mercredi 15 octobre 2014

Métropolite Hiérothée de Nafpaktos: Du monachisme et du mariage



Nous divisons les individus en moines et en personnes mariées, et la vie en vie monastique et mariage, avec le résultat que nous louons la vie monastique, que nous considérons comme de meilleure qualité et plus adaptée à garder les commandements de Dieu, alors que nous dénigrons le vie conjugale comme ne convenant pas à la pratique de la volonté de Dieu. 

En effet, nous savons très bien que l'Eglise fait l'éloge de deux modes de vie, à la fois de la vie monastique et de la vie conjugale. Mais cela ne signifie pas que l'une est louée au détriment de l'autre. Et à ce stade, nous devons dire que l'interprétation de la parabole des talents dont nous avons parlé auparavant s'applique ici. 

Il peut être maintenu que dans l'Église les gens ne sont pas simplement divisés en personnes célibataires et mariées, mais en personnes qui vivent en Christ et en personnes qui ne vivent pas en Christ. Ainsi, d'un côté, nous avons des gens qui ont l'Esprit Saint et d'un autre côté d'autres personnes qui n'ont pas le Saint-Esprit. En outre, dans l'Église primitive, comme cela semble être le cas dans les épîtres de l'apôtre Paul, tous les chrétiens, célibataires et mariés, vivaient comme des moines, parce que même le mariage a son ascétisme. 

Par conséquent, si quelque moine critique le mariage en Christ, il montre qu'il a un problème avec la vie monastique, et si une personne mariée critique et regarde de travers la vie monastique, cela signifie qu'elle a un problème avec la façon dont elle vit sa vie. Un bon moine ne critique jamais ce dont Dieu fait l'éloge et une bonne personne mariée ne critique jamais quoi que ce soit qui loue Dieu, comme la vie monastique. Il est caractéristique que l'on dise que la meilleure homélie sur la virginité a été composée par saint Grégoire de Nysse, qui était marié; et un homme qui était célibataire, saint Amphilochios d'Iconium, a écrit d'excellentes choses sur la vie conjugale. De plus, nous ne devons pas oublier que saint Paphnuce a défendu le mariage pour le Clergé au Premier Concile Œcuménique. 

Dans son homélie saint Amphilochios d'Iconium montre que le chrétien est un homme catholique, en d'autres termes, complet. Il fait l'éloge de la virginité et du mariage. En parlant de la virginité, il dit du mariage: "Le mariage digne dépasse tout don terrestre, comme un arbre empli de fruits, comme une racine de virginité, comme un cultivateur de branches rationnelles et vivantes…". Puis il dit: "Retirez le mariage digne et vous ne trouvez pas la fleur de la virginité". En outre, la comparaison est entre deux choses dignes, parce que saint Amphilochios dit: "En disant ces choses, nous n'introduisons pas un combat entre la virginité et le mariage; nous les admirons tous deux comme étant mutuellement redevables l'un à l'autre". Pour conclure, il dit caractéristiquement: "Car sans la connaissance dévote des choses divines, ni la virginité n'est modeste, ni le mariage digne". 



Et saint Chrysostome enseigne beaucoup de choses à ce sujet. Il dit: "Car nos gens mariés ont tout en commun avec les moines à l'exception du mariage". Toutes les personnes doivent s'adapter aux commandements de Christ. Par conséquent, le saint Père dit d'une manière caractéristique: «Si nous sommes tempérés, ni le mariage, ni la nourriture, ni quoi que ce soit d'autre ne nous empêchera d'être en mesure d'être bien agréables à Dieu". Si le mariage et l'éducation des enfants nous empêchaient d'aller sur le chemin de la vertu, le Créateur de toutes choses n'aurait pas amené le mariage dans notre vie." 

Ce que Basile le Grand dit est également caractéristique: "Nous, le peuple, les moines et les gens mariés, nous sommes tous obligés d'obéir à l'Evangile." 

Par conséquent, nous ne pouvons pas justifier notre paresse par le mode de vie particulier que nous avons choisi, nous ne pouvons critiquer et rejeter l'autre mode de vie qui n'est pas comme le nôtre. Il est certain qu'il y a des degrés et des âges spirituels [différents].


Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après


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