 ( L'ami de Dieu)

dimanche 19 janvier 2014

L'impossibilité de la solitude : Quand le Christ m'a trouvé dans l'Himalaya (2)


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Joseph après son baptême

Pour revenir à mon histoire, je suis à New Delhi, dans un bus. Et après une heure ou deux assis à l'étroit, dans l'air étouffant et dans l’odeur aigre d’urine, on entend les freins se libérer, le bus étire finalement ses articulations arthritiques et avance lentement vers l’avant en craquant. 

Il roule, tête la première, vers la route principale. Pendant quinze minutes on tousse et pétarade sur la route, loin de mon refuge sale, mais grandement aimable de Manju Ka Tilla, une sorte de camp de réfugiés tibétains sillonné de fil de téléphone, de ruelles humides et étroites remplies de chiens et de bébés en langes, et de poliomélyte. Les rues pavées et les boulangeries, les bibelots et les bras de cuivre, c'est le premier endroit sur terre, où j'ai rencontré la lèpre, et sa sœur la poliomyélite. Le début de mon combat spirituel...

Je les ai vues souvent ensemble, toutes deux, la poliomyélite et de la lèpre, assemblées dans un environnement de baril de chiffons aux couleurs flamboyantes, dans les mains de ténèbres passées au rimmel, comme du pain mâché, et des dents jaunes et craquelées. 

Je vois un garçon attaqué, dans un enchevêtrement de fourrure, de sang et de gémissement, par un chien méchant maigre avec de longs poils mouillés et des yeux fous - il ressemble à un renard rouge et jaune –. Les chauffeurs de taxi, dans l'attente de leurs clients de l'après-midi près des bennes à ordures puantes, se lancent après le monstre dans un raid terrible de folie et de ténèbres. Ils chassent la chose avec des briques détachées des marches de l'épicerie voisine, laissant le garçon chaud et humide dans son propre sang, une dent du chien rompue à l'intérieur de sa jambe.

Là est la souffrance, et la personne humaine en puissance, et le sacrifice...

Il a l'air jeune, mais son visage ne ​​montre aucun signe d'innocence. Ses yeux noirs me suivent que je me lance quelques mètres plus loin pour ramasser une bouteille d'eau, puis quand je reviens. Nous nous regardons. Ses longs bras et ses doigts pendants ont commencé à frotter la surface de la peau qui s’est ouverte et jaillit un liquide étrange pourpre.

Les pieds atteints de podoconiose*, et l'odeur âcre des ordures traînent dans l'air. Les vaches striées de vomissures cherchent de la nourriture et du lait gâté dans des cartons à proximité des bennes à ordures. Il attend un médecin, mais il n’arrive jamais. Je ne sais pas quoi faire d'autre. Le garçon me transperce du regard, partant en boitant dans une ruelle et disparaissant dans l’obscurité redoutable.

Je vais vivre ici un total de cinq mois et demi. Je suis arrivé ici ayant pratiqué le bouddhisme et l'hindouisme pendant onze ans, et je repartirai chrétien...

J'ai pensé que peut-être je rejoindrai un monastère bouddhiste, ou que je serai découvert par un grand sage dans les montagnes, passant le reste de ma vie dans l'Himalaya en faisant l’expérience du mystère exotique et de l'illumination. 

J'ai lu des dizaines de sutras écrites par divers bouddhas, j’avais une copie soulignée et bien usée de la Bhagavad-Gîtâ et des Upanishads, et je lisais tous les gars de Californie, Bhagavan Das, Ram Das, Krishna Das, et j’avais même rencontré la plupart d'entre eux, toutes  les idoles des "hippies" des années 60 qui ont abandonné l'acide et qui sont partis en Inde pour aller "trouver leur gourou". J'ai lu Be Here and Now (Sois ici maintenant) et j’ai connu toute la scène de la drogue, mais en dépit de toutes les statues colorées et de la marijuana et du  tantra, peu importe la façon dont je suis devenu "vide", je n’étais pas rassasié et j'ai senti... comment puis-je le dire... que quelque chose n'allait pas.

Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après
Joseph Magnus
in
Death to the World
Orthodox Zine
Issue Number 24




Note:

*Maladie géochimique touchant les personnes marchant pieds nus (NdT).